Trait belge
Le Trait belge, parfois encore nommé Brabant ou Brabançon, est une race de chevaux de trait originaire de Belgique, née de la fusion de plusieurs populations de chevaux de traction présentes sur le territoire belge en 1886, dont le Flamand, le Brabançon (le plus lourd), le cheval du Condroz (modèle moyen), et l'Ardennais belge (le plus léger).
Trait belge
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Région d’origine | |
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RĂ©gion | Belgique |
Caractéristiques | |
Morphologie | Cheval de trait |
Taille | Environ 1,63 Ă 1,73 m |
Robe | Habituellement alezane ou rouanne, mais elle peut aussi ĂŞtre baie. |
Caractère | Docile et intelligent |
Autre | |
Utilisation | Attelage |
Elle connaît un grand succès jusqu'au début du XXe siècle. Cette race est exportée vers de nombreux pays, dont les États-Unis, où elle fait souche sous le nom de Belgian. Comme pour toutes les races de trait, la motorisation de l'agriculture a provoqué un net recul de son élevage. Le Trait belge actuel est surtout élevé pour sa viande.
Histoire
Les multiples populations de chevaux à l'origine du Trait belge sont toutes issues du « rameau ardenno-flamand », dont proviennent également le trait néerlandais ou encore l'Ardennais, soit des chevaux présents depuis la préhistoire sur un vaste territoire correspondant à l'ancienne Gaule belgique[1].
Jusqu'au XIXe siècle, les différentes régions qui formeront la future Belgique possèdent chacune leur cheval : le Flamand (dans les polders), le cheval des Flandres (dans l'ancien comté de Flandre), le cheval du Condroz, l'Ardennais belge (dit « Petit belge »), et surtout le cheval du Brabant, ou Brabançon, également nommé « Grand belge »[1]. La race du Trait belge naît véritablement de la fusion de ces différentes populations de trait, en 1886[1]. En 1935, l'ardennais belge est séparé de la race du trait belge[1].
Description
Ce cheval de traction lourde possède un modèle massif, un fort squelette et une bonne musculature. Il est l'un des chevaux de trait les plus imposants qui soient, bien que la taille moyenne se situe entre 1,62 m et 1,70 m en Belgique. Les chevaux américains peuvent atteindre les 1,90 m, voire les deux mètres au garrot.
Robe
À l'origine bai ou alezan, le trait belge a vu ses robes se diversifier après la Première Guerre mondiale, quand Albion d'Hor (champion de 1923) a introduit davantage de rouan parmi la race, au point de raréfier les autres robes. L'orientation de l'élevage vise à maintenir la diversité parmi les robes autorisées : bai, noir, alezan, rouan (y compris alezan et noir rouanné, dits aubère et gris fer), ainsi que le gris, devenu très rare[2].
Aux États-Unis, la robe classique du Belgian est l'alezan pangaré, au point que cette robe est nommée l'« alezan belge ».
- Alezan pangaré, robe classique de la race aux États-Unis (« alezan belge »)
- Bai
- À gauche : gris, à droite : noir rouanné, ou gris fer.
- Alezan rouanné, ou aubère
Tempérament et entretien
C'est un animal plutĂ´t calme, comme la plupart des races de trait.
Santé
Le Trait belge est touché par plusieurs maladies génétiques. Le lymphœdème chronique progressif, maladie dont les signes cliniques incluent un gonflement progressif, une hyperkératose et une fibrose distale des membres (similaire au lymphœdème chronique chez l'Homme) est présent chez cette race[3]. Il présente aussi une occurrence très élevée de la mutation de type 1 responsable de la myopathie à stockage de polysaccharides[4], avec des cas d'expression sévères de la maladie associée[5].
Utilisations
Attelage et hippophagie principalement.
- Course montée de traits belges dans un champ labouré.
- Défilé de traits belges attelés à Cape Vincent, NY.
- Traits belges attelés à un véhicule de transport des personnes.
Culture populaire
Dans le film américain de 1997 « For Richer or Poorer »[7] (Les Sexton se mettent au vert), Brad Sexton (Tim Allen), qui se cache dans une communauté Amish avec son épouse Caroline (Kirstie Alley), se voit confier la tâche de labourer un champ avec une charrue tirée par un énorme Belgian nommé Big John. La puissance et l'entêtement du cheval, conjugués à l'incompétence de Brad, sont la source de plusieurs gags.
Notes et références
- Tsaag Valren 2012.
- « L'histoire », Société royale du cheval de trait belge (consulté le ).
- (en) « Chronic Progressive Lymphedema (CPL) in Draft Horses », University of California, Davis (consulté le ).
- (en) J. D. Baird, S. J. Valberg, S. M. Anderson, M. E. McCue et J. R. Mickelson, « Presence of the glycogen synthase 1 (GYS1) mutation causing type 1 polysaccharide storage myopathy in continental European draught horse breeds », Veterinary Record, no 167,‎ , p. 781-784 (DOI 10.1136/vr.c3447).
- (en) B.A. Valentine, K.M. Credille, J-P. Lavoie, S. Fatone, C. Guard, J.F. Cummings et B.J. Cooper, « Severe polysaccharide storage myopathy in Belgian and Percheron draught horses », Equine Vet. J., vol. 29, no 3,‎ , p. 220–225.
- DAD-IS.
- (en) « For Richer or Poorer (1997) » (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- (en) « Cheval de Trait Belge / Belgium (Horse) », Domestic Animal Diversity Information System of the Food and Agriculture Organization of the United Nations (DAD-IS)
Bibliographie
- Le Cheval, Encyclopédie agronomique et vétérinaire, Belgique, Éditions Gembloux,
- P. Wolfs et L. De Greeff, Le Cheval de Trait Belge, notre fierté nationale, Société Royale Le Cheval de Trait Belge,
- Marie Cegarra, L'animal inventé: ethnographie d'un bestiaire familier, Paris, L'Harmattan, 1999
- Amélie Tsaag Valren, « Comprendre le rameau Ardenno-flamand », Cheval Savoir,‎ (lire en ligne)