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Tam Dalyell

Sir Tam Dalyell, né Thomas Dalyell Loch[1] le à Édimbourg[2] - [3] et mort le [4], est un homme politique britannique.

Tam Dalyell
Illustration.
Tam Dalyell en 1991.
Fonctions
Député de Linlithgow
–
(21 ans, 10 mois et 1 jour)
Prédécesseur aucun (création)
Successeur aucun (abolition)
Député de West Lothian
–
(20 ans, 11 mois et 26 jours)
Prédécesseur John Taylor
Successeur aucun (abolition)
Biographie
Nom de naissance Thomas Dalyell Loch
Date de naissance
Lieu de naissance Édimbourg (Écosse)
Date de décès
Lieu de décès West Lothian (Écosse)
Nationalité britannique
Parti politique Parti travailliste
Diplômé de Université de Cambridge
Profession enseignant

DĂ©putĂ© pour le Parti travailliste Ă  la Chambre des communes de 1962 Ă  2005, il est connu durant sa longue carrière politique pour son indĂ©pendance d'esprit vis-Ă -vis de son propre parti, pour son opposition aux guerres entreprises par son pays, et pour avoir posĂ© la « question du West Lothian Â» en 1977[5].

Biographie

Jeunesse

D'origine aristocratique écossaise, il porte le titre héréditaire de baronet, et grandit dans le manoir familial du XVIIe siècle à Linlithgow[6] - [7]. Il étudie au prestigieux Collège d'Eton (école privée), puis effectue son service militaire en tant que simple soldat dans les chars du régiment des Royal Scots Greys, commandé à la fin du XVIIe siècle par son ancêtre le lieutenant-général Sir Thomas Dalyell. Il étudie ensuite les mathématiques pendant deux ans à l'université de Cambridge, avant d'y entreprendre et de compléter une licence d'histoire, puis (en formation intensive) une licence d'économie. Durant ses études, il est, un temps, président de l'association des étudiants conservateurs de Cambridge[8].

En 1957, il devient enseignant dans une école fréquentée principalement par des enfants de la classe ouvrière, notamment des enfants de mineurs. En 1963 il épouse Kathleen Wheatley, une enseignante ; le couple aura deux enfants[8].

Carrière politique

Il abandonne ses idĂ©aux conservateurs et devient socialiste au milieu des annĂ©es 1950 après avoir constatĂ© la pauvretĂ© et le chĂ´mage dans certaines rĂ©gions ouvrières d'Écosse, mais surtout en raison de la crise du canal de Suez : Il s'oppose farouchement Ă  l'intervention militaire britannique en Égypte, et s'opposera toute sa carrière Ă  tout acte d'agression militaire qu'il perçoit comme impĂ©rialiste[8]. Il rejoint le Parti travailliste, et est Ă©lu dĂ©putĂ© de la circonscription Ă©cossaise de West Lothian, près d'Édimbourg, lors d'une Ă©lection partielle en 1962. Son premier combat Ă  la Chambre des communes est son opposition Ă  la construction d'un aĂ©roport militaire Ă  Aldabra, une Ă®le des Seychelles alors sous souverainetĂ© britannique. Il s'y oppose pour des raisons Ă©cologistes, ce qui est encore peu courant dans les annĂ©es 1960. Le Guardian note « la diligence extraordinaire avec laquelle il s'emploie Ă  ruiner les plans du ministère de la DĂ©fense Â» : il prend la parole Ă  ce sujet Ă  soixante-dix reprises Ă  la Chambre des communes, et parvient Ă  mobiliser en sa faveur le vice-prĂ©sident des États-Unis, Hubert Humphrey, ainsi que la Smithsonian Institution, qui appuient avec succès sa cause auprès du gouvernement travailliste de Harold Wilson[8].

Après avoir visité Bornéo en 1965, il s'oppose en vain, au Parlement, à l'appui militaire que le Royaume-Uni apporte à la Malaisie dans le cadre de la confrontation indonésio-malaisienne. L'année suivante il s'oppose, également sans succès, à la location par les Britanniques aux Américains de leur base militaire à Diego Garcia, dans l'archipel des Chagos - décision qui entraînera quelques années plus tard l'expulsion de la population autochtone de l'archipel[7].

Il soutient l'adhĂ©sion du Royaume-Uni Ă  la CommunautĂ© Ă©conomique europĂ©enne en 1973[8]. En 1977, lorsque le gouvernement travailliste de James Callaghan souhaite accorder une forme d'autonomie politique Ă  l'Écosse et au pays de Galles, Tam Dalyell, dĂ©putĂ© Ă©cossais, s'y oppose lors d'une allocution Ă  la Chambre restĂ©e cĂ©lèbre. Si les nations celtiques du royaume ont leur autonomie, fait-il remarquer, cela signifierait que leurs reprĂ©sentants au Parlement du Royaume-Uni participeraient aux dĂ©cisions politiques qui ne concernent que l'Angleterre, tandis que les Ă©lus anglais n'auraient plus leur mot Ă  dire sur les affaires Ă©cossaises ou galloises : « Combien de temps les honorables dĂ©putĂ©s anglais tolèreraient-ils que les honorables dĂ©putĂ©s venus d'Écosse, du pays de Galles et d'Irlande du Nord exercent un effet probablement dĂ©cisif sur les politiques anglaises alors qu'eux-mĂŞmes n'auraient plus leur mot Ă  dire sur les mĂŞmes enjeux en Écosse, au pays de Galles et en Irlande du Nord ? Â»[9]. C'est la cĂ©lèbre question du West Lothian. Aux cĂ´tĂ©s d'autres Écossais tels que Robin Cook, il mène campagne contre l'autonomie. En 1979, les Ă©lecteurs Ă©cossais et gallois votent contre l'autonomie, par rĂ©fĂ©rendum, mais la question est ravivĂ©e lorsque les trois nations celtiques obtiennent leur autonomie en 1999. En 2015, le gouvernement conservateur de David Cameron y apporte une rĂ©ponse en faisant adopter une motion qui restreint le droit des dĂ©putĂ©s Ă©cossais, gallois et nord-irlandais de dĂ©cider de lois qui ne concernent que l'Angleterre[10]. Dès 1999, Tam Dalyell, en tant que dĂ©putĂ© Ă©cossais, refuse par principe de voter lorsque la Chambre dĂ©bat de lois qui ne s'appliqueront qu'en Angleterre[5].

Dans les annĂ©es 1980, il devient cĂ©lèbre en haranguant Ă  de multiples reprises la première ministre conservatrice Margaret Thatcher pour avoir ordonnĂ© que soit coulĂ© le croiseur militaire argentin le General Belgrano durant la guerre des Malouines de 1982. Il fait valoir que le navire s'Ă©loignait du champ de bataille et ne constituait pas une menace immĂ©diate, et est suspendu de la Chambre pour y avoir traitĂ© Margaret Thatcher de menteuse[6] - [5]. Il s'oppose Ă  la guerre du Golfe, puis Ă  la guerre d'Irak en 2003[8]. En , il publie une tribune dans le Guardian intitulĂ©e : « Blair, le criminel de guerre Â», en soulignant « les horreurs de la guerre moderne Â» et en affirmant que le premier ministre travailliste Tony Blair « devrait ĂŞtre qualifiĂ© de criminel de guerre et envoyĂ© Ă  La Haye Â»[11].

Ă€ la suite des Ă©lections lĂ©gislatives de 2001, il devient « Père de la Chambre Â», c'est-Ă -dire le dĂ©putĂ© qui siège depuis le plus longtemps (sans interruption). Il ne se reprĂ©sente pas aux Ă©lections de 2005[2]. Par la suite, il se prononce pour le maintien du Royaume-Uni dans l'Union europĂ©enne lors du rĂ©fĂ©rendum de 2016[12].

Références

Liens externes

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