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Thales Watchkeeper WK450

Le Thales Watchkeeper WK450 est un drone tactique (TUAV) de renseignement militaire conçu et fabriquĂ© par la sociĂ©tĂ© Thales. Ce système de drone aĂ©rien (RPAS) est conçu afin de remplir des missions de renseignement, de surveillance, d’acquisition d’objectifs et de reconnaissance (ISTAR) par tous les temps[1]. Sa classification dans la catĂ©gorie des drones tactiques (TUAV) est fondĂ©e sur les critères d'altitude et d'endurance dĂ©finis par l'OTAN[2]. Il est actuellement en service dans l'armĂ©e britannique, après que Thales a obtenu par contrat une commande d'une valeur de 800 millions de livres en [3] soit un peu plus d'un milliard d'euros (1 163 528 000 € Ă  ce jour, ÂŁ=1,454 41 €).

Watchkeeper WK450 de Thales
Vols d'essai au Parc Aberporth en 2013
Vols d'essai au Parc Aberporth en 2013

Rôle Système de drone (UAV)
Constructeur Thales
Premier vol
Mise en service
Client principal Armée britannique
Dérivé de Elbit Hermes 450
Dimensions
Longueur m
Envergure 10,5 m
Masse et capacité d'emport
Max. au dĂ©collage 450 kg t
Performances
Vitesse maximale 175 km/h
Autonomie 200 km
Plafond 5 500 m

Vue d'ensemble

Le Watchkeeper WK450 se base sur le drone Elbit Hermes 450. Il est Ă©quipĂ© d'un moteur rotatif Wankel et pèse 450 kg. Il a une charge utile de 150 kg, ainsi qu'une autonomie de 17 heures. Il aurait dĂ» entrer en service en [4]. Le Watchkeeper a obtenu une certification de sĂ©curitĂ© en , une première dans l'histoire des drones[5]. Il est entrĂ© en service et a Ă©tĂ© dĂ©ployĂ© en Afghanistan en [6].

Le Watchkeeper a été conçu au Royaume-Uni par une coentreprise UAV Tactical Systems (U-TacS), constituée par la société israélienne Elbit Systems (propriétaire à 51 %) et par la société française, Thales. UAV Engines Ltd[7], qui a construit le moteur rotatif au Royaume-Uni, est une filiale en propriété exclusive d'Elbit Systems. La participation israélienne majoritaire a engendré des problèmes inattendus au moment d'obtenir l'autorisation d'exportation des États-Unis pour les composants antigivrage. L'une des principales différences entre l'Hermes 450 et le Watchkeeper porte sur le fait que l'Hermes 450 est uniquement équipé d'un capteur électro-optique/infrarouge, tandis que le WK450 est doté d'un radar à ouverture synthétique bi-mode (SAR) et à indication de cibles terrestres mouvantes (GMTI)[8] lui permettant d'être utilisé dans toutes les conditions météorologiques, telles que les tempêtes de sable, alors que ce n'est pas le cas de l'Hermes.

Historique

Le , le ministère de la DĂ©fense britannique annonçait que 54 Watchkeeper seraient livrĂ©s Ă  l'armĂ©e de terre britannique[9]. Le coĂ»t moyen est donc de 800 millions de livres divisĂ© par 54 drones, soit environ 15 millions de livres par plateforme. Toutefois, ces chiffres comprennent la construction de nouvelles installations sur l'aĂ©rodrome de Boscombe Down, des installations de formation au sol et des simulateurs Ă  l'École d'artillerie, des vĂ©hicules blindĂ©s Viking, ainsi que d'autres Ă©quipements pour les parties tactiques. Ils comprennent Ă©galement les stations de contrĂ´le au sol, le dĂ©veloppement et les essais des importantes modifications sur les drones, notamment le dĂ©collage et l'atterrissage automatiques, la mise en place et la fourniture de nouveaux capteurs, y compris des radars.

Le premier vol du Watchkeeper au Royaume-Uni s'est déroulé le mercredi depuis le Parc Aberporth, au pays de Galles.

En , le contrat a Ă©tĂ© prolongĂ© de 18 mois et la date de livraison a Ă©tĂ© reportĂ©e. Le dĂ©ploiement par la Royal Artillery Ă©tait supposĂ© ĂŞtre imminent en 2013, mĂŞme si on attendait encore la certification des autoritĂ©s aĂ©riennes militaires (MAA). En 2013, le programme avait près de trois ans de retard et en septembre, l'autorisation de mise en service Ă©tait attendue avant la fin de l'annĂ©e. Les reprĂ©sentants de l'armĂ©e britannique ont dĂ©clarĂ© que le Watchkeeper entrerait en service au printemps 2014. En , 26 drones ont Ă©tĂ© construits et 28 autres Ă©taient en commande. De plus, 14 stations de contrĂ´le au sol ont Ă©tĂ© fabriquĂ©es et une de plus en commande. En , le Watchkeeper de Thales a dĂ©crochĂ© son autorisation de vol au Royaume-Uni[10]. Le Watchkeeper a rĂ©alisĂ© plus de 600 vols pour un total de 950 heures de vols. Le système Watchkeeper sera utilisĂ© au sein de l'armĂ©e britannique jusqu'en 2040.

En , la Royal Artillery a intĂ©grĂ© le Watchkeeper Ă  son programme d'entraĂ®nement militaire aĂ©rien[11]. BasĂ©e Ă  Boscombe Down dans le Wiltshire, la 1re brigade de la Royal Artillery s’entraĂ®ne avec le Watchkeeper, Ă  une hauteur d’environ 8 000 Ă  16 000 pieds, dans un espace aĂ©rien rĂ©glementĂ©, dans la plaine de Salisbury. En 2016, le 47th Regiment Royal Artillery (en) opĂ©rant ces drones a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© au commandement interarmĂ©es hĂ©licoptères (Joint Helicopter Command) et près de 40 engins ont Ă©tĂ© livrĂ©s en [12].

L'armĂ©e britannique fera l'acquisition de 30 Watchkeeper et de 24 autres exemplaires pour un stockage en entrepĂ´t afin d'ĂŞtre mis en service, en cas de besoin.

Le watchkeeper envisagé pour équiper l'armée française

En , le ministère de la Défense français annonçait que l'armée française pourrait acheter le Watchkeeper WK450 si l'armée britannique achetait le véhicule blindé de combat d'infanterie (VBCI) français[13].

Le , dans le cadre de l'appel d’offre du ministère français de la Défense pour l’acquisition de drones tactiques, le général Pierre de Villiers chef d'état-major des armées, annonce aux sénateurs sa préférence pour le Watchkeeper[14] mais en , il est annoncé que c'est finalement le Sagem Patroller qui équipera l'armée de terre française[15].

DĂ©ploiement

Le , le ministère de la défense britannique annonçait que de nombreux Watchkeeper étaient opérationnels et allaient être déployés en Afghanistan[16]. Les drones étaient basés à Camp Bastion pour assurer la protection des troupes britanniques pendant leur retrait d’Afghanistan en fin d'année. Rien n'indiquait que le Watchkeeper serait déployé en Afghanistan avant que la Force internationale d'assistance à la sécurité dirigée par l'OTAN n'ait terminé sa mission. Le drone a travaillé de concert avec l'Hermes 450s dont il est dérivé, même si le Watchkeeper dispose d'une charge utile double se composant d'un capteur infrarouge/électro-optique et d'un radar à ouverture synthétique.

Un système avec quatre drones Watchkeeper a Ă©tĂ© envoyĂ© en Afghanistan en ; il a effectuĂ© son premier vol sur le terrain le et son premier vol opĂ©rationnel le . Le Watchkeeper avait, entre autres, pour mission de surveiller une vaste zone pour les Marines Ă  l'aide de son radar I-Master de Thales, qui ont ensuite pris un Hermes 450 pour continuer la poursuite, pour transmettre les renseignements au MQ-9 Reaper de la Royal Air Force afin de procĂ©der Ă  une frappe aĂ©rienne contre la cible. Quelque 140 vols ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s pendant 8 heures par jour jusqu'Ă  la fin des opĂ©rations Ă  la mi-octobre. L'une des raisons justifiant le dĂ©ploiement aussi tardif du WK450 pendant le conflit Ă©tait l'utilisation de son radar Ă  ouverture synthĂ©tique bi-mode et son indication de cibles terrestres mouvantes, que n'a pas l'Hermes 450, pour identifier les combattants talibans qui essayaient de profiter des tempĂŞtes de sable pour se camoufler ; lorsque la portĂ©e du radar au sol Ă  Bastion a Ă©tĂ© dĂ©sactivĂ©e, l'armĂ©e britannique a arrĂŞtĂ© d'utiliser l'Hermes 450, qui Ă©tait sa solution provisoire. Une fois les opĂ©rations sur le terrain terminĂ©es, les Watchkeeper ont Ă©tĂ© rapatriĂ©s au Royaume-Uni. Ils devront ĂŞtre entièrement opĂ©rationnels en 2017 et compteront des amĂ©liorations comme, entre autres, les fonctions antigivrage et l’utilisation des pistes sommaires.

Le Watchkeeper a volĂ© plus de 500 heures dont 140 heures sur le territoire afghan en [17].

Compléments

Liens externes

Notes et références

  1. Challenges.fr, « Watchkeeper : un nouveau drone réalisé par Thales pour l'armée britannique », Challenges,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  2. Rapport du Sénat, novembre 2011 Projet de loi de finances pour 2012 : Défense : équipement des forces « C. LES DRONES ET LES AUTRES PROGRAMMES DE COMMUNICATION ET DE RENSEIGNEMENT »
  3. « encyclopedie-des-armes.com/ind… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  4. (en) Lewis Page, « Blighty's expensive Watchkeeper spy-drone in further delays », sur theregister.co.uk, (consulté le ).
  5. Elodie Vallerey, « Le drone tactique Watchkeeper fait ses débuts opérationnels en Afghanistan », L'Usine Nouvelle,‎ (lire en ligne)
  6. « L’armée britannique déploie le drone Watchkeeper de Thales en Afghanistan », sur theatrum-belli.org,
  7. (en) « UAV Engines - UAV Engines », sur uavenginesltd.co.uk (consulté le ).
  8. « Watchkeeper : une technologie de pointe », sur thalesgroup.com (consulté le )
  9. (en) « UK MoD reveals Watchkeeper spy-drone numbers »
  10. « Le drone Watchkeeper de Thales décroche son autorisation de vol au Royaume-Uni - L'Usine Aéro », sur usinenouvelle.com/ (consulté le ).
  11. « forcesoperations.com/2014/03/2… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  12. Guillaume Belan, « Les yeux de l’armée de la Sa Majesté », Air et cosmos, no 2508,‎ , p. 31.
  13. « L’achat du drone Watchkeeper lié à celui du VBCI par les Britanniques? »
  14. « Drone tactique : le chef d'état-major des armées veut le Watchkeeper »
  15. « Le prochain drone tactique sera le Patroller de Safran »
  16. « Journal économique et financier », sur La Tribune (consulté le ).
  17. Hassan Meddah, « Drones tactiques : Thales joue la carte "made in France" avec le Watchkeeper britannique », L'Usine Nouvelle,‎ (lire en ligne)
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