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Tour des vents (Vatican)

La tour des vents (en italien : torre dei Venti) ou la tour Grégorienne (en italien : torre Gregoriana) est une tour carrée située au nord de la basilique Saint-Pierre au-dessus de l'aile ouest qui borde la Cour de la Bibliothèque, c'est-à-dire juste au-dessus des Salles Paulines (2e étage) et de la Galerie des Tapisseries (1er étage), dans l'immense parcours des Musées du Vatican. La tour Grégorienne est construite entre 1578 et 1580, conçue par l'architecte bolonais Ottaviano Mascherino (à qui est également attribuée la construction du palais apostolique), sur ordre du pape Grégoire XIII pour promouvoir principalement l'étude scientifique de l'astronomie, pape qui a également décrété la réforme historique du calendrier grégorien, promulguée en 1582 et qui est aujourd'hui le calendrier civil universel suivi par l'ensemble de la planète.

Tour des vents
Tour Grégorienne
Torre dei venti ou Torre Gregoriana
La tour des vents
Présentation
Type
Partie de
Fondation
Propriétaire
Localisation
Localisation
Coordonnées
41° 54′ 19″ N, 12° 27′ 15″ E
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L'origine française du nom de la tour est incertaine : elle peut prendre son nom de l'Anémoscope (en) qui y est installé, un instrument qui mesure la direction du vent, conçu par Ignazio Danti[1], mais aussi être une référence à la tour ou l'observatoire antique situé à Athènes, également appelée la Tour des Vents. Son nom en italien (Torre Gregoriana) est évidemment en hommage au pape Grégoire XIII, l'instaurateur du calendrier grégorien. La tour est également appelée, en italien, Specola Astronomica Vaticana, en français : observatoire astronomique du Vatican. L'édifice actuel a subi quatre étapes progressives de transformation depuis sa création. La tour était, à l'origine, un édifice de grande valeur pour les observations astronomiques, qui se faisaient notamment au moyen de cadrans solaires : ce sont ces observations qui ont fourni au pape la confirmation essentielle de la nécessaire réforme du calendrier julien. Depuis l'installation de l'Observatoire du Vatican au-dessus du palais apostolique de Castel Gandolfo et dans les jardins de celui-ci, la tour Grégorienne, qui comporte des salles dotées de fresques splendides, sert de nos jours au stockage des archives de l'Observatoire. Elle n'est pas ouverte au public et ne fait donc pas partie du circuit des Musées du Vatican.

Histoire

Première phase

La première étape de la construction de la tour est attestée par Léon XIII dans son motu proprio Ut mysticam de 1891[2] et créditée au pape Grégoire XIII, pape de 1572 à 1585. La directive était de construire une tour, à un endroit approprié au Vatican et de l'équiper avec les instruments les plus grands et les meilleurs de l'époque[3]. La conception est réalisée après une série de réunions d'experts désignés pour réformer le calendrier julien, en usage depuis 46 av. J.-C., afin de vérifier leurs réformes proposées. Christophorus Clavius, un jésuite mathématicien du Collège romain, est l'expert du comité qui propose le nouveau système pour les observations. La tour est alors construite au-dessus du musée et de la bibliothèque, à l'extrémité de la cortile del Belvedere et de l'actuelle cour della Pigna. L'instrumentation pour l'observation des rayons du soleil, tombant sur la tour, consiste en une ligne méridienne conçue par Ignazio Danti[3] de Pérouse, qui a pour but, à l'origine, d'identifier correctement l'équinoxe de printemps[1] afin d'établir la date de Pâques[1]. Elle se présente sous la forme d'une plaque circulaire en marbre située dans le centre de la tour[3], embellie de motifs scientifiques. Lorsque la plaque est touchée par les rayons du soleil, celle-ci indique l'erreur de l'ancien calendrier et l'exactitude de la nécessité de la réforme en cours[3] : en effet, l'oculus percé, permet au rayon de soleil d'être projeté sur le méridien de marbre au sol. À midi, lors de l'équinoxe de printemps, le rayon doit tomber sur une ligne spécifique. Quand cet instrument de mesure est testé pour la première fois, en 1582, l'équinoxe se produit le au lieu du , ce qui traduit une erreur de calcul[1]. En 1654, la tour devient, provisoirement, la résidence de Christine de Suède, accueillie par le pape Alexandre VII, à la suite de son abdication et de sa conversion au catholicisme[1].

Seconde phase

La seconde Ă©tape de la construction de la tour se dĂ©roule durant les XVIIe siècle et XVIIIe siècle. La tour est alors sous la responsabilitĂ© du bibliothĂ©caire du Vatican, Mgr Filippo Luigi Gilii[3], un ecclĂ©siastique de la basilique Saint-Pierre. Plus tĂ´t en 1797, Pie VI donne son approbation pour placer une inscription latine, Specula Vaticana[3], Ă  l'entrĂ©e de la partie supĂ©rieure de la tour, qui a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e par le cardinal Zelada afin d'amĂ©liorer le système d'instrumentation de la tour de l'observatoire astronomique[3]. L'observatoire original est alors implantĂ© au-dessus du deuxième Ă©tage de la tour, avec l'accord du pape Pie VI. Son instrumentation, en dehors des nombreux dispositifs normaux (tels que le matĂ©riel mĂ©tĂ©orologique et magnĂ©tique, un sismographe, un petit passage pour le transit astronomique[4] et une horloge Ă  pendule[3]) est complĂ©tĂ© d'un tĂ©lescope Dolland[3]. L'instrumentation facilite ainsi l'enregistrement des Ă©vĂ©nements d'Ă©clipse, l'apparition de comètes, les satellites naturels de Jupiter et le transit de Mercure. En complĂ©ment, sous le patronage du pape Pie X, sont ajoutĂ©es quatre coupoles rotatives d'observation[3], Ă  des endroits stratĂ©giques sur les 400 m des murs de fortification, âgĂ©s de plus de mille ans[5]. Mgr Gilii, très respectĂ© car polyglotte avec des connaissances en physique, biologie, archĂ©ologie et en langue hĂ©braĂŻque[3], est responsable de l'observatoire de 1800 Ă  1821. Il effectue des observations mĂ©tĂ©orologiques en continu (deux fois par jour Ă  6 heures et 14 heures)[3] conformes au programme du centre mĂ©tĂ©orologique de Mannheim. Alors que les sept annĂ©es d'enregistrements d'observations sont publiĂ©es, les donnĂ©es des mesures sont conservĂ©es, sous la forme d'un manuscrit, par la bibliothèque du Vatican[3] - [5]. Au dĂ©cès de Mgr Gilii en 1821, l'activitĂ© de l'observatoire de la tour est interrompue et les instruments sont dĂ©placĂ©s Ă  l'observatoire du collège romain. CrĂ©Ă© en 1787, celui-ci est jugĂ© plus appropriĂ© pour faire des observations qu'au Vatican[3].

Troisième phase

Le renouveau de l'observatoire de la tour des vent est initiĂ© par le barnabite Francesco Denza avec l'approbation du pape LĂ©on XIII[6]. Des Ă©quipements de haute qualitĂ© sont achetĂ©s, en partie grâce aux dons gĂ©nĂ©reux de Hicks de Londres tandis que les instruments d'enregistrement automatique sont obtenus grâce Ă  Richard de Paris[7]. Un appareil de mesure Ă©quatoriale de quatre pouces, un instrument de mesure de transit de trois pouces ainsi que quatre pendules avec deux chronomètres, sont Ă©galement fournis par l'observatoire de Modène. En 1888, le don d'un long tĂ©lescope de 16 pouces (40,6 cm), pour le pape LĂ©on XIII, vient complĂ©ter l'observatoire[3] - [5]. Le père Denza rejoint l'observatoire en 1890[6] après que celui-ci fut Ă©quipĂ© d'instruments plus modernes. La mĂŞme annĂ©e, une deuxième tour est rĂ©novĂ©e Ă  400 m de la tour des vents : il s'agit de la tour LĂ©onine, construite en 848, par LĂ©on IV[1]. Cette tour est attenante Ă  la rĂ©sidence d'Ă©tĂ© de LĂ©on XIII et donne sur les jardins du Vatican derrière la basilique[3]. La tour a un diamètre de 17 m avec une Ă©paisseur de murs infĂ©rieurs de 4,5 m, ce qui permet de supporter la charge d'une lunette photographique de 13 pouces (33 cm), nouvellement acquise Ă  Paris[3]. Le père Rodriguez est le mĂ©tĂ©orologue expert qui occupe le poste de directeur de 1898 Ă  1905. En 1891, le pape LĂ©on XIII, portant promulgation du motu proprio « Ut mysticam », dĂ©signe la deuxième tour, comme Ă©tant le siège de l'Observatoire du Vatican, une dĂ©cision qui nĂ©cessite la modification de la toiture afin de fournir une terrasse plate pour les observations astronomiques[8].

Quatrième phase

La quatrième Ă©tape consiste Ă  remĂ©dier au problème de la communication entre les deux tours Ă  l'Ă©poque de Pie X. L'objectif est de faire de la tour des vents une tour historique et d'enregistrer et rĂ©aliser des observations dans la deuxième tour, en reliant ces deux tours, le long du mur d'enceinte, par un pont de fer de 83 m enjambant le fossĂ©[3]. Ă€ l'extrĂ©mitĂ© ouest de ce pont, un système de coordonnĂ©es Ă©quatoriales, de quatre pouces, est installĂ© sur le bastion semi-circulaire. Ă€ l'autre extrĂ©mitĂ©, est, du pont, au-dessus de la caserne des gendarmes, se trouve un hĂ©liographe, reliĂ© Ă  un appareil photo, utilisĂ© pour photographier le Soleil (photo-hĂ©liographe). Un nouveau tĂ©lescope visuel de 16 pouces, appelĂ© Torre Pio X, est Ă©rigĂ© dans la deuxième tour[3]. Ă€ la suite de ces modifications, la bibliothèque d'origine de la tour est dĂ©placĂ©e Ă  l'acadĂ©mie pontificale des sciences tandis que les anciens instruments mĂ©tĂ©orologiques et sismiques sont dĂ©placĂ©s Ă  l'observatoire Valle di Pompei[3]. La nouvelle bibliothèque astronomique est installĂ©e dans deux salles du bâtiment. Les deux nouveaux appareils Repsold, situĂ©s dans un couvent voisin, sont utilisĂ©s pour l'enregistrement sur des plaques astrophotographiques[3]. Les observations enregistrĂ©es sont publiĂ©es avec des notes explicatives et font l'objet de deux sĂ©ries d'atlas des Ă©toiles. Les dossiers sont imprimĂ©s sur du papier au bromure d'argent et ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s au congrès astrographique de Paris en 1909[3].

Caractéristiques

La tour de 73 m s'Ă©lève sur deux Ă©tages et une mezzanine. Au premier Ă©tage, se trouve la fameuse chambre du cadran solaire ou la chambre du mĂ©ridien, qui Ă©tait initialement une loggia ouverte. Le pape Urbain VIII la fait fermer puis dĂ©corer par de grandes fresques peintes entre 1580 et 1582 par Simon Lagi et les deux artistes flamands Paul Matthijs (en) et Matthijs Bril. Aujourd'hui, la tour prĂ©sente des peintures de Niccolò Pomarancio et Matteino da Siena (en)[8] - [9]. La chambre du cadran solaire Ă©tait autrefois la rĂ©sidence de la reine Christine de Suède, alors nouvellement convertie au catholicisme. Dans cette chambre est percĂ© en hauteur, dans le mur sud, un Oculus de 14 mm se trouvant Ă  5,2 m de hauteur sur une fresque appelĂ©e le Vent du Sud qui projette le rayon solaire sur la plaque de marbre faisant office de cadran solaire. Par ailleurs, il y est installĂ© un anĂ©moscope dĂ©licat mais sophistiquĂ© fixĂ© au plafond de la chambre de la MĂ©ridienne. Ceux-ci ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s par Ignazio Danti, le cosmographe du pape, en raison de la rĂ©forme du calendrier GrĂ©gorien. Le cadran solaire est composĂ© d'une ligne droite en marbre blanc courant sur le sol du nord au sud afin de mesurer la hauteur du soleil Ă  midi selon les saisons de l'annĂ©e[8] - [9]. Les observations faites Ă  l'aide du cadran solaire ont permis de confirmer la nĂ©cessitĂ© de rĂ©former le calendrier julien[8] - [9]. L'anĂ©moscope, en revanche, est un mĂ©canisme complexe fixĂ© au plafond utilisĂ© pour mesurer la force et la direction du vent, mais qui a rapidement cessĂ© de fonctionner. Il n'est pas certain que ce soit cet instrument qui ait inspirĂ© le nom de la tour ou l'observatoire antique Ă  Athènes, Ă©galement appelĂ©e la Tour des Vents[8] - [9].

Références

  1. (en) La Tour des Vents et le calendrier Grégorien (10 mai 2010)
  2. Observatoire astronomique du Vatican - Site de l'État de la cité du Vatican
  3. (en)L'observatoire du Vatican - Catholic Encyclopedia (1913)
  4. traduction incertaine
  5. (en)The Rescue : George Romero - Google books
  6. (en) Francesco Denza - Catholic Encyclopedia 1913
  7. (en) The Catholic Encyclopedia: An International Work of Reference on the Constitution, Doctrine, Discipline, and History of the Catholic Church : Charles George Herbermann - Edward Aloysius Pace - Condé Bénoist Pallen - Thomas Joseph Shahan - John Joseph Wynne (1913) éditions : Catholic Encyclopedia Incorporated - page 310
  8. (en) The Secret Archives of the Vatican :Ambrosini Maria Luisa & Willis Mary (19 février 1996) éditions : Barnes & Noble Incorporated, (ISBN 978-0-7607-0125-6), page 327
  9. (en) La tour des vents (mai 2013) Archivum Secretum Vaticanum

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Sources

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