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Tumulus de la Butte

Le tumulus de la Butte est un édifice mégalithique constitué de deux cairns juxtaposés renfermant chacun une chambre funéraire. Il est situé sur la commune de Vierville, dans le département français de la Manche, en Normandie.

Tumulus de la Butte
Présentation
Type Tumulus
PĂ©riode NĂ©olithique
Fouille 1974-1976, 1984-1986
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1974)
Caractéristiques
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 49° 21′ 28″ nord, 1° 16′ 31″ ouest
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Normandie
DĂ©partement Manche
Commune Vierville
GĂ©olocalisation sur la carte : Manche
(Voir situation sur carte : Manche)
Tumulus de la Butte
GĂ©olocalisation sur la carte : Normandie
(Voir situation sur carte : Normandie)
Tumulus de la Butte
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Tumulus de la Butte

Historique

Le tumulus fut endommagé en 1826 lors du creusement d'un fossé[1]. En 1974, de nouveaux travaux de terrassement révèlent la présence de sépultures[2]. Le site fait alors l'objet d'une fouille de sauvetage qui contribue à son classement au titre des Monuments historiques le [3]. Une nouvelle fouille du site menée par A. Chancerel y est menée entre 1984 et 1986[1].

Architecture

Le tumulus a Ă©tĂ© Ă©difiĂ© sur le rebord d'un plateau dominant une dĂ©pression situĂ©e sur le cĂ´tĂ© ouest du golfe de Carentan. Il est composĂ© de deux parties perpendiculaires de respectivement 26 m et 18 m de long dessinant une structure en forme de « L ». Il pourrait s'agir de deux cairns distincts construits Ă  deux Ă©poques diffĂ©rentes : un premier cairn dolmĂ©nique, de forme circulaire, renfermant une chambre funĂ©raire, dite chambre A, sur lequel ultĂ©rieurement aurait Ă©tĂ© adossĂ© un second cairn, de forme polygonale, renfermant une chambre funĂ©raire, dite chambre B. L'ensemble fut complĂ©tĂ© au nord et au sud par deux antennes longues de respectivement environ 20 m et 30 m, orientĂ©es est-ouest, ne contenant aucune structure funĂ©raire[4].

Le premier cairn est constituĂ© d'un mĂ©lange de blocs en calcaire dur qui affleure Ă  quelques centaines de mètres, alors que le sous-sol du site est constituĂ© d'un calcaire marneux. Une tranchĂ©e de sondage dans la branche sud de la structure a rĂ©vĂ©lĂ© l'existence cĂ´tĂ© ouest d'un mur de parement, constituĂ© de blocs de calcaire empilĂ©s sur deux Ă  trois assises d'une hauteur totale de 0,30 m, sur une longueur reconnue d'environ m[2].

Le second cairn a été très fortement endommagé par les travaux de terrassement. Les antennes sont constituées d'un entassement de plaquettes en calcaire reposant sur un talus d'argile issu probablement par raclage du paléosol[4].

Chambre A

La chambre A fut fouillĂ©e par Guy Verron. Elle est de forme circulaire (diamètre 3,20 m). Elle est reliĂ©e Ă  l'extĂ©rieur par un couloir court (2,80 m) et Ă©troit (0,70 m), probablement fermĂ© par une dalle cĂ´tĂ© extĂ©rieur. Ce couloir lĂ©gèrement dĂ©centrĂ©, ouvrant Ă  l'Est, dessine un ensemble chambre-couloir en forme de « q ». La chambre A devait ĂŞtre recouverte par encorbellement et, d'après son diamètre, la hauteur sous voute est estimĂ©e Ă  au moins m. L'espace interne de la chambre A est une structure complexe divisĂ©e en trois parties distinctes d'inĂ©gale superficie. Au fond de la chambre, au nord-ouest, le sol est pavĂ© de grandes dalles sur environ m2. Cette première partie est sĂ©parĂ©e de la moitiĂ© sud de la chambre par une cloison de dallettes verticales dressĂ©es sur chant selon un axe sud-ouest / nord-est, dont le sol est dallĂ© sur environ m2. La dernière partie de la chambre comprend, au centre, dans l'axe du couloir, deux fosses elliptiques creusĂ©es dans le sol sur 0,30 Ă  0,40 m de profondeur. Cette organisation complexe correspond indubitablement Ă  un rite funĂ©raire dont le sens demeure inconnu[4].

Chambre B

La chambre B, dĂ©couverte par Chancerel, Ă©tait de forme polygonale ou quadrangulaire. Elle mesurait environ 2,50 m de cĂ´tĂ© pour une superficie totale de 5 Ă  6 m2. Elle a Ă©tĂ© fortement endommagĂ©e par l'implantation dans la structure du cairn de sĂ©pultures Ă  l'Ă©poque mĂ©rovingienne, puis totalement dĂ©truite dans sa partie est par la construction d'une route[1].

Vestiges archéologiques

Chambre A

Près de 2 625 ossements humains, correspondant Ă  16 adultes et 12 enfants, ont Ă©tĂ© recueillis dans la chambre A, concentrĂ©s dans le fond de la chambre, et aucun ossement n'a Ă©tĂ© retrouvĂ© en connexion anatomique. Le mobilier archĂ©ologique dĂ©couvert est abondant, comprenant des rĂ©sidus d'offrandes alimentaires (80 ossements d'animaux et fragments de coquillage), 16 outils en os (dont 7 poinçons), 57 outils lithiques en silex taillĂ©s (lames, Ă©clats, pointes de flèches tranchantes), 55 Ă©lĂ©ments de parure (grains, coquillages perforĂ©s, dents percĂ©es, perle en ambre rouge, pendentifs en os, perles en stĂ©atite et variscite) et 157 tessons de poterie (dont une dizaine de vases diffĂ©rents)[4].

La datation des os au carbone 14 indique une période comprise entre 5690 +/-45 AP et 5339 +/-35 AP[4], c'est-à-dire autour de

Chambre B

La chambre B comportait deux couches funéraires distinctes séparées par un lit de plaquettes en calcaire. Seule la couche supérieure a été endommagée par les sépultures mérovingiennes. Le nombre d’inhumations est estimé entre 34 et 38 individus, dont 13 enfants ou adolescents. Plusieurs crânes ont été protégés par des toits en dalles. Les défunts de la première couche furent déposés en position de décubitus latéral sur un sol recouvert de grandes dalles, posées sur un lit de plaquettes de moindre taille. Sous ce dallage furent découverts, au contact direct du sol, les ossements d'un unique individu qui n'étaient pas tous en connexion anatomique et dont les membres supérieurs avaient été disposés en position inversée[1]. La chambre B a ainsi connu trois phases d'utilisation successives.

Dans la couche archéologique supérieure le mobilier découvert est assez pauvre : quelques lames, un retouchoir, des armatures de flèches tranchantes, quelques tessons de poterie de style chasséen et un petit tube poli en os. La couche archéologique inférieure renfermait une série de littorines percées, probable vestige d'un collier, et de dentales. La sépulture individuelle ne contenait aucun mobilier archéologique[4].

La datation des os au carbone 14 indique une période comprise entre 5375 +/-40 AP et 5349 +/-34 AP[4], c'est-à-dire vers

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guy Verron, « Information archĂ©ologique. Circonscription de Haute et Basse Normandie », Gallia PrĂ©histoire, vol. 16, no 2,‎ , p. 384-387 (lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Guy Verron, « Information archĂ©ologique. Circonscription de Haute et Basse Normandie », Gallia PrĂ©histoire, vol. 20, no 2,‎ , p. 377-380 (lire en ligne)
  • Jean-Luc Dron, Isabelle Le Goff et Hubert Lepaumier, « Le fonctionnement des tombes Ă  couloir en Basse-Normandie », dans Les pratiques funĂ©raires nĂ©olithiques avant 3500 av. J.-C. en France et dans les rĂ©gions limitrophes, Paris, SociĂ©tĂ© PrĂ©historique française, MĂ©moire XXXIII, , 330 p. (lire en ligne), p. 266-270. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Guy Verron, « Un monument funĂ©raire complexe du NĂ©olithique Ă  Vierville », dans La Hache et la Meule. Les premiers paysans du NĂ©olithique en Normandie (6000-2000 avant notre ère), Éd. du MusĂ©um d'histoire naturelle du Havre, , 190 p. (ISSN 0335-5160), p. 139-142. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article

Articles connexes

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