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Tour Albert

La tour Albert ou tour Croulebarbe[1] est un immeuble d'habitation situé dans le 13e arrondissement de Paris, au 33 rue Croulebarbe. Construit par l'architecte Édouard Albert de 1958 à 1960 en collaboration avec Robert Boileau et Jacques Henri-Labourdette, il s'agit du premier gratte-ciel de logements de la capitale française[2].

Tour Albert
Histoire
Architecte
Ingénieur
Jean-Louis Sarf
Construction
Usage
RĂ©sidentiel
Architecture
Patrimonialité
Hauteur
Toit : 67 mètres
Étages
23
Nombre dĘĽascenseurs
3
Localisation
Adresse
Coordonnées
48° 49′ 57″ N, 2° 21′ 07″ E
Carte

Historique

La construction de la tour Albert s'inscrit dans un projet d'urbanisme visant à relier la rue Croulebarbe à l'avenue de la Sœur-Rosalie, séparées par un fort dénivelé ; mais le projet est abandonné car la RATP refuse qu'une passerelle soit construite au-dessus de la gare d'entretien qu'elle occupe[3]. La tour se distingue nettement des bâtiments environnants par sa hauteur et son style architectural[4].

L'immeuble est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1994[5] à l'initiative d'Anne Coutine, urbaniste et fille de l'architecte de l'immeuble Édouard Albert[3].

L'immeuble est restauré en 2005 par l'architecte Gorka Piqueras[6] - [7].

En mĂŞme temps que d'autres rĂ©alisations architecturales des annĂ©es 1950, la tour Croulebarbe connaĂ®t un regain d'intĂ©rĂŞt des investisseurs Ă  la fin des annĂ©es 2010 avec fin 2017 des prix de vente allant jusqu’à 9 000 euros le mètre carrĂ©, soit 1 000 euros de plus que la moyenne du 13e arrondissement[8].

En 2018, elle est l'un des décors du film Plaire, aimer et courir vite, dont l'action se déroule au début des années 1990. Un appartement du 22e étage est utilisé pour loger Jacques, écrivain[9].

Description

La tour Albert est situĂ©e au 33, rue Croulebarbe, dans le 13e arrondissement de Paris. Elle mesure 67 mètres de haut sur 23 Ă©tages, et compte 110 appartements[3]. Sa structure porteuse est composĂ©e de tubes d'acier creux de 19,1 Ă  21,6 centimètres remplis de bĂ©ton. Les Ă©tages sont constituĂ©s de dalles de bĂ©ton armĂ© posĂ©es sur les tubes. La structure est renforcĂ©e par un double entrecolonnement longitudinal et par un contreventement de croix de saint AndrĂ©[6]. Cette structure tubulaire, partiellement visible en façade, est caractĂ©ristique des rĂ©alisations d'Albert, comme le campus de Jussieu. La façade alterne des fenĂŞtres avec allèges translucides (Ă  l'origine du moins, certaines d'entre elles ayant Ă©tĂ© remplacĂ©es par des allèges transparentes) et des panneaux en acier inoxydable.

Le 6e Ă©tage est une terrasse ; son plafond de 600 mètres carrĂ©s a Ă©tĂ© peint en noir et blanc par Jacques Lagrange[5]. Elle est prĂ©vue pour ĂŞtre ouverte au public, mais en raison de l'abandon du projet de passerelle entre la rue Croulebarbe et l'avenue de la SĹ“ur-Rosalie (qui aurait enjambĂ© les voies de garage du mĂ©tro), elle n'a jamais Ă©tĂ© rendue accessible. Une autre terrasse se trouve au 22e Ă©tage[3].

Accès

La tour Albert est accessible par les lignes (M) (7) Les Gobelins et (M) (6) Corvisart, ainsi que par les lignes de bus RATP 27 47 67 91.

Notes et références

  1. Dejean 2007.
  2. Catherine Sabbah, « La tour Albert », Les Échos, .
  3. Emmanuelle Walter, « Mme Albert, 35 ans et dĂ©jĂ  historique : Inscrit au patrimoine, le plus vieux gratte-ciel de Paris divise ses habitants », LibĂ©ration, .
  4. Rouyer 2003.
  5. « Tour Albert », notice no PA00132990, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  6. Jean-François Pousse, « L'invention de la tour européenne (7/30) : Tour Croulebarbe (1961), Paris », Le Moniteur, .
  7. Catherine Séron-Pierre, « La restauration de la tour Albert ou les enjeux d'une intervention sur le patrimoine du XXe siècle », Le Moniteur, , p. 22.
  8. Anne-Lise Carlo, « Les « cages à lapin » d’après-guerre s’arrachent à prix d’or », Le Monde, (consulté le ).
  9. François Reumont, « Où il est question du travail du directeur de la photographie Rémy Chevrin, AFC, sur "Plaire, aimer et courir vite", de Christophe Honoré », La Lettre AFC, AFC, no 286,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • RĂ©mi Rouyer, « L'aventure du premier gratte-ciel parisien », Le Visiteur, SociĂ©tĂ© française des architectes, Éditions de l'Imprimeur, no 10,‎ , p. 6–29.
  • Pascale Dejean, « Retour sur la Tour Croulebarbe, « premier gratte-ciel parisien » », Bulletin monumental, SociĂ©tĂ© française d'archĂ©ologie, vol. 165, no 1,‎ , p. 118–119 (DOI 10.3406/bulmo.2007.1429).
  • Jean Castex et RĂ©mi Rouyer, Les tours Ă  Paris, bilan et prospectives, Paris, Atelier parisien d'urbanisme, , 107 p. (lire en ligne), p. 56–57.
  • (en) Marta Andrei et HervĂ© Dubois, « The Tour Albert in Paris », dans PierAntonio Val (dir.), Reversed archeology : Ginzburg, 2015-2020, Conegliano, Anteferma, coll. « International network of research and teaching » (no 2), , 163 p. (ISBN 978-88-32050-89-9), p. 36–53.

Liens externes

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