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État polonais clandestin

L'État polonais clandestin (en polonais : Polskie Państwo Podziemne) est un terme désignant l'ensemble des organisations de la Résistance intérieure polonaise, à la fois militaires et civiles, actives sur le territoire de la Pologne occupée et qui sont fidèles au gouvernement polonais en exil à Londres. Ce gouvernement qui s'est reconstitué à l'étranger après l'occupation de la Pologne par les forces nazies et soviétiques, pour continuer, au nom du peuple polonais, la lutte contre l'agresseur était reconnu par une majorité de Polonais, par les Alliés et même quelque temps par les Soviétiques.

Drapeau de l'État polonais clandestin.

L'État polonais clandestin avec son pouvoir exécutif, ses partis politiques, son administration et son armée de l'intérieur (Armia Krajowa) n'a pas son équivalent dans d'autres pays de l'Europe occupée.

Histoire

Contexte

Dès les premiers jours de la guerre, la population polonaise se trouva dans une situation très difficile tant sur le territoire incorporé au IIIe Reich que sur celui du Gouvernement général et les territoires occupés par les Soviétiques. La politique de l’occupant allemand visait à éliminer l’élite intellectuelle et dirigeante de la nation polonaise dans le but d’asservir, exploiter au maximum et germaniser le reste de sa population. La terreur était massive et généralisée. La vie quotidienne des Polonais (particulièrement des Juifs, voir Shoah en Pologne) durant la guerre était marquée par les exécutions, les expulsions, les arrestations, les rafles et les déportations dans les camps.

Organisation

Dans Varsovie occupée, leur plus haut représentant, qui reconnaissait le gouvernement qui se trouvait en exil à Londres durant la guerre, était le Délégué du Gouvernement au Pays (« Delegat Rządu na Kraj »). Fonctionnaient une administration clandestine (avec de nombreux départements responsables de différents domaines de la vie publique, à l’image de ce qui existait en temps de paix) et un système de justice. Dès le début de l’occupation, la Délégation du Gouvernement au Pays (« Delegatura Rządu na Kraj », dirigée d’abord par Cyryl Ratajski puis par Jan Piekałkiewicz et Jan Stanisław Jankowski) battit les structures civiles de l’État clandestin.

Le travail quotidien de la délégation se concentrait dans 15 départements. Les plus importants étaient :

  • DĂ©partement des Affaires intĂ©rieures qui contrĂ´lait les dĂ©lĂ©guĂ©s de district et de quartier et prĂ©parait le personnel de la future administration, y compris celle qui devait s’installer sur les terres qui devaient ĂŞtre reprises Ă  l’Allemagne (SilĂ©sie d’Opole, PomĂ©ranie, Prusse orientale) ;
  • DĂ©partement de l’Information et de la Presse qui, avec le Bureau d’Information et de Propagande du Commandement GĂ©nĂ©ral de l’Union de la lutte armĂ©e (ZwiÄ…zek Walki Zbrojnej, ZWZ) puis de l’ArmĂ©e de l’IntĂ©rieur (Armia Krajowa, AK), formait un gigantesque « consortium d’information » ;
  • DĂ©partement du Travail et de l’Aide sociale, qui s’occupait des prisonniers politiques et des artistes et enseignants privĂ©s de travail. La dĂ©lĂ©gation joua Ă©galement un rĂ´le important dans le sauvetage des Juifs au sein de Ĺ»egota;
  • DĂ©partement de l’Éducation et de la Culture parvint Ă  crĂ©er un système d’enseignement clandestin qui comprenait environ 100 000 Ă©lèves et Ă©tudiants en 1944. La tâche des travailleurs de ce dĂ©partement Ă©tait Ă©galement de protĂ©ger les biens culturels du vol ou de la destruction : l'Organisation secrète de l'enseignement.
  • Direction de la Lutte Civile, dĂ©pendant directement de la DĂ©lĂ©gation, disposait d’un tribunal secret, contrĂ´lait l’attitude de la sociĂ©tĂ© civile et ses relations avec les occupants.

Après la guerre

Au début de l’année 1944, en réaction à la création par les communistes liés à l’URSS du Conseil d’État national (« Krajowa Rada Narodowa », KRN) la résistance, soumise au gouvernement légal de la République polonaise en exil, créa un Conseil d’unité nationale (« Rada Jedności Narodowej », RJN). Au début du mois de , le président Raczkiewicz mit sur pied un Conseil d’État des Ministres (« Krajowa Rada Ministrów »), qui constituait une partie intégrante du gouvernement de Londres, tandis que le délégué Jankowski reçut le statut de vice-Premier ministre.

Mais, le , après la création du Gouvernement provisoire d’unité nationale (« Tymczasowy Rząd Jedności Narodowej », TRJN), dont Stanisław Mikołajczyk fut le vice-Premier ministre, et le retrait de leur reconnaissance des autorités émigrées par les forces occidentales, le Conseil d’unité national fut démantelé. Sa dernière action fut l’« Appel du gouvernement d’unité nationale à la Nation polonaise et aux Nations coalisées », dont la partie finale devint le « Testament de la Pologne en lutte » postulant l’idée d’une Pologne indépendante, juste et libre de toute influence extérieure.

Le gouvernement polonais en exil continua ses activités jusqu'au , peu après l'élection de Lech Wałęsa à la présidence de la République, après des décennies de régime communiste en Pologne. C'est alors que le président de la République en exercice, Ryszard Kaczorowski, remit au nouveau président démocratiquement élu les insignes de la présidence de la République, au Château royal de Varsovie.

Notes et références

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Jean Medrala (dir.), La RĂ©sistance polonaise en France, Paris, SHLP et Fondation de la RĂ©sistance dĂ©partement AERI, DVD-Rom (ISBN 978-2-915742-29-9)
    • (pl) Polska Walczaca Historia Polskiego Panstwa Podziemnego, Edipresse-Kolekcje
    • (pl) Andrzej Friszke, Andrzej Krzysztof Kunert, WĹ‚odzimierz Borodziej et Andrzej Chmielarz, Polska Podziemna 1939-1945, Warszawa, WSiP, , 403 p. (ISBN 83-02-04302-8)

    Articles connexes

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