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Tabinshwehti

Tabinshwehti (birman တပငá€șâ€Œá€›á€œá€Ÿá€±á€‘á€źá€ž; MLCTS=ta. bang hrwe hti: ; API : /dəbÉȘ̀Ɏ ʃwĂš tÊ°Ă­/; – ; parfois transcrit Tabinshweti) fut le second roi de la Dynastie TaungĂ» de Birmanie et le fondateur du Second Empire birman.

Tabinshwehti
Tabinshwehti sous la forme d'un des 37 nats vénérés en Birmanie (illustration de 1906)
Biographie
Naissance

TaungĂ» (premier empire TaungĂ» (en))
DĂ©cĂšs
(Ă  34 ans)
Pantanaw (en) (premier empire TaungĂ» (en))
Activité
Famille
PĂšre
MĂšre
Yaza Dewi of Toungoo (en)
Fratrie
Atula Thiri Maha Yaza Dewi (en)
Conjoint
Dhamma Dewi of Toungoo (en)
Enfants
Hanthawaddy Mibaya (en)
Min Letya of Ava (en)

Tabinshwehti succéda à son pÚre Mingyinyo en 1530. Il lança à partir de 1535 une série de campagnes militaires qui lui permirent de réunifier la plus grande partie de la Birmanie et ne furent interrompues que par son assassinat en 1550.

Son beau-frĂšre Kyaw Htin Nawrata, qui lui succĂ©da sous le nom de Bayinnaung, poursuivit la mĂȘme politique, amenant le Second Empire birman Ă  son extension maximale.


PĂ©gou (1535–1538)

Entre 1535 et 1538, Tabinshwehti lança depuis TaungĂ» 4 expĂ©ditions militaires vers le sud, contre les MĂŽns du royaume de PĂ©gou. Ce royaume dominait la Basse-Birmanie, qu'il avait unifiĂ©e sous Rajadhirat (rĂšgne 1384–1421). Tabinshwehti s'empara d'abord de la partie occidentale du delta autour de Bassein, puis il renforça son armĂ©e et attaqua directement PĂ©gou, qui tomba en 1538.

Plusieurs facteurs permettent d'expliquer cette guerre. D'une part, PĂ©gou Ă©tait une ville riche, grĂące Ă  son important commerce maritime[1]. TaungĂ» s'y approvisionnait en textiles et en sel[2], ce qui ne lui laissait rien ignorer de cette richesse.

Un second facteur Ă©tait le pĂ©ril Shan : La confĂ©dĂ©ration des princes Shan avait conquis Ava en 1527, puis Prome, Ă  l'ouest de TaungĂ», en 1532, juste aprĂšs le couronnement de Tabinshwehti. TaungĂ» Ă©tait donc le seul bastion birman subsistant, et l'objectif suivant des Shans. ConquĂ©rir PĂ©gou permettait Ă  Tabinshwehti d'augmenter ses ressources, aussi bien en hommes qu'en bĂȘtes et en matĂ©riel. Il Ă©tait ainsi mieux capable de faire face Ă  la menace venue du Nord[3].

Pour plus de sécurité, il transféra sa capitale à Pégou dÚs 1539.

Prome (1540)

Tabinshwehti envoya son gĂ©nĂ©ral en chef et beau-frĂšre, le futur roi Bayinnaung, contre Prome, oĂč s'Ă©tait rĂ©fugiĂ© le roi MĂŽn de PĂ©gou Takayutpi (rĂšgne 1526-1538).

Au cours de la Bataille de Naung Yo, Bayinnaung affronta une force supĂ©rieure massĂ©e de l'autre cĂŽtĂ© d'une riviĂšre. AprĂšs avoir traversĂ© sur un pont de bateaux (sur des radeaux, dans une autre version), il ordonna la destruction de celui-ci. Cette action Ă©tait destinĂ©e Ă  aiguillonner ses troupes, dĂ©sormais privĂ©es de retraite. Il nĂ©gligea aussi un message de Tabinshwehti, qui lui ordonnait d'attendre l'arrivĂ©e du reste de l'armĂ©e. Bayinnaung lui rĂ©pondit qu'il avait dĂ©jĂ  attaquĂ© et dĂ©fait l'ennemi. À ceux qui le critiquaient Ă  ce sujet, il aurait rĂ©pondu que s'ils Ă©taient vaincus, ils mourraient, et que cette faute n'aurait donc pas d'importance[4].

Tabinshwehti ne put prendre Prome, qui était défendue par d'épaisses murailles et soutenue par les Shans d'Ava, mais quand Takayutpi mourut, beaucoup de ses fidÚles se ralliÚrent à lui. Tabinshwehti augmenta encore ses forces en engageant des mercenaires de diverses nationalités, dont des musulmans et des Portugais. Il aurait eu jusqu'à 700 Portugais sous ses ordres[5].

Martaban (1541–1542)

Le port de Martaban fut difficile à conquérir, car il était défendu par des soldats portugais. Du cÎté de la terre, il possédait d'importantes fortifications, et sur mer 7 navires portugais commandés par Paulo Seixas. Tabinshwehti mit le siÚge devant la ville et exigea une reddition complÚte. Martaban essaya d'acheter le mercenaire portugais Joano Cayeyro, qu'il avait engagé, mais en vain. Finalement, Tabinshwehti utilisa des brûlots pour incendier ou écarter les navires portugais. Un radeau armé d'arquebuses et canons fut transporté sur la riviÚre en face des fortifications. Les murailles furent nettoyées de leur défenseurs et un assaut final fut lancé, sept mois aprÚs le début du siÚge[6]. L'écrivain portugais Fernão Mendes Pinto rapporte en détail les pillages et exécutions qui se seraient déroulés à cette occasion[7].

Prome et la Haute-Birmanie (1542–1545)

AprÚs une cérémonie de couronnement et des offrandes à la Pagode Shwedagon en 1541, Tabinshwehti conduisit une nouvelle expédition vers le Nord. Les premiers assauts contre Prome furent des échecs[8]. Prome appela à son secours les Shans d'Ava et l'Arakan. Des forces thaï arrivÚrent, mais Bayinnaung les rencontra et les défit avant qu'elles pussent atteindre la ville.

Le siÚge de Prome traßna jusqu'à la saison des pluies : Tabinshwehti ordonna à ses troupes de planter du riz et fit venir des renforts et des provisions de Basse-Birmanie[9]. Les troupes venant de l'Arakan par voie terrestre tombÚrent dans une embuscade de Bayinnaung, et l'ensemble se replia. AprÚs cinq mois de siÚge, la famine causa des défections à Prome, dont les défenses ne résistÚrent pas à un assaut général. Le sac de la ville et le chùtiment de ses habitants sont également décrits en détail par Fernão Mendes Pinto[10].

En 1544, la confĂ©dĂ©ration Shans lança une contre-attaque sous les ordres de Hkonmaing, mais Tabinshwehti la repoussa et poursuivit vers le nord, prenant Pagan et Salin, oĂč il laissa une garnison[11]. Au lieu d'essayer de rĂ©cupĂ©rer Ava, il se tourna ensuite vers l'Ouest et vers l'Est, contre les royaumes cĂŽtiers d'Arakan et d'Ayutthaya.

Arakan (1546–1547)

Les souverains de Sandoway, au sud de l'Arakan, avaient juré fidélité à Tabinshwehti s'il les aidait à conquérir le trÎne d'Arakan. Cependant les fortifications de la capitale Mrauk U, construites avec l'aide des portugais, étaient conçues pour décourager la tactique habituelle d'attaque frontale. Durant le siÚge de la ville, ses dirigeants, aidés par des moines, réussirent à convaincre Tabinshwehti de lever le siÚge et de retourner à Pégou[12].

Ayutthaya (1548)

Pendant que Tabinshwehti Ă©tait en campagne en Arakan, le Royaume d'Ayutthaya avait organisĂ© des raids contre Tavoy, dans le Tenasserim. Tabinshwehti ordonna au gouverneur de Martaban de reprendre le Tenasserim et en 1548, il mena lui-mĂȘme une grande armĂ©e d'invasion par le Col des Trois Pagodes pour attaquer Ayutthaya.

La reine Sri Suriyothai en personne participa Ă  la bataille contre les forces birmanes. Face Ă  des fortifications importantes et Ă  des mercenaires portugais Ă  Ayutthaya mĂȘme, Tabinshwehti dĂ©cida de dĂ©tourner son armĂ©e vers le Nord et d'attaquer des villes plus faibles comme Kamphaeng Phet, Sukhothai et Phitsanulok[13].

Guerre entre le roi de Pégou Tabinshwetti (dynastie Taungû) et le roi d'Ayutthaya Mahachakrapat aidé par la légendaire reine Suriyothai en 1548-1549

Pendant cette guerre, les MÎns se relevaient en Basse-Birmanie, et à son retour, Tabinshwehti fut assassiné par des mÎns de sa propre cour (1550). Il s'ensuivit une courte période de domination mÎne avant que Bayinnaung ait fini de reconquérir le royaume de son beau-frÚre[14].

Postérité

  • Le Nat de Tabinshwehti est un des 37 esprits vĂ©nĂ©rĂ©s au Myanmar (en plus du Bouddhisme).
  • Un des premiers romans modernes publiĂ©s en birman au dĂ©but du XXe siĂšcle, Tabinshwehti Wuttu Daw Gyi, est consacrĂ© Ă  son rĂšgne.
  • La campagne militaire birmane contre les communistes en 1962 fut nommĂ©e "OpĂ©ration Tabinshwehti".
  • Son invasion d'Ayutthaya est un des Ă©lĂ©ments importants du film thaĂŻ de 2001 Suriyothai (le scĂ©nario a bĂ©nĂ©ficiĂ© de l'aide de l'historien thaĂŻ Sunait Chutintaranond).

Bibliographie (en anglais)

  • Charney, Michael Walter (1998). "Rise of a Mainland Trading State: Rahkaing Under the Early Mrauk-U Kings, c. 1430-1603." Journal of Burma Studies 3: 1-34.
  • Charney, Michael W. "Where Jambudipa and Islamdom Converged: Religious Change and the Emergence of Buddhist Communalism in Early Modern Arakan (Fifteenth to Nineteenth Centuries)." Ph.D. dissertation, Ann Arbor: University of Michigan, 1999.
  • Fernquest, Jon (2005b) Min-gyi-nyo, the Shan Invasions of Ava(1524-27), and the *Beginnings of Expansionary Warfare in Toungoo Burma: 1486-1539., SOAS Bulletin of Burma Research 3.2 Autumn.
  • Harvey, G.E. (1925) History of Burma from the Earliest Times to 10 March 1824, The Beginning of the English Conquest, London: Longmans, Green and Co.
  • Kala, U. 1959-1961. Mahayazawinkyi [The great chronicles]. 3 vols. Burma Research Society, Burmese text series no. 5. vol. 1 (1959) and vol. 2 (1960), edited by Saya Pwa, vol. 3 (1961), edited by Saya U Khine Soe. Rangoon: Hanthawaddy Press. (Kala I, 1959; Kala II, 1960; Kala III, 1961)
  • Leider, Jacques Pierre. (1998) "Le Royaume D'Arakan (Birmanie): Son Histoire Politique Entre le Debut du XV et la Fin du XVII Siecle," PhD dissertation, Institut National des Langues et Civilisations Orientales, Paris.
  • Lieberman, Victor B. (1980) "Europeans, Trade, and the Unification of Burma, c. 1540-1620," Oriens Extremus 27 (1980):203-226.
  • Pinto, FernĂŁo Mendes. 1989. The travels of Mendes Pinto. Translated and edited by Rebecca. D. Catz. Chicago: University of Chicago Press.
  • Shorto (tr.) (no date) Unpublished typescript translation of p. 34-44, 61-264 of Phra Candakanto (ed.) Nidana Ramadhipati-katha (or as on binding Rajawamsa Dhammaceti Mahapitakadhara), authorship attributed to Bannyadala (c. 1518-1572), Pak Lat, Siam, 1912.
  • Surakiat, Pamaree (2005) "Thai-Burmese Warfare during the Sixteenth Century and the Growth of the First Toungoo Empire." Journal of the Siam Society 93: 69-100.
  • Surakiat, Pamaree (2006) "The Changing Nature of Conflict between Burma and Siam as seen from the growth and development of Burmese states from the 16th to the 19th centuries." ARI Working Paper, No. 64, March 2006,

Notes

  1. (Harvey, 1925, 153; Lieberman, 1980, 209; Surakiat, 2006, 17; 2005, 87)
  2. (Lieberman 1984, 209, citing UK III, p. 111)
  3. (Fernquest, 2005, 106)
  4. (Harvey, 1925, 154-155; U Kala II p. 173, ch. 168)
  5. (Lieberman, 1980, 209-210)
  6. (Harvey, 1925, 155-157; Lieberman, 1980, 212-213)
  7. (Pinto, 1989, 314-325)
  8. (UKII:177-178)
  9. (UKII:179)
  10. (1989, 328-333)
  11. (Harvey, 1925, 157-158; Shorto, n.d., 46; UKII:179- 181)
  12. (Harvey, 1925, 158; Lieberman, 1980, 213; Charney, 1998, 15; Leider, 1998, 144-159)
  13. (Surakiat, 2005, 79-80; Harvey, 1925, 158-160; Lieberman, 1980, 213)
  14. (Shorto, 50-60; Pinto, U Kala, Harvey, 1925, 160-162)


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