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Thomas Ravier

Thomas A. Ravier est un romancier et essayiste français né en 1970 à Paris. Il a publié de nombreux essais et plusieurs romans. Il a collaboré ou collabore avec La Nouvelle Revue française., L'Infini, la Revue des deux Mondes, Art Press, Le Magazine littéraire, Transfuge ou La Revue littéraire.

Thomas A. Ravier
Naissance
Paris, France
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture Français

Ĺ’uvres

Ses premiers romans, expérimentaux, se ressentent de l’influence d’une culture classique aussi bien que des cultures urbaines et du rap. Thomas Ravier se considère alors comme un « DJ littéraire »[1]. Il fait très tôt le choix de très peu apparaître dans les médias[2].

Il publie en 1999 chez Julliard Original Remix, une relecture du Lys dans la vallée de Balzac qui lui apporte une certaine notoriété. Puis en 2002 Emma Jordan (sous-titré « mœurs du béton ») dans lequel il utilise le fond mythologique de la Recherche du temps perdu pour parler dans une langue métisse extrêmement travaillée de la banlieue française aujourd’hui et de ses mécanismes sociaux. Il est l’auteur d’un long texte dans La Nouvelle Revue française sur le rappeur Booba, dans lequel il cite Céline et à Antonin Artaud.

En 2005, Philippe Sollers devient son éditeur chez Gallimard. C’est le début pour celui que Jean-Marie Perrier dans Livres Hebdo qualifie alors de « mystérieux Thomas Ravier » d’une nouvelle période dans son œuvre. Les Aubes sont navrantes, derrière le prétexte sociologique apparent de son sujet, propose un singulier récit d’apprentissage[3], une parabole sur les ténèbres et la lumière, à travers le cheminement initiatique d’un tagueur qui cherche à « entraîner le monde visible dans sa chute » loin de « la stupide matière ». Le narrateur se trouve être victime d’une vengeance qui tourne à son avantage, une sorte de crucifixion dont il ressort aveugle (on lui brûle les yeux avec une bombe aérosol) mais qui lui offre en contrepartie son salut, soit la possibilité de devenir écrivain.

La même année, dans le numéro d' de la N.R.F., Ravier prend violemment à partie Ivan Jablonka, l'auteur des "Vérités inavouables de Jean Genet", et conteste ses accusations visant à faire de Genet un écrivain soumis à l'idéologie nazie. Il récidivera en 2008 dans L'Infini avec une longue étude: "Genet, l'homme aux semelles de Temps".

Salué par la critique, Le Scandale McEnroe, dédié au batteur de jazz Max Roach, « tient à la fois de l’ode, de l’essai, de l’éloge »[4]. Thomas Ravier revient dans une langue ouvertement lyrique sur la vie et la carrière du joueur de tennis John McEnroe, ainsi que sur ce qui la distingue à jamais de notre époque. « Ce n’est plus seulement le tennis qui est passé d’amateur à professionnel mais le monde ». C’est cette «double aventure à la fois physique et verbale» qui coïncide chez McEnroe à l’inverse d’un Federer «génial mais aphasique» que, selon Ravier, ne peuvent admettre les institutions. Dans le Monde des Livres, Josiane Savigneau écrit : « Un récit qui commence par “sentimentaux s'abstenir”, comme Le Scandale McEnroe, de Thomas A. Ravier, ne peut être que réjouissant. » Le livre est sélectionné par Olivier Barrot dans Un livre un jour (n°3618). Il est sélectionné pour le Prix Découvertes du Figaro. Sébastien Le Fol, dans le Figaro magazine, insiste sur le style de Ravier: «Il recherche, comme McEnroe, les angles impossibles. Rapide, nerveux, élégant, son petit traité fait remonter à la surface un flot d'images des années 70 et 80.»

L’œil du prince est présenté par l’auteur comme « le premier livre jamais écrit sur le cinéma ». Au nom du Temps et « loin de la longue nuit française borgnesse », Ravier y déclare la guerre aux cinéphiles dont il analyse le cas comme jadis Nietzsche le cas Wagner. Comme Nietzsche, Ravier a d’abord été cinéphile et décrit la disparition progressive du cinéma dans sa vie comme une renaissance romanesque. Il se présente ainsi vis-à-vis du cinéma comme un apostat - « Thomas l’apostat ». Ce qui ne l’empêche de revenir sur son amour médité et définitif porté aux grands cinéastes du XXe siècle, Hitchcock en tête « décrypté comme personne » selon Jean-Marc Parisis dans le Figaro[5]. « Hitchcock a sauvé le cinéma » écrit Ravier. En 2010, pour son dictionnaire Jean-Luc Godard paru chez Stock, Jean-Luc Douin a choisi un long extrait de L’œil du prince afin de représenter la lettre "F" comme "Femmes".

Exposition consacrée aux manuscrits de Thomas Ravier, Métro Saint-Germain-des-Prés, septembre 2007

Dans sa première pièce de théâtre, j'ai égorgé une majorette, diffusée sur France-Culture en 2009, Ravier s'exprime dans une veine baroque nouvelle pour lui.
Dans une roseraie, un soir d'orage, quatre personnages prennent l'apéritif au champagne en attendant la visite d'Hamlet pendant que se prépare le concert lyrique d'une étrange cantatrice. Le temps semble hors de ses gonds. Julien est le maitre de cérémonie innocent. Rebecca la sorcière anglaise amoureuse. Stéphane l'intellectuel français. Thomas le bouffon botaniste.
Pour se justifier de ce titre provocateur, Ravier déclarait alors[6]: « Le théâtre est ici le piège botanique dans lequel Julien espère prendre la trop sérieuse conscience sociale, soit une certaine organisation coupable qui ment depuis toujours sur cette question essentielle des rapports sexuels : un mensonge sur la substance du temps. »

En 2012, il publie toujours dans La Nouvelle Revue française, neuf ans plus tard, la suite de Booba où le démon des images sous le titre: Dancefloors d'asphalte.

Toujours en 2012, il publie son nouveau roman aux Ă©ditions Michel de Maule, Fantasque dont l'action se situe en partie Ă  Stockholm et repose sur une violente satire du protestantisme.

En , dans La Revue Littéraire, Ravier répond aux diverses attaques de Nabe et Zagdanski le concernant dans Le K Zagdanski.

En , il publie aux éditions Gallimard "Les Hautes collines", un récit de souvenir que Jérôme Garcin dans L'Obs qualifie de "Formidable autoportrait"

En , il publie un essai aux éditions Léo Scheer "Sans le baroque, la musique serait une erreur" (reprise et développement d'un texte paru en 2012 dans la revue L'infini aux éditions Gallimard). Cécile Guilbert lui consacre sa chronique du dans La Croix. Elle écrit: "Vifs et vivaces, vivants et vivifiants, faisant feu de tout bois de gaité de corps, telle est l'impression dégagée par les livres de Thomas A. Ravier"

En Mai 2019, il publie aux éditions Léo Scheer "Apollon dans la poussière"[7]. Dans Diacritik, Arnaud Jamin écrit: "Apollon dans la poussière" se lit sans lever les yeux, la puissance des personnages fixant le lecteur au texte et le doute imposant partout le désir"[8].

Romans

Essais

Sur le Web

Thêâtre

  • J'ai Ă©gorgĂ© une majorette, pièce radiophonique diffusĂ©e sur France Culture le

Références

  1. Durand, Alain-Philippe, De l'interprétation des musiques électroniques dans la littérature française contemporaine, L'Esprit Créateur.
  2. Des destinées étranges, Josyane Savigneau, Le Monde du 21.10.05.
  3. Tempête sur le court, Alexandre Fillon, Lire, décembre 2006
  4. L'image prise au mot, Le Figaro, 6/12/2008
  5. www.franceculture.com/emission-fictions-perspectives-contemporaines2
  6. « Editions Léo Scheer : Apollon dans la poussière (Thomas A. Ravier) », sur leoscheer.com (consulté le )
  7. Arnaud Jamin, « Thomas A. Ravier : « La littérature grandit de maintenir la vitalité d’une ambiguïté sans cesse approfondie » (Apollon dans la poussière) », sur DIACRITIK, (consulté le )

Liens externes

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