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Syndrome dissociatif

Le syndrome dissociatif est un syndrome exprimant une forme de désorganisation psychique initialement modélisée dans sa forme moderne par Pierre Janet, puis décrite ultérieurement sous d'autres paradigmes dans la schizophrénie.

Après avoir Ă©tĂ© intĂ©grĂ© Ă  la recherche clinique par les travaux pionniers de Pierre Janet dès 1886, le terme « dissociation Â» est ensuite revenu en France par l'intermĂ©diaire de la traduction de l'allemand Spaltung (Eugène Bleuler), qui signifie « division, dĂ©chirure ».

Intégrés en 1987 dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-III-R), la dissociation telle que l'a décrite P. Janet ainsi que son syndrome et son traitement, font l'objet d'intenses recherches cliniques internationales depuis les années 1980 aux États-Unis et 1990 en Europe.

Les informations qui suivent ne mentionnent pas le modèle de Pierre Janet, qui est actuellement le paradigme consensuel des recherches internationales dans le domaine des troubles dissociatifs, et se concentrent plus spécifiquement sur l'approche française, dont l'originalité par rapport aux programmes internationaux est d'être majoritairement d'orientation psychanalytique.

Étiologie

Troubles schizophréniques

La dissociation est alors souvent permanente. Elle s'associe fréquemment, mais à tort, à deux autres axes cliniques : le syndrome délirant, essentiellement hallucinatoire, et le syndrome autistique, erreur qui cause malheureusement encore aujourd'hui beaucoup d'erreurs de diagnostics. Les troubles du spectre de l'autisme n'ont absolument rien à voir avec les troubles schizophréniques, on le sait aujourd'hui. La psychiatrie française considère le syndrome dissociatif comme trouble cardinal de la schizophrénie (c'est-à-dire qu'il est toujours présent, pour ne pas dire causal)[1].

États transitoires

Troubles de la vigilance, états post-traumatiques aigus, anxiété majeure, prises de toxiques (cannabis, LSD…).

La dissociation anxieuse se voit par exemple fréquemment après une catastrophe naturelle ou un accident de voiture. Moins tragiquement, cet état est voisin de celui de l'amoureux transi qui, au moment de déclarer sa flamme à l'élu-e de son cœur, se met à dire n'importe quoi puis s'en va en courant. On peut dire qu'il était dans un état de dissociation anxieuse.

SymptĂ´mes

Les symptômes peuvent concerner trois sphères différentes :

  • « idĂ©o-verbale Â» : les propos et leurs liens logiques sont dĂ©sorganisĂ©s, hermĂ©tiques. On parle de « discordance Â» en cas de franche impĂ©nĂ©trabilitĂ©, ou de « diffluence Â» (ou « pensĂ©e tangentielle Â») lorsque le discours zigzague entre des sujets sans connexion apparente. Bien que cela puisse s'assimiler Ă  du dĂ©lire, lorsqu'il est aussi prolixe, le discours schizophrène peut comporter une forte consonance poĂ©tique ;
  • « affective Â» : les affects sont très fluctuants et imprĂ©visibles. On parle d'« ambivalence affective Â». Les patients schizophrènes, en effet, contrĂ´lent mal leurs Ă©motions, qui Ă©clatent de façon totalement nue. Cette question, a Ă©tĂ© très Ă©tudiĂ©e dans la psychanalyse, notamment sous l'angle du principe de rĂ©alitĂ©. Lorsque les troubles autistiques sont importants, on note un « Ă©moussement des affects Â», que le langage psychiatrique appelle aussi athymhormie ;
  • « comportementale Â» : la discordance a facilement une composante physique. Les gestes paraissent Ă©tranges, maniĂ©rĂ©s, incohĂ©rents ; l'accoutrement est Ă  la fois baroque et morbide. Toutefois, cette excentricitĂ© ne suffit pas Ă  poser un diagnostic. Parfois, on note des formes catatoniques ; le malade est alors figĂ© comme une statue.

Traitements

Les neuroleptiques (antipsychotiques) sont souvent peu efficaces sur le syndrome dissociatif.

La remédiation cognitive est une technique cognitivo-comportementale censée avoir un effet sur les éléments dissociatifs.

La dissociation est un « rapport au monde » complexe du patient. Il est souvent cause de souffrance et nĂ©cessite une prudence dans l'intervention thĂ©rapeutique. De nombreuses personnes possèdent des traits schizotypiques fortement corrĂ©lĂ©s au syndrome dissociatif et ont ainsi une importante crĂ©ativitĂ©.

Notes et références

  1. Pour une explication de la compréhension neurocognitive de la dissociation, voir l'ouvrage de Christopher D. Frith : Neuropsychologie cognitive de la schizophrénie.

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