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Tricholome de la Saint-Georges

Calocybe gambosa • Mousseron

Calocybe gambosa (autrefois Tricholoma georgii), en français le tricholome de la Saint-Georges ou le mousseron parmi de nombreux autres noms vernaculaires, est une espèce de champignons (Fungi) basidiomycètes comestibles de la famille des Lyophyllaceae. Très fréquent en Europe, il pousse au printemps, en même temps que les morilles et dans le même habitat (fagetum), chaque année au même endroit, et très souvent en ronds de sorcières. Doté d'un parfum typique de farine, il pourrait être légèrement toxique mais il faut surtout faire attention à ne pas le confondre avec des champignons d'automne qui peuvent s'avérer toxiques.

Calocybe gambosa
Calocybe gambosa

Taxonomie

Nom binomial accepté

Calocybe gambosa ((Fries) Donk 1962[1]).

Synonymes

Agaricus georgii pour Charles de l'Écluse[2] (1601) et Linné[3] (1753), Agaricus mouceron pour Bulliard (1791), Agaricus graveolens pour Persoon (1818), Tricholoma gambosum pour Fries (1821), longtemps Tricholoma georgii pour Quélet (1872), Lyophyllum georgii pour Singer (1943), cette espèce a donc vu les mycologues les plus fameux se pencher sur sa classification avant d'être placée dans l'ancien sous-genre Calocybe (Kühner, 1938) des Lyophyllum, élevé aujourd'hui au rang de genre, où elle fut recombinée par Donk en 1962.

  • Agaricus albellus DC. 1815 (synonyme)
  • Aromaticus Agaricus Roques 1832 (synonyme)
  • Agaricus gambosus Fr. 1821 (synonyme)
  • Agaricus Georgii L. 1753 (synonyme)
  • Calocybe Georgii var. aromatica (Roques) Pilat 1965 (synonyme)
  • Calocybe Georgii var. gambosa (fr.) Kalamees 1994 (synonyme)
  • Gyrophila Georgii (L.) Quel. 1886 (synonyme)
  • Lyophyllum gambosum (Fr.) Singer, 1943 (synonyme)
  • Tricholoma gambosum (Fr.) P. Kummer 1871 (synonyme)
  • Tricholoma Georgii (L.) Quel. 1872[4] (synonyme)

Origine de Mousseron

En français « mouceron » (1380) a prĂ©cĂ©dĂ© l'actuel « mousseron » en 1542[5], qui inspira l'anglais Muschroom (Old English 1561), « champignon comestible». Plus tĂ´t encore est attestĂ© moisserons (1225). Ce dernier est considĂ©rĂ© comme issu du latin mĂ©diĂ©val mussario, reconstituĂ© Ă  partir du catalan moixaruo, devenu moixernĂł. Le français mousse semble avoir signifiĂ© Ă  l'origine les endroits marĂ©cageux encore connus en anglais sous le nom de moss et moor (anglais, allemand). Le mot moisir pourrait partager une mĂŞme origine. On retrouve le suffixe ron dans Beauceron (habitant de la Beauce), ainsi que dans de nombreux autres mots, dont des noms de mĂ©tiers, mais aussi des dĂ©rivĂ©s de noms d'objets ou d'ĂŞtre vivants, animaux et plantes. Une Ă©tymologie liĂ©e Ă  mousse est donc probable (le mousseron dĂ©signant ainsi un champignon qui croĂ®t et est cueilli parmi la mousse). Une autre Ă©tymologie le fait dĂ©river du grec mykès (d'oĂą les Mycètes) issu de l'indo-europĂ©en commun *meu qui a donnĂ© en latin muscus (« mousse ») et mucus, allusion possible aux champignons qui se protègent contre la dessication par une couche de mucus qui recouvre leur chapeau et parfois aussi leur pied, ou Ă  la mycophobie, les champignons Ă©tant associĂ©s aux mucositĂ©s nasales repoussantes[6].

Autres noms vernaculaires

  • Français : tricholome de la Saint-Georges[7], misseron, mousseron vrai, mousseron de printemps, mousseron blanc, mousseron de Provence, moussaĂŻrigo, moussaĂŻrou, muscat, blanquet, braguet, brignolle, courcouliette, maggin, et, dans les Vosges, saint-Georges, avrillot [7].

Étymologie

Son épithète scientifique actuelle est tirée du bas latin gambosus, "jambu", mais le champignon reste, en français comme dans la plupart des langues européennes, rattaché à Saint Georges en référence à son apparition printanière : la Saint-Georges se fête le 23 avril. S'il pousse à une date proche de la Saint-Georges c'est bien sûr par rapport à la Provence où vivait son découvreur, Lucien Quélet. Suivant la météo, il faut compter quelques jours de plus pour le Nord de la France et la Belgique et plus encore pour les pays scandinaves.

Situation phylogénétique

Description

Le chapeau du champignon va de 5 Ă  10 cm, parfois plus, grĂ©gaire, annulaire, pouvant aller rarement jusqu'Ă  15 cm, globuleux, hĂ©misphĂ©rique devenant convexe souvent irrĂ©gulier et bosselĂ© puis s'Ă©talant en vieillissant, Ă©pais, mat Ă  finement veloutĂ©. La surface du champignon, la cuticule, est de couleur uniforme blanc-beige Ă  abricot pâle, de couleur blanche Ă  crème ou gris fauve, parfois teintĂ© d'ocre clair quand il vieillit, mat et un peu veloutĂ©. La marge du chapeau est enroulĂ©e. Les lames sont serrĂ©es, inĂ©gales, blanc Ă  crème, adnĂ©es Ă  Ă©chancrĂ©es, fines et serrĂ©es, de couleur blanche ou crème. Le pied du champignon va de 3 Ă  cm; Il est trapu, blanchâtre, lĂ©gèrement striĂ©. La chair du champignon est Ă©paisse et compacte, blanche. Son odeur est forte voire Ă©cĹ“urante et sa saveur rappelle la farine fraĂ®che. La sporĂ©e est blanche.

Habitat

Ce « mousseron » pousse au printemps, de la fin avril à juin selon les régions, rarement à l'automne et souvent effectivement aux alentours de la Saint-Georges dans le Sud de la France[8], dans les vergers (pommiers), dans les prairies, les pelouses, les haies, surtout dans le voisinage des ormes et des aubépines. Extrêmement fidèle à ses stations, il forme souvent des cercles qui s'agrandissent régulièrement de quelques centimètres par an avant de finir par se disloquer en fonction des obstacles rencontrés.

Il pousse Ă  la mĂŞme Ă©poque que les morilles.

Comestibilité

Comestible savoureux et très recherché pour les uns, d'autant que c'est un des premiers champignons que l'on peut cueillir à la sortie de l'hiver, il est beaucoup moins apprécié par d'autres du fait de son goût de farine très prononcé. On pourra se contenter de quelques exemplaires très jeunes dans la sauce d'un rôti où ils remplaceront les petits champignons de Paris. De plus, ils sont parfaitement adéquats pour accompagner un poisson à chair blanche ou des coquilles Saint-Jacques, avec lesquelles ils se marient particulièrement bien.

Variété

Il existe une variété dont la cuticule est jaune. Calocybe gambosa var. flavida[9].

Toxicité et risques de confusion

Ce mousseron s'étant avéré hypoglycémiant (abaisse la teneur du sucre dans le sang) au point de pouvoir remplacer l'insuline des diabétiques, une consommation importante pourrait théoriquement provoquer chez des personnes non diabétiques, des malaises, nausées et vertiges, bien qu'aucun incident n'ait été signalé à ce jour[10].

Il existe un risque de confusion avec l’Entolome livide (syndrome gastro-intestinal) qui a une odeur semblable, mais vient plus tard et dont les lames, d'abord jaunâtres, deviennent brun rosé à maturité.

Plus grand encore est le risque de prendre pour un mousseron le dangereux Inocybe de Patouillard (syndrome muscarinien ou sudorien) qui vient à la même période. L'inocybe toxique montre un chapeau plus conique, puis longtemps mamelonné, rougissant après la cueillette. Ses lames sont deux fois plus larges et brunissent à maturité. Son odeur n'est pas farineuse et sa sporée est brun tabac, alors que celle du mousseron est blanche.

Clitocybe rivulosalames adnexées, séparées du pied, le sporophore est infundibuliforme Clitopilus prunuluslames blanches décurrentes, prolongée le long du pied, sporophore pruineux Calocybe gambosa(mousseron)lames adnées, sporophore convexe, pousse au printemps
Clitocybe rivulosa
lames adnexées, séparées du pied, le sporophore est infundibuliforme
Clitopilus prunulus
lames blanches décurrentes, prolongée le long du pied, sporophore pruineux
Calocybe gambosa(mousseron)
lames adnées, sporophore convexe, pousse au printemps

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Nouvel atlas des champignons, Henri Romagnesi, tome II, Bordas 1958Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Les quatre saisons des champignons, Heinz ClĂ©mençon, Serge Cattin etc., tome I / II, La Bibliothèque des Arts 1980, (ISBN 2-85047-101-1)Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Les Champignons, Roger Phillips, Ă©ditions Solar, (ISBN 2-263-00640-0)Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Champignons du Nord et du Midi, AndrĂ© Marchand, tome I / IX, Hachette (ISBN 84-499-0649-0)Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Liens externes

Notes et références

  1. Donk, in: Nova Hedwigia, Beih. 5: p.43, 1962
  2. pl. 264, basionyme longtemps prioritaire
  3. Linnæus, Species Plantarum, p. 1173.
  4. Quel., Mém. Soc. Emul. Montbéliard, Ser. 2 5:44, 1872
  5. dans une traduction en français de l'Histoire des plantes de Fuchs
  6. René Pomerleau, Flore des champignons au Québec et régions limitrophes, Éditions la presse, , p. 87
  7. « Le saint-Georges », Meilleurs comestibles, sur Société mycologique des Hautes-Vosges
  8. Une quinzaine de jours plus tard en Belgique dans des conditions climatiques moyennes
  9. BellĂą, F.; Veroi, G.; collaboration Tartarotti S & F. Padovan. 2014
  10. Brachvogel, R., Blutzuckersenkung durch Calocybe gambosa (Fr.) Donk, Zeitschrift fur Mykologie, 1986, qui cite Romagnesi, Petit atlas des champignons,Bordas, 1963
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