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Stéphanie Chevrier

Stéphanie Chevrier est une éditrice française, née le à Menton (Alpes-Maritimes). Elle a fondé les éditions Don Quichotte puis les a dirigées pendant dix ans. Elle préside les éditions La Découverte depuis 2018, et les Éditions Julliard depuis 2021.

Stéphanie Chevrier
Stéphanie Chevrier en 2012.
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Activité
Conjoint

Biographie

Issue d’un milieu modeste[1], Stéphanie Chevrier est diplômée de Paris IV-Sorbonne : elle est licenciée de lettres modernes[2]. Après une expérience dans la production audiovisuelle et la communication chez Carrere, à partir de 1995, Stéphanie Chevrier s’initie à son futur métier au sein du groupe Hachette. Elle est responsable éditoriale[3], d’abord aux Éditions Numéro Un, puis chez Calmann-Lévy. Elle rencontre Catherine Breillat, Alexandre Lacroix, Gilbert Sinoué.

En 2001, elle intègre le département de littérature générale de Flammarion SA, propriété depuis du groupe italien RCS MediaGroup, présidé alors par Charles-Henri Flammarion, petit-fils du fondateur[4]. Directrice littéraire, elle est responsable d’un budget et d’une ligne éditoriale. Elle édite notamment Fatou Diome, Emmanuel Loi, Esther Mujawayo et Souâd Belhaddad, Paul Moreira, Rithy Panh, Richard Bohringer, Coline Serreau, Charles Aznavour.

Elle reste à son poste durant les importants changements à la tête du groupe (départ de Charles-Henri Flammarion en 2003, arrivée de Teresa Cremisi en 2005). En parallèle des publications qu’elle dirige, elle poursuit un travail de veille et de prospective sur l’édition numérique.

En 2008, elle quitte Flammarion pour fonder sa propre structure Ă©ditoriale, les Ă©ditions Don Quichotte[5]. Les Ă©ditions Don Quichotte deviennent la 11e « maison Â» en date du groupe La Martinière[6], et affirment leur dynamisme dans les mĂ©dias et en librairie ; bon nombre des ouvrages de son catalogue figurent rĂ©gulièrement au palmarès des meilleurs succès dans la catĂ©gorie Essais, notamment Ă€ voix basse (2009) et Tant que battra mon cĹ“ur, de Charles Aznavour (2013), La Face B d’Akhenaton (2010), Le Dormeur du val, par Fabienne Boulin-Burgeat (2011), Diam’s Autobiographie (2011), puis MĂ©lanie, française et musulmane (2015), par MĂ©lanie Georgiades (2012), Patients, par Grand Corps Malade (2012-2013), mais aussi Le PrĂ©sident de trop (2011), Le Droit de savoir (2013), Dire non (2014) et Dire nous (2016) par Edwy Plenel, De Gandhi Ă  Daech, par Antoine Böhm, ou AntispĂ©ciste, par Aymeric Caron (2016). Le premier roman de Pascal Manoukian, Les Ă©chouĂ©s (2015) a Ă©tĂ© très remarquĂ© (prix Première de la RTBF 2016[7] - [8], prix du Chapiteau du Livre 2016), et son deuxième roman, Ce que tient ta main droite t'appartient, a obtenu le prix des lecteurs de la ville de Brive en 2017. En 2018, les Ă©ditions Don Quichotte ont fĂŞtĂ© avec un essai d'Edwy Plenel, La Valeur de l'information, dix ans de journalisme indĂ©pendant avec Mediapart.

Dans le cadre de l’affaire Tariq Ramadan, elle signe une tribune le sur le site Mediapart aux côtés d'une cinquantaine de personnalités « pour une justice impartiale et égalitaire » pour Tariq Ramadan, mis en examen pour viols et placé en détention provisoire, et dans laquelle il est demandé de libérer immédiatement ce dernier en raison de son état de santé[9].

En 2018, elle est nommée présidente des éditions La Découverte[10]. Éric Aeschimann notait ainsi dans L'Obs, le :

« Après Maspero et Gèze, Hugues Jallon représentait donc la troisième génération, lui-même étant un éditeur très engagé à gauche, n’hésitant pas à prendre des positions publiques. Son départ, annoncé fin décembre, laissait une place vide compliquée à remplir. Il fallait quelqu’un qui ait la double légitimité professionnelle et politique. L’oiseau rare est – signe des temps – une femme : Stéphanie Chevrier. »

Vie privée

Stéphanie Chevrier a un fils né en 2004 avec Olivier Besancenot[11].

Ligne Ă©ditoriale des Ă©ditions Don Quichotte

La maison se consacre à des documents, des récits, des autobiographies et des fictions ; elle sait donner envie d’écrire à ceux qui ont une histoire à raconter. Comme le confie Charles Aznavour :

« Une personne avait déjà écrit sur ma vie. Je ne me suis pas reconnu dans le texte. J’ai eu l’impression qu’on avait oublié mes mots, mon langage. Il n’y a rien de plus important que le langage chez une personne. Avec mon éditrice Stéphanie Chevrier, j’ai donc décidé de rédiger ma première biographie[12]. »

Elle-même confirme sa passion pour les vies singulières, à propos de Kanak par Christian Karembeu : « Ce n’est pas le football qui m’intéresse, mais l’enfant d’Ouvéa [...] Avec Aznavour, on publie sur le génocide arménien. Akhenaton, c’est l’histoire des quartiers de Marseille, c’est un auteur qui a une vision de la société. [Avec Diam’s], on raconte la célébrité, la dépression, la conversion à l’islam d’une jeune femme française, qui assume le fait de se couvrir[2]. »

Parmi les auteurs de fiction, on compte Laurent Bettoni, Camille von Rosenschild, Frédéric Petitjean et Johann Zarka.

En 2013, le magazine L'Express l’a classée parmi les 30 femmes les plus remarquables[13].

En 2014, le magazine GQ l'interviewe dans le cadre d'une enquĂŞte intitulĂ©e « Les Ă©diteurs qui font bouger les lignes Â». La mĂŞme annĂ©e, le magazine Causette lui consacre Ă©galement un article : « La vie des autres. La directrice des Ă©ditions Don Quichotte choisit les auteurs qu'elle publie en fonction de ses coups de cĹ“ur, mais aussi de ses indignations et de ses convictions. En toute libertĂ©[14]. »

Notes et références

  1. Le Nouvel Observateur, 22 avril 2010. « D’Aznavour à Akhenaton : Madame Don Quichotte », par Sophie Delassein.
  2. Pierre Jullien, « Stéphanie Chevrier réalise un rêve de jeunesse à la tête de sa maison d’édition », Le Monde, 30 octobre 2012.
  3. « Stéphanie Chevrier, le parti des livres », Libération, 3 septembre 2010.
  4. Flammarion Groupe. « Notre histoire » http://www.groupe-flammarion.com/content/notre%20histoire
  5. Le Monde, 30 octobre 2012. « Stéphanie Chevrier réalise un rêve de jeunesse à la tête de sa maison d’édition », par Pierre Julien. Stéphanie Chevrier réalise un rêve de jeunesse à la tête de sa ... et « Stéphanie Chevrier, éditrice chevaleresque » http://jaiunequestionsvp.wordpress.com/2010/05/15/stephanie-chevrier-editrice-chevaleresque/
  6. « Maison d'édition de beaux livres », sur Editions de La Martinière (consulté le ).
  7. Geneviève Simon, « Le prix Première à Pascal Manoukian », sur www.lalibre.be (consulté le )
  8. Nicole Debarre, « Le prix Première 2016 est attribué à Pascal Manoukian pour "Les échoués" », sur rtbf.be, RTBF Info, (consulté le ).
  9. https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/210218/tariq-ramadan-pour-une-justice-impartiale-et-egalitaire, mediapart.fr, le 21 février 2018.
  10. « Edition : StĂ©phanie Chevrier remplace Hugues Jallon Ă  La DĂ©couverte », Bibliobs,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  11. Libération, 3 septembre 2010. « Stéphanie Chevrier, le parti des livres » http://www.liberation.fr/livres/2010/09/03/le-parti-des-livres_676243
  12. « Charles Aznavour. Il faut croire à son talent », Direct matin, le 6 novembre 2013
  13. Voir sur lexpress.fr.
  14. « Livres, cinéma, Cavanna, Nancy Cunard, Les Pitchous… », sur causette.fr, (consulté le ).

Liens externes

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