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Thermodynamique chimique

La thermodynamique chimique est la branche de la chimie physique qui étudie les échanges d'énergie aux substances chimiques et dans les milieux réactionnels. Elle se trouve sur le plan disciplinaire à l'interface entre la chimie et la thermodynamique. C'est une branche fondamentale de la chimie.

La thermodynamique chimique inclut la thermochimie, qui Ă©tudie les Ă©changes de la chaleur, une forme de l'Ă©nergie, aux substances chimiques et dans les milieux rĂ©actionnels. Les rĂ©actions qui dĂ©gagent de la chaleur sont dites exothermiques, tandis que celles qui en absorbent sont endothermiques. La mesure des chaleurs de rĂ©action est effectuĂ©e par calorimĂ©trie, soit Ă  pression constante dans un calorimĂštre, soit Ă  volume constant dans une bombe calorimĂ©trique. Celle-ci, mise au point en 1881 par Marcellin Berthelot, permet de mesurer le pouvoir calorifique d’un combustible. Berthelot est de ce fait considĂ©rĂ© comme le fondateur de la thermochimie.

En plus de la thermochimie, la thermodynamique chimique Ă©tudie diverses formes de travail aux systĂšmes chimiques, y compris le travail mĂ©canique, le travail Ă©lectrique et le travail chimique. La thermodynamique chimique s’est beaucoup dĂ©veloppĂ©e au cours du XXe siĂšcle. L’application du deuxiĂšme principe de la thermodynamique aux systĂšmes chimiques a permis, entre autres, de prĂ©voir le sens des rĂ©actions, le positionnement des Ă©quilibres chimiques et donc de dĂ©finir le rendement et la composition du systĂšme aprĂšs rĂ©action.

Thermochimie

Chaleur de réaction

Au cours d’une rĂ©action chimique, le systĂšme Ă©change de l’énergie thermique (chaleur) avec le milieu extĂ©rieur. Cette Ă©nergie Ă©changĂ©e dĂ©pend des conditions expĂ©rimentales dans lesquelles se produit la rĂ©action :

  • Ă  volume constant (transformation isochore), cas de la bombe calorimĂ©trique, la thermodynamique montre que est Ă©gale Ă  la variation de l'Ă©nergie interne du systĂšme :
    ;
  • Ă  pression constante (transformation isobare), cas trĂšs frĂ©quent des rĂ©actions effectuĂ©es Ă  l’air libre, la chaleur est Ă©gale Ă  la variation de l'enthalpie :
    .

Enthalpie de réaction

On appelle enthalpie de réaction à pression et température constantes, la grandeur :

Enthalpie de réaction :

Dans le cas d'un mélange idéal, les enthalpies molaires partielles sont égales aux enthalpies molaires des corps purs , on a alors :

La variation d'enthalpie du systÚme réactionnel, pour un état d'avancement donné, correspond à la chaleur mise en jeu et est égale à :

Dans le cas d'un systÚme idéal, est indépendant de . On en déduit :

L'enthalpie de réaction est le « potentiel calorifique » de la réaction, mis en jeu partiellement ou totalement selon que la réaction est partielle ou totale. Elle s'exprime en J/mol.

Si la réaction est effectuée de telle maniÚre que chaque constituant se trouve sous la pression standard, , on obtient l'enthalpie standard de réaction, . L'état standard est défini :

  • pour un gaz : gaz parfait sous la pression de 1 bar ;
  • pour un liquide ou solide : sous la pression de 1 bar ;
  • pour un solutĂ© : Ă  une concentration de rĂ©fĂ©rence de = 1 mol/l.

Une rĂ©action chimique ne peut ĂȘtre Ă©tudiĂ©e thermodynamiquement, qu'Ă  tempĂ©rature et pression constante. Le plus souvent la pression choisie est la pression atmosphĂ©rique (1,013 25 bar), bien qu'aujourd'hui elle ne soit plus la valeur de pression standard. Cette derniĂšre est fixĂ©e Ă  1 bar (nĂ©anmoins, ce changement n'affecte que trĂšs peu les valeurs tabulĂ©es). On obtient alors l'enthalpie standard de rĂ©action Ă  .

Loi de Kirchhoff

Il est possible de calculer l'enthalpie standard de réaction à une température donnée connaissant l'enthalpie standard de réaction à 298 K, température de référence des tables thermodynamiques.

L'évolution de l'enthalpie standard de réaction en fonction de la température est donnée par la loi de Kirchhoff :

, qui devient par intégration,

(la dérivée est une dérivée droite, et non partielle, car les grandeurs standards sont supposées ne dépendre que de la température), avec :

  • la capacitĂ© calorifique molaire Ă  pression constante du constituant Ă  l'Ă©tat standard. Elle est fonction de mais on peut la considĂ©rer comme constante si l'intervalle de n'est pas trop grand.

Dans ce cas on obtient la relation approchée :

Remarque importante : cette relation n'est valable que s'il n'y a pas de changement d'état ou de phase dans l'intervalle de température considéré. Dans le cas contraire, il est nécessaire d'effectuer un cycle grùce à la loi de Hess pour les prendre en considération.

Le calcul de s'effectue à l'aide de l'enthalpie standard de formation, , dont les valeurs sont tabulées pour la plupart des composés.

Autres grandeurs standards de réaction

Ce sont des grandeurs associées à l'écriture de l'équation-bilan. En plus de l'enthalpie, elles concernent l'entropie et l'enthalpie libre.

En conditions standards, les grandeurs de réaction obéissent à la loi de Hess qui énonce que :

oĂč est une grandeur extensive, est une grandeur standard de formation. Par convention :

  • pour les rĂ©actifs,
  • pour les produits,
  • pour les inertes.

Rappelons la dĂ©finition mĂȘme de l'avancement de rĂ©action : .

Grandeur de réaction

On appelle grandeur de réaction, notée avec l'opérateur de Lewis , la dérivée d'une grandeur , par rapport à l'état d'avancement de la réaction , à pression et température constantes.

La grandeur de réaction s'exprime en fonction des grandeurs molaires partielles par :

Entropie standard de réaction

Elle est notée . Le troisiÚme principe de la thermodynamique énonce que l'entropie d'un corps pur est nulle à 0 K. Donc on peut calculer l'entropie molaire d'un corps pur de façon absolue (voir l'article Entropie d'un corps pur). Il n'est donc pas nécessaire de définir une entropie standard de formation. On a dressé des tables d'entropies molaires standards à 298 K pour la plupart des corps purs, qui permettent de calculer les entropies standards de réaction :

Il est alors possible de calculer l'évolution de en fonction de T, grùce à la relation de Kirchhoff appliquée à l'entropie.

Remarque : le signe de l'entropie de rĂ©action est souvent prĂ©visible, puisque l'entropie peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une mesure de l'ordre (ou du dĂ©sordre). Plus le dĂ©sordre est important, plus l'entropie est grande, d'oĂč le classement .

Enthalpie libre

Pour tout systÚme thermodynamique, on définit une fonction d'état notée , par :

oĂč dĂ©signe l'enthalpie, la tempĂ©rature et l'entropie. est appelĂ© enthalpie libre, Ă©nergie libre de Gibbs ou Ă©nergie de Gibbs. Dans le SystĂšme international d'unitĂ©s, et s'expriment en joules (J), en kelvins (K) et en joules par kelvin (J/K).

L'enthalpie libre est la fonction d'état indispensable pour l'étude des équilibres chimiques. Cette fonction ne peut que décroßtre dans une transformation à pression et température constantes selon le deuxiÚme principe de la thermodynamique. En conséquence, pour une réaction chimique effectuée à et constantes, le signe de l'enthalpie libre de réaction indique dans quel sens se déplace un équilibre chimique. Lorsque l'enthalpie libre atteint un minimum, c'est-à-dire lorsqu'elle ne varie plus, alors l'équilibre chimique est atteint.

Enthalpie libre standard de réaction

Elle est notĂ©e . Elle peut ĂȘtre calculĂ©e grĂące Ă  la loi de Hess, Ă  partir des enthalpies libres standards de formation, dont les valeurs numĂ©riques sont tabulĂ©es Ă  298 K.

.

Il est aussi possible de calculer l'enthalpie libre de réaction standard par la relation issue directement de la définition de la fonction enthalpie libre :

Le calcul de l'enthalpie libre standard de rĂ©action revĂȘt une importance capitale pour l'Ă©tude des Ă©quilibres chimiques puisque la connaissance de cette grandeur permet d'avoir accĂšs Ă  la constante d'Ă©quilibre.

D'oĂč

Prospective

L'utilisation de certains réacteurs nucléaires de quatriÚme génération (sans turbine de production d'électricité éventuellement) est envisagée comme source de fluide à trÚs haute température pour des productions industrielles d'hydrogÚne produit par des réactions thermochimiques[1]

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

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