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The Diabolikal Super-Kriminal

The Diabolikal Super-Kriminal est un film documentaire de la veine pop, horreur et historique sorti en 2007. Le film reconstitue l’histoire éditoriale du roman-photo Satanik publié par Ponzoni à Milan entre 1966 et 1969.

The Diabolikal Super-Kriminal

Titre original The Diabolikal Super-Kriminal
RĂ©alisation Ss-Sunda
Acteurs principaux

Aldo Agliata
Rico Boido
Gabriella Giorgelli

Pays de production USA/Italie
Genre Documentaire Horreur
Durée 73
Sortie 2007

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Le film débute comme une enquête sur la censure exercée en Italie par l’Église catholique et la Démocratie chrétienne entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et le début des années soixante, date à laquelle sortent Rocco et ses frères de Visconti et La dolce vita de Fellini, qui sont parmi les premiers films à battre en brèche les règles de la morale et les tabous sexuels en vigueur à l’époque.

Après cette introduction du réalisateur et écrivain Corrado Farina, on passe au boom quasi contemporain de la bande dessinée noire en Italie – grâce tout d’abord à des personnages comme Kriminal, Demoniak et Diabolik, mais aussi grâce à des productions éditoriales mineures – avec une série d’interviews de certains spécialistes en ce domaine comme Mario Gomboli (Astorina), Antonio Vianovi (Glamour International), les dessinateurs Massimo Semerano et Giovanni Romanini et le rédacteur de la défunte maison d’édition Ponzoni, Giancarlo Carelli. On arrive enfin au raz-de-marée des premières et véritables bandes dessinées érotiques italiennes, nées après le succès mondial de Barbarella, au milieu des années soixante environ, avec des titres tels que Selene, Isabella, Goldrake, etc.

Ă€ la fin de cette parenthèse BD noire/BD Ă©rotique, on entre finalement dans la genèse Ă©ditoriale qui dĂ©boucha sur la crĂ©ation de Satanik racontĂ©e par ses protagonistes parmi lesquels figurent aussi le rĂ©alisateur de la sĂ©rie, Rosario Borelli, et le photographe Lorenzo Papi (alors photographe de plateau de Rossellini). On entend des extraits d’émissions radio de l’époque. Outre Semerano dĂ©jĂ  citĂ©, en qualitĂ© de « critique Â» et fervent admirateur, et Carelli en qualitĂ© de reprĂ©sentant de Ponzoni, on dĂ©couvre les tĂ©moignages d’une sĂ©rie d’acteurs ayant participĂ© au projet, comme Liliana Chiari, Vito Fornari (le « Tarzan italien »), Rico Boido, Gabriella Giorgelli, Paul Muller et Erna SchĂĽrer, mais aussi les souvenirs d’adolescence de Giancarlo Borelli, fils du rĂ©alisateur Rosario, et de Donatella Papi, fille du photographe Lorenzo. On y trouve aussi le point de vue du cinĂ©aste Romano Scavolini qui fit tourner Rosario Borelli dans plusieurs de ses films, les souvenirs du dessinateur de la collection Giulio Oggioni et les impressions du photographe de romans-photo Carlo Caso.

AussitĂ´t après, on passe Ă  l’analyse de la qualitĂ© du roman-photo, aux innovations qu’il a apportĂ©es et Ă  son immĂ©diat succès commercial. Il est fait mention de la version française, grâce aux tĂ©moignages de ceux dĂ©jĂ  citĂ©s auxquels s’ajoute un nouvel intervenant, Franco Frescura, en tant que scĂ©nariste d’autres BD pour Ponzi et rĂ©alisateur de films en 8 mm tournĂ©s au sein de la maison d’édition. Nous apprenons ainsi qui Ă©tait l’auteur des histoires qui n’apparaissait pas dans le gĂ©nĂ©rique : un travail d’équipe entre Attillio Mazzanti, Rocco Molinari et la « superstar Â» Luigi Naviglio.

Portrait Ă©clair de l’éditeur et playboy Pino Ponzoni et soudain dĂ©marre une sorte d’intermezzo/saut temporel pop et dĂ©libĂ©rĂ©ment trash, intitulĂ© Moi Tarzan, toi Satanik. D’abord on y parle du Rosario Borelli rĂ©alisateur des romans-photo Tarzanide qui ont prĂ©cĂ©dĂ© Satanik et sa maturitĂ© artistique, puis vient un extrait de Antar, roi de la jungle dont il Ă©tait l’interprète. Le film se concentre alors entièrement sur le sympathique Vito Fornari « Tarzan italien Â» qui, avant ses rĂ´les secondaires dans Satanik, Ă©tait le protagoniste absolu du dĂ©lirant Kimba, le roi de la jungle. Dans cette sĂ©quence très drĂ´le oĂą Fornari Ă  plusieurs reprises s’auto-dĂ©finit « le Tarzan italien Â», allant jusqu’à citer Ă  preuve Barbara Steele, nous voyons entrer en scène les deux nouveaux interviewĂ©s : le très sĂ©rieux auteur de science fiction Antonio Bellomi, que Ponzoni Ă©ditait dans sa collection Cosmo (romans de science-fiction italienne), et le pittoresque acteur John Benedy qui, toujours dans le rĂ´le du mĂ©chant, participa Ă  Kimba, le roi de jungle et aussi Ă  Satanik.

Couronnant cet hilarant « special Â» oĂą un Vito Fornari nous offre une sorte de tĂ©lĂ©vente du costume original de Kimba, nous sommes soudain propulsĂ©s – avec violence et paranoĂŻa – dans l’univers de Satanik. Focus pathĂ©tique et morbide sur les deux ingrĂ©dients de base qu’exploitait le roman-photo, Ă  savoir le splatter exacerbĂ© et le sexe provoquant et morbide d’oĂą part le rĂ©cit des problèmes lĂ©gaux et des multiples saisies qui frappèrent Ponzi et l’obligèrent Ă  cesser dĂ©finitivement la publication du titre.

Bref résumé des deux autres romans-photo que Rosario Borelli dirigea après l’interruption forcée de Satanik : Le avventure di Don Archer, une espèce de noir hard-boiled interprété par Alberto Farnese et édité par Ponzoni, et Wampir, un film d’horreur plutôt scabreux interprété par Liliana Chiari et publié par un petit éditeur.

Introduit par une spirale style annĂ©es 60 avec le « K Â» de Satanik italien (Killing) au centre, on entre dans une espèce de court mĂ©trage en action style, tournĂ© en 16 mm comme s’il s’agissait du fragment d’un film de l’époque sur Satanik. Dana, la compagne de Satanik, est prisonnière d’une femme fatale qui la punit Ă  coups de fouet. Satanik enfonce la porte et se prĂ©cipite Ă  son secours. Il libère Dana, immobilise la tortionnaire en lui tirant dans les jambes, puis ils l’attachent Ă  un poteau et lui tirent dans la tĂŞte. Fin.

L’enquĂŞte commence. Qui se cachait sous le masque de Satanik ? Toujours le mĂŞme acteur ou plusieurs autres ? On a les rĂ©ponses de plusieurs acteurs interrogĂ©s et les suppositions de Massimo Semerano. La plupart se dĂ©robent, d’autres se trahissent. Mystère total. AmbigĂĽitĂ©. Nous voyons enfin apparaĂ®tre « Mister X Â». Il a le masque de Satanik et il est assis sur un trĂ´ne. Musique ad hoc qui renforce le mystère. « Mister X Â» Ă´te son masque et nous dĂ©couvrons qui Ă©tait Satanik : le cascadeur Aldo Agliata. Et l’on voit pour la première fois des photos inĂ©dites faites pour la dernière histoire du roman-photo (mais jamais montrĂ©es Ă  cause de la fermeture de Ponzoni) qui reprĂ©sentent Aldo Agliata avec la combinaison de Satanik et sans masque.

Romantisme et nostalgie pour la dernière partie du documentaire presque entièrement centrĂ©e sur les souvenirs d’Agliata. Il raconte le contrat selon lequel il ne pouvait entrer dans le studio sans son masque de Satanik ; il rappelle que Carlo Rambaldi fut le dessinateur de la combinaison de Satanik ; il Ă©voque les plagiats de Satanik qui vinrent plus tard ; il se remĂ©more Luciana Paoli / Dana et le documentaire s’achève sur une tonalitĂ© mièvre.

On lit sur l’écran : « Luciana Paoli n’a pas voulu ĂŞtre interviewĂ©e pour ce film Â» et après quelques entretiens oĂą on ne parle que d’elle, « Ce documentaire est dĂ©diĂ© Ă  Luciana Paoli Â».

Musique doucereuse et équivoque. Une autre fiction en 16 mm. Satanik dans son refuge qui regarde par la fenêtre. Arrive Dana, elle se déshabille, retire le masque de Satanik et l’embrasse.

GĂ©nĂ©rique de fin avec mention du casting et de l’équipe, montage de matĂ©riaux de Satanik, de romans-photo, des bandes dessinĂ©es et de films piratĂ©s  publiĂ©s en France, Argentine, Turquie et États-Unis avec le slogan publicitaire « Ne ratez pas le prochain film : The Diabolikal Super-Kriminal Around The World ! »

Notes et références

    Liens externes

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