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Surcyclage

Le surcyclage, recyclage valorisant[1] ou suprarecyclage (en anglais, upcycling[2]) consiste à récupérer des matériaux ou des produits dont on n'a plus l'usage afin de les transformer en matériaux ou produits de qualité ou d'utilité supérieure[3]. Il s'agit donc d'un recyclage « par le haut ».

Un exemple de surcyclage : des palettes de manutention usagées deviennent du mobilier de jardin.

Le principe du surcyclage est de donner une nouvelle vie plus haut de gamme à un objet, souvent très loin de sa première vie. Le produit d’origine aura un nouvel usage, souvent esthétique. Aussi, la notion de valeur ajoutée apportée au produit final rentre-t-elle en compte, contrairement au recyclage classique, pour lequel le produit recyclé aura a priori une qualité moindre ou, au plus, égale au produit d’origine[4].

Jouet, collection du musée d'Israël, Jérusalem.

Un des premiers bénéfices du surcyclage est son impact positif sur l’environnement. En effet, le principe étant de réutiliser, on évite de créer un nouveau produit. On économise ainsi l’énergie grise et les matières premières inhérentes à un processus de fabrication. Le surcyclage s'inscrit dans le vaste mouvement de l'économie circulaire et du réemploi[4].

Habitation surcyclée au Cameroun.

En plus des bénéfices écologiques de la réutilisation, le surcyclage donne l'occasion de créer et recréer des objets uniques. De ce fait, on rencontre le surcyclage dans de nombreux contextes : à domicile[5], en entreprise[6], en galerie d'art[7] - [8], dans les associations.

Historique

Le mot anglais « upcycling » a été proposé au milieu des années 1990 par Reiner Pilz[9], ancien ingénieur reconverti en architecte d’intérieur. Il a souhaité dépasser le concept générique de recyclage en distinguant le décyclage du surcyclage : le premier est dans une dynamique de perte de valeur[10], tandis que le second vise à ce que « les produits inutilisés gagnent de la valeur au lieu d’en perdre »[11]. Le mot a ensuite été repris par William McDonough et Michael Braungart dans leur ouvrage Cradle to Cradle: Remaking the Way We Make Things paru en 2002. La pratique de surcyclage serait originaire des pays en voie de développement, qui disposent d'un accès limité aux biens de consommation[9].

Dans la mode

En France, des entreprises mettent en pratique ce concept, telles Maison Margiela[12], Demna Gvasalia[13], Les Récupérables[14], ou Moïra Cristescu Paris[15]. Le surcyclage séduit de nombreux jeunes créateurs et marques de mode[16] - [17] comme Kevin Germanier par exemple.

Oeuvre de Robert Rauschenberg vendue par Christies

Dans l'art

De nombreux artistes ont utilisé l'upcycling pour créer. Héritier du Junk Art (de) — art des déchets —, il s'agit d'un mouvement de contestation prouvant que l'art peut être fait à partir de toutes sortes de matières. Le travail de Robert Rauschenberg dans les années 1950, en intégrant des objets inhabituels dans ses peintures, illustre cette tendance.

Dans les années 2010, les déchets s'entassaient dans les rues du Portugal. L'artiste Bordalo II (pt) en a fait des sculptures animalières pour redonner vie à cette matière[18].

Ces artistes veulent ainsi révéler par l'art l'étendue de notre gaspillage et ses conséquences humaines et environnementales.

Notes et références

  1. Commission d’enrichissement de la langue française, « recyclage valorisant », sur FranceTerme, ministère de la Culture.
  2. Prononciation en anglais standard retranscrite selon la norme API /ˈʌpsaɪklɪŋ/.
  3. « L’« upcycling », le nouveau standing », sur Le Monde, (consulté le ).
  4. « C'est quoi l'upcycling », sur Les Horizons, .
  5. « Upcycling : les 10 Meilleurs Idées Que Tout le Monde Peut Faire à la Maison ! », sur comment-economiser.fr (consulté le ).
  6. « Upcycling, rien ne se perd, tout se transforme », sur consoglobe.com, (consulté le ).
  7. « Le surcyclage, l’art de la valorisation des déchets », sur buzzecolo.com, (consulté le ).
  8. « Quand les déchets se transforment en art », sur consoglobe.com, (consulté le ).
  9. « Upcycling • Les Horizons », sur Les Horizons (consulté le )
  10. Dans l'exemple donné par R. Pilz, on commence par « réduire en miettes » des briques avant de leur chercher une nouvelle utilisation.
  11. (en) Thornton Kay, « Salvo in Germany - Reiner Pilz », SalvoNews, no 23,‎ , p. 14 (lire en ligne [PDF]).
  12. « L'"upcycling" mode, une démarche éthique qui gagne du terrain », sur LExpress.fr, (consulté le ).
  13. « Printemps 2021 : La collection Balenciaga plus durable », sur wa-off.com, (consulté le ).
  14. « 5 marques de mode qui misent sur l'upcycling », sur Business O Féminin, (consulté le ).
  15. « Des défilés de créateurs à Beaugrenelle », sur sortiraparis.com (consulté le ).
  16. « Upcycling: les marques face aux défis d'un nouveau modèle », sur FashionNetwork.com (consulté le ).
  17. Isabelle Vander Heyde (trad. Virginie Dupont), « Écologique et unique, l’upcycling a le vent en poupe. », sur ELLE.be, (consulté le ).
  18. « Lisbonne Street Art : Bordalo II crée un lynx ibérique géant », sur Lisbonne.net, (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • William McDonough & Michael Braungart :
    • Cradle to Cradle. Créer et recycler à l'infini, Alternatives, Paris, 2011 (ISBN 978-2862276724)
    • L'upcycle. Au-delà de la durabilité - Concevoir pour l'abondance, Alternatives, Paris, 2016 (ISBN 978-2072541919)

Articles connexes

Liens externes

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