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Tunnel de Vouvray

Le tunnel de Vouvray, dit aussi tunnel de Vernou-Vouvray, est un ouvrage d'art ferroviaire français de la LGV Atlantique (branche sud-ouest « Aquitaine Â»). Il est situĂ© sur le territoire des communes de Vernou-sur-Brenne et de Vouvray, dans le dĂ©partement d'Indre-et-Loire en rĂ©gion Centre-Val de Loire.

Tunnel de Vouvray
Image illustrative de l’article Tunnel de Vouvray
Entrée nord du tunnel (2016).

Type Tunnel ferroviaire
GĂ©ographie
Pays France
DĂ©partement Indre-et-Loire
Communes Vernou-sur-Brenne
Vouvray
Itinéraire LGV Atlantique
Traversée vignoble Vouvray (AOC)
Altitude 75 m en moyenne
CoordonnĂ©es 47° 25′ 16″ nord, 0° 49′ 57″ est
Exploitation
Exploitant SNCF
Mode de transport TGV Atlantique
Trafic train Ă  grande vitesse
Caractéristiques techniques
Diamètre 11 m
Écartement 1 435 mm
Longueur du tunnel 1 496 mètres
Nombre de tubes 1
Nombre de voies par tube 2
Construction
DĂ©but des travaux 1986
Ouverture Ă  la circulation
GĂ©olocalisation sur la carte : Indre-et-Loire
(Voir situation sur carte : Indre-et-Loire)
Tunnel de Vouvray
GĂ©olocalisation sur la carte : Centre-Val de Loire
(Voir situation sur carte : Centre-Val de Loire)
Tunnel de Vouvray
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Tunnel de Vouvray

Ce tunnel, long de 1 496 mètres, doit son existence Ă  la demande pressante des vignerons de l'AOC de Vouvray qui ont refusĂ© un passage en tranchĂ©e ouverte pour protĂ©ger l'intĂ©gritĂ© du vignoble.

Mis en service en 1990 par la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), il permet le croisement de deux rames de TGV Atlantique circulant à la vitesse maximum de 270 km/h.

Situation ferroviaire

Établi Ă  75 mètres d'altitude moyenne[1], le tunnel de Vouvray, long de 1 496 mètres[Note 1], est Ă©tabli entre les points kilomĂ©triques (PK) 210,775 et 212,271 de la LGV Atlantique, situĂ© entre les gares de VendĂ´me - Villiers-sur-Loir TGV et de Monts[2].

L'extrémité nord du tunnel est située sur la commune de Vernou-sur-Brenne et l'extrémité sud sur celle de Vouvray[1].

Histoire

Au début des années 1980, la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) prévoit pour la nouvelle ligne à grande vitesse du TGV Atlantique un tracé passant en tranchée ouverte à travers le vignoble classé AOC de Vouvray. Les conséquences prévues sont la disparition d'environ trente hectares de vignes et le morcellement d'un nombre important d'exploitations vinicoles.

Vignes au dessus du tunnel.

Mais la population locale se mobilise contre le passage du TGV en s'engageant physiquement face aux forces de l'ordre comme le montre notamment les « Ă©chauffourĂ©es du  Â» qui marquent un temps fort dans les tensions qui vont agiter la commune de Vouvray Ă  partir de 1983. Cette lutte relayĂ©e au niveau national va contraindre l'entreprise Ă  trouver un compromis pour le passage de sa ligne. L'accord se fait sur un passage d'environ 1 500 mètres en souterrain par un tunnel qui doit avoir des caractĂ©ristiques Ă©vitant que des vibrations viennent perturber la vinification dans les caves. Après des Ă©tudes faites par l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (INERIS) la solution trouvĂ©e est la pose d'un « tapis de caoutchouc sous le ballast Â»[3].

L'appel d'offre pour la construction a lieu en 1985 et le marchĂ© des travaux du lot, 49.02 incluant le tunnel et un tronçon nord Ă  ciel ouverte de 1 000 mètres[4], est passĂ© en 1986. Le tunnel est percĂ© en [5]. Pour souligner l'accord qui permet la cohabitation entre la modernitĂ© des dĂ©placements Ă  grande vitesse et la tradition sĂ©culaire des vignobles le prĂ©sident de la RĂ©publique François Mitterrand vient visiter le chantier de construction du tunnel au mois de [3].

Le tunnel de Vouvray est mis en service le par la SNCF, lorsqu'elle ouvre à l'exploitation la branche sud-ouest du TGV Atlantique, inaugurée le 28 du même mois par François Mitterrand[6].

Caractéristiques et construction

Le tunnel est constituĂ© d'un tube de 11 m de diamètre qui traverse une colline de tuffeau jaune[7] sur environ 1 500 m. La hauteur de la couverture varie de m Ă  22 m. Il doit permettre le croisement de trains passant Ă  270 km/h[4] sur les deux voies Ă  Ă©cartement de 1 435 mm[2].

La rĂ©alisation du creusement du tunnel a Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©e selon la « mĂ©thode autrichienne Â»[8] en deux Ă©tapes : la première est rĂ©alisĂ©e par une machine d'attaque ponctuelle (Paurat type E 206) pour creuser, en partant du nord vers le sud, la partie haute du tunnel sur une demi-section qui reprĂ©sente un front de taille d'environ 60 m2. Cette première Ă©tape s'achève avec le percement de la sortie sud, le soutènement de toute la longueur ayant Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©. Cela permet d'utiliser des Engins de chantier de terrassement conventionnels (pelle et Ripper) pour rĂ©aliser la deuxième Ă©tape qui part du sud pour rejoindre le nord. Le chantier de rĂ©alisation du tube, dĂ©bute Ă©galement par le sud, il consiste Ă  rĂ©aliser : par coffrage de tronçons de 11 mètres, une voute en bĂ©ton non armĂ©e de 40 cm d'Ă©paisseur, puis un radier en bĂ©ton armĂ© de 50 cm d'Ă©paisseur[9]. La voute est ancrĂ©e par des boulons fixĂ©s dans la roche[8].

Pour creuser le tunnel il a fallu dĂ©placer 160 000 m3 de dĂ©blais de terrassement et pour la rĂ©alisation du tube le chantier a utilisĂ© : 24 000 m3 de bĂ©ton de revĂŞtement, 3 000 m3 de bĂ©ton de second Ĺ“uvre, 40 000 m3 de bois de coffrages et 500 tonnes d'armatures mĂ©talliques[9].

Notes et références

Notes

  1. La longueur du tunnel varie suivant les sources entre 1 495 m et 1 500 m. Pour la cohĂ©rence de l'article une seule longueur est utilisĂ©e : 1 496 m (DoutĂ©, 2011), les autres sources sont 1 500 m (Thomas et Lemoine, 1988 et Servant, 1987), et 1 495 m (inventaire des tunnels).

Références

  1. « Inventaire des tunnels ferroviaires de France : fiche Tunnel de Vouvray (LGV) » [PDF], sur tunnels-ferroviaires.org (consulté le ).
  2. « [431/2] Courtalain - Monts (LGV) », dans Reinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau français : lignes 001 à 600, vol. 1, La Vie du Rail, (ISBN 978-2-918758-34-1), p. 160.
  3. Eudes Girard et Thomas Daum, La géographie n'est plus ce que vous croyez..., Éditions Codex, , 188 p. (ISBN 978-2-918783-01-5, lire en ligne), p. 42-43.
  4. Claude Servant,1987, p. 675
  5. « a) L'état d'avancement du T.G.V. Atlantique », dans Georges Berchet, Avis présenté au nom de la commission des Affaires économiques et du Plan, sur le projet de loi de finances pour 1988, adopté par l'Assemblée Nationale, Paris, Sénat, (lire en ligne), p. 17
  6. Arsène Felten et André Schontz, Le TGV-Est : la LGV Est-européenne, Serpenoise, , 247 p. (lire en ligne), p. 94 et 245.
  7. A. Thomas et G. Lemoine,1988, p. résumé
  8. Chantiers de France,1987, p. résumé
  9. Claude Servant,1987, p. 676

Voir aussi

Bibliographie

  • « Construction de la ligne nouvelle du TGV Atlantique dans la traversĂ©e du Val de Loire - le tunnel de Vernou-Vouvray, les viaducs de Vouvray et de la Cisse, le viaduc Loire », Chantiers de France, no 199,‎ , p. 1-11 (ISSN 0397-4650, rĂ©sumĂ©).
  • Claude Servant (ingĂ©nieur en chef Spie Batignolles), « Ouvrages du TGV Atlantique », dans Structures en bĂ©ton de l'avenir : IABSE Symposium Paris-Versailles 1987, vol. 55, Paris, Association française pour la construction / Euro-International committee for concrete (CEB) / FĂ©dĂ©ration internationale de la prĂ©contrainte (FIP), (lire en ligne), p. 674-676,
  • A. Thomas et G. Lemoine, « Le tunnel de Vernou-Vouvray du TGV Atlantique », Travaux, no 634,‎ , p. 1-11 (rĂ©sumĂ©).

Articles connexes

Liens externes

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