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Touques (fleuve)

La Touques est un fleuve côtier de Normandie qui naît aux confins du pays d'Ouche, du pays d'Auge, du Perche et de la campagne d'Alençon, près de Champ-Haut (Orne). Elle baigne les villes de Gacé, Lisieux et Pont-l'Évêque et se jette dans la Manche entre Deauville et Trouville-sur-Mer (Calvados). Son nom ancien, Algia, reste présent dans le pays d'Auge, pays normand que la Touques traverse.

la Touques
Illustration
La Touques Ă  Fervaques.
Carte.
Cours de la Touques
Loupe sur carte verte la Touques sur OpenStreetMap.
Caractéristiques
Longueur 108,4 km [1]
Bassin 1 278 km2 [1] ou de 1 305 km2[2]
Bassin collecteur la Touques
DĂ©bit moyen 13,5 m3/s (embouchure)
Nombre de Strahler 5
Organisme gestionnaire syndicat mixte du bassin versant de la Touques[2]
Régime pluvial océanique
Cours
Source Les Rangs
· Localisation Champ-Haut
· Altitude 290 m
· CoordonnĂ©es 48° 43′ 08″ N, 0° 19′ 21″ E
Embouchure la Manche
· Localisation Deauville, Trouville-sur-Mer
· Altitude m
· CoordonnĂ©es 49° 21′ 58″ N, 0° 04′ 30″ E
GĂ©ographie
Principaux affluents
· Rive gauche Maure, Cirieux, Yvie
· Rive droite Orbiquet, Paquine, Calonne
Pays traversés Drapeau de la France France
DĂ©partements Calvados, Orne
Régions traversées Normandie
Principales localités Gacé, Lisieux, Pont-l'Évêque, Deauville, Trouville-sur-Mer

Sources : SANDRE:« I0--0200 », Géoportail, OpenStreetMap

Hydronymie

Le nom de la Touques est attesté sous les formes in fluvio Tolca 1021-1025[3], super Tolcam fluvium 1025-1026[4], trans Tolcam fluvium 1049-1058[5], Tolcha 1051-1066[6], in aqua Tolce 1059-1066[7], etc. Il semble d’origine pré-latine, mais l’élément sur lequel il repose (une racine hydronymique °tel- / °tol- dont il paraît représenter l’élargissement °tol-k-a), suscite encore des interrogations. Albert Dauzat[8] a fait état d’une telle racine présente dans plusieurs noms de rivières tels que la Telle, ancien nom de la Béthune (Seine-Maritime), le Tholon (affluent de l’Yonne), le Touloubre (fleuve côtier des Bouches-du-Rhône) ou encore le Thoulourenc (torrent du Vaucluse).

Une semblable racine °tel- / °tol- s’est aussi appliquée à des sources et des hauteurs[9], et figure dans le nom d’une divinité aquatique gauloise Telo, en rapport avec le nom de Toulon (Telone Martia, IVe siècle). Il semble que l’on ait affaire à un hydronyme divinisé[10], reposant sur un élément gaulois °telo ou °telon- « source, cours d’eau ». Ce dernier subsiste en provençal, où touloun est un appellatif désignant des fontaines et des cours d’eau. La racine indo-européenne dont le mot est issu, à savoir °(s)tel- « laisser couler; uriner », ne permet pas d’expliquer les valeurs oronymiques que °tel- / °tol- peut parfois avoir. Cette dernière, qui alterne avec °ter- / °tor-, connaît par ailleurs une très large expansion, puisqu’on la retrouve de la Grande-Bretagne jusqu’au Moyen-Orient, où elle désigne régulièrement des hauteurs[11].

On a probablement affaire ici à la confusion d’au moins deux éléments d’origine différente : l’un désignant des hauteurs, puis des sources de montagne, des torrents et des rivières; l’autre évoquant l’idée d’écoulement, puis de source et de cours d’eau. Dans le cas du nom de la Touques, rien ne dit qu’il s’agisse de l’élément gaulois. Rien ne l’exclut non plus.

GĂ©ographie

La Vallée de la Touques
Eugène Boudin, 1888-1895
Collection privée, Vente 2020[12]

Dès sa source, la Touques coule droit au nord jusqu'Ă  Pont-l'ÉvĂŞque. Sa vallĂ©e, bien marquĂ©e, tranche le plateau crĂ©tacĂ© d'argile Ă  silex du pays d'Auge[13]. Un peu avant Pont-l'ÉvĂŞque, le cours du fleuve s'oriente au nord-ouest et dĂ©bouche sur la mer par un estuaire ensablĂ©, après un parcours de 108,4 km[1], Ă  travers le pays d'Auge.

Communes traversées

Dans les deux départements du Calvados et de l'Orne, la Touques traverse quarante-sept communes[1].

Bassin versant

Le bassin versant de la Touques est voisin du bassin de la Dives, de l'Orne Ă  l'ouest et de la Risle Ă  l'est. La Touques traverse trente zones hydrographiques pour un total de 1 278 km2 de superficie[1] ou de 1 305 km2[2]. Avec la Haute-Calonne, le bassin versant s'Ă©tend aussi sur le dĂ©partement de l'Eure[2].

Organisme gestionnaire

L'organisme gestionnaire est le syndicat mixte du bassin versant de la Touques[2].

Affluents

Charles Mozin, Le confluent du ruisseau de Calenville avec la Touques.
Charles Mozin, Le confluent du ruisseau de Calenville avec la Touques

La Touques a quarante-huit tronçons affluents[1] dont les deux principaux sont l'Orbiquet (rd[note 1]) à Lisieux, la Calonne (rd) à Pont-l'Évêque.

  • la Fontaine Bouillante (rd), 6,7 km sur deux communes sans affluent.
  • la Maure (rg), 5,8 km sur trois communes avec trois affluents.
  • l'Orbiquet (rd), 29,7 km sur treize communes avec douze affluents dont :
  • le Cirieux (rg), 7,4 km sur trois communes avec deux affluents.
  • la Paquine (rd), 24,8 km sur treize communes avec cinq affluents et de rang de Strahler quatre.
  • le PrĂ© d'Auge ou PrĂ© d'Auage (rg), 10 km sur trois communes avec six affluents.
  • le Chaussey (rd), 12,5 km sur huit communes avec deux affluents.
  • la Calonne (rd), 45,3 km sur dix-neuf communes avec vingt affluents dont :
  • l'Yvie (rg), 10,5 km sur cinq communes avec un affluent et un sous-affluent donc de rang de Strahler trois.
  • le ruisseau des Ouies (rd), km sur deux communes.

ainsi que de nombreux "douets" ou ruisseaux (dont celui du Bourgel (ZNIEFF 250006497)

Rang de Strahler

Le rang de Strahler de la Touques est donc de cinq par la Paquine.

Hydrologie

Navire sur la Touques
Eugène Boudin, 1888-1895
Washington, National Gallery of Art

Aménagements et écologie

Les Lavandières d'Eugène Boudin

Eugène Boudin visitait chaque année la station balnéaire de Trouville sur la côte normande. Il choisit d'abord de peindre les baigneuses à la mode sur la plage mais s'intéresse peu à peu à la vie du port. La plupart des œuvres de Boudin autour du port montrent la rivière Touques[14].

Les lavandières occupent un monde différent des visiteurs saisonniers. Elles sont à pied d'œuvre pour laver leur linge dans la rivière Touques, juste à l'intérieur de la station[15].

Il a peint une centaine de petits tableaux représentant ces femmes occupées à faire la lessive. Elles sont représentées agenouillées sur le sable près du quai, à marée basse, avec des bateaux de pêche échoués à proximité. Il montre rarement ces femmes se tournant vers l'autre et bavardant ; au lieu de cela, elles sont vus de dos, le dos courbé, concentrés sur leur tâche[14].


  • Lavandières sur un des bras de la Touques, 1866Collection privĂ©e, Vente 2010
    Lavandières sur un des bras de la Touques, 1866
    Collection privée, Vente 2010
  • Lavandières au bord d'une rivière, 1880-1885MusĂ©e d'IsraĂ«l, JĂ©rusalem
    Lavandières au bord d'une rivière, 1880-1885
    Musée d'Israël, Jérusalem
  • Lavandières près d'un pont, 1883MusĂ©e des Beaux-Arts (Boston)
    Lavandières près d'un pont, 1883
    Musée des Beaux-Arts (Boston)
  • Lavandières au bord de la Touques,  1885Collection privĂ©e, Vente 2010
    Lavandières au bord de la Touques, 1885
    Collection privée, Vente 2010
  • Lavandières près d'un ruisseau, 1885Londres, National Gallery
    Lavandières près d'un ruisseau, 1885
    Londres, National Gallery
  • Lavandières au bord de la Touques, 1886Collection privĂ©e, Vente 2017
    Lavandières au bord de la Touques, 1886
    Collection privée, Vente 2017

PĂŞche

Il s'agit d'une rivière dite de première catégorie où l'on peut s'adonner à la pêche à la mouche. Les truites de mer y sont réputées.

Pollution

Des prélèvements effectués en 2019 par l'ONG Surfrider révèle la présence de microplastiques dans le fleuve[16].

Bibliographie

  • Lorant, Au long de la Touques, Cahier du Temps, 2005 (aquarelles)

Voir aussi

Notes et références

Notes

  1. rd pour rive droite et rg pour rive gauche

Références

  1. Sandre, « Fiche cours d'eau - La Touques (I0--0200) » (consulté le ).
  2. « Syndicat Mixte du Bassin Versant de la Touques », sur www.smbvt.fr (consulté le ).
  3. Marie Fauroux, Recueil des actes des ducs de Normandie (911-1066), Mémoire de la Société des antiquaires de Normandie XXXVI, Caen, 1961, p. 122, § 32.
  4. Ibid., p. 176 § 55.
  5. Ibid., p. 318, § 140.
  6. Ibid., p. 393, § 205.
  7. Ibid., p. 413, § 218.
  8. Albert Dauzat, Gaston Deslandes et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de rivières et de montagnes en France, Klincksieck, Paris, 1978, p. 88b-89a.
  9. Charles Rostaing, Toponymie de la Provence, Paris, 1950, p. 262-264.
  10. Paul Æbischer, Études de toponymie catalane, Barcelone, 1926, p. 427 et suivantes.
  11. Dominique Fournier, Les noms de lieux du Pays d’Auge (communes, hameaux, lieux-dits); vol. I : éléments pré-latins (gaulois ou transmis par le gaulois), Collection Patrimoine du Pays d’Auge, supplément au n° 54 du bulletin de la Société historique de Lisieux, 2004, p. 28-30.
  12. Boudin, Christie's 2020
  13. Autrefois, la Touques délimitait le pays d'Auge du pays d'Ouche et du Lieuvin. Les communes calvadosiennes à l'est de la Touques sont aujourd'hui considérées augeronnes.
  14. (en) « Washerwomen on the banks of the river Touques », sur Art UK (consulté le )
  15. (en) « Laundresses by a stream », sur National Gallery, Londres (consulté le )
  16. « Surfrider alerte sur la pollution aux microplastiques dans nos rivières », sur France 3 Normandie.
Ressource relative à la géographie :
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