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Traci Lords

Traci Lords [ˈtÉčeÉȘsi lɔÉčdz][1] nĂ©e Nora Louise Kuzma (elle changea ultĂ©rieurement d'Ă©tat civil), est une actrice amĂ©ricaine, nĂ©e le Ă  Steubenville (Ohio).

Traci Lords
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Traci Lords en 2016.
Nom de naissance Nora Louise Kuzma
Alias
Traci Elizabeth Lords
Naissance
Steubenville, Ohio, États-Unis
NationalitĂ© Drapeau des États-Unis AmĂ©ricaine
CarriĂšre

Traci Lords fut l’une des plus grandes stars du cinĂ©ma pornographique amĂ©ricain des annĂ©es 1980. Elle est restĂ©e cĂ©lĂšbre pour le scandale qu’elle provoqua en 1986 lorsque le FBI dĂ©couvrit qu’elle avait tournĂ© la quasi-totalitĂ© de ses films alors qu'elle Ă©tait mineure, ce qui mit fin Ă  sa carriĂšre. Elle a par la suite rĂ©ussi Ă  se reconvertir avec un certain succĂšs dans le cinĂ©ma et le show business « traditionnels », apparaissant assez rĂ©guliĂšrement dans des tĂ©lĂ©films et films de sĂ©rie B depuis 1988.

Biographie[2]

Traci Lords en 1983, en premiÚre année de lycée

DeuxiĂšme enfant d’une famille de quatre filles, elle naĂźt en 1968 Ă  Steubenville, petite ville de l’Ohio. Elle reçoit une Ă©ducation conservatrice et religieuse et chante tous les dimanches dans le chƓur de l’église. Elle mĂšne toutefois une enfance difficile au sein d'une famille pauvre et obligĂ©e de dĂ©mĂ©nager rĂ©guliĂšrement.

Son enfance est bouleversĂ©e lorsquÂŽĂ  l'Ăąge de dix ans, elle est violĂ©e dans un champ par un voisin ĂągĂ© de seize ans qui Ă©tait aussi son petit ami de l'Ă©poque (plus tard, durant son adolescence, elle sera Ă©galement abusĂ©e par son beau-pĂšre). Cet Ă©vĂ©nement, qu’elle tiendra secret jusqu’en 1994 et qu’elle exorcisera ensuite par une chanson, Father's Field (Champ paternel), incluse dans l’album 1000 Fires, fut peut-ĂȘtre Ă  l’origine du basculement de sa vie :

« Tout Ă©tait beau avant cet instant. Quand cela se produit, vous ĂȘtes fascinĂ©e, puis embarrassĂ©e, horrifiĂ©e et, pour finir, honteuse. Ce genre d’évĂ©nement vous fait mĂ»rir vite, trĂšs vite. Vous n’avez plus votre place Ă  l’école, vous n’ĂȘtes plus comme les autres, vous en savez trop. »

Peu de temps aprĂšs, sa mĂšre divorce et emmĂšne les quatre petites filles vivre Ă  Redondo Beach en Californie. LĂ , Traci se mĂ©tamorphose. Elle s’habille de vĂȘtements sexy, sort avec des garçons, consomme de l’alcool et commence Ă  poser pour des photos de charme. Le rĂ©sultat ne se fait pas attendre. Elle provoque un scandale et quitte l'Ă©cole aprĂšs que l'un de ses camarades eut dĂ©couvert et dĂ©noncĂ© son activitĂ©. En 1984, elle a recours Ă  son premier avortement.

Le saut vers le cinéma pornographique se produit ensuite avec une évidence toute naturelle :

« J’en avais assez de coucher avec des mecs horribles pour obtenir des sĂ©ances photos minables. C’était finalement beaucoup plus rentable de se taper de vrais mecs devant des camĂ©ras »

Comme elle n'a que seize ans, elle prend l'identité d'une de ses amies, Christy Lee Nussman, qui en a vingt-deux. Elle adopte alors le pseudonyme de Traci Lords en hommage à Jack Lord, acteur de séries télévisées, qui lui valut son premier orgasme en se masturbant devant la photo accrochée au mur de sa chambre. Elle tourne son premier film, What Gets Me Hot!, de Richard Mailer qui est un succÚs immédiat.

Elle devient une trĂšs grande star du cinĂ©ma pornographique, la mieux payĂ©e du mĂ©tier, ce qui lui permet de poser ses exigences : elle ne tourne que huit heures par jour, a sa maquilleuse personnelle, choisit ses partenaires et les scĂšnes dans lesquelles elle apparaĂźt. Elle exclut strictement certaines pratiques, la sodomie et le sado-masochisme notamment. MalgrĂ© ces restrictions, Christy Canyon, l’une des actrices avec qui elle a tournĂ©, n’hĂ©site pas Ă  dire d’elle :

« Cette fille en savait plus sur le sexe que toute l’industrie du porno rĂ©unie. »

En 1986, Traci Lords va avoir dix-huit ans et elle est riche de plusieurs millions de dollars, possĂšde sa maison Ă  Malibu et sa propre maison de production : la Traci Lords Company. Cette maison de production a produit un seul film, Traci, I Love You (Traci, je t'aime), en 1987 ; Traci Lords en possĂ©dait l'intĂ©gralitĂ© des droits. Tout s’effondre lorsque le FBI dĂ©couvre sa minoritĂ© lĂ©gale. ArrĂȘtĂ©e puis relĂąchĂ©e sous caution, Traci Lords est obligĂ©e de confesser devant une AmĂ©rique Ă©bahie que la plus cĂ©lĂšbre actrice pornographique du moment Ă©tait mineure. L'effet immĂ©diat est l'interdiction Ă  la vente et Ă  la dĂ©tention des films pornographiques qu'elle a tournĂ©s, car ils proviennent de l'exploitation sexuelle d'une enfant mineure (Ă  l'exception de Traci, I love you), et de provoquer un vĂ©ritable sĂ©isme dans toute l'industrie pornographique amĂ©ricaine.

Les poursuites judiciaires qui ont suivi Ă  l'encontre des producteurs et distributeurs ont coĂ»tĂ© des millions de dollars en rappel des vidĂ©os et photos de charme publiĂ©es, tout cela afin d'Ă©viter d'ĂȘtre accusĂ©s de pĂ©dopornographie. Toutefois, dans d'autres pays, le fait que le tournage de ces films serait interdit n'empĂȘche pas leur vente (par exemple en France, oĂč l'Ăąge lĂ©gal en matiĂšre de pornographie est Ă©galement de 18 ans, mĂȘme si la majoritĂ© sexuelle est de 15 ans)[3]. Dans son livre, Lords accuse les producteurs de films pornographiques d'hypocrisie, arguant du fait que de nombreuses personnes se sont enrichies grĂące Ă  la publicitĂ© faite autour du scandale, mĂȘme si ce dernier a aussi coĂ»tĂ© trĂšs cher Ă  la suite de la destruction des produits incriminĂ©s. Lords pense Ă©galement qu'elle a Ă©tĂ© exploitĂ©e par les mĂ©dias qui se sont servis de certaines scĂšnes censurĂ©es issues de ses films interdits pour faire leur publicitĂ©.

L'actrice elle-mĂȘme n'a jamais Ă©tĂ© poursuivie pour crime car Ă©tant mineure, elle Ă©tait considĂ©rĂ©e comme incapable de donner son consentement pour interprĂ©ter des actes sexuels dans des films afin de gagner de l'argent. Les agences et producteurs, qui ont acceptĂ© son mensonge concernant son identitĂ©, ont par contre Ă©tĂ© poursuivis pendant des annĂ©es.

En 1987 sort Traci's Big Trick, une « biographie non autorisée » réalisée par Jane Waters avec la française Jacqueline Lorains dans le rÎle de l'ex-star à l'origine du plus grand scandale dans l'histoire de l'industrie pornographique.

Comme la plupart des actrices de cette Ă©poque, Lords touche un salaire pour ses prestations dans les productions pornographiques sans percevoir de droits sur les films. D'aprĂšs son livre autobiographique, elle a touchĂ© en tout un salaire de 35 000 $ incluant les 5 000 $ qu'elle a perçus du magazine Penthouse. La plus grande partie de cet argent a Ă©tĂ© dĂ©pensĂ©e en loyers et drogues ainsi que dans l'achat d'une Chevrolet Corvette noire que son amant a accidentĂ©e par la suite.

Pour ses derniers films, elle crée, avec un de ses amants beaucoup plus ùgé qu'elle[4], une compagnie de production[5] au sein de laquelle il est le coproducteur et le réalisateur. Le salaire de Lords est moindre mais elle perçoit des droits sur ses films.

Une seule de ses productions, Traci, I Love You, a Ă©tĂ© tournĂ©e aprĂšs qu'elle eut atteint l'Ăąge de 18 ans. Elle est donc disponible aux États-Unis. Lords a cĂ©dĂ© ses droits sur le film pour 100 000 $ aprĂšs son arrestation. D'autres de ses films sont disponibles, en version coupĂ©e (sans les scĂšnes de sexe impliquant Lords) ou retouchĂ©e (une autre actrice la remplace).

Une fois arrĂȘtĂ©e, elle prĂ©tend n'avoir jamais Ă©tĂ© consciente de ses activitĂ©s car elle Ă©tait sous l'emprise de la drogue. Toutefois, ses proches de l'Ă©poque la trouvent trop intelligente et manipulatrice pour ĂȘtre victime d'une telle ignorance. Étant donnĂ© le bĂ©nĂ©fice marketing du scandale obtenu sur la vente de son dernier film, ses anciens producteurs la soupçonnent mĂȘme d'ĂȘtre Ă  l'origine de la dĂ©nonciation.

Traci Lords tente ensuite une seconde carriÚre et prend des cours de comédie à cet effet. Elle décroche un premier rÎle au cinéma dans un film de série B, Le Vampire de l'espace (1988), puis obtient le rÎle de sa vie, celui de Wanda Woodward dans le film Cry-Baby de John Waters, aux cÎtés de Johnny Depp. Son visage orné d'une auréole apparaßt sur la pochette du disque Disappearer du groupe de rock alternatif Sonic Youth.

Mais c’est la tĂ©lĂ©vision qui la ramĂšne vĂ©ritablement sur le devant de la scĂšne grĂące Ă  plusieurs sĂ©ries : Melrose Place en 1995, oĂč elle tient le rĂŽle d'une psychopathe, Profiler en 1997, oĂč elle incarne avec brio la nĂ©mĂ©sis d'Ally Walker, et enfin First Wave en 2000 dans le rĂŽle de Jordan Radcliffe.

GrĂące Ă  ces succĂšs, elle participe Ă  de grands talk-shows amĂ©ricains comme le cĂ©lĂšbre Late night de Larry King. Dans le mĂȘme temps, elle se lance dans le rock et la techno en 1995 avec l’album 1000 Fires (un classique pour les pionniers de la scĂšne rave de Los Angeles) qui est un succĂšs critique car jugĂ© « l'un des albums Techno-dance-trip-hop les plus aboutis de son Ă©poque ».

Elle s’est mariĂ©e depuis et vit Ă  Los Angeles avec son mari. En , elle accouche de son premier enfant, Joseph Gunnar.

Filmographie

Cinéma

Téléfilms
Séries télévisées

Vidéos érotiques

Films pornographiques

Distinctions

  • U.S. Comedy Arts Festival 2001 : LaurĂ©ate du prix de la meilleure actrice dans une comĂ©die romantique pour Chump Change (2000)
  • Fright Meter Awards 2012 : LaurĂ©ate du prix de la meilleure actrice dans un second rĂŽle pour Excision (2012)
  • Fangoria Chainsaw Awards 2013 : LaurĂ©ate du prix de la meilleure actrice dans un second rĂŽle pour Excision (2012)
  • Indie Series Awards 2012 : NominĂ©e au prix de la meilleure actrice dans une sĂ©rie dramatique pour EastSiders (2012-)

Bibliographie

  • Autobiographie de Traci Lords, Traci Lords: Underneath It All, Ed. HarperEntertainment (2003)
  • « Le monde rond de Traci Lords » (p. 11 Ă  26) dans le roman Ladies in the dark de Christophe Fiat (Ă©ditions Al Dante, Paris, 2001)

Musique

Traci Lords a inspiré le monde du rock, puisqu'elle apparaßt sur un titre du groupe punk new-yorkais Ramones (reprise de Somebody to Love de Jefferson Airplane sur l'album Acid Eaters). Elle chante également sur l'album Generation Terrorists du groupe anglais Manic Street Preachers. Son visage orné d'une auréole apparaßt sur la pochette du disque Disappear de Sonic Youth.

Notes et références

  1. Prononciation en anglais américain retranscrite selon la norme API.
  2. Certains éléments présentés ici, notamment ceux relatifs à son enfance, ont pour source l'autobiographie de l'intéressée.
  3. Ecrans - Traci Lords en mode mineure
  4. Stewart Dell
  5. Traci Lords Company sur IMDb

Liens externes

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