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Tallapoosa (rivière)

La Tallapoosa (anglais : Tallapoosa river) est une rivière du sud des États-Unis qui forme, en confluant avec la Coosa, à 25 kilomètres au nord de Montgomery près de Wetumpka, l'Alabama. Le mot Tallapoosa a pour origine deux termes de la langue choctaw : Tali, désignant une pierre et Pushi, signifiant pulvériser ou éclater[1].

Tallapoosa
Illustration
La Tallapoosa Ă  Tallassee.
Caractéristiques
Longueur 431 km
Bassin 12 100 km2
Bassin collecteur Mobile
DĂ©bit moyen 145 m3/s (Wetumpka (exutoire))
RĂ©gime pluvial subtropical humide
Cours
Source Comté de Haralson
· CoordonnĂ©es 33° 50′ 48″ N, 85° 00′ 45″ O
Confluence Alabama
· CoordonnĂ©es 32° 30′ 05″ N, 86° 15′ 43″ O
GĂ©ographie
Pays traversés Drapeau des États-Unis États-Unis
États Drapeau de la Géorgie (États-Unis) Géorgie
Drapeau de l'Alabama Alabama

GĂ©ographie

Rapides sur la Tallapoosa près de Tallassee

La Tallapoosa naĂ®t, Ă  350 mètres d’altitude, en GĂ©orgie sur les contreforts mĂ©ridionaux des Appalaches, Ă  une soixantaine de kilomètres d’Atlanta dans le comtĂ© de Paulding. FormĂ©e de la rĂ©union de deux ruisseaux, le McClendon Creek et le Mud Creek, la rivière adopte rapidement une direction sud – sud-ouest et la suit sur près de 380 kilomètres, puis elle dĂ©crit une large courbe, au niveau de sa confluence avec l’Uphapee, s’incline vers l’ouest, suivant ensuite cette direction jusqu’à sa rencontre avec la Coosa pour former l’Alabama[1]. La Tallapoosa dĂ©roule son cours essentiellement dans l’État d’Alabama (378 km sur 431 km)[2], soit près de 90 % de sa longueur; un pourcentage presque semblable se retrouve pour la superficie de son bassin versant (environ 85 % des 12 116 km2)[1]. Ce dernier, de 12 103 km2, apparaĂ®t relativement rĂ©duit[3] par rapport Ă  celui de la Coosa; les affluents de la rivière sont assez peu nombreux, les deux plus importants Ă©tant la Petite Tallapoosa qui conflue Ă  mi-chemin du cours et l'Uphapee qui rejoint sa rivière-mère plus en aval[2].

Le dĂ©bit de la Tallapoosa est assez peu Ă©levĂ© (5 100 piedsÂł/s soit 145 mÂł/s, d'après l'USGS[4]) et caractĂ©risĂ© par une grande irrĂ©gularitĂ©[5]. Le bassin versant de la rivière est affectĂ© par un climat tempĂ©rĂ© subtropical humide caractĂ©risĂ© par des prĂ©cipitations annuelles avec maximum de printemps et minimum d'automne, il peut se produire quelques chutes de neige près de la source, mais ces dernières n'influent pas sur le rĂ©gime de la rivière.

Histoire

Tecumseh, le grand chef Shawnee.

La Tallapoosa a été fortement marquée par la présence des indiens Creeks qui avaient édifié leur dernière grande capitale, Tukabatchi, dans la partie inférieure du cours de la rivière, près de l'actuelle ville de Tallassee[6]. Cette ville, le deuxième plus grande agglomération d'Amérique du nord, au XVIIe et dans les premières années du XVIIIe siècle, reçut la visite, en 1811, du chef shawnee, Tecumseh, qui tentait d'unifier les nations indiennes pour lutter contre l'avancée inexorable des colons blancs[6]. Le grand guerrier y prononça, sous le grand arbre du conseil, un discours enflammé pour convaincre les Creeks de rejoindre la confédération indienne en lutte contre les jeunes États-Unis. Voyant ses interlocuteurs hésitants, Tecumseh les menaça de donner, après son retour dans l'Ohio, un coup de pied si violent sur le sol qu'un tremblement de terre serait ressenti à Tukabatchi. Selon une légende locale, quelques jours après le départ du chef shawnée, un léger séisme se produisit dans cette région de l'Alabama et impressionna vivement les habitants les incitant à rejoindre les nations indiennes dans leur combat[6]. Les trois années qui suivirent furent dramatiques pour la nation Creek; 1812 vit une première guerre (que l'on peut qualifier de civile) opposer les Creeks des villes hautes, appelés les Bâtons Rouges, désireux d'en découdre avec les colons et les Creeks des villes basses qui étaient les alliés de ces derniers[7]. Les années 1813-1814 virent le conflit se transformer en affrontement général entre les premiers nommés conduits par William Weatherford dit "Aigle Rouge" et les forces des États-Unis appuyées par leurs alliés indiens[8].

La bataille dĂ©cisive eut lieu sur les rives de la Tallapoosa au lieu-dit Horseshoe Bend (boucle en fer Ă  cheval), le . Elle opposa le gĂ©nĂ©ral Andrew Jackson[9] Ă  la tĂŞte de 3 300 hommes (miliciens du Tennessee, soldats rĂ©guliers, alliĂ©s Cherokees et Creeks des villes basses) Ă  plus de 1 000 Bâtons rouges[10]. Ces derniers s'Ă©taient retranchĂ©s dans un mĂ©andre de la rivière (la Horseshoe Bend), dĂ©fendu par une longue barricade de bois. Alors que les "Blancs" attaquaient celle-ci de front, les alliĂ©s indiens surprirent les dĂ©fenseurs par derrière après avoir traversĂ© la Tallapoosa Ă  la nage. De 800 Ă  900 Bâtons rouges furent tuĂ©s tandis que Jackson perdait moins de 50 hommes[10]. Cette dĂ©faite conduisit les Creeks Ă  signer, le , le traitĂ© de paix de Fort Jackson par lequel ils cĂ©daient 23 millions d'acres aux États-Unis (soit 120 000 km2), c'est-Ă -dire l'Ă©quivalent des États d'Alabama et de GĂ©orgie[11], ce qui marque une avancĂ©e dĂ©cisive de la jeune nation vers l'ouest.

La vallée de la Tallapoosa

Le bassin versant de la Tallapoosa
Lac de retenue du barrage Yates sur la Tallapoosa

La vallĂ©e de la Tallapoosa est peu peuplĂ©e, les agglomĂ©rations y sont rares et de faible importance, les deux principales Alexander City et Tallassee ne comptent respectivement que 15 000 et 5 000 habitants[12]. Les activitĂ©s Ă©conomiques sont donc relativement limitĂ©es et se concentrent dans quelques secteurs : la fabrication d'articles de sport Ă  Alexander City grâce Ă  la prĂ©sence de la grande unitĂ© de production de la Russell Corporation fondĂ©e en 1902[13] et rachetĂ©e en 2006 par le groupe Berkshire Hathaway[14], l'exploitation forestière, la production hydro-Ă©lectrique et le tourisme, tout particulièrement nautique sur les grands lacs de retenue.

Le cours de la Tallapoosa compte, dans le cadre de la production d'électricité primaire, 4 barrages gérés par l'Alabama Power Company fondée en 1906[15]. De l'aval vers l'amont, on trouve:

  • le barrage Thurlow, inaugurĂ© en 1930, près de la ville de Tallassee[16].
  • le barrage Yates, mis en service en 1928. Ce dernier remplace un premier ouvrage Ă©difiĂ© au dĂ©but du siècle (en 1902) pour le compte de la Montgomery Light et Water Power Company et reconstruit en 1919 après une forte crue de la rivière l'ayant fortement endommagĂ©[16].
  • le barrage Martin, le plus ancien et le plus puissant (puissance de 154 200 kilowatts), date de 1926[17]. Son lac Ă©ponyme de retenue, situĂ© non loin d'Alexander City, a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ© pour les loisirs, en particulier la pĂŞche[18].
  • le barrage Harris, le plus rĂ©cent, a Ă©tĂ© mis en exploitation en 1983. SituĂ© près de Wedowee, sa puissance est de 135 000 kilowatts et son lac de retenue, appelĂ© lac Wedowee, presque aussi Ă©tendu que le prĂ©cĂ©dent, bĂ©nĂ©ficie Ă©galement d'Ă©quipements destinĂ©s au tourisme[19].

Bibliographie

  • (en) John C. & Al Goodrum, Jack B. Hood, Rivers of Alabama, Strode Publishers, 1968 (ASIN B000BH1E0C).
  • (en) Harvey H. Jackson, Rivers of History (III): Life on the Coosa, Tallapoosa, Cahaba, and Alabama, University of Alabama Press, 1995 (ISBN 978-0817307714).
  • (en) Marshall, West, Felder, Alabama River Atlas, EcoSpring, 2005 (ISBN 978-0977205707).
  • (en) Leah Rawl Atkins, Developed for the Service of Alabama - The Centennial History of the Alabama Power Company 1906-2006. Birmingham, Alabama, 2006 (ISBN 978-0-9786753-0-1)

Notes et références

  1. (en) Description du cours de la Tallapoosa sur riversofalabama.org.
  2. (en) Entrée « Tallapoosa River » de l'Encyclopædia Britannica.
  3. (en) La superficie du bassin et une carte sur rivercenter.uga.edu.
  4. (en) Ground Water resources of the Tallapoosa river Basin in Georgia and Alabama, USGS, p. 23-26. Lire en ligne.
  5. (en) Ground Water resources of the Tallapoosa river Basin in Georgia and Alabama, p. 10.
  6. (en) Les Creeks de la Tallapoosa sur le Tallassee Heritage.
  7. La guerre de 1812, Personnages et histoires, La Confédération Creek, Lire en ligne.
  8. Voir l'article sur l'Alabama et le massacre de Fort Mims.
  9. Le futur septième président des États-Unis.
  10. (en) Description détaillée de la bataille sur rootsweb.com.
  11. Jean‑Marc Serme, Le traité de Fort Jackson, 9 août 1814 sur Transatlantica Lire en ligne.
  12. (en) Voir les statistiques de population sur Wikipedia.
  13. (en) La Russell Corporation sur le site officiel de l'entreprise.
  14. (en) Le rachat par Berkshire Hathaway sur berkshirehathaway.com.
  15. (en) Leah Rawl Atkins, op. cit., pp. 37-38 et 154-155.
  16. (en) Informations sur les barrages Thurlow et Yates ainsi que l'intérêt halieutique de leurs plans d'eau sur outdooralabama.com.
  17. (en) L'histoire du barrage sur lakemartin.com.
  18. (en) Le lac Martin et les activités de pêche sur outdooralabama.com.
  19. (en) La richesse halieutique du lac Wedowee sur outdooralabama.com.
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