Accueil🇫🇷Chercher

Syndicats libres (Espagne)

Les Syndicats libres (en espagnol : Sindicatos Libres ; en catalan : Sindicats Lliures) sont un syndicat fondé à Barcelone (Catalogne, Espagne) en 1919 par des travailleurs carlistes, pendant la crise de la Restauration, et actif jusqu'à la chute du régime en 1931, pour contrer les anarcho-syndicalistes de la CNT. Le groupe aidait les patrons à réprimer les syndicalistes en grève. Il a été décrit comme un « syndicat jaune » à tendance proto-fasciste, bien qu’en pratique une grande partie de ses militants de base aient oscillé entre le syndicalisme de droite et de gauche. Les Sindicatos perdirent de leur vigueur pendant la dictature de Miguel Primo de Rivera et furent finalement dissous à la proclamation de la Seconde République espagnole.

Syndicats libres (Espagne)
Histoire
Fondation
1919
Dissolution
1931
Cadre
Type
Siège
Pays
Organisation
Soutenu par
Idéologie

Histoire

Les Syndicats libres furent fondés le 10 octobre 1919 à Barcelone[1], durant une période de troubles sociaux violents opposant les employeurs aux travailleurs de la ville, avec une vague de pistolérisme qui dégénèra en une véritable guerre dans les rues. Les employeurs estimant que la Garde civile et l’armée espagnoles étaient inefficaces dans leur gestion de l'ordre public, ils fomentèrent les Sindicatos et les utilisèrent comme des milices contre les anarcho-syndicalistes[2]. Regroupant des ouvriers catholiques très conservateurs, ils prirent certaines des caractéristiques d'un syndicat jaune à mesure que les subventions des employeurs aux groupes augmentaient[3].

VillependĂ©s par leurs rivaux anarcho-syndicalistes qui les considĂ©raient comme des briseurs de grève[4], les Sindicatos Libres se rangèrent du cĂ´tĂ© des autoritĂ©s dans la pĂ©riode 1920-1922, lorsque le gouverneur civil Severiano MartĂ­nez Anido et le chef de la police Miguel Arlegui (es) dĂ©clenchèrent une campagne de terrorisme d'État contre les syndicalistes[5] - [6]. Ă€ l'exception d'un noyau rĂ©duit de militants carlistes, son militantisme Ă©tait relativement peu idĂ©ologisĂ©, ses membres revenant souvent Ă  la CNT[6]. Leur nombre s’éleva Ă  150 000 dans la pĂ©riode 1920–1921[7]. Avec la diminution des actions de grèves Ă  partir de 1921, l’influence des Sindicatos Libres s’amenuisa Ă©galement car leur activitĂ© violente devenait moinsutile pour les employeurs[8].

Pendant la dictature de Primo de Rivera (1923-1930), les Syndicats libres se propagèrent hors de Barcelone[9] ; vers la fin des annĂ©es 1920, leurs membres s'Ă©levaient Ă  environ 200 000[7]. Cependant, les mesures prises par de Primo de Rivera pour rĂ©primer les anarcho-syndicalistes et autres groupes de gauche impliquèrent une baisse des batailles de rue dont ils avaient Ă©tĂ© des protagonistes[10].

Les présidents des Syndicats libres (1922).
RamĂłn Sales, un leader des Syndicats libres.

Sur le plan idéologique, l’organisation a d’abord assumé une sorte de carlisme hétérodoxes avec des penchants potentiellement révolutionnaires[11] ; avec la perte progressive des principes traditionalistes du carlisme, Colin M. Winston soutient que leur évolution fait d’eux la première branche du fascisme espagnol[12]. La Confederación Nacional de Sindicatos Libres (« Confédération nationale des syndicats libres ») disparut juste après la proclamation de la Deuxième République en 1931[13].

Notes et références

  1. Winston 1982, p. 562.
  2. Mann 2004, p. 303.
  3. Mann 2004, p. 303-304.
  4. Winston 1982, p. 5663.
  5. Ealham 2005, p. 18-19, 44.
  6. Winston 1982, p. 563.
  7. Canal 2006, p. 40.
  8. Mann 2004, p. 304.
  9. Winston 1982, p. 570.
  10. Mann 2004, p. 306.
  11. Winston 1982, p. 568.
  12. Winston 1982, p. 558.
  13. Sanz Hoya 2006, p. 146.

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • (es) Jordi Canal, Banderas blancas, boinas rojas: una historia polĂ­tica del carlismo, 1876-1939, Madrid, Marcial Pons Historia, (ISBN 84-96467-34-1)
  • Chris Ealham, Class, Culture and Conflict in Barcelona 1898–1937, London and New York, Routledge, (ISBN 0-203-57252-1)
  • Michael Mann, Fascists, Cambridge, Cambridge University Press, (ISBN 0-521-53855-6)
  • Julián Sanz Hoya, De la resistencia a la reacciĂłn: las derechas frente a la Segunda RepĂşblica (Cantabria, 1931-1936): De la resistencia a la reacciĂłn. Las derechas frente a la Segunda RepĂşblica, Santander, Universidad de Cantabria, (ISBN 84-8102-420-1)
  • Winston, « The Proletarian Carlist Road to Fascism: Sindicalismo Libre », Journal of Contemporary History (en), SAGE, vol. 17, no 4,‎ , p. 557–585 (ISSN 0022-0094, DOI 10.1177/002200948201700401, JSTOR 260522, S2CID 159516428)

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.