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Théâtre Fémina (Bordeaux)

Le Théâtre Fémina est une salle de spectacle, créée en 1921 à Bordeaux, 10 rue de Grassi. Il a été fondé par Victor Bonneterre et Ulysse Sédard, manufacturier en parapluies, directeur du casino d'Arcachon. Le Fémina devient un cinéma dans les années 1930 avant de redevenir un théâtre à la fin des années 1970. La directrice est Malika Josse.

Théâtre Fémina
Vue de la façade du théâtre depuis la rue de Grassi
Présentation
Type
Salle de spectacle
Destination initiale
Théâtre
Destination actuelle
Salle de spectacle
Style
Louis XVI - Art Déco
Architecte
André Bac
Peintre
Gustave Larée
Sculpteur
Edmond Tuffet
Construction
1921
Ouverture
Inauguration
31 Mars 1921
Site web
Localisation
Pays
Division administrative
Région Nouvelle Aquitaine
Subdivision administrative
Département de la Gironde
Commune
Adresse
10, Rue de Grassi
Accès et transport
Tramway
Ligne (B) Arrêt Gambetta - Arrêt Grand Théâtre
Autobus
Ligne 2,3,4,12,15 Arrêt Gambetta
Coordonnées
44° 50′ 29″ N, 0° 34′ 37″ O
Carte

Historique

A l'origine

À cet emplacement dans le tissu urbain, les Bordelais disposent avant la Première Guerre mondiale d’une salle de ventes installée dans un ancien garage pour les automobiles. Au XIXe siècle une remise de chevaux de poste occupe le terrain, qui accueille jusqu'à 14 chevaux, les cochers et les palefreniers[1]. Cette remise appartient alors au grand hôtel situé en face dont le propriétaire était Matteo Petit[2].

Après la Première Guerre mondiale, cet espace va devenir le théâtre que l'on connaît aujourd’hui. Il est inauguré le [3].

La construction du théâtre

La destruction de l’immeuble est commencée le , par l’entrepreneur des travaux publics Bertrand Hauret, afin de dégager la parcelle pour y installer cette salle de spectacle qui est terminée le 31 mars 1921. Au départ, il est prévu que le théâtre puisse accueillir 2 000 places. Néanmoins, André Bac[4] avec l’accord des directeurs, décide de choisir la qualité à la quantité et l’édifice n’accueille finalement que 1 200 places.

L’architecture est imaginée par André Bac[3]. L’atelier d’Albert Bordenave est chargé des tapis, des tentures et des sièges. Les sculptures décoratives ont été réalisées par Edmond Tuffet, et la décoration est signée par le maître Jean Artus[3]. Le plafond-coupole est pensé par Gustave Larée, qui représente l’apothéose de Pierrot et de la musique moderne[3], tandis que la Compagnie générale des Travaux Électrique est appelée pour l’appareillage lumineux. La décoration intérieure a aujourd’hui pratiquement disparu.

Pour les matériaux utilisés, cet édifice s’inscrit dans les innovations de son temps par l’utilisation du béton armé pour le plancher, le sous-sol et les piliers.

La façade se déploie sur deux niveaux, avec “Théâtre Fémina” inscrit sur 3 travées. Elle est scandée de quatre colonnes corinthiennes et d'une loggia encadrée de guirlandes[2]. L’intérieur est un mélange très bordelais de style Louis XVI et d’Art déco qui caractérisent tous deux la ville[3]. Ainsi le bâtiment s’inscrit dans le tissu urbain bordelais.

En 1921, l'intérieur comprenait un vestiaire dont les portes étaient décorés de grandes toiles peintes avec un décor floral et argenté. L'accès à la salle par le parterre se faisait par des portes à doubles vantaux[2]. À l'étage, l'accès au balcon est possible par un escalier à double volée. Le théâtre possédait une salle crème et or décorée de 8 pilastres et de fauteuils spacieux baignés d'un éclairage abondant[2].

Un cinéma en 1930

Entre les années 1930 et 1970, le Fémina connaîtra différentes sociétés d’exploitations dans le domaine du cinéma. De juin 1930 à 1935, le théâtre devient le cinéma “Fémina Pathé” par un accord avec Pathé-Nathan puis en 1936 le Fémina signe un accord avec la Metro-Goldwyn Mayer, aussi appelée MGM[5]. Une reproduction du lion emblématique en plâtre de la MGM était même installée dans le hall. Ces lions portaient un collier avec la célèbre devise "Ars Gratia Artis"[5]. À la suite de difficultés à suivre les changements de programmation hebdomadaires, des films de la Fox, de Paramount ou encore d’Universal sont ajoutés aux projections cinématographiques du Fémina[5]. On pouvait donc y voir de nombreux films américains. L’accord avec la MGM se termine en septembre 1939 et en 1941 sous l'occupation allemande, le cinéma devient Soldatenkino qui signifie “cinéma pour les soldats”, comme le grand Rex à Paris. Après la guerre en 1946 le Fémina appartient au groupe Gaumont-Sedard.

Dans les années 1970, des travaux sont entrepris sur l’édifice afin d'embellir la façade, d'aménager le hall d’accueil et les salles dont les fauteuils sont rénovés[6].

En 1976, Yvon Rigal qui est le directeur du cinéma depuis 1956 cède le lieu à son petit-fils Jean-Pierre Gil, âgé de 21 ans. Le nouveau directeur se trouve face à deux possibilités pour assurer le futur du Fémina. Il peut soit transformer le cinéma en complexe de 12 salles ou bien le conserver et lui trouver une nouvelle activité[7].

La renaissance du théâtre en 1977

En 1977, Jean-Pierre Gil, le nouveau directeur du Fémina signe un accord avec la mairie de Bordeaux[7]. Le cinéma redevient une salle de spectacle vivant. Des travaux importants sont entrepris durant cette même année afin que l’espace puisse accueillir du théâtre, de la comédie, de la danse, de l’opérette, de la musique classique et de la variété[8].

L’accord avec la mairie de Bordeaux prend fin en 1997, et Jean-Pierre Gil en tant qu'exploitant s’occupe de la programmation de Théâtre. Il ouvre sa salle aux associations locales, aux programmateurs culturels privés[7] mais aussi à l'Opéra de Bordeaux qui y produira la partie Opérette et Jeunes Publics jusqu’en juin 2004.

En avril 2004, l’Opéra de Bordeaux annonce la fin du partenariat annuel avec le Fémina concernant 120 dates. Le , un accord de location-gérance est conclu entre Jean-Pierre Gil et Michel Goudard qui est alors à la tête des sociétés Alhambra Production et Euterpe Promotion, afin de prendre en main la gestion du théâtre[9].

Liste des principales représentations

Principales représentations données au Fémina.

Concerts

Théâtre

Danse

Spectacle

Concours

  • 2014 : élection de Miss Bordeaux ;
  • 2016 : Pole Dance Compétition.

Conférence

  • 2022 : Conférence TEDx.

Galerie

  • Vue d'ensemble de la façade du Théâtre Fémina de Bordeaux, Rue de Grassi.
    Vue d'ensemble de la façade du Théâtre Fémina de Bordeaux, Rue de Grassi.
  • Coupe longitudinale, Théâtre Fémina.
    Coupe longitudinale, Théâtre Fémina.
  • Détail de la façade, inscription : "Bertrand Hauret". Entrepreneur du Fémina
    Détail de la façade, inscription : "Bertrand Hauret" Entrepreneur du Fémina.
  • Guirlande au dessus de la loggia en façade du Théâtre du Fémina, Rue de Grassi.
    Guirlande au dessus de la loggia en façade du Théâtre du Fémina, Rue de Grassi.

Notes et références

  1. « Le Théâtre », sur Théâtre Femina (consulté le ).
  2. Michel Suffran, Ecrans magiques à Bordeaux et en Gironde : grande et petites histoires des salles de cinéma, Le Festin, , 62 p. (ISBN 2-909423-20-4 et 978-2-909423-20-3, OCLC 489865378, lire en ligne).
  3. Robert Coustet, Le nouveau viographe de Bordeaux : guide historique et monumental des rues de Bordeaux, Mollat, (ISBN 978-2-35877-002-6 et 2-35877-002-7, OCLC 753625895, lire en ligne).
  4. chmc1, « Genèse et développement de l’école régionale d’architecture de Bordeaux », sur Politiques de la culture (consulté le ).
  5. Michel Suffran, Ecrans magiques à Bordeaux et en Gironde : grande et petites histoires des salles de cinéma, Le Festin, (ISBN 2-909423-20-4 et 978-2-909423-20-3, OCLC 489865378, lire en ligne), p. 63.
  6. Rémi, « Théâtre Femina », sur Visiter Bordeaux, (consulté le ).
  7. Bordeaux7, « Né sous une bonne (é)toile : rencontre avec Jean-Pierre Gil, le propriétaire du Fémina », sur CNEWS Matin Bordeaux7 (consulté le ).
  8. « Cultur'in the City : coffrets cadeaux et box sur plus de 1 800 Spectacles ! », sur culturinthecity.com (consulté le ).
  9. Joël Raffier, « Le théâtre Fémina passe chez Alhambra », Sud-Ouest, .

Bibliographie

  • Michel Suffran, Ecrans magiques à Bordeaux et en Gironde : grande et petites histoires des salles de cinéma, Le Festin, .
  • Robert Coustet, Le nouveau viographe de Bordeaux: guide historique et monumental des rues de Bordeaux, Mollat, .

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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