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Squille multicolore

Odontodactylus scyllarus

Odontodactylus scyllarus
Description de cette image, également commentée ci-après
Squille multicolore Ă  La RĂ©union.

Espèce

Odontodactylus scyllarus
(Linnaeus, 1758)

Synonymes

  • Cancer scyllarus Linnaeus, 1758
  • Gonodactylus bleekeri Milne-Edwards, 1868
  • Gonodactylus elegans Miers, 1884
Description de l'image Odontodactylus scyllarus1.jpg.

La Squille multicolore (Odontodactylus scyllarus) ou crevette-mante paon est une espèce de crustacĂ©s stomatopode de la famille des Odontodactylidae (« crevettes-mantes Â»).

Description

La Squille multicolore est l'une des espèces les plus grandes de l'ordre des Stomatopoda (ou « crevettes-mantes »). Sa morphologie ressemble Ă  celle de la crevette et ses pinces repliĂ©es font penser Ă  une mante religieuse. Elle mesure entre 3 et 18 cm. Sa coloration de base est un vert mĂ©tallisĂ© (notamment pour les parties dorsales) mais peut ĂŞtre rouge, la femelle Ă©tant plus claire que le mâle (les juvĂ©niles sont plutĂ´t jaunes). Des taches lĂ©opard sont prĂ©sentes sur l'avant de sa carapace. Ses pattes sont orange, et le visage bleu Ă©lectrique. De nombreux Ă©lĂ©ments du corps sont très vivement colorĂ©s, et des poils rouges bordent la plupart des appendices. Elle possède de grandes antennules triramĂ©es (terminĂ©es par trois « fouets »), et sous la tĂŞte un couple d'Ă©cailles antennaires larges et plates, vivement colorĂ©es et bordĂ©es de phanères rouge vif. Les pattes ravisseuses, longues et puissantes, font penser Ă  celles des mantes religieuses mais sont pourvues en leur bout d'extrĂ©mitĂ©s rondes et dures permettant de frapper : elles servent autant Ă  la chasse qu'au combat, et sont capables de mouvements d'une rapiditĂ© et d'une prĂ©cision extrĂŞmes. Suivent ensuite trois paires de pattes pseudo-ravisseuses (maxillipèdes) très polyvalentes, sous le thorax trois paires de pattes locomotrices pĂ©rĂ©iopodes, et enfin sous l'abdomen cinq paires de pattes locomotrices et nageuses (plĂ©opodes), portant les branchies[1].

Ses yeux proéminents, globuleux, pédonculés et orientables indépendamment lui offrent la vue la plus perfectionnée et détaillée du monde animal et lui permettent d'évaluer avec précision la distance qui la sépare de sa proie. Constitués de plusieurs milliers de facettes réparties sur trois bandes contenant chacune une pseudo-pupille indépendante, ils sont capables de voir la lumière polarisée circulairement et linéairement. Cette particularité a conduit à des études visant à déterminer les mécanismes mis en œuvre dans le but de les reproduire pour une utilisation dans des systèmes optiques de stockage d'informations[2]. La bande centrale est la seule à percevoir les couleurs, mais grâce à 12 pigments sensibles elle perçoit aussi les infrarouges et ultraviolets [3].

Distribution et habitat

Cette espèce se rencontre dans le bassin Indo-Pacifique, entre l'Ă®le de Guam et les cĂ´tes de l'Afrique de l'Est et du Japon Ă  l'Australie. Elle est prĂ©sente sur les fonds coralliens, rocheux et dĂ©tritiques (y compris sablo-vaseux) entre la surface et 70 m de profondeur[1].

Écologie et comportement

Spécimen jeune. Les couleurs deviennent plus vives avec l'âge.
Gros-plan sur les yeux composés complexes d'une crevette-mante paon, avec les trois pupilles indépendantes et les différents filtres.

Mode de vie

Cette espèce vit dans un terrier, qu'elle aménage à l'aide de ses nombreuses pattes ; elle peut cependant en changer fréquemment, n'hésitant pas à les voler à d'autres animaux ; les combats pour la domination d'un terrier bien placé ne sont pas rares. Elle y passe notamment ses nuits, ne laissant dépasser que ses yeux. La journée, elle peut y demeurer pour chasser à l'affût, mais n'hésite pas à s'en éloigner (parfois très loin) pour chercher de la nourriture ou un partenaire : c'est un animal diurne, très actif et rapide[1].

RĂ©gime alimentaire

Très active le jour, Odontodactylus scyllarus se nourrit de gastĂ©ropodes, de crustacĂ©s, de mollusques bivalves et parfois de poissons. C'est un des invertĂ©brĂ©s les plus rapides du monde. Cette espèce est capable de casser des coquilles en les frappant pour accĂ©der aux chairs de sa proie. Lorsqu'elle frappe sa proie, ses pattes avant se dĂ©plient en un millième de seconde dĂ©ployant une force d'impact atteignant 1 500 newtons. Ses coups sont invisibles pour l'Ĺ“il humain, et provoquent une telle dĂ©pression dans l'eau qu'ils crĂ©ent des bulles de cavitation[1].

Reproduction

La reproduction est Ă  sexes sĂ©parĂ©s : le mâle effectue des parades nuptiales devant la femelle pour la sĂ©duire. La femelle atteint sa maturitĂ© sexuelle vers une taille de 8 Ă  10 cm. Les organes sexuels sont doubles (deux pĂ©nis pour le mâle et deux gonopores pour la femelle), et situĂ©s entre les pattes locomotrices. Après la copulation elle peut stocker le sperme pendant 10 semaines. La ponte a lieu entre la fin du printemps et l'Ă©tĂ© et peut libĂ©rer jusqu'Ă  50 000 Ĺ“ufs, roses et globulaires. Pendant la pĂ©riode de gestation (2-3 mois) les Ĺ“ufs sont collĂ©s entre les maxillipèdes de la squille multicolore. La femelle ne peut cependant plus chasser et est donc obligĂ©e de faire une pĂ©riode de jeĂ»ne, assistĂ©e par le mâle. Les larves sont d'abord planctoniques, et dĂ©jĂ  caractĂ©risĂ©es par de puissantes pattes ravisseuses ; elles tombent sur le fond pour entamer leur mĂ©tamorphose, qui sera suivie par de nombreuses mues[1].

Aquariophilie

Cette espèce est couramment élevée par les aquariophiles en raison de ses couleurs vives et de son activité. Elle demande un bac spécifique car elle a tendance à s'attaquer aux autres animaux de l'aquarium. S'agissant d'un animal fouisseur, des tuyaux en PVC sont disposés de manière à lui permettre de se recréer un repaire.

Philatélie

Cette espèce est reprĂ©sentĂ©e sur un timbre de 1,07 $ Ă©mis par la RĂ©publique des Fidji[4] - [5].

Publication originale

  • Linnaeus, 1758 : Systema naturae per regna tria naturae, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis, ed. 10 (texte intĂ©gral).

Article connexe

Références taxinomiques

Notes et références

  1. DORIS, consulté le 26 novembre 2013
  2. Shrimp eyes inspire optical tech (texte intégral)
  3. Les armes de la nature Les forces invisibles, Épisode 4, Réalisateur Rory McGuinness, France5, documentaire TV 52 min, 20 aout 2014, 11h17
  4. Timbre de 1.07 $ des Fidji
  5. World Register of Marine Species, consulté le 26 novembre 2013
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