Texte alexandrin
Depuis Griesbach[1] (1775) et Michaelis[2] (1802), les spécialistes de la critique textuelle identifient quatre grands types ou familles de texte du Nouveau Testament : alexandrin, occidental, césaréen et byzantin[3] - [4].
Le texte alexandrin est la forme du Nouveau Testament la plus fréquente dans les premiers manuscrits grecs et coptes ; dans les sources manuscrites ultérieures (postérieures au IXe siècle), c'est plutôt le texte byzantin qui domine de loin et qui, pour cette raison constitue plutôt la référence pour l’Église grecque orthodoxe. Le texte byzantin est aussi celui qui a le plus inspiré les traductions protestantes à l'époque de la Réforme.
Aujourd'hui, cependant, la plupart des éditions bilingues grecques du Nouveau Testament, comme la 27e édition du Novum Testamentum Graece, se fondent sur ce que l'on appelle l’éclectisme raisonné, et cela aboutit à un texte de caractère nettement alexandrin[5].
Traits caractéristiques
Lacunes du texte alexandrin : Matt 16,2-3 ; Marc 16,8-20 ; Luc 22,43-44 ; Jean 5,4 ; 7,53-8,11 ; 21,25 ; Rom 16,24.
Le texte alexandrin représenté par :
Signe | Nom | Date | Contenu |
---|---|---|---|
66 | Bodmer II | c. 200 | Évangiles |
46 | Chester Beatty II | c. 200 | Épîtres de Paul |
72 | Bodmer VII/VIII | III/IV | 1-2 Peter; Jude |
75 | Bodmer XIV-XV | IIIe siècle | fragmenta Luc — Jean |
א | Codex Sinaiticus | 330-360 | NT |
B | Codex Vaticanus | 325-350 | Matthieu - Hbr 9, 14 |
A | Codex Alexandrinus | c. 400 | (sauf Évangiles) |
C | Codex Ephraemi Rescriptus | Ve siècle | (sauf Évangiles) |
Q | Codex Guelferbytanus B | Ve siècle | fragmentes Luc - Jean |
P | Codex Porphyrianus | IXe siècle | NT (except. Évangiles) |
T | Codex Borgianus | Ve siècle | fragmenta Luke - John |
Z | Codex Dublinensis | VIe siècle | fragmenta des Matt. |
L | Codex Regius | VIIIe siècle | Évangiles |
33 | — | IXe siècle | NT (except Apoc.) |
2427 | — | XIIIe siècle | Marc |
- Autres manuscrits
Papyri :
Onciali :
Codex Coislinianus, Porphyrianus (sauf Actes, Apoc), Dublinensis, Sangallensis (seulement Marc), Zacynthius, Athous Lavrentis (en Marc et Épîtres catholiques), Vaticanus 2061, 059, 071, 073, 076, 077, 081, 083, 085, 087, 088, 089, 091, 093 (1 Pierre), 094, 098, 0101, 0102, 0108, 0111, 0114, 0129, 0142, 0155, 0156, 0162, 0167, 0172, 0173, 0175, 0181, 0183, 0184, 0185, 0189, 0201, 0204, 0205, 0207, 0223, 0225, 0232, 0234, 0240, 0243, 0244, 0245, 0247, 0254, 0270, 0271, 0274, 0275.
Notes
- Cf. Griesbach et Gabler (dir.), Opuscula Acadenzica,, vol. 1, , thèse de doctorat, « Dissertatio Critica de Codicibus Quatuor Evangeliorum Origenianis (pars prima) », p. 239, puis Griesbach et Schulz (dir.), Prolegomena in Novum Testamentum, vol. 1 (réimpr. 3e), lxx et suiv.
- Michaelis et Marsh (dir.), Introduction to the New Testament, vol. 2, Londres, F. & C. Rivington, (lire en ligne), p. 173 et suiv.
- D’après Frederic Kenyon, Our Bible & the Ancient Manuscripts, Eyre & Spottiswoode, (réimpr. 4e, 1939)) (lire en ligne).
- D’après James Strong et John McClintock, The Cyclopaedia of Biblical, Theological and Ecclesiastical Literature, New York, Harper and Brothers, 1867-1887 (lire en ligne), « Recensions Of The New Testament ».
- Toutefois certaines traductions modernes rompent avec le respect strict du texte alexandrin et adoptent certaines leçons du texte byzantin et des autres traditions ; par exemple, la préface au Comprehensive New Testament signale que l’English Standard Version ne coïncide qu'à 83% avec le Novum Testamentum Graece. Un petit nombre de traductions modernes, dont la « Nouvelle Bible du roi Jacques » (1982), conservent le texte des réformateurs, tout en signalant les principales variantes.
Bibliographie
- Gordon D. Fee, P75, P66, and Origen: The Myth of Early Textual Recension in Alexandria, in: Studies in the Theory and Method of New Testament Textual Criticism, vol. 45, Wm. Eerdmans 1993, p. 247–273.
- Bruce M. Metzger, Bart D. Ehrman, The Text of the New Testament: Its Transmission, Corruption and Restoration, Oxford University Press, 2005.
- Bruce M. Metzger, A Textual Commentary on the Greek New Testament: A Companion Volume to the United Bible Societies' Greek New Testament, 1994, United Bible Societies, London & New York, pp. 5*, 15*.