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Tramway d'AngoulĂȘme

Le Tramway d'AngoulĂȘme est un rĂ©seau de tramway qui a fonctionnĂ© dans cette ville du dĂ©partement de la Charente entre 1900 et 1935.

Tramway d'AngoulĂȘme
Image illustrative de l’article Tramway d'AngoulĂȘme
Le tramway Place des Halles centrales vers 1900.
Il provient de l'HĂŽtel de Ville et descend aux Gares, par l'Eperon.
La voie de droite est Ă  destination de Bardine, par le pont Saint-Cybard

Situation AngoulĂȘme (Charente - Nouvelle-Aquitaine)
Type Tramway
Entrée en service 1900
Fin de service 1935
Longueur du réseau 22,662 km.
Longueur additionnée des lignes 20,717 km
Lignes 6
Écartement des rails voie mĂ©trique
PropriĂ©taire Ville d'AngoulĂȘme
Exploitant Compagnie des tramways Ă©lectrique d'AngoulĂȘme et extension

Image illustrative de l’article Tramway d'AngoulĂȘme
Plan du réseau en 1928

Histoire

Le Conseil municipal d'AngoulĂȘme dĂ©cida le le principe de la crĂ©ation d'un rĂ©seau de tramway dans la ville[1].

Tramway devant l'HÎtel-de-Ville, dans les années 1900.

Elle accorda le une concession de 50 ans Ă  la Compagnie Centrale de Tramways Électriques Ă  laquelle se substitue la Compagnie des tramways Ă©lectrique d'AngoulĂȘme et extension[2] - [1]. pour la rĂ©alisation de cinq lignes.

En 1916, une sixiĂšme ligne fut mise en service en 1916 desservant Basseau et la Poudrerie[3].

AprĂšs la PremiĂšre Guerre mondiale, de nombreuses augmentations des tarifs durent ĂȘtre pratiquĂ©s, pour tenir compte des importantes modifications Ă©conomiques de l'aprĂšs-guerre[4].

Compte tenu de son trafic limité et de ses coûts, le réseau a été supprimé le et remplacé par des services d'autobus[5] exploités par la Compagnie centrale de tramways électriques à partir de l'ancien dépÎt de Gond-Pontouvre et reprenant globalement le tracé des anciennes lignes de tramway.

À partir de 1936, la CCTE est concurrencĂ©e sur ce marchĂ© par un autre exploitant d'autobus, les cars Robin FrĂšres qui ont reçu l'autorisation d'effectuer un service libre d'autobus sur la commune de Saint-Yrieix. Jusqu'au moins 2008, les successeurs de ces deux compagnies collaboraient avec la STGA pour l'exploitation du rĂ©seau des Transports en commun d'AngoulĂȘme[6].

En 1941 est étudié la conversion du réseau d'autobus en réseau de trolleybus, afin d'économiser sur le carburant, devenu trÚs rare du fait de la guerre, et pour réduire les coûts d'exploitation. Ce projet n'eut pas de suite[6]

Le réseau de tramway a été déclassé par décret le [7].

Infrastructure

Rails. De gauche à droite, type UIC 60, type Vignole, type Broca ou à gorge, type double champignon symétrique, et asymétrique

Le réseau était construit à voie métrique et à voie unique avec des évitements permettant le croisement des tramways[3]. Il comprenait six lignes mises en service entre 1900 et 1916. Sa longueur était de 22 km.

La voie était constituée par des rails à gorge type Broca[6].

Les lignes

Une rame stationne devant l'entrée de la fonderie de Ruelle, au tout début du XXe siÚcle
L'implantation complexe des voies, rue des Halles centrales.
  • Ligne 1 : du MarchĂ© neuf[N 1] au cimetiĂšre de Bardines, (2,607 km).
    Ouverture le jusqu'Ă  la Croix Maillot et le pour le surplus ;
  • Ligne 2 : du Jardin public[N 2] aux gares et Ă  Ruelle, (6,977 km).
    ouverture sur la totalitĂ© du parcours. Lors de la crĂ©ation de la ligne 6, le terminus est ramenĂ© du Jardin Vert Ă  la place Bouillaud. À compter du , le terminus de Ruelle fut ramenĂ© dans un premier temps de la Fonderie au passage Ă  niveau de Ruelle, puis, le , Ă  l'octroi de Lunesse, Ă  la limite communale entre AngoulĂȘme et Ruelle ;
  • Ligne 3 : du MarchĂ© neuf Ă  la Bussatte, (2,275 km).
    Ouverture , en tronc commun avec la ligne 4 du MarchĂ© neuf Ă  l'arrĂȘt rue ChĂąteaubrun ;
  • Ligne 4 : du MarchĂ© neuf Ă  la place de la Madeleine, (2,309 km).
    Ouverture , en tronc commun avec la ligne 3 du MarchĂ© neuf Ă  l'arrĂȘt rue ChĂąteaubrun ;
  • Ligne 5 : de Saint-Martin Ă  l’octroi de la rue de Paris, (2,933 km)
    Ouverture . La ligne se poursuivait au-delĂ  de la limite communale entre AngoulĂȘme et Gond-Pontouvre par une voie de service donnant accĂšs au dĂ©pĂŽt, situĂ© face au cimetiĂšre du Gond.

La sixiÚme ligne changea d'indice à chacun de ses prolongements, portant les numéros 6, puis 7 et enfin 7 bis :

  • Ligne 6 : du MarchĂ© neuf Ă  Saint-Ausone, (1,154 km).
    Ouverture le ;
  • Ligne 7 : de Saint-Ausone aux Trois ChĂȘnes.
    Prolongement de la ligne précédente sur 609 m mis en service le ;
  • Ligne 7 bis : des Trois ChĂȘnes Ă  la Poudrerie.
    Prolongement des précédentes sur 865 m, mis en service le [6].

DĂ©pĂŽt et usine Ă©lectrique

Le dépÎt et l'usine électrique se trouvent au Gond-Pontouvre, au-delà du terminus de la ligne 5[N 3].

Exploitation

Matériel roulant

Tramway, devant la gare d'AngoulĂȘme (alors appelĂ©e gare d'OrlĂ©ans)

Le matériel roulant était constitué par :

  • 12 ou 22 motrices Ă  2 essieux, selon les sources[6] - [5], dotĂ©es de 2 moteurs Ă©lectriques totalisant 25 CV sous 600 V continus. Ces motrices de 6,2 m. de longueur pouvaient transporter 24 personnes, dont 12 assises dans le compartiment long de 3 m.
  • 9 remorques Ă  2 essieux[5], pour 32 voyageurs, utilisĂ©es normalement sur la ligne de la Ruelle[6] - [3].

Accidents

Compte tenu des importantes déclivités de la ville, plusieurs accidents furent constatés pendant l'exploitation du tramway. Le plus notable eut lieu le . Un tramway, partant de la place Bouillaud, chargé de 40 personnes, dérailla en descendant la rue des Halles, au tournant du Marché Couvert. AprÚs avoir défoncé le parapet du rempart, le tramway s'écrasa dix mÚtres plus bas dans les jardins, tuant onze personnes et en blessant vingt-six[7].

Vestiges et matériels préservés

De nombreuses attaches soutenant la ligne aérienne de contact subsistent sur les vieux immeubles de la ville[8]. Lors de la suppression du réseau, les rails furent recouverts par du bitume, et on retrouva une section de ligne en 2004 face à l'école Jules Ferry[6].

Un nouveau réseau ?

La CommunautĂ© d'agglomĂ©ration du Grand AngoulĂȘme (COMAGA) a envisagĂ© dans les annĂ©es 2000 de recrĂ©er une ligne de tramway dans l'agglomĂ©ration de 5 km environ. Compte tenu de la morphologie du centre-ville et ses rues Ă©troites, ce projet a Ă©tĂ© abandonnĂ© au profit du bus Ă  haut niveau de service du Grand AngoulĂȘme[9].

Notes et références

Notes

  1. Ancien nom de la place Bouillaud.
  2. Le Jardin vert.
  3. 35 route de Vars, actuellement occupé par une entreprise de cars.

Références

  1. « DĂ©cret du 26 dĂ©cembre 1899 qui dĂ©clare d'utilitĂ© publique l'Ă©tablissement d'un rĂ©seau de Tramway dans la ville d'AngoulĂȘme et sa banlieue (ainsi que la convention de concession et le cahier des charges) », Bulletin des lois de la RĂ©publique française, vol. 2181,‎ , p. 479-492 (lire en ligne)
  2. Page "Le tramway électrique fit jadis partie du paysage", citée en liens externes
  3. René Courant, op. cit. en bibliographie
  4. Annuaire des Chemins de fer et des Tramways (ancien Marchal) : Édition des rĂ©seaux français, Paris, , 43e Ă©d., 1334 p., p. 112-114
  5. AMTUIR, page mentionnée en lien externe
  6. SĂ©bastien Fauconnet, op. cit; en bibliographie
  7. Mme Hamart, art. cit. en bibliographie
  8. « Attache », AngoulĂȘme : Le tramway Ă©lectrique fit jadis partie du paysage
  9. « AngoulĂȘme enterre son tramway », Ville, rail & transports,‎ (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • *[PDF] Mme Hamart, « Les anciens Tramways Ă©lectriques d'AngoulĂȘme », Bulletin Mensuel de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique et Historique de la Charente, no 9,‎ (lire en ligne)
  • Jean Robert, Histoire des transports dans les villes de France, Ă©dition de l'auteur, Paris, 1974
  • RenĂ© Courant, Le Temps des tramways, Menton, Ă©ditions du Cabri, , 192 p. (ISBN 2-903310-22-X), p. 10
  • Christian Genet et Henri Le Diraison, « AngoulĂȘme 1900 : Le tramway Ă©lectrique », Nos Deux-Charentes en cartes postales anciennes, Gemozac, no 21,‎ , p. 1-23 (ISSN 0242-7095)
  • [PDF] SĂ©bastien Fauconnet, AngoulĂȘme et son Tramway : Histoire des Transports Urbains de 1900 Ă  nos jours, , 15 p. (lire en ligne)


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