Trou de Saint-Pons
La trou de Saint-Pons est une cavité naturelle située dans la commune de Valbelle, sur le flanc nord de la montagne de Lure, département des Alpes-de-Haute-Provence.
Coordonnées |
44° 08′ 06″ N, 5° 53′ 04″ E |
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Pays | |
Région française|Région | |
DĂ©partement | |
Massif | |
Vallée |
Vallée du Jabron |
Localité voisine |
Type | |
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Altitude de l'entrée |
800 m |
Longueur connue |
37 m |
PĂ©riode de formation |
Spéléométrie
Le développement[N 1] du trou de Saint-Pons est de 37 m.
GĂ©ologie
La cavité se développe dans les calcaires du Jurassique.
Il s’agit de véritables conduits karstiques. On reconnaît dans les coups de tête et d’épaule de la légende de saint Pons, les belles cupules de corrosion qui tapissent les parois de la grotte ayant inspiré la légende. Ces cupules ou coups de gouge sont des morphologies karstiques indicatrices du sens du courant.
Description
Il s’agit d’un boyau qui traverse l’éperon pour déboucher au-dessus de la gorge de Saint-Pons.
Historique
La grotte est mentionnée par l'abbé Féraud en 1841[1]. Elle reçoit la visite de Pierre Martel le [2].
LĂ©gendes et rites
« Saint Pons, poursuivi par les pies, dut s’enfoncer dans la roche pour se soustraire aux cris aigus et aux coups de bec de ces oiseaux qui l’assourdissaient et menaçaient de lui crever les yeux. On voit parfaitement la trace de ses coups de tête et de ses coups d’épaules à la voûte et aux parois latérales de la galerie. Il parcourut ainsi plus d’une lieue dans l’intérieur de la montagne, et il alla sortir près du défilé qu’on appelle le Pas des Portes. C’est depuis lors que les pies ont été condamnées à vivre dans la plaine ou sur les coteaux : les sommets leur sont interdits »[3].
Une autre légende rapporte que ceux qui passaient dans le trou étaient exempts de la colique toute l’année[4]. En effet, lorsque les habitants de Valbelle montaient en procession, ils déposaient les statues et autre matériel au pied de la paroi pour monter à la chapelle et franchir les uns après les autres le boyau étroit de la grotte-tunnel de Saint-Pons. Puis, ils ressortaient face à la montagne de Sumiou : le rite consistait à traverser le trou de Saint Pons et devait les préserver de toute colique. Selon Christophe Gauchon, il s’agirait de rites anciens rappelant les cultes antiques pratiqués dans les « grottes-matrices », le passage par le boyau correspondrait à une nouvelle naissance[5]. La proximité immédiate de la chapelle rupestre de Saint-Pons indiquerait un culte ancien christianisé.
Notes et références
Notes
- En spéléologie, le développement correspond à la longueur cumulée des galeries interconnectées qui composent un réseau souterrain.
Références
- Féraud Jean-Joseph-Maxime (1841) – Les Alpes de Haute Provence. Géographie historique et biographique du département des Basses-Alpes. Res Universis édit., Coll. Monographies des villes & villages de France, réédition en 1992.
- Martel Pierre (1969) – Les églises rupestres de Haute-Provence. Les Alpes de lumière, n° 46, 64 p.
- Richaud A. (1905-1906) – Essai de folk-lore bas-alpin. Quelques légendes. Annales des Basses-Alpes, t. XII, pp. 440-449.
- Collier Raymond (1969) – Les origines du christianisme et les chapelles rupestres de Haute-Provence (suite). Annales de Haute Provence, tome XL, n° 256, pp. 383-413.
- Gauchon Christophe (1997) – Des cavernes et des hommes. Géographie souterraine des montagnes françaises. Karstologia mémoires, n° 7, FFS & AFK édit., 248 p.
Voir aussi
Bibliographie
- Gauchon Christophe (1997) – Des cavernes et des hommes. Géographie souterraine des montagnes françaises. Karstologia mémoires, n° 7, FFS & AFK édit., 248 p.
Articles connexes
Liens externes
- « Chapelle rupestre de Saint-Pons », sur Chroniques souterraines de Paul Courbon (consulté le )