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Tamarin bicolore

Autres noms

Le Tamarin bicolore est aussi appelé : Tamarin pie à face nue, Pied bare-face tamarin, pied tamarin, Sauim de coleira, sagüi-morcego, sagüi-de-cara-nua au Brésil.

Répartition géographique

Le Tamarin bicolore peuple le Nord du BrĂ©sil, au nord de l’Amazone. Entre le rio Negro Ă  l’ouest et le rio ParĂş do Oeste (ou le rio UrubĂş) Ă  l’est, au sud jusqu’à l’Amazone, au nord jusqu’au rio Cuieiras. On le trouve Ă  l’est jusqu’à Itacoatiara, et Ă  40 km au nord de Manaus. L’une des plus petites zones de rĂ©partition de tous les primates du bassin amazonien, restreinte Ă  quelques milliers de km² le long de la basse Amazone. Son aire est grignotĂ©e par S. midas depuis que ce dernier a rĂ©ussi Ă  franchir l’une des barrières gĂ©ographiques (peut-ĂŞtre le plateau des Guyanes) qui le sĂ©parait de S. bicolor.

Habitat

Cette espèce vit dans les forêts pluviales de plaines, primaires et secondaires et même extrêmement dégradées de la région de Manaus. Elle affectionne la dense forêt secondaire riche en lianes et en plantes grimpantes. Plus rarement dans la forêt sur sable blanc (campina et campinarana), les forêts marécageuses et lisière de forêt. Elle squatte la végétation de l’hôtel Tropica à Manaus.

Morphologie

Le corps mesure de 20 Ă  28 cm, la queue de 33 Ă  42 cm pour un poids voisin des 430 g[2]. Il semble avoir Ă©tĂ© peint en deux couleurs, d’oĂą son nom. Le manteau (arrière du crâne, haut du dos), les pattes avant, la gorge et la poitrine blancs se dĂ©marquent nettement du dessus de l’arrière-corps brun agouti. Le ventre est brun parsemĂ© de chamois, le bas-ventre et l'intĂ©rieur des cuisses rouge sont rouille brillant. La queue est noirâtre dessus, rouille dorĂ© dessous. La face et le front sont nus et noirs, tout comme les grandes oreilles. La tĂŞte est aussi impressionnante que celle du Ouakari rubicond Ă  la face nue et rouge. Cette espèce est difficile Ă  repĂ©rer par les rapaces aĂ©riens du fait que le sol en arrière-plan est le sable blanc de la savane arborĂ©e (whitesand forest). Il ressemble au PinchĂ© Ă  crĂŞte blanche (S. oedipus) mais sa toison blanche Ă  l’arrière du crâne est moins touffue et s’étend jusqu’au haut du dos.

Comportement

Il est diurne et arboricole. Il se dĂ©place du sol Ă  la canopĂ©e au-dessus de 20 m mais prĂ©fère Ă©voluer dans la strate intermĂ©diaire autour de 10-12 m. Les membres dorment pelotonnĂ©s sur les branches ou parmi les lianes.

RĂ©gime alimentaire

Saguinus bicolor - Adulte session repas - Parc Zoologique de Paris

Cette espèce est Frugivore/gommivore/insectivore. Consomme une vingtaine d’espèces de petits fruits mĂ»rs juteux dont il ne prĂ©lève que la pulpe (96 % de son temps d’alimentation), un peu de nectar, de sève et d’insectes. Le long du Rio Cuieiras (40 km de Manaus), ses fruits prĂ©fĂ©rĂ©s sont ceux du Breu (Protium aracouchinni), de la myrtacĂ©e Myrcia cf. fallax et du Sorva (Couma utilis). La tĂŞte en bas, accrochĂ© par les pattes, il se rĂ©gale de la mĂ©lasse des gousses ouvertes des parkias (Parkia sp.), ces fruits se dĂ©veloppant en grappe et suspendus en plein ciel Ă  l’extrĂ©mitĂ© des branches. Consomme Ă©galement la rĂ©sine d’une espèce d’arbre-du-toucan (Vochysia obcura). PrĂ©dateur pratiquant l’approche furtive, il capture ses proies sur les feuilles et les branches Ă  toutes les strates forestières.

Relations inter et intraspécifiques

Sympatrie et association

Sympatrique du Tamarin à mains dorées (S. midas) à l’extrême ouest de la distribution de celui-ci. Le Tamarin bicolore vit en groupe de 2 à 10 individus. Groupe multimâle-multifemelle. Polyandrie.

Communication

Les Tamarins bicolores communiquent par différents moyens :

  • Communication orale : sifflements et pĂ©piements.
  • Communication visuelle : tire et remue la langue en signe de reconnaissance ou bien pour marquer sa curiositĂ© voire sa colère. Ce comportement est associĂ© Ă  un relèvement rapide de la tĂŞte.
  • Communication olfactive : marquage territorial par des sĂ©crĂ©tions issues de glandes sternales et suprapubiennes.

Domaine

De 12 Ă  20 ha.

Reproduction

La femelle donne naissance à deux faux jumeaux (parfois un seul), une ou deux fois par an (intervalle moyen entre chaque naissance : 6,5 mois). Tous les mâles s’occupent des petits. Le Tamarin bicolore vit jusqu'à 8 ans, dans la nature. Un peu plus en captivité.

Conservation

Plusieurs zones protégées et zoos conservent Saguinus bicolor, comme la forêt d’État du Rio Urubú, Rfo. d’Adolfo Ducke, Parc municipal de Mindu et SE de Castanheira (Brésil).

Statut

Cette espèce est considéré par l'UICN en danger critique d'extinction[3], principalement du fait de la destruction de son habitat.

Parc Zoologique de Paris

Le Parc zoologique de Paris détient au moins 2 spécimens de Saguinus bicolor probablement un couple qui sont présentés au public, facilement observables lors de la promenade du zoo, dans la grande serre tropicale. Ils sont maintenus dans un grand enclos fermé en compagnie de deux autres couples de petits singes (notamment Leontopithecus chrysomelas "tamarin tête de lion"). Ces derniers disposent donc d'une grande cage d'au moins 10 mètres cubes, pour le plaisir de ses pensionnaires. L'enclos est décoré de plantes naturelles, de troncs d'arbres et autres cordes. Ils ne sont pas du tout farouches et se laissent aisément observer par le public.(11/2014)

Galerie

Notes et références

  1. Annexes au Journal officiel des Communautés européennes du 18 décembre 2000. Lire en ligne.
  2. Jean-Jacques Petter (préf. Yves Coppens, ill. François Desbordes), Primates, Nathan, , 256 p. (ISBN 978-2-09-260543-1), Tamarins pages 108 et 110
  3. Marcelo Derzi Vidal et Marcelo Gordo, « IUCN Red List of Threatened Species: Saguinus bicolor », sur IUCN Red List of Threatened Species, (consulté le )

Voir aussi

Liens externes

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