Torpedo
Torpedo (les torpilles ou raies électriques) est un genre de poissons de l'ordre des Torpediniformes qui comprend environ 22 espèces. Ce sont des poissons cartilagineux vivant près du sol, et qui ont la capacité de produire de l'électricité comme moyen de défense ou de prédation.
L'organe Ă©lectrique d'une torpille
L'espèce la plus grande est Torpedo nobiliana, la torpille noire, qui peut peser jusqu'à 90 kg et délivrer des chocs électriques de 60 à 230 volts et dépassant les 30 ampères. Les raies électriques produisent de la bioélectricité grâce à leur organe électrique. Cet organe constitué de cellules dérivées de myocyte, nommées électroplaques ou électrocyte, est hypertrophié. Elles sont capables de produire un potentiel électrochimique de membrane du même type que celui produit par toute cellule, mais ici amplifié par la grande concentration en canaux ioniques. L'organe électrique agit comme une batterie qui peut décharger des chocs électriques sous forme d'impulsions. Le choc électrique peut être envoyé dans le corps d'une proie pour l'assommer, la capturer et la manger plus facilement ; ou bien dans le corps d'un prédateur pour s'en protéger. L'organe électrique des torpilles est très utilisé pour la recherche en neuroscience pour ses propriétés bio-électriques et aussi pour l'identification de canal ionique.
Morphologie
La torpille est un poisson plat, comme les autres raies, en forme de disque, dont les extrémités caudales sont de taille variée. La bouche et les branchies sont situées à la face inférieure de l'animal. Les mâles ont un cloaque près de la base de la queue. Les femelles sont ovovivipares.
Étymologie
Les armes torpilles ont été nommées en raison de l'animal. La racine latine a aussi donné le mot torpeur, peut-être à cause de la sensation que l'on ressent après avoir reçu une décharge de torpille...
Liste des espèces de torpilles
Selon FishBase[1] et World Register of Marine Species (12 février 2014)[2] :
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Selon ITIS (12 février 2014)[3] :
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- Torpedo californica
- Torpedo fuscomaculata
La torpille dans la littérature scientifique
Du Bartas lui consacre un long développement dans le Ve Jour de La Semaine (vers 225 sqq.: La Torpille, qui sçait qu'elle porte en son flanc). Avant lui Aristote en avait parlé (Sur l’intelligence des animaux), ainsi qu'Oppien (Halieutiques, 1, vers 104). Jacques Grévin la mentionne dans Deux livres des venins (1568, livre I)[4].
La torpille dans la littérature
Dans le Ménon, écrit par Platon, Socrate est comparé à un "poisson-torpille". En effet, Socrate embarrasse et impressionne tous ceux qui l'approchent, par sa parole. Ses interlocuteurs sont étourdis. Le terme grec pour étourdir est le même que pour désigner la torpille [5].
Dans 20 000 lieues sous les mers, écrit par Jules Verne, Conseil, le fidèle serviteur de Pierre Arronax, se fait électrocuter par un poisson torpille après en avoir saisi un à deux mains. Il se venge, en le mangeant.[6]
Références taxinomiques
- (en) Référence World Register of Marine Species : taxon Torpedo Houttuyn, 1764 [non valide] (+ liste espèces)
- (en) Référence World Register of Marine Species : taxon Torpedo Duméril, 1806 (+ liste espèces)
- (en) Référence FishBase :
- (fr+en) Référence ITIS : Torpedo Houttuyn, 1764
- (en) Référence Animal Diversity Web : Torpedo
- (en) Référence uBio : site déclaré ici indisponible le 7 avril 2023
- (en) Référence NCBI : Torpedo (taxons inclus)
Notes et références
- FishBase, consulté le 12 février 2014
- World Register of Marine Species, consulté le 12 février 2014
- Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 12 février 2014
- Voir Fernand Hallyn, La Torpille : aspects de la description chez Du Bartas, in Du Bartas poète encyclopédique du XVIe siècle, sous la direction de James Dauphiné, Lyon, La Manufacture, 1988, pp. 151-165.
- Site philophil.com, "Grec: Socrate, la torpille !", consulté le 05 octobre 2018
- Jules Verne, « Chapitre 17 - Du Cap Horn à l'Amazone », dans Vingt mille lieues sous les mers, J. Hetzel, (lire en ligne), p. 375–386