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Thomas Richardson

Thomas Richardson, né vers et mort à Londres le [1], est un juge et homme politique anglais. S'il s'avère inefficace dans l'exercice de la présidence de la Chambre des communes, il est un juge humain et clément, et fait quelque peu évoluer le droit anglais en faveur des droits fondamentaux.

Thomas Richardson
Illustration.
Fonctions
Président de la Chambre des communes d'Angleterre
–
Monarque Jacques Ier
Prédécesseur Ranulph Crewe
Successeur Thomas Crewe
Juge en chef de la Cour du banc du Roi
–
Prédécesseur Nicholas Hyde
Successeur John Bramston
Président de la Cour des plaids-communs
–
Prédécesseur Henry Hobart
Successeur Robert Heath
Député de St Albans à la Chambre des communes
–
Prédécesseur Thomas Perient
Successeur Arthur Capell
Biographie
Date de naissance v. juin 1569
Date de décès
Lieu de décès Londres
Nationalité anglais
Conjoint Ursula Southwell, puis
Elizabeth Ashburnham (en)
Enfants cinq fils, sept filles
Diplômé de université de Cambridge,
Lincoln's Inn

Biographie

Étudiant au Christ's College de l'universitĂ© de Cambridge puis Ă  Lincoln's Inn, il est appelĂ© au barreau en 1594. En 1606 il est nommĂ© juge de paix pour le comtĂ© du Norfolk, fonction qu'il conservera jusqu'Ă  sa mort. En 1617, il est fait juge (recorder) Ă  Bury St Edmunds, dans le Suffolk. En 1621, bĂ©nĂ©ficiant de l'appui du Lord chancelier (et philosophe) Francis Bacon, il est Ă©lu pour la première et dernière fois dĂ©putĂ© Ă  la Chambre des communes du Parlement d'Angleterre, oĂą il reprĂ©sente la ville de St Albans. Bien qu'il n'ait aucune expĂ©rience parlementaire, son expĂ©rience judiciaire amène les dĂ©putĂ©s Ă  l'Ă©lire prĂ©sident de la Chambre, semble-t-il contre son grĂ©. S'il est d'usage que l'Ă©lu prononce un discours d'auto-dĂ©nigrement, les archives indiquent que Thomas Richardson insiste sur son incapacitĂ© Ă  prendre en charge ce poste, et « sanglote Â» lorsqu'il s'y trouve contraint. Ses deux prĂ©dĂ©cesseurs ont en effet peinĂ© Ă  mener Ă  bien les dĂ©bats Ă  la Chambre de manière Ă  concilier les souhaits des dĂ©putĂ©s et ceux du roi Jacques Ier[1].

Présenté au roi pour être confirmé à ce poste le , il omet de lui demander, comme le veut la coutume, de permettre aux députés la liberté d'expression dans le cadre de leurs débats. Lors du premier jour de session du parlement deux jours plus tard, le député Edward Alford le lui reproche, et discourt sur l'importance de préserver cette liberté. Lorsque Thomas Richardson tente de l'interrompre, le député Sir Thomas Roe l'informe que le président de la Chambre n'a pas droit à la parole, ne pouvant s'exprimer que s'il y est invité par la Chambre. Les députés en viennent rapidement à manquer ouvertement de respect envers leur nouveau président, quittant la chambre avant lui en fin de séance et enfreignant ainsi la coutume de courtoisie à son égard. Ils lui reprochent entre autres de mettre fin abusivement à certains débats. En mars, le député Robert Phelips, un opposant au gouvernement, lui reproche d'avoir permis à la Chambre de conduire une investigation menant à l'inculpation de Francis Bacon pour corruption. Pour autant, le roi le fait chevalier le , le récompensant ainsi d'avoir su fait adopter par la Chambre sa demande de subside[1].

Fin mai, lorsque les députés demandent un ajournement de séance, Richardson tente brièvement de les faire enfermer dans la chambre pour les contraindre d'y rester. À l'inverse le , lorsqu'il met fin à un débat enflammé et désordonné en quittant lui-même la chambre, Sir Henry Widdrington tente en vain de lui rappeler qu'il ne peut s'absenter sans l'accord de ses pairs. Les 15 et , Richardson tente sans succès d'initier l'examen par les députés de projets de loi voulus par le roi. Ce parlement est dissous en et Thomas Richardson ne se présente pas aux élections législatives suivantes, début 1624[1].

De 1626 Ă  1631 il est prĂ©sident de la Cour des plaids-communs. Il y devient connu pour « sa clĂ©mence sans discrimination, que ce soit envers des prĂŞtres catholiques, des puritains tels que Hugh Pyne et Henry Sherfield, et mĂŞme envers des contribuables rĂ©calcitrants Â». Hugh Pyne ayant Ă©tĂ© inculpĂ© pour « trahison constructive Â» (anglais : constructive treason (en)), Richardson dĂ©cide que le simple fait d'avoir insultĂ© le monarque ne peut donner lieu Ă  une condamnation : Seule une personne s'Ă©tant prononcĂ©e sur la mort future du roi serait coupable de ce crime. Cette dĂ©finition fait jurisprudence. Il prend par ailleurs la dĂ©cision de ne pas faire torturer John Felton, assassin de George Villiers, le duc de Buckingham. La dĂ©cision de Richardson que soumettre le suspect au supplice du chevalet dans le cadre de son interrogatoire serait contraire aux principes du droit anglais fait lĂ  aussi jurisprudence. En il est fait Juge en chef de la Cour du banc du Roi, malgrĂ© son souhait de rester Ă  la Cour des plaids-communs. En 1633 il refuse de faire appliquer un ordre du gouvernement autorisant Ă  nouveau les Ă©glises Ă  lever des fonds par des festivitĂ©s arrosĂ©es de cervoise (c.f. l'article en anglais "Parish ale"). Il est convoquĂ© devant le Conseil privĂ© du roi pour y subir une rĂ©primande. Mort en 1635, il est inhumĂ© Ă  l'abbaye de Westminster. Cinq de ses douze enfants lui survivent, dont un seul de ses fils[1] - [2] - [3].

Références

  1. (en) "RICHARDSON, Thomas (1569-1635)", in Andrew Thrush et John P. Ferris (Ă©ds.), The History of Parliament: the House of Commons 1604-1629, 2010
  2. (en) "Thomas Richardson", Abbaye de Westminster
  3. (en) James McMullen Rigg, "Richardson, Thomas (1569-1635)", Dictionary of National Biography, 1885-1900, vol. 48, pp.247-248
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