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Tadeusz BĂłr-Komorowski

Tadeusz Komorowski, armoiries Korczak (en), nĂ© le Ă  ChorobrĂłw et mort le Ă  Londres, est un gĂ©nĂ©ral et un homme d'État polonais. AprĂšs la dĂ©faite militaire de la Pologne en 1939, il s'engage dans la RĂ©sistance sous le pseudonyme "BĂłr" (ForĂȘt). Le 1er juillet 1943, il devient le commandant en chef de l'ArmĂ©e de l'intĂ©rieur polonaise (Armia Krajowa en abrĂ©gĂ© A.K.). Face Ă  l'inĂ©vitable dĂ©faite de l'Insurrection de Varsovie, aprĂšs deux mois de combats acharnĂ©s et hĂ©roĂŻques des habitants de la capitale polonaise, il passe le commandement au gĂ©nĂ©ral Leopold Okulicki et signe la capitulation de la ville le .

Tadeusz Komorowski
Tadeusz BĂłr-Komorowski

Surnom BĂłr
Naissance
ChorobrĂłw
DĂ©cĂšs (Ă  71 ans)
Londres
Origine Polonais
Allégeance Drapeau de la Pologne Pologne
Grade général
Commandement Commandant en chef des Forces Armées Polonaises
Conflits PremiĂšre Guerre mondiale
Guerre soviéto-polonaise
Seconde Guerre mondiale
Faits d'armes Campagne de Pologne
Insurrection de Varsovie
Autres fonctions Premier ministre du Gouvernement polonais en exil (1947-1949), membre du Conseil des Trois

LibĂ©rĂ© du camp oĂč il est prisonnier fin , il succĂšde au gĂ©nĂ©ral WƂadysƂaw Anders en tant que commandant en chef jusqu'Ă  la dissolution des forces armĂ©es polonaises Ă  l'Ouest. Il est ensuite premier ministre du Gouvernement polonais en exil qui ne reconnait pas le gouvernement communiste installĂ© Ă  Varsovie par Moscou (1947 Ă  1949). Puis membre du Conseil politique (1949-1954) et ensuite du Conseil des Trois (1956-1966).

Biographie

Fils de MieczysƂaw Komorowskiego et Wandy nĂ©e Zaleska, Tadeusz Komorowski est nĂ© Ă  ChorobrĂłw dans la propriĂ©tĂ© de son parent le gĂ©nĂ©ral Tadeusz Rozwadowski[1].

CarriĂšre militaire

DiplÎmé en 1913 du lycée de Lwów, il entame sa carriÚre militaire dans l'armée austro-hongroise. En 1915, il sort de l'Académie militaire thérésienne avec le grade de sous-lieutenant de cavalerie.

Pendant la PremiÚre guerre mondiale, Komorowski sert sur les fronts russe et italien. AprÚs le recouvrement de l'indépendance de la Pologne à la fin de la guerre, il intÚgre l'armée polonaise et sert dans le 9e Régiment de lanciers de la Petite-Pologne. En , il prend le commandement du 12e Régiment des lanciers de Podolie.

Il participe à la guerre contre les bolcheviks et il est blessé lors de la bataille de Komarów, l'une des plus grandes batailles de cavalerie du XXe siÚcle, terminée par une lourde défaite de l'armée soviétique de Semion Boudienny. Pour sa participation aux combats contre l'Armée rouge, Komorowski est décoré de l'Ordre de Virtuti Militari et trois fois de la Croix de la Valeur.

Les officiers de l'École professionnelle des sous-officiers de cavalerie. Tadeusz Komorowski est au milieu.

Ensuite, il est adjoint du commandant du 9e RĂ©giment de lanciers Ă  ƻóƂkiew. Excellent cavalier, il devient instructeur d'Ă©quitation Ă  l'Ă©cole des officiers d'artillerie Ă  ToruƄ (1922-1923), adjoint du commandant du 8e RĂ©giment de lanciers Ă  Cracovie, puis commandant de l'Ă©cole professionnelle des sous-officiers Ă  JaworĂłw (1926 -1928). Ensuite, pendant dix ans, il commande le 9e rĂ©giment de lanciers, stationnĂ© d'abord Ă  CzortkĂłw puis Ă  Trembowla. En 1938, il est nommĂ© commandant de l'École centrale de cavalerie Ă  Grudziądz.

Participation aux Jeux olympiques

En 1924, Komorowski fait partie de l'Ă©quipe hippique polonaise aux Jeux olympiques d'Ă©tĂ© Ă  Paris. Aux Jeux olympiques d'Ă©tĂ© de 1936 Ă  Berlin, il entraĂźne l'Ă©quipe Ă©questre polonaise (Henryk Leliwa-Roycewicz, ZdzisƂaw Kawecki, Seweryn Kulesza) qui remporte une mĂ©daille d'argent au concours complet[2].

La DeuxiĂšme Guerre mondiale

Pendant la campagne de Pologne de 1939, il est le commandant d'un groupe de cavalerie Ă  Garwolin, puis adjoint du colonel Adam Zakrzewski, commandant de la brigade de cavalerie dans l'armĂ©e "Lublin". AprĂšs la fin des combats, Komorowski Ă©vite la captivitĂ© et se rend Ă  Cracovie oĂč il crĂ©e Organizacja Wojskowa (OW), une organisation militaire clandestine qu'il dirige jusqu'Ă  sa fusion en avec Związek Walki Zbrojnej (ZWZ), l’ancĂȘtre de l'Armia Krajowa (AK).

En , Komorowski gagne Varsovie oĂč il est nommĂ© adjoint du commandant en chef de l'AK, le gĂ©nĂ©ral Stefan Rowecki. AK, une vĂ©ritable armĂ©e de l’intĂ©rieur placĂ©e sous l’autoritĂ© politique du Gouvernement polonais en exil Ă  Londres, dirigĂ© par le gĂ©nĂ©ral WƂadysƂaw Sikorski qui cumule alors les postes de premier ministre et de chef des forces armĂ©es polonaises. En Ă©tĂ© 1944, Armia Krajowa comptera plus de 300 000 hommes et femmes[3], ce qui en fait le mouvement de rĂ©sistance le plus important d’Europe[4].

AprĂšs l'arrestation de Stefan Rowecki par la Gestapo le , Tadeusz Komorowski le remplace au commandement de l'AK. L'arrestation du chef de la RĂ©sistance polonaise dans le pays coĂŻncide, Ă  quelques jours prĂšs, avec la disparition du gĂ©nĂ©ral WƂadysƂaw Sikorski, le chef du Gouvernement polonais en exil, dans un accident d'avion Ă  Gibraltar du .

La situation de la Pologne libre est d'autant plus fragilisée que les relations diplomatiques avec les Soviétiques sont rompues par le Kremlin depuis le 25 avril 1943, à la suite de la demande du gouvernement polonais d'explications au sujet de la découverte du charnier de milliers d'officiers polonais à Katyn.

Le , Komorowski donne l'ordre de lancer l'OpĂ©ration TempĂȘte dans une tentative de coopĂ©ration militaire avec l'ArmĂ©e rouge en mouvement vers la Pologne dans la lutte contre l'Allemagne. C'est aussi une tentative politique de persuader les SoviĂ©tiques de reconnaĂźtre les droits polonais sur les terres de la DeuxiĂšme RĂ©publique Polonaise sur lesquelles l'ArmĂ©e rouge est entrĂ©e.

Les expériences des combats des mois suivants dans la région de Vilnius, ainsi que dans les provinces de Lwów et de Tarnopol, montrent rapidement que les Soviétiques n'ont pas l'intention de reconnaßtre l'indépendance de la Pologne.

À l'origine, l'OpĂ©ration TempĂȘte Ă©laborĂ©e encore par Rowecki ne prĂ©voyait pas de combats Ă  Varsovie. Cependant, au dĂ©but du mois de , le premier ministre StanisƂaw MikoƂajczyk, dans un message adressĂ© au dĂ©lĂ©guĂ© du gouvernement au pays, demande si une telle Ă©ventualitĂ© est prĂ©vue. En Pologne, cette dĂ©pĂȘche est interprĂ©tĂ©e comme une invitation Ă  Ă©laborer une stratĂ©gie adĂ©quate. Le , les gĂ©nĂ©raux Tadeusz Komorowski, Leopold Okulicki, pseudonyme "NiedĆșwiadek " (Petit ours) et Tadeusz PeƂczyƄski "Grzegorz" dĂ©cident d'entreprendre des opĂ©rations militaires dans la capitale[5] - [6].

Au cours des jours suivants, les consultations au sein du quartier général de l'armée de l'intérieur polonaise se poursuivent. Le Conseil de l'Unité Nationale (en) se déclare favorable à la prise de Varsovie avant que l'Armée rouge n'y entre.

Le , le Gouvernement polonais autorise le gĂ©nĂ©ral Komorowski et Jan StanisƂaw Jankowski pseudonyme "SobĂłl", vice-Premier ministre du gouvernement et son dĂ©lĂ©guĂ© au pays, de commencer une action armĂ©e pour libĂ©rer Varsovie. Les radios soviĂ©tiques demandent aussi un soulĂšvement. Avec l'ArmĂ©e rouge Ă  l'approche de la ville, le gĂ©nĂ©ral Komorowski donne l’ordre du soulĂšvement de Varsovie qui dĂ©bute le . Il s’agit d’une dĂ©cision politique aux consĂ©quences tragiques, mais mĂ»rement rĂ©flĂ©chie. Les Polonais savent que l’ArmĂ©e rouge qui progresse Ă  l’Est ne se bat pas pour libĂ©rer la Pologne mais pour y remplacer le systĂšme totalitaire nazi par le systĂšme totalitaire communiste. L'insurrection de la capitale polonaise sera l'un des Ă©pisodes les plus tragiques de la seconde guerre mondiale[7].

Pendant 63 jours, la bataille fait rage avec une sauvagerie sans prĂ©cĂ©dent. Les estimations des effectifs de l'AK vont de 250.000 Ă  350.000 combattants. La moitiĂ© n'est mĂȘme pas armĂ©e. Mis Ă  part les soldats de l’AK, d’autres se portent volontaires, y compris des femmes et des enfants tout juste adolescents. Alors que la situation des insurgĂ©s devient de plus en plus dramatique, l’ArmĂ©e rouge reste passive, arrĂȘtĂ©e sur la rive droite de la Vistule. Elle bloque mĂȘme l’approvisionnement en munitions des unitĂ©s polonaises au sein de l’ArmĂ©e rouge pour les empĂȘcher de secourir leurs compatriotes assiĂ©gĂ©s. L’insurrection de Varsovie reçoit un soutien trĂšs limitĂ© de la part des AlliĂ©s occidentaux. Des parachutages peu nombreux d’armes et d’autres matĂ©riels n’ont que trĂšs peu d’impact.

Tadeusz Komorowski avant la signature de la capitulation Ă  OĆŒarĂłw

Le , le gĂ©nĂ©ral Komorowski est nommĂ© par le prĂ©sident WƂadysƂaw Raczkiewicz commandant en chef des Forces ArmĂ©es Polonaises Ă  la suite de la dĂ©mission du gĂ©nĂ©ral Kazimierz Sosnkowski. Le , face Ă  une dĂ©faite inĂ©vitable, Komorowski dĂ©signe son successeur Ă  la tĂȘte de la RĂ©sistance polonaise : le gĂ©nĂ©ral Leopold Okulicki. Le , le gĂ©nĂ©ral Komorowski signe l’acte de reddition avec les honneurs militaires.

Cependant cette capitulation ne met pas fin au calvaire de Varsovie. Hitler ordonne qu'elle soit "rasĂ©e sans laisser de traces". La ville sera dĂ©truite Ă  85%. La capitale polonaise n’est plus qu’un "point gĂ©ographique" alors que d’innombrables actes de gĂ©nocide sont commis sur la population civile. 180.000 civils pĂ©rissent. 60.000 civils sont dĂ©portĂ©s dans des camps de concentration et 150.000 condamnĂ©s aux travaux forcĂ©s en Allemagne ou Ă  l’errance dans leur pays. Quant aux insurgĂ©s, 18.000 sont tuĂ©s, 25.000 sont blessĂ©s et 15.000, dont le gĂ©nĂ©ral Komorowski, sont envoyĂ©s en captivitĂ©.

Komorowski est internĂ© dans un camp de prisonniers de guerre, l'Oflag 73 Ă  Langwasser, puis Ă  partir de Ă  Colditz en Saxe. Dans les derniers jours de la guerre, il est Ă©vacuĂ© et transportĂ© en Suisse. LibĂ©rĂ© par les AlliĂ©s en , il s'exile Ă  Londres oĂč il est obligĂ© de gagner sa vie comme tapissier puisque le gouvernement britannique retire sa reconnaissance au gouvernement londonien de son ancien alliĂ© polonais[1].

AprĂšs-guerre

Cependant, Tadeusz Komorowski continue Ă  se prĂ©occuper du sort de la communautĂ© polonaise. Premier ministre du gouvernement polonais en exil de 1947 Ă  1949, il est ensuite membre, avec le gĂ©nĂ©ral WƂadysƂaw Anders et le comte Edward RaczyƄski, du Conseil des Trois, autoritĂ© politique principale des Ă©migrĂ©s.

En 1952, il publie ses mémoires intitulés " Histoire de l'armée secrÚte".

Il meurt Ă  Londres le oĂč il sera enterrĂ©. Son Ă©pouse Irena, nĂ©e en 1904, est morte en 1968.

En 1994, son fils Adam Komorowski ramĂšne les cendres du gĂ©nĂ©ral en Pologne, qui sont alors inhumĂ©es avec les honneurs au cimetiĂšre de Powązki Ă  Varsovie. L'uniforme du gĂ©nĂ©ral est un des objets les plus prĂ©cieux du MusĂ©e de l'Armia Krajowa et de l'État polonais clandestin Ă  Cracovie[8].

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Biographie sur le site generals.dk
  • Tadeusz BĂłr-Komorowski, Histoire d'une armĂ©e secrĂšte, Plon, Paris, 1952

Liens externes

Notes et références

  1. « General Tadeusz “BĂłr” Komorowski », sur ogniskopolskie.org.uk
  2. « Équitation - Jeux Olympiques - 1936 », sur les-sports.info
  3. Wojciech Roszkowski, Historia Polski 1914-2005, Warszawa, Wydawnictwo Naukowa PWN, (ISBN 978-83-01-14696-2), p. 126
  4. Marie Tarnowska, « AoĂ»t 1944 : l’insurrection de Varsovie », Commentaire, no 106,‎ , p. 371-378 (lire en ligne)
  5. Wojciech Roszkowski, Historia Polski 1914-2015, Warszawa, Wydawnictwo Naukowe PWN, (ISBN 978-83-01-14696-2), p. 135
  6. Waldemar Kowalski, « Kulisy decyzji o Powstaniu: Okulicki biƂ pięƛcią w stóƂ i wyzywaƂ od "tchĂłrzy", komendanta AK zamurowaƂo », sur natemat.pl/,
  7. Mariusz JarosiƄski, « Tadeusz BĂłr-Komorowski (1895-1966) », sur dzieje.pl,
  8. « MusĂ©e de l’ArmĂ©e Nationale GĂ©nĂ©ral Emil Fieldorf „Nil” », sur museums.krakow.travel/fr
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