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Tordeuse verte du chĂȘne

Tortrix viridana, la Tordeuse verte du chĂȘne, est le nom d'une chenille de lĂ©pidoptĂšre. Son papillon est de petite taille (ailes de cm de long), de couleur verdĂątre, classĂ© parmi les dĂ©foliateurs des chĂȘnaies. C’est celui qui apparaĂźt le premier au printemps, potentiellement suivi de plus de 10 autres espĂšces qui Ă©galement se nourrissent des feuilles de chĂȘnes (le Bombyx disparate et la Processionnaire du chĂȘne Ă©tant les plus tardifs, avec une action plus prolongĂ©e). La chenille de la tordeuse verte ne se nourrit que sur les chĂȘnes (caducifoliĂ©s et persistants).

Tortrix viridana

Cycle de reproduction

Les adultes Ă©mergent en juin.
Ils vivent une semaine environ et s’accouplent au crĂ©puscule ou de nuit.
Les Ɠufs minuscules sont gĂ©nĂ©ralement pondus par paires sur l’écorce de rameaux dans la partie sommitale des arbres, toujours sur des rameaux des annĂ©es prĂ©cĂ©dentes et souvent au niveau des cicatrices foliaires. La femelle cache ses Ɠufs sous des fragments de lichens qu’elle collecte Ă  proximitĂ©.
L’Ɠuf passe l’hiver en diapause puis - en une seule gĂ©nĂ©ration par an - la chenille passe par cinq stades larvaires de durĂ©e variable, selon la tempĂ©rature.

Chenille de la Tordeuse verte du chĂȘne.

En mars, les jeunes chenilles montent vers les bourgeons tout juste ouverts. Elles y pĂ©nĂštrent et s’en nourrissent. Si elles naissent avant le stade phĂ©nologique dit « gonflĂ© vert » du bourgeon (stipules verts Ă  l’apex du bourgeon) elles meurent de faim, incapables de pĂ©nĂ©trer les Ă©cailles protectrices du bourgeon. Si elles naissent trop tard, les cuticules des feuilles sont dĂ©jĂ  trop dures pour leur petite bouche.
Les chĂȘnes dĂ©bourrent Ă  des dates qui varient (de plusieurs semaines) selon les espĂšces et les Ă©cotypes. Des sous-populations, gĂ©nĂ©tiquement diffĂ©renciĂ©es de tordeuses vertes, Ă©closent Ă  des dates diffĂ©rentes, correspondant Ă  l’éclosion de « leurs » chĂȘnes. Les populations gĂ©nĂ©tiquement homogĂšnes de chĂȘnes pourraient ainsi ĂȘtre plus vulnĂ©rables Ă  cette tordeuse dĂ©foliatrice, en favorisant leurs pullulations, alors que les dĂ©foliations restent localisĂ©es dans les populations gĂ©nĂ©tiquement hĂ©tĂ©rogĂšnes et non monospĂ©cifiques de chĂȘnes. L’arbre peut ĂȘtre totalement dĂ©foliĂ©, Ă©ventuellement plusieurs annĂ©es de suite. Il n’en meurt pas, mais la glandĂ©e peut ĂȘtre compromise (les fleurs ayant Ă©tĂ© mangĂ©es).

Au second stade larvaire, les chenilles mangent les jeunes feuilles ou des inflorescences, en tissant autour des bourgeons des filaments soyeux fins. Au printemps, alors que le ciel est totalement bleu, il est possible d'entendre comme une petite pluie fine qui tombe de l'arbre. Ces gouttes sont des exsudats, excréments liquides des chenilles dont la digestion est perturbée par une premiÚre réaction de défense de l'arbre qui augmente la concentration en azote, phosphore et potassium de ses cellules. Selon le nombre de chenilles, on a mesuré jusqu'à trois cent trente kilogrammes de crottes larguées par hectare, et deux fois plus d'azote dans le sol qu'en leur absence. Une seconde réaction de défense est la synthÚse de tanins toxiques qui s'accumulent dans les feuilles au fil des semaines et des mois[1].

Aux 3e et 4e stades larvaires, les chenilles sont gris-verdĂątre Ă  vert olive clair, et portent des points noirs sur le corps. Elles se cachent dans des feuilles qu’elles ont pliĂ©es et collĂ©es et s’en nourrissent. Si elles se sentent menacĂ©es elles se laissent tomber au bout d’un long fil de soie.

Vient le stade de nymphose, qui se dĂ©roule dans une feuille de chĂȘne pliĂ©e, en avril, mai ou juin selon la tempĂ©rature. Lors des pullulations, on trouve aussi des nymphes dans les creux de l’écorce du chĂȘne ou dans les feuilles d’autres arbres ou buissons, voire dans la strate herbacĂ©e. 10 Ă  20 jours plus tard, les papillons mĂąles puis femelles Ă©mergent (d’avril en MĂ©diterranĂ©e Ă  mai plus au nord).

RĂ©partition

L'espĂšce est commune dans les chĂȘnaies d’Afrique du nord, d’Europe jusqu’en Asie Mineure.

Notes et références

  1. Laurent Tillon, Être un chĂȘne. Sous l'Ă©corce de Quercus, Actes Sud Nature, , p. 59

Voir aussi

Source principale

Articles connexes

Liens externes

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