Tramway de Versailles
Les Tramways de Versailles ou Tramways versaillais sont un ancien réseau de tramway à voie normale qui desservit la ville de Versailles dans le département de Seine-et-Oise (France) de 1876 à 1957.
Le réseau
Les premières lignes, à traction hippomobile, firent l'objet d'une concession de 40 ans au bénéfice d'Émile et Léon Francq[1] et ouvrirent en 1876. Elles reliaient :
- le square Duplessis à Grandchamp ;
- la gare Rive-Droite au Sénat (Opéra du château) ;
- la gare Rive-Gauche à la Chambre des députés (aile du midi du château).
La première modernisation fut l'ouverture le d'une ligne de tramway à vapeur reliant Saint-Cyr-l'École à Versailles.
La deuxième modernisation vint en , lors de la reprise du réseau par la Société versaillaise de tramways électriques (SVTE) qui électrifia le réseau et commanda 29 motrices électriques aux ateliers Postel-Vinay[2].
Le réseau passa de trois à six lignes et desservait :
- ligne A : Glatigny - Grandchamp ;
- ligne B : Clagny - Orangerie ;
- ligne C : Le Chesnay - gare des Chantiers ;
- ligne D : Square Duplessis - Montreuil - Avenue de Picardie ;
- ligne E : gare Rive-Droite - Palais ;
- ligne F : gare Rive-Droite - Trianon (grille des Capucins) ;
- ligne G[3] : gare Rive-Gauche - Saint-Cyr-l'École.
En 1907, la ligne C est prolongée de la gare des Chantiers jusqu'à Porchefontaine et la ligne D jusqu'à l'octroi du boulevard de la République.
En 1937, le , la ligne G qui dessert Saint-Cyr-l'École est supprimée et remplacée par un autobus. La ligne B est réduite à une courte section entre Clagny et l'avenue de Saint-Cloud.
Le réseau semble condamné. La Seconde Guerre mondiale éclate le et le tramway devient le seul moyen de transport. La ligne B est remise en service le , avec repose des rails sur l'avenue de Saint-Cloud, jusqu'au rond-point de Montreuil.
Deux sections sont abandonnées le , Clagny - square Jean-Houdon sur la ligne B et boulevard de la Reine - Trianon sur la ligne E. Cette dernière section sera remise en service le .
Pendant les années 1950, le réseau est formé des lignes A, B, C et E. Le réseau ferme le , à la suite des choix politiques de l'époque. Ce jour-là , est organisée une grande cérémonie regroupant 200 000 habitants, présidée par le maire de Versailles en présence de Maurice Chevalier, pour le baptême des autobus de remplacement.
En 2015, les lignes appartiennent au réseau de bus Phébus et sont exploitées par la Société versaillaise de transports urbains (SVTU), filiale du groupe Keolis.
Matériel roulant
Le matériel comprenait :
- 29 motrices électriques Postel-Vinay (1896)[4] nos 1 à 29 ; les motrices, peintes en jaune et blanc avec les plates-formes d'extrémité ouvertes, étaient conduites par un wattman tandis qu'un receveur se chargeait des tickets, de la perche et des aiguillages ; elles furent modernisées après la Première Guerre mondiale avec la fermeture des plates-formes et le remplacement des moteurs par un plus puissant ;
- 2 motrices Carde à impériale (1908) ), nos 51 à 52 ;
- 4 motrices grande capacité (1927), nos 53 à 56, capables de recevoir 55 passagers assis ;
- 1 motrice Satramo moderne (1930), no 57 ;
- 4 remorques à essieux, ouvertes, construites en 1923, classées A à D ;
- 5 remorques à bogies, fermées, construites en 1923, classées A à E (anciennes voitures du tramway Versailles - Saint-Cyr) ;
- 1 remorque à essieux, fermée, construite en 1923, classée F (ancienne voiture du tramway Versailles - Saint-Cyr).
Matériel transformé
Le matériel transformé comprenait :
- 9 motrices Postel-Vinay (transformation en 1922), renumérotées 1 à 9 ;
- 11 motrices Postel-Vinay (transformation en 1933), renumérotées 10 à 20 ;
- 4 remorques à essieux ouvertes, construites en 1923, classées A à D ;
- 2 remorques à bogies fermées, construites en 1923, classées E à F (reconstruction d'anciennes voitures du tramway Versailles - Saint-Cyr).
Les tramways furent repeints dans les années 1940 en livrée bleu (sous la ceinture de caisse) et gris clair (au-dessus).
Préservation
Le matériel préservé comprend :
- une motrice Postel-Vinay (transformation en 1922), no 1, préservée par l'AMTUIR ;
- la motrice Postel-Vinay (transformation en 1933), no 19, préservée par l'AMTUIR et présentée par le chemin de fer de l'Allier à Montmarault depuis le .
Sources
Notes et références
- « Décret du 20 mai 1876 qui approuve le traité entre la ville de Versailles et les sieurs Francq, pour l'établissement et l'exploitation d'un réseau de voies ferrées à traction de chevaux dans ladite ville », Annales des ponts et chaussées, vol. VII, no 149,‎ , p. 484-492 (lire en ligne)
- Jean Lambert-Dansette, Histoire de l'entreprise et des chefs d'entreprise en France : L'entreprise entre deux siècles (1880-1914), t. 5, Paris, éditions l'Harmattan, , 634 p. (ISBN 978-2-296-09302-7, lire en ligne), p. 337
- Lettre G utilisée après 1924
- 9 d'entre elles sont transformées en 1922 et renumérotées 1 à 9.
Bibliographie
- Jean Robert, Histoire des transports dans les villes de France.
- Claude Wagner, Les petits trains et les tramways des Yvelines et de l'Ouest parisien du XIXe siècle aux années 2000, Valhermeil, Saint-Ouen-l'Aumône, 1997.
- Michel Sorbier, René Brugier, Sylvain Zalkind, Les transports à Versailles, numéro spécial n° 144, revue Chemins de fer régionaux et urbains, FACS-UNECTO, 1977.