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Surales

Les surales est le nom donnĂ© Ă  un paysage qui se situe dans les llanos de l'OrĂ©noque, en Colombie et au Venezuela. S'Ă©tendant sur 75 000 km2, ce paysage est constituĂ© de monticules de terre formĂ©s par des vers de terre gĂ©ants du genre Andiorrhinus kuru (en), de la famille des Glossoscolecidae.

Description

Les premières descriptions des surales remontent aux annĂ©es 1940, leur Ă©cologie demeurant mĂ©connue jusqu'en 2016[1]. Une Ă©tude approfondie de ces Ă©cosystèmes est alors rĂ©alisĂ©e par une Ă©quipe de scientifiques europĂ©ens et sud-amĂ©ricains[1]. Les scientifiques travaillent dans un premier temps sur l'Ă©tendue de ce paysage Ă  l'aide de photographies aĂ©riennes prises Ă  partir d'un drone conçu par l'Institut de recherche pour le dĂ©veloppement et d'images satellite via Google Earth[1]. Selon Doyle McKey, enseignant-chercheur en Ă©cologie au centre d'Ă©cologie fonctionnelle et Ă©volutive (CEFE) de Montpellier et coauteur de l'article sur les surales, ces formations paysagères s'Ă©tendent sur une superficie de 75 000 km2[1].

SituĂ©s dans les llanos de l'OrĂ©noque qui sont de vastes Ă©tendues de terres inondables, les surales sont des monticules de terre agencĂ©s de façon rĂ©gulière[1]. Les images aĂ©riennes et spatiales, rĂ©alisĂ©e lors de l'Ă©tude en 2016, ont rĂ©vĂ©lĂ© que les surales ne prĂ©sentent pas tous la mĂŞme physionomie d'un secteur Ă  l'autre[1]. La taille des monticules est relativement constante localement tandis que leur diamètre et leur hauteur varient beaucoup d'un site Ă  l'autre, selon le stade de dĂ©veloppement dans la formation et la croissance des surales[1]. En mĂŞme temps que les surales augmentent en taille, le fossĂ© qui les entoure devient plus profond, ce qui rend difficile la formation d'une nouvelle butte dans leur voisinage immĂ©diat[1]. Par ailleurs, Doyle McKey prĂ©cise que « lorsque des buttes dĂ©jĂ  initiĂ©es se situent Ă  proximitĂ© les unes des autres, le bassin qui les sĂ©pare se comble peu Ă  peu et ces buttes finissent par se rejoindre pour former une sorte de dĂ´me composite pouvant atteindre 2 mètres de haut pour 5 mètres de diamètre[1] ».

Formation

Jusqu'en 2016, les quelques chercheurs Ă  s'ĂŞtre intĂ©ressĂ©s aux surales attribuaient leur formation Ă  l'action de l'Ă©rosion de l'OrĂ©noque[1] - [2]. Puis, une Ă©quipe de chercheurs montre pour la première fois qu'il n'en est rien, leurs travaux rĂ©vĂ©lant que ces monticules rĂ©sultent de l'intense activitĂ© d'une espèce de ver de terre, du genre Andiorrhinus kuru (en), qui peut dĂ©passer 1,5 mètre de long[1]. Ainsi, selon Doyle McKey, « ces vers de terre ont besoin de vivre dans des milieux humides, mais il leur faut malgrĂ© tout respirer. Chaque individu emprunte toujours les mĂŞmes galeries amenant au mĂŞme point de contact avec l'air oĂą ils dĂ©posent leurs fèces, lesquelles s'entassent pour former petit Ă  petit un talus[2] ».

Les monticules résultent de la fusion progressive de petites « tours » individuelles, faites chacune par un ver de terre. Le ver de terre se nourrit du « sol riche en matière organique des macrophytes aquatiques dans ces plaines inondées ». Dans cette organisation, les vers de terre « transportent le sol dans des tours parce qu’il faut qu’ils arrivent à la surface pour respirer ». Par la répétition de cette action, « les tours forment des buttes » de plus en plus grandes, parvenant parfois à fusionner sous la forme de dômes plus grands encore. L'élément clef de cette organisation semble donc être le besoin d'oxygène, puisque c'est la répétition du mouvement permettant au ver de terre de respirer qui est à l'origine de ces structures[3].

Doyle McKey fait le parallèle entre ces structures et d'autres, notamment des buttes similaires construites par des termites dans les llanos du Beni (es) en Bolivie[3]. Il fait Ă©galement le parallèle avec des structures anthropiques, comme les champs surĂ©levĂ©s des rĂ©gions cĂ´tières de Guyane, zones cultivables abandonnĂ©es il y a plus de 500 ans[3].

Notes et références

Annexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • LoĂŻc Chauveau, « Le paysage des surales, sculptĂ© par d'incroyables vers de terre », Sciences et Avenir - en ligne,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Doyle McKey, « Paysages bioculturels et biomimĂ©tisme Ă  un niveau Ă©cosystĂ©mique », dans Des ĂŞtres vivants et des artefacts, (lire en ligne) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Anne ZangerlĂ©, Delphine Renard, JosĂ© Iriarte, Luz Elena Suarez JimĂ©nez, Kisay Lorena Adame Montoya, JĂ©rĂ´me Juilleret et Doyle McKey, « The Surales, Self-Organized Earth-Mound Landscapes Made by Earthworms in a Seasonal Tropical Wetland », PLoS ONE, vol. 11, no 5,‎ (DOI 10.1371/journal.pone.0154269, lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

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