Syukuro Manabe
Syukuro Manabe dit Suki Manabe (真鍋 淑郎, Manabe Shukurō, né le dans la Préfecture d'Ehime) est un scientifique japonais naturalisé américain, météorologue et climatologiste, pionnier de l'utilisation de l'informatique dans la simulation du réchauffement climatique.
Naissance | Shinritsu (d) |
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Nom dans la langue maternelle |
真鍋 淑郎, |
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Formation |
Université de Tokyo Ehime Prefectural Mishima High School (en) |
Activités |
A travaillé pour | |
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Membre de | |
Directeur de thèse |
Shigekata Shōno (d) |
Distinctions |
Prix Asahi () Prix Nobel de physique () Liste détaillée Médaille Carl-Gustaf-Rossby () Prix Planète bleue () Médaille Roger-Revelle () Prix Asahi () Prix de l'environnement Volvo () Médaille Milutin Milanković () Médaille William-Bowie () Médaille Benjamin-Franklin () BBVA Foundation Frontiers of Knowledge Award (en) () Prix Crafoord () Prix Crafoord en géosciences () Prix Nobel de physique () |
Co-auteur dès 1967 du premier modèle global effectif du climat, prédisant l’augmentation de la température globale de la terre, Syukuro Manabe est le scientifique le plus réputé au monde dans le domaine de la modélisation et du changement climatique[1].
Le prix Nobel de physique 2021 lui est décerné conjointement avec Klaus Hasselmann et Giorgio Parisi, Hasselmann et lui se partageant la moitié du prix, Parisi recevant l’autre moitié.
Biographie
Syukoro Manabe est né le à Shinritsu, dans la préfecture d'Ehime, au Japon[2]. Il a étudié à l'université de Tokyo où il a obtenu un baccalauréat universitaire en 1953, puis une maîtrise universitaire en 1955 et finalement un doctorat de recherche en 1958[2].
Manabe est ensuite venu aux États-Unis pour travailler à la section de la recherche en circulation atmosphérique générale du US Weather Bureau, devenu le laboratoire de dynamique des fluides géophysiques de la NOAA. En 1963, il est devenu chercheur senior[2]. En 1997, il est devenu directeur du Programme de recherche sur le réchauffement climatique au Frontier Research System[2]. De 2002 à 2009, il a travaillé comme consultant non résident à l'Organisation des sciences et technologie de la mer et de la Terre au Japon[2].
En même temps, Manabe fut chargé de cours de 1968 à 1997, puis chercheur invité en 2002-03, et finalement professeur émérite depuis 2005 à l'université de Princeton. Il a été également professeur invité à l'École des sciences environnementales de l'université de Nagoya de 2006 à 2013, ainsi que chercheur invité à l'Institut de géophysique de l'université de Tokyo de 2002 à 2003[2].
Recherches
À la NOAA, Manabe a travaillé sous la direction de Joseph Smagorinsky pour développer des modèles tridimensionnels de l'atmosphère. Ils ont publié un article important dans le développement du modèle général de circulation générale dès 1965[3]. Par la suite, Manabe et Richard T. Wetherald développèrent un modèle unidimensionnel dans une colonne de l'atmosphère en équilibre radiatif-convectif avec effet de rétroaction positive de la vapeur d'eau[4]. En utilisant ce modèle, ils ont constaté qu'en réponse à la variation de la concentration atmosphérique de dioxyde de carbone, la température augmentait à la surface de la Terre et dans la troposphère, alors qu'elle diminuait dans la stratosphère. Leur article de 1967 est parfois considéré comme l'article le plus influent de la recherche sur le climat[5]. Ces mêmes chercheurs ont utilisé par la suite le modèle pour simuler pour la première fois la réponse tridimensionnelle de la température et du cycle hydrologique dans l'augmentation du dioxyde de carbone[6].
En 1969, Manabe et Kirk Bryan publièrent les premières simulations du climat avec des modèles couplés océan-atmosphère, explorant le rôle du transport de la chaleur océanique dans la détermination de la distribution mondiale du climat. Tout au long des années 1990 et au début des années 2000, le groupe de recherche de Manabe a publié des articles et fait des présentations à des séminaires en utilisant les résultats des modèles couplés pour étudier la réponse du climat aux changements des concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère[7] - [8]. Ils ont également appliqué le modèle à l'étude des changements climatiques passés, y compris le rôle de l'apport d'eau douce dans l'océan Atlantique Nord comme une cause potentielle de ce que l'on appelle le changement climatique abrupt évident en paléoclimatique[9] - [10].
Affiliations et reconnaissance
Manabe est membre de l'Académie nationale des sciences des États-Unis et membre étranger de l'Académie du Japon, de l'Academia Europaea et de la Société royale du Canada. En 1992, il fut le premier récipiendaire du prix Blue Planet de l'Asahi Glass Foundation. En 1997, Manabe a reçu le prix environnement de la Fondation Volvo. En 2015, Manabe a reçu la médaille Benjamin Franklin de l'Institut Franklin. Il a également été honoré avec la médaille Carl-Gustaf Rossby de l'American Meteorological Society, la médaille William Bowie de l'Union américaine de géophysique et la médaille Revelle ainsi que la médaille Milutin Milankovitch de l'Union européenne des géosciences.
Le travail de Manabe et Bryan dans le développement des premiers modèles climatiques mondiaux fut choisi comme l'une des dix plus grandes avancées des premières 200 années de la NOAA[11]. À l'occasion de sa retraite de la NOAA, une réunion scientifique de trois jours a eu lieu à Princeton en . Elle était intitulée « Comprendre le changement climatique: un symposium en l'honneur de Syukuro Manabe[12] ». La réunion annuelle 2005 de l'American Meteorological Society incluait également un symposium spécial de Suki Manabe[13].
Notes et références
- « COP 21 Liam Gillick s'expose sur les quais du RER à Paris Gare du Nord », gares-sncf.com, (consulté le )
- Syukuro Manabe, « Curriculum Vitae », Université de Princeton, (consulté le )
- (en) S. Manabe, J. Smagorinsky et R.F. Strickler, « Simulated climatology of a general circulation model with a hydrologic cycle. », Monthly Weather Review, vol. 93, no 12, , p. 769-798 (DOI /10.1175/1520-0493(1965)093<0769:SCOAGC>2.3.CO;2, lire en ligne [PDF]).
- (en) S. Manabe et R. T. Wetherald, « Thermal equilibrium of the atmosphere with a given distribution of relative humidity », Journal of the Atmospheric Sciences, vol. 24, no 3, , p. 241-259 (DOI /10.1175/1520-0469(1967)024<0241:TEOTAW>2.0.CO;2, lire en ligne [PDF]).
- Piers Forster, The most influential climate science paper of all time, The Conversation (7 octobre 2021).
- (en) S. Manabe et R. T. Wetherald, « The effect of doubling of CO2 concentration in the atmosphere », Journal of the Atmospheric Sciences, vol. 32, no 1, , p. 3-15 (DOI /10.1175/1520-0469(1975)032<0003:TEODTC>2.0.CO;2, lire en ligne [PDF]).
- (en) S. Manabe, R.J. Stouffer, M.J. Spelman et K. Bryan, « Transient response of coupled ocean-atmosphere model to gradual changes of atmospheric CO2. : Part I: Annual mean response », Journal of Climate, vol. 4, no 8, 1991:, p. 785-818 (DOI /10.1175/1520-0442(1991)004<0785:TROACO>2.0.CO;2, lire en ligne [PDF]).
- (en) S. Manabe, R.J. Stouffer et M.J. Spelman, « Transient response of a coupled ocean-atmosphere model to gradual increase of atmospheric CO2 : Part II: Seasonal response », Journal of Climate, vol. 5, no 2, , p. 105-126 (DOI /10.1175/1520-0442(1992)005<0105:TROACO>2.0.CO;2, lire en ligne [PDF]).
- (en) S. Manabe et R.J. Stouffer, « Simulation of abrupt climate change induced by freshwater input to the North Atlantic Ocean », Nature, vol. 378, , p. 165-167 (DOI 10.1038/378165a0).
- (en) S. Manabe et R.J. Stouffer, « Study of abrupt climate Change by a coupled ocean-atmosphere model », Quaternary Science Reviews, vol. 19, nos 1-5, , p. 285-299 (DOI /10.1016/S0277-3791(99)00066-9).
- (en) « The First Climate Model », Noaa celebrations 200 years, (consulté le ).
- (en) « Understanding Climate Change: : A Symposium in honor of Syukuro Manabe », Princeton, New Jersey, 18-20 mars 1998 (consulté le ).
- (en) « The Suki Manabe Symposium (Compact View) », sur ams.confex.com (consulté le ).
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Ressources relatives à la recherche :
- Pushp Raj Tiwari, Nobel prize: why climate modellers deserved the physics award – they’ve been proved right again and again, The Conversation (5 octobre 2021)