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Stichopus herrmanni

Holothurie curry, holothurie d'Herrmann

Stichopus herrmanni est une espèce d'holothurie (« concombres de mer Â») de la famille des Stichopodidae.

Description

En Indonésie (Sulawesi).

C'est une holothurie de grande taille, mesurant en moyenne une grosse trentaine de centimètres, pour un maximum oscillant selon les sources entre 55[2] et jusqu'Ă  90 cm de long[3] - [4], pour un poids pouvant dĂ©passer les kg[2]. Son corps est de section grossièrement quadrangulaire, aplati sur la face ventrale et plus ou moins bombĂ© sur la face dorsale, souvent presque trapĂ©zoĂŻdal, les angles supĂ©rieurs Ă©tant parsemĂ©s de deux rangĂ©es plus ou moins rĂ©gulières de gros tubercules arrondis lĂ©gèrement plus sombres[2], mais qui tendent Ă  s'attĂ©nuer avec l'âge[4]. La couleur gĂ©nĂ©rale est variable, pouvant ĂŞtre grisĂ©e ou couleur de sable, mais aussi verdâtre, jaune ou presque orangĂ©e[4], la face ventrale Ă©tant plus claire, et densĂ©ment couverte de podia[2]. Le tĂ©gument est Ă©pais et ridĂ©, et ponctuĂ© de petites papilles brun-rouge. La bouche est ventrale et entourĂ©e d'entre 8 et 16 courts tentacules peltĂ©s, et l'anus est terminal, sans dents anales[2]. Cette holothurie n'Ă©met pas de tubes de Cuvier[4].

Cette holothurie peut cependant être confondue avec plusieurs autres espèces de son genre d'allure proche, comme Stichopus horrens (plus petite et à la livrée plus complexe), Stichopus pseudhorrens (avec des tubercules plus prononcés), Stichopus naso (plus fauve, avec des tubercules très prononcés), ou encore Stichopus vastus (souvent jaune vif, parcourue de motifs réticulés)[4].

Habitat et répartition

On trouve cette holothurie dans des eaux peu profondes[4] (0-30 m[4], souvent dans les 5 premiers mètres[2]), sur des substrats meubles avec une prĂ©fĂ©rence pour le sable propre et Ă  faible courantologie, ou les herbiers[2].

On le rencontre principalement dans les écosystèmes coralliens de l'Indo-Pacifique, depuis la Mer Rouge et la côte est-africaine jusqu'à Hawaii, en passant par l'Asie du sud-est et l'Australie[5].

Écologie et comportement

Alimentation

Cette espèce se nourrit par filtration du sédiment. Elle trie et ingère le sédiment à l'aide de ses tentacules buccaux peltés qui amènent la matière organique à sa bouche. La digestion est lente, et débouche sur des excréments tubulaires contenant principalement du sable[4]. Cette espèce se déplace à une vitesse comprise entre 0,5 et m/h[6].

Reproduction

La reproduction est sexuĂ©e (la maturitĂ© est atteinte vers 31 cm[2]), et la fĂ©condation a lieu en pleine eau après Ă©mission synchronisĂ©e des gamètes mâles et femelles, gĂ©nĂ©ralement en Ă©tĂ©. La larve Ă©volue parmi le plancton pendant quelques semaines avant de se fixer pour entamer sa mĂ©tamorphose[4].

Une reproduction par scissiparité est également observée[4].

Vie associée

La Tonna perdix est un redoutable prédateur des holothuries.

Plusieurs poissons de la famille des Carapidae peuvent vivre en commensalisme avec cette holothurie, comme Carapus mourlani ou Encheliophis homei, ainsi que de petits crabes (Pinnotheres sp.). Mais elle peut aussi être parasitée par des vers comme Gastrolepidia clavigera ou des platyhelminthes du genre Anoplodium[4].

Le principal prédateur des adultes est la Tonna perdix, un gros mollusque holothurivore[4].

L'holothurie verte et l'homme

Cette holothurie est classĂ©e comme « VulnĂ©rable Â» par l'UICN[5].

La principale menace qui pèse sur sa population est la surpĂŞche : cette espèce est consommĂ©e dans plusieurs pays du sud-est asiatique (notamment en Chine), et est une espèce de valeur commerciale moyenne (entre 79 et 159 $/kg[2]). SurexploitĂ©e dans de nombreux pays tropicaux pour l'exportation, sa population a chutĂ© dans de nombreux pays, d'autant plus après la rarĂ©faction d'espèces plus chères[5].

Onomastique

Cette holothurie a été décrite en 1868 par Karl Gottfried Semper, et nommée en l'honneur de Jean-Frédéric Hermann (1768-1793), médecin et naturaliste français[4].

Cette holothurie fut longtemps appelée Stichopus variegatus, désormais considéré comme un synonyme obsolète[7].

En français, on l'appelle souvent « Holothurie curry Â» (sur le modèle de l'appellation anglaise en Inde), mais aussi Holothurie ponctuĂ©e, trĂ©pang curry, bĂŞche de mer curry, ou encore holothurie d'Herrmann[4]. Dans les autres langues, elle est appelĂ©e Curryfish (anglais), Mul attai (en inde), Marhm (Égypte), Ă‘oät ngaän ñaĂą ou Ă‘oät ngaän tröôøng (Viet Nam), Trakitera ou Crampon (Madagascar), Tairi (Zanzibar), Lomu (Tonga), Tekare (Kiribati) ou enfin Laulevu (Fiji)[2].

Références taxinomiques

Bibliographie

  • (en) Steven W. Purcell, Yves Samyn et Chantal Conand, Commercially important sea cucumbers of the world, Rome, FAO Species Catalogue for Fishery Purposes No. 6, , 233 p. (ISBN 978-92-5-106719-2).

Liens externes

Notes et références

  1. Catalogue of Life Checklist, consulté le 30 août 2014
  2. (en) Steven W. Purcell, Yves Samyn et Chantal Conand, Commercially important sea cucumbers of the world, Rome, FAO Species Catalogue for Fishery Purposes No. 6, , 233 p. (ISBN 978-92-5-106719-2).
  3. Philippe Bourjon, « Stichopus herrmanni », sur SousLesMers.
  4. DORIS, consulté le 30 août 2014
  5. UICN, consulté le 30 août 2014
  6. Wolfe, K., Byrne, M. Biology and ecology of the vulnerable holothuroid, Stichopus herrmanni, on a high-latitude coral reef on the Great Barrier Reef. Coral Reefs 36, 1143–1156 (2017). https://doi.org/10.1007/s00338-017-1606-5
  7. World Register of Marine Species, consulté le 30 août 2014
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