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Thomas Crewe (homme politique)

Sir Thomas Crewe, né le et mort le [1], est un avocat et homme politique anglais.

Thomas Crewe
Illustration.
Fonctions
Président de la Chambre des communes d'Angleterre
–
Monarque Jacques Ier,
Charles Ier
LĂ©gislature « Parlement heureux Â» (1624),
« Parlement inutile Â» (1625)
Prédécesseur Thomas Richardson
Successeur Heneage Finch
Biographie
Date de naissance
Date de dĂ©cès (Ă  69 ans)
Nationalité anglais
Conjoint Temperance Bray
Enfants quatre fils, cinq filles
Famille Ranulph Crewe (frère)
Diplômé de Gray's Inn

Biographie

Il est Ă©duquĂ© Ă  Shrewsbury School puis Ă©tudie le droit Ă  Gray's Inn, et est appelĂ© au barreau en 1591. Il s'intĂ©resse Ă  la politique, mais fait carrière comme avocat, se mettant au service notamment de Gilbert Talbot, 7e comte de Shrewsbury. Il est Ă©lu dĂ©putĂ© de la ville de Lichfield Ă  la Chambre des communes du Parlement d'Angleterre en 1604. De conviction puritaine comme bon nombre des dĂ©putĂ©s, il siège Ă  des commissions parlementaires qui examinent des propositions de lois pour restreindre les publications catholiques, rĂ©former le clergĂ© anglican et prĂ©venir les abus dans les tribunaux ecclĂ©siastiques. Il mène avec succès l'opposition Ă  une proposition d'amendement Ă  une loi de 1593, visant Ă  abroger les amendes infligĂ©es Ă  tout homme dont l'Ă©pouse refuse de se rendre rĂ©gulièrement Ă  l'Ă©glise. Il souhaite par ailleurs que seul le Parlement, et non le clergĂ©, puisse dĂ©finir ce qui constitue une hĂ©rĂ©sie. Lors d'un dĂ©bat Ă  la Chambre en , il prononce un long discours rĂ©futant la « supposĂ©e prĂ©rogative Â» qu'aurait le roi Jacques Ier d'introduire lui-mĂŞme des taxes sur les produits importĂ©s. Ce parlement Ă©lu en 1604 est finalement dissous en [1].

Le prochain parlement est Ă©lu en 1614, et Thomas Crewe y siège comme dĂ©putĂ© de Bere Alston. C'est le « Parlement stĂ©rile Â», prĂ©sidĂ© par son frère Ranulph Crewe et qui ne siège que deux mois. Thomas Crewe y prend Ă  nouveau la parole, de manière rĂ©pĂ©tĂ©e, sur la question des « impositions Â», c'est-Ă -dire les taxes voulues par le roi sur les produits importĂ©s. Il dĂ©plaĂ®t au monarque, qui fait savoir après la dissolution du parlement que Thomas Crewe ne doit pas se voir proposer de poste de juge Ă  Londres. Il devient juge de paix pour le Northamptonshire en 1616, fonction qu'il conservera jusqu'Ă  sa mort. Par la suite, il est brièvement employĂ© comme conseiller juridique par la reine Anne de Danemark, l'Ă©pouse du roi Jacques, avant la mort de celle-ci en [1].

Il est dĂ©putĂ© de Northampton au parlement de 1621, et y joue un rĂ´le actif. Il demande en vain au roi d'expulser tous les catholiques de Londres, mais il prononce Ă©galement un discours demandant que la libertĂ© d'expression des dĂ©putĂ©s soit respectĂ©e dans la tenue de leurs dĂ©bats, sans censure ni intimidation. Pour autant, il soutient la dĂ©cision de la Chambre d'expulser le dĂ©putĂ© catholique et courtier John Leedes, qui n'a pas prĂŞtĂ© serment en reconnaissant la suprĂ©matie religieuse du roi. En novembre, il est le premier dĂ©putĂ© Ă  se prononcer contre le souhait du roi de fiancer le prince Charles Ă  une princesse espagnole et donc catholique. Crewe dĂ©peint l'Espagne comme une nation ennemie, et, avec d'autres, presse le roi de trouver une Ă©pouse protestante pour son hĂ©ritier. Face Ă  la colère du roi, il argue que la coutume permet au Parlement de conseiller le monarque en matière de mariages princiers. En dĂ©cembre, le dĂ©putĂ© Sir Robert Phelips et lui prennent la parole « furieusement Â» pour rejeter l'idĂ©e, avancĂ©e par Jacques, que le Parlement ne dispose de prĂ©rogatives que par le bon vouloir du roi. Il s'oppose Ă©galement Ă  la demande du roi qui souhaite que les dĂ©putĂ©s dressent une liste Ă©crite de leurs prĂ©rogatives : Crewe considère que ces droits ne sauraient ĂŞtre rĂ©duits Ă  une liste, Ă  vocation exclusive. Jacques dissout le parlement le lendemain, et fait emprisonner plusieurs dĂ©putĂ©s qu'il considère comme hostiles - dont Sir Robert Phelips et Sir Edward Coke. Thomas Crewe en rĂ©chappe, mais est Ă©cartĂ© du pays : Il est envoyĂ© en Irlande en examiner les affaires de ce royaume soumis Ă  l'autoritĂ© de l'Angleterre. Il « se consacre avec enthousiasme Ă  la tâche de rĂ©former l'Église d'Irlande et les tribunaux Â». La commission dont il est membre dĂ©nonce « l'incompĂ©tence et la corruption Â» de l'administration irlandaise, qu'ils parviennent en partie Ă  rĂ©former. Cette tâche lui vaut la reconnaissance du roi Jacques, qui le fait chevalier en [1].

Il est Ă©lu dĂ©putĂ© d'Aylesbury au parlement de 1624. Soutenu par John Williams, le lord keeper (garde) du grand sceau d'Angleterre, ainsi que par le prince Charles et par George Villiers, duc de Buckingham et favori du roi, il est Ă©lu prĂ©sident de la Chambre des communes par acclamation, sur proposition du gouvernement et avec l'approbation du roi. Cette Ă©lection crĂ©e la surprise, tant Thomas Crewe a la rĂ©putation d'ĂŞtre un dĂ©putĂ© « fauteur de troubles Â». Elle est interprĂ©tĂ©e comme une tentative de conciliation de la part du gouvernement, envers Crewe personnellement et envers la faction anti-catholique Ă  la Chambre. Lors de son premier discours, il tend explicitement un « rameau d'olivier Â» au roi, l'invitant Ă  oublier leurs dĂ©saccords passĂ©s. Il s'avère un prĂ©sident efficace de la Chambre, faisant adopter rapidement diverses propositions de loi restĂ©es en suspens. C'est le « Parlement heureux Â»[1].

Il est Ă  nouveau choisi comme prĂ©sident de la Chambre pour le parlement de 1625, le premier du règne du nouveau roi Charles Ier ; il y siège comme dĂ©putĂ© du bourg de Gatton, dans le Surrey. Le Parlement vote les crĂ©dits pour la poursuite de la guerre de Trente Ans, mais n'approuve que des crĂ©dits minimes au roi pour la conduite des affaires du royaume. Par ailleurs, les dĂ©putĂ©s rechignent Ă  demeurer Ă  Londres, oĂą sĂ©vit une Ă©pidĂ©mie de peste. PlutĂ´t que demander Ă  Crewe de porter Ă  la Chambre sa demande de fonds supplĂ©mentaires, le roi et son conseiller le duc de Buckingham envoient le secrĂ©taire d'État John Coke exprimer cette demande auprès des dĂ©putĂ©s. Cette entorse au rĂ´le de leur prĂ©sident offense les dĂ©putĂ©s, qui refusent. Ce « Parlement inutile Â» est dissous[1].

Thomas Crewe ne siège plus à la Chambre après cette date, mais son fils aîné John est élu député de Brackley au parlement de 1626, et est fait baron par Charles II en 1661. Bien que malade, Thomas Crewe poursuit son métier d'avocat jusqu'à l'avant-veille de sa mort en 1634. Dans son testament il lègue des sommes aux pauvres de Brackley, de Banbury et de Nantwich, ainsi que pour l'établissement d'un hôpital à Brackley[1].

Références

  1. (en) "CREWE, Thomas (1564-1634)", in Andrew Thrush et John P. Ferris (Ă©ds.), The History of Parliament: the House of Commons 1604-1629, 2010

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