Transport ferroviaire en Hongrie
Le transport ferroviaire en Hongrie est gĂ©rĂ© par la MĂV et exploitĂ© essentiellement par la MĂV, BKV Zrt. et GYSEV/Raaberbahn. La Hongrie est quadrillĂ©e par des lignes allant du nord au sud et d'est en ouest. Des liaisons ferroviaires existent avec les sept pays frontaliers. Le rĂ©seau ferroviaire hongrois souffre de nombreuses carences : voies mal entretenues et parfois dĂ©faillantes, de nombreuses portions non Ă©lectrifiĂ©es ou encore le manque de doubles voies pour amĂ©liorer le trafic.
Longueur du réseau | 8057 km |
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dont électrifiés | 2628 km |
Ăcartement | 1 435 mm principalement |
Trafic voyageurs | 137 600 000 (2010) |
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Gestionnaire d'infrastructure | MĂV |
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Exploitant | MĂV, BKV Zrt. et GYSEV/Raaberbahn principalement. |
Plan
Histoire
XVIe siĂšcle - 1847 : des origines Ă l'inauguration de la premiĂšre ligne
L'histoire du chemin de fer hongrois remonte au XVIe siĂšcle lorsque des mineurs allemands mettent au point les prĂ©mices de la voie ferrĂ©e. En 1827 et 1828, des expĂ©riences sont menĂ©es Ă KĆbĂĄnya avec une machine tirĂ©e par un cheval sur une piste amĂ©nagĂ©e, mais l'innovation apparaĂźt peu rentable. En 1836, une loi autorise la construction d'un chemin de fer mais les dĂ©bats Ă l'OrszĂĄggyƱlĂ©s ne parviennent pas Ă dĂ©partager la rive du Danube sur laquelle se concrĂ©tisera le projet. Finalement, la premiĂšre voie ferrĂ©e de Hongrie est construite Ă Pest en 1844. L'inauguration de la premiĂšre ligne Pest-VĂĄc est cĂ©lĂ©brĂ©e le . En 1847, la liaison de 99 kilomĂštres entre Pest et Szolnok est rĂ©alisĂ©e. L'industrialisation rapide qui touche la Hongrie Ă la fin du XIXe siĂšcle et notamment l'Ăąge d'or industriel de Budapest participent au dĂ©veloppement du chemin de fer sur tout le territoire hongrois.
1848-1867 : le développement du chemin de fer privé
Dans la pĂ©riode comprise entre la RĂ©volution hongroise de 1848 et le compromis austro-hongrois de 1867, le rĂ©seau ferroviaire de l'empire d'Autriche se dĂ©veloppe sous l'Ă©gide de sociĂ©tĂ©s privĂ©es et le contrĂŽle du gouvernement impĂ©rial. En Hongrie, comme dans la plupart des pays du monde industriel, le dĂ©veloppement du chemin de fer se faire dans un partenariat entre les sociĂ©tĂ©s de construction et l'Ătat, au bĂ©nĂ©fice souvent des propriĂ©taires privĂ©s. L'avĂšnement d'un maillage ferroviaire sur tout le territoire hongrois bouleverse Ă la fois les conditions d'expansion du marchĂ© mais Ă©galement le dispositif stratĂ©gique de l'armĂ©e austro-hongroise. Un des vestiges de cette Ă©poque reste la sociĂ©tĂ© GYSEV-Raaberbahn qui exploite encore les tronçons transfrontaliers entre l'Autriche et la Hongrie. Entre 1848 et 1867, 2 341 kilomĂštres de lignes de chemin de fer sont construits sur le territoire hongrois.
1867-1914 : l'Ăąge d'or du chemin de fer austro-hongrois
Ă partir du compromis austro-hongrois, le gouvernement hongrois joue un rĂŽle moteur dans le dĂ©veloppement du rĂ©seau transleithanien. DĂšs 1867, celui-ci autorise l'Ătat Ă emprunter afin d'investir dans le dĂ©veloppement des infrastructures ferroviaires. C'est ce qui permet l'Ă©tatisation de la compagnie Magyar Ăszaki VasĂșt en 1868. En 1869, le ministĂšre des travaux publics et des transports ordonne que le TrĂ©sor public prenne en charge la gestion de la ligne de ZĂĄkĂĄny Ă Zagreb Ă travers la crĂ©ation de la sociĂ©tĂ© royale des chemins de fer d'Ătat : Magyar KirĂĄlyi Ăllamvasutak, ancĂȘtre de la MĂV. Ă partir de ce moment-lĂ , l'Ătat prend une part de plus en plus importante Ă la gestion du rĂ©seau et fait voter en 1876 une loi autorisant les Ă©tatisations.
A quelques exceptions prĂšs, en raison de difficultĂ©s financiĂšres, la plupart des sociĂ©tĂ©s privĂ©es sont nationalisĂ©es et intĂ©grĂ©es dans la MĂV. Ă partir de 1880, une loi est votĂ©e afin d'opĂ©rer les connexions entre le rĂ©seau national et les dessertes locales. Dans un contexte de chemin de fer nationalisĂ©, GĂĄbor Baross, le « ministre de fer », entreprend une vaste rĂ©forme tarifaire concernant le transport de passagers et de marchandises. Les nouveaux prix intĂšgrent une vaste stratĂ©gie de dĂ©veloppement industriel et agricole tout en prenant en compte les impĂ©ratifs de rentabilitĂ©. L'Ătat se porte garant de l'intĂ©gritĂ© du rĂ©seau en aidant les sociĂ©tĂ©s privĂ©es en difficultĂ© ou en les nationalisant.
ParallĂšlement, l'Autriche-Hongrie se lance dans la production Ă grande Ă©chelle de vĂ©hicules ferroviaires. MĂVAG et RĂĄba alimentent la demande intĂ©rieure mais produisent aussi pour l'exportation. Avant la PremiĂšre Guerre mondiale, 18 933 kilomĂštres de voies ferrĂ©es est la propriĂ©tĂ© de la MĂV sur les 21 200 que compte le pays. Durant cette pĂ©riode 1 500 gares et stations sont construites sur le territoire hongrois.
1914-1949 : reconfiguration et nationalisation du réseau ferroviaire
AprĂšs le traitĂ© de Trianon en 1920, l'ancienne Transleithanie est disloquĂ©e en plusieurs Ătats. La Hongrie devient alors un petit pays dont une partie du rĂ©seau ferroviaire se situe hors de ses nouvelles frontiĂšres. Les transactions entre la MĂV et les nouveaux ayant droit plonge la sociĂ©tĂ© publique dans de graves difficultĂ©s financiĂšres. Par ailleurs, celle-ci subit Ă l'intĂ©rieur du pays la concurrence des sociĂ©tĂ©s restĂ©es privĂ©es ainsi que celle des compagnies de bus. En 1932, l'ensemble du rĂ©seau national est Ă©tatisĂ©. La Hongrie continue de dĂ©velopper sa propre technologie ferroviaire : entre 1932 et 1947, la Ligne de Budapest Ă Hegyeshalom est la premiĂšre ligne entiĂšrement Ă©lectrifiĂ©e. Par ailleurs, les locomotives hongroises s'exportent bien Ă l'Ă©tranger.
1949-1989 : le chemin de fer hongrois sous l'Ăšre socialiste
Le , la MĂV est placĂ©e dans le giron du ministĂšre des transports et de la poste. Sous le communisme, la sociĂ©tĂ© de chemin de fer hongrois est quasiment considĂ©rĂ©e comme administration d'Ătat. Au dĂ©but des annĂ©es 1950, l'ĂVH (sĂ»retĂ© d'Ătat) mĂšne une purge importante dans les services de la MĂV. Fin 1953, 10 000 dossiers concernant des cheminots sont ainsi instruits. Dans la nuit du 25 au , l'ĂVH arrĂȘte 239 personnes au motif qu'elles avaient servi le gouvernement hongrois de 1945. AprĂšs la mort de Staline, les purges sont stoppĂ©es et les personnes arrĂȘtĂ©es renvoyĂ©es chez elles.
La période communiste est caractérisée par la recherche constante de l'amélioration des performances et de l'optimisation des forces de travail. Le gouvernement hongrois lance alors la construction de nouvelles lignes de chemin de fer, essentiellement en vue de connecter les bassins industriels et inciter ainsi le développement de l'industrie lourde. L'objectif est également de construire des voies de liaison permettant le maillage du territoire hongrois, déstructuré par le traité de Trianon.
Ă partir de 1968, les amĂ©nageurs cherchent Ă amĂ©liorer les jonctions entre le rĂ©seau ferroviaire et le rĂ©seau routier. Les autoritĂ©s conçoivent alors le dĂ©veloppement Ă©conomique comme indissociable des rĂ©seaux de transport. L'Ăšre de la rationalisation du rĂ©seau signifie un arrĂȘt de financement des lignes dĂ©ficitaires et la rĂ©orientation de l'effort budgĂ©taire vers l'amĂ©lioration des lignes existantes. La fermeture de lignes secondaires ne suffit finalement pas Ă redresser les comptes de la MĂV. Ce mouvement de suppression des lignes de desserte locale Ă©pargne cependant la rĂ©gion de Sopron et du lac de Neusiedl ainsi que la banlieue de Budapest oĂč les trains rĂ©gionaux passent sous la gestion de l'entreprise de transport public mĂ©tropolitain.
Au cours des annĂ©es 1980, la situation de la MĂV se dĂ©tĂ©riore encore davantage. Au dĂ©but des annĂ©es 1990, elle fait l'objet d'une privatisation partielle et les activitĂ©s de maintien du rĂ©seau et de son exploitation sont sĂ©parĂ©es.
Depuis 1989 : restructuration et ouverture du marché
AprĂšs la chute du rideau de fer, la MĂV fait l'objet d'une intense restructuration liĂ©e Ă ses difficultĂ©s financiĂšres et Ă l'intĂ©gration europĂ©enne. Une nouvelle loi d'organisation du chemin de fer hongrois est votĂ©e en 1993, en accord avec les orientations de 1991 de la CommunautĂ© europĂ©enne. Le processus enclenchĂ© alors aboutit Ă la sĂ©paration en 2003 des activitĂ©s commerciales de la MĂV et de ses missions de service public. La libĂ©ralisation se fait difficilement en raison de la position dominante de la sociĂ©tĂ© hongroise sur le marchĂ© national (en 2004, crĂ©ation du VasĂști PĂĄlyakapacitĂĄs-elosztĂł (VPE)). C'est elle qui dispose par exemple des infrastructures de formation des cheminots. De plus, de nombreux contrats de transport de marchandises ne sont pas encore arrivĂ©s Ă Ă©chĂ©ance.
RĂ©seau ferroviaire national
Architecture du réseau
Exploitation commerciale
Transport urbain et suburbain
Les rĂ©seaux de transport intra-urbains sont principalement structurĂ©s par une importante offre de transports publics. Celle-ci est gĂ©rĂ©e par les sociĂ©tĂ©s publiques de transport dĂ©tenues par les collectivitĂ©s territoriales : BKV Zrt. (Budapest), DKV Zrt. (Debrecen), KTRt. (KaposvĂĄr), MKV Zrt. (Miskolc), PKV Zrt. (PĂ©cs) et SzKT (Szeged). La ville de Budapest dispose d'un rĂ©seau de quatre lignes de mĂ©tro et de quatre lignes de train suburbain (HĂV). Elle fait Ă©galement partie des villes avec Szeged, Debrecen et Miskolc Ă bĂ©nĂ©ficier d'un rĂ©seau de tramways.
MĂ©tro et train suburbain
Budapest est dotée d'un réseau de métro depuis 1896, inaugurant ainsi la premiÚre ligne métropolitaine d'Europe continentale. Si l'on intÚgre le Royaume-Uni, la ligne du métro de Budapest est la deuxiÚme d'Europe aprÚs le métro londonien.
Quatre lignes de métro sont actuellement en fonctionnement . à chaque ligne est associée une couleur :
- la ligne de couleur jaune a Ă©tĂ© restaurĂ©e Ă l'original offrant un trajet historique au cĆur de la ville ;
- la ligne (rouge) traverse Budapest d'Est en Ouest ;
- la ligne (bleue) effectue un arc de cercle du Nord au Sud-Est de Pest et est empruntée pour se rendre à l'Aéroport international de Budapest-Ferenc Liszt ;
- la ligne (verte) traverse la ville du Nord-Est au Sud-Ouest.
Le réseau du métro de Budapest s'étend sur 38,6 km et compte 52 stations, dont 3 se trouvent en surface. Les stations : Deåk Ferenc tér et Kålvin tér sont les deux plus importants pÎles d'échange du centre de Pest. Le métro circule tous les jours de la semaine, de 4 h 30 du matin à 23 h 10.
La desserte de la proche banlieue de Budapest s'effectue par quatre lignes de train suburbain (Budapesti HelyiĂ©rdekƱ VasĂșt, HĂV), effectuant des liaisons vers l'Ăle de Csepel au Sud : ; Ăbuda et le Nord de Budapest vers Szentendre : ; ainsi que l'Est de la capitale vers GödöllĆ : . Il n'existe pas de jonction entre les diffĂ©rentes lignes, uniquement des liaisons avec certaines lignes de tramway ou de mĂ©tro. Un projet de liaison entre les trois lignes Nord-Sud par une ligne de mĂ©tro (N°5) est Ă l'Ă©tude.
Tramway
Le tramway de Budapest s'Ă©tend en un rĂ©seau de 32 lignes structurant l'essentiel de l'offre de transports en commun de la capitale. Les lignes 4 et 6 parcourent quasiment le mĂȘme trajet le long du NagykörĂșt sur Buda et Pest (Szent IstvĂĄn-, TerĂ©z-, ErzsĂ©bet-, JĂłzsef- et FerenckörĂșt). Terminus commun des deux lignes, la station : SzĂ©ll KĂĄlmĂĄn tĂ©r constitue d'ailleurs le principal pĂŽle multimodal de Budapest (mĂ©tro, autobus, tramway). De cette station situĂ©e au pied du quartier du ChĂąteau de Buda, les lignes traversent une premiĂšre fois le Danube Ă hauteur du Pont Marguerite, parcourent Pest puis retraversent le fleuve par le pont PetĆfi. C'est la ligne la plus utilisĂ©e Ă Budapest car elle dessert les principaux points d'intĂ©rĂȘt touristiques et Ă©conomiques (vieille ville de Buda, centre-ville de Pest). Cette ligne relie surtout toutes les lignes de mĂ©tro, deux lignes de train suburbain sur quatre, ainsi que les principales lignes d'autobus et de trolleybus.
Le tramway de Debrecen compte deux lignes actives 1 2, celui de Miskolc trois lignes et celui de Szeged cinq lignes 1 2 3 3F 4.
Autres transports urbains sur fer
Budapest comporte des moyens de transports en commun adaptĂ©s au relief accidentĂ© de Buda. Pour relier les rives du Danube au ChĂąteau de Buda, un funiculaire (BudavĂĄri SiklĂł) effectue des liaisons trĂšs rĂ©guliĂšres Ă la maniĂšre d'un ascenseur Ă balancier le long d'une pente d'une centaine de mĂštres extrĂȘmement abrupte. InaugurĂ© en 1870, le funiculaire Ă vapeur servait de transport public aux employĂ©s de l'administration qui travaillaient au ChĂąteau. RĂ©novĂ© en 1986, il fonctionne aujourd'hui Ă l'Ă©lectricitĂ©.
Afin d'accĂ©der aux collines de Buda, un train Ă crĂ©maillĂšre (FogaskerekƱ- 60) gĂ©rĂ© par la BKV Zrt. fait la liaison entre les abords de la station : SzĂ©ll KĂĄlmĂĄn tĂ©r et de SzĂ©chenyi-hegy, d'oĂč part le GyermekvasĂșt. Ligne 7 de la Magyar Ăllamvasutak. Il a la particularitĂ© d'ĂȘtre entiĂšrement gĂ©rĂ© par des enfants, sauf les conducteurs de train (autrefois par les pionniers, mouvement de jeunesse communiste, d'oĂč son ancien nom « Train des pionniers » : ĂttörĆvasĂșt). La gare de JĂĄnos-hegy permet enfin de prendre le tĂ©lĂ©phĂ©rique de Budapest : le LibegĆ.