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Statolâtrie

La statolâtrie se définit comme étant le culte de l'idée étatique par l'association des termes latin : status (en français : État) et idolâtrie[1].

Timbre Ă  effigie d'Adolf Hitler.

Sources diverses

Ce terme donne le titre du livre d'Antoine Martinet, Statolâtrie, ou le Communisme légal[2] paru en 1848. L'auteur y soutient que la croyance partagée en l'omnipotence de l’État conduit à l'abandon des libertés et des droits aux mains d'une minorité gouvernante.

Le terme est aussi utilisé dans la littérature relative aux dictatures, notamment celle relative à Mussolini, par exemple dans la Doctrine du fascisme de Giovanni Gentile[3] - [4].

Le mot statolâtrie apparaît également dans l'encyclique Non abbiamo bisogno de Pie XI, dans laquelle il dénonce le régime de Mussolini : « Or, Nous voici en présence de tout un ensemble d'authentiques affirmations et de faits non moins authentiques, qui mettent hors de doute le propos, déjà exécuté en si grande partie, de monopoliser entièrement la jeunesse, depuis la toute première enfance jusqu'à l'âge adulte, pour le plein et exclusif avantage d'un parti, d'un régime, sur la base d'une idéologie qui, explicitement, se résout en une vraie et propre statolâtrie païenne, en plein conflit tout autant avec les droits naturels de la famille qu'avec les droits surnaturels de l'Église ». Le terme sera utilisé également dans l'interprétation qui suivra cette encylcique qui traite de la relation entre Église catholique romaine et le régime fasciste de Mussolini[5].

Auparavant, le terme de politiolatrie était utilisé pour décrire la doctrine de la raison d'état durant le XVIIe siècle, avec la même signification[6].

La statolâtrie selon Ludwig von Mises

Le terme a Ă©galement Ă©tĂ© popularisĂ© et expliquĂ© par Ludwig von Mises dans son premier livre en anglais Omnipotent Government, The Rise of the Total State and Total War (Le gouvernement omnipotent) publiĂ© en 1944 par la Yale University Press. La « statolâtrie Â» est littĂ©ralement un culte de l'État analogue Ă  l'idolâtrie, un culte des idoles. Il affirme que la glorification et la grandeur de l'État ou la Nation fait l'objet de toute aspiration humaine lĂ©gitime au dĂ©triment de tout le reste, y compris le bien-ĂŞtre personnel et la libre pensĂ©e. L'expansion de la puissance et l'influence de son propre État doit ĂŞtre atteint, si nĂ©cessaire, par le biais agressif (guerre et colonialisme) (c.-Ă -d l'ImpĂ©rialisme). Il dĂ©passe de loin le patriotisme de ceux qui reconnaissent les droits Ă  l'autodĂ©termination des personnes autres qu'eux-mĂŞmes et pourrait mieux ĂŞtre dĂ©crit comme un super-patriotisme ou nationalisme-chauvinisme.

Notes et références

  1. « L'âme du peuple russe n'a pas été entièrement envahie par la statolâtrie byzantine » (V. Soloviev, in L'Univers, août 1888 ds Quem. DDL t. 26).
  2. iarchive:bub_gal_ark_12148_bpt6k5607224q Statolâtrie, ou le Communisme légal
  3. Origini e dottrina del fascismo (1929).
  4. Voir Benito Mussolini « En 1932, certainement avec Giovanni Gentile sinon sous son influence, Mussolini écrit l'article fascisme de l'encyclopédie Treccani, dans lequel il précise la doctrine de son parti ».
  5. « incompatibilité du christianisme avec la statolâtrie païenne propre au fascisme mussolinien » Pie XI, encyclopédie Larousse.
  6. (en) Burns, J. H. (ed.) The Cambridge History of Political Thought, 1450-1700. Cambridge: Cambridge University Press. p. 483.

Lien externe

Articles connexes

Source de la traduction

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