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Souvenirs goutte Ă  goutte

Souvenirs goutte Ă  goutte (おもăČă§ăœă‚ăœă‚, Omoide poro poro, litt. Les souvenirs viennent en tombant un par un) est un film rĂ©alisĂ© par Isao Takahata et produit par le studio japonais Ghibli. Il est basĂ© sur le manga Omoide poro poro de Hotaru Okamoto et YĆ«ko Tone, dans lequel les auteurs racontent des moments de leur enfance.

Souvenirs goutte Ă  goutte
Image illustrative de l'article Souvenirs goutte Ă  goutte
Logo du film
おもăČă§ăœă‚ăœă‚
(Omoide poro poro)
Film d'animation japonais
RĂ©alisateur
Producteur
Studio d’animation Studio Ghibli
Compositeur
Katsu Hoshi
Durée 118 min
Sortie
One shot manga : Omoide poro poro
Cible
Ă©ditoriale
Shƍjo
Scénariste Hotaru Okamoto
Dessinateur YĆ«ko Tone
Sortie 1988

Dans ce film, Isao Takahata met en place une structure narrative basĂ©e sur une alternance entre le sĂ©jour de l'hĂ©roĂŻne Ă  la campagne et les flashbacks de son enfance. Il dĂ©veloppe ainsi des thĂšmes rĂ©currents dans son Ɠuvre : l'importance des valeurs traditionnelles, de la vie en communautĂ©, du respect de la nature et du travail agricole. Finalement, il place son hĂ©roĂŻne face Ă  un choix important de sa vie : carriĂšre Ă  Tokyo, ou mariage dans la rĂ©gion rurale de Yamagata. L’évolution de son personnage est permise d’une part grĂące Ă  une prĂ©sentation idyllique de la vie campagnarde, d’autre part grĂące aux nombreux souvenirs d’enfance qui crĂ©ent un sentiment de nostalgie trĂšs prĂ©gnant.

Le film sort au Japon le , rencontrant un bon succĂšs, puisque terminant au sommet du box-office nippon en 1991.

Synopsis

1982. Taeko Okajima, jeune employĂ©e de bureau Ă  Tokyo, s’ennuie dans son travail et dĂ©cide de passer quelque temps Ă  la campagne, dans la rĂ©gion rurale de Yamagata, pour travailler dans la ferme de son beau-frĂšre Ă  la rĂ©colte du carthame (benibana en japonais). TokyoĂŻte Ă©levĂ©e Ă  la ville, elle rĂȘve depuis l’enfance de la campagne, mais n’y a presque jamais sĂ©journĂ©. Pendant les prĂ©paratifs du voyage et le trajet en train, les souvenirs de son enfance, quand elle avait dix ans (en 1966), remontent peu Ă  peu Ă  la surface et confĂšrent sa structure particuliĂšre Ă  l’histoire, alternant entre souvenirs (flashback) et moments de vie rĂ©elle[1].

1966. Taeko est une enfant un peu capricieuse, derniĂšre d'une famille de trois filles. Dix ans, c'est l’annĂ©e des grandes dĂ©couvertes : premier amour (Hiro, un garçon talentueux au baseball), premiĂšres menstruations, premiers rĂȘves brisĂ©s (elle voulait devenir actrice, ce que son pĂšre refuse trĂšs pragmatiquement). DiffĂ©rents souvenirs sans rĂ©el lien qui permettent Ă  Taeko d’évoluer peu Ă  peu Ă  un moment charniĂšre de sa vie.

Durant les scĂšnes adulte, Taeko partage son temps entre labeur Ă  la ferme et sorties avec Toshio, lointain cousin de sa belle-famille ayant Ă  peu prĂšs le mĂȘme Ăąge qu'elle. Anciennement employĂ© dans une grande sociĂ©tĂ©, il a dĂ©cidĂ© de quitter la ville pour devenir agriculteur. La proximitĂ© Ă©vidente entre les deux jeunes gens pousse la grand-mĂšre de la ferme Ă  Ă©voquer un mariage entre eux. La proposition provoque une vraie introspection chez Taeko, indĂ©cise sur le bon choix Ă  faire : conserver sa vie citadine et sa carriĂšre ou bien Ă©pouser Toshio et la vie de mĂšre de famille Ă  la campagne.

Si, à la fin du film, Taeko semble faire le choix du retour à la ville, c'est en fait dans le générique de fin que le réalisateur propose un dénouement en accord avec son message : le choix des valeurs traditionnelles, de la campagne et de la vie en communauté[2].

Fiche technique

  • Titre original : Omoide poroporo (おもăČă§ăœă‚ăœă‚)
  • Titre français : Souvenirs goutte Ă  goutte
  • RĂ©alisation : Isao Takahata
  • ScĂ©nario : Isao Takahata d'aprĂšs le manga de Hotaru Okamoto et Yuko Tone
  • Production : Toshio Suzuki
  • Production exĂ©cutive : Hayao Miyazaki
  • Musique : Katsu Hoshi
  • Character design : Yoshifumi Kondƍ
  • Direction artistique : Kazuo Oga

Distribution

Voix japonaises Voix françaises
Taeko (adulte) Miki Imai Ludivine Deworst
Toshio Toshirƍ Yanagiba Pierre Le Bec
Taeko (enfant) Yƍko Honna Matilda Acquisto
La mĂšre de Taeko Michie Terada CĂ©lia Torrens
Le pùre de Taeko Masahiro Itƍ Franck Daquin
La grand-mĂšre de Taeko Chie Kitagawa Monique Clemont
Nanako Yorie Yamashita Sandrine Henry
Yaeko Yuki Minowa Audrey Devos

Note : Le film n'a été doublé en français qu'en 2019 par Netflix, Disney ayant décidé d'inclure la version originale sous-titrée uniquement lors de sa sortie en DVD et Blu-Ray.

Création

Souvenirs goutte Ă  goutte est issu du manga Omoide poro poro de Hotaru Okamoto (scĂ©nario) et YĆ«ko Tone (dessin), publiĂ© en 1988 chez Seirindou. Dans ce manga structurĂ© en un recueil de tranches de vie (genre populaire dans la veine du cĂ©lĂšbre Sazae-san), rĂ©-Ă©ditĂ© par Animage en 1990 en trois volumes, les auteurs racontent des histoires de leur enfance[3]. Le manga est seulement centrĂ© sur l’histoire de Taeko petite fille dans les annĂ©es 1960 de façon autobiographique ; le rĂ©cit de Taeko adulte dans les annĂ©es 1980 et son voyage Ă  Yamagata rĂ©sultent donc d’une idĂ©e originale d’Isao Takahata[4] - [1]. L’idĂ©e d’adapter ce manga existait dĂ©jĂ  au sein du studio Ghibli fin des annĂ©es 1980, mais Takahata estimait qu’il n’était pas adaptable au cinĂ©ma en l’état ; il rĂ©vise peu aprĂšs son avis avec cette idĂ©e d’y incorporer un second temps narratif[5]. Le scĂ©nario est donc composĂ© d’une alternance de flashbacks et de moments actuels. Tous ces flashbacks sont directement inspirĂ©s du manga original, avec trĂšs peu de variations[5].

La rĂ©alisation de Souvenirs goutte Ă  goutte a Ă©tĂ© facilitĂ©e par le succĂšs rĂ©cent de Kiki la petite sorciĂšre de Miyazaki, qui permet au studio Ghibli de lancer plusieurs projets importants[6]. Visuellement, le film est construit sur une opposition stylistique entre le passĂ© et le prĂ©sent, ce que le support animĂ© rend plus simple Ă  mettre en place. Les souvenirs des annĂ©es 1960 sont peints de façon plutĂŽt stylisĂ©e, en pastel avec des couleurs claires et des fonds dĂ©pouillĂ©s ou rapidement esquissĂ©s[3]. Les personnages et la mise en scĂšne sont alors proches du trait du manga. Au contraire, le style adoptĂ© pour les scĂšnes des annĂ©es 1980 vise un rĂ©alisme trĂšs fort, caractĂ©ristique du cinĂ©ma de Takahata. Les dĂ©tails sont rendus avec une grande minutie, aussi bien les traits des visages, animĂ©s Ă  partir d’acteurs rĂ©els, que les dĂ©cors[1] ; traditionnellement un point fort du studio Ghibli, ces derniers rĂ©vĂšlent diffĂ©rentes vues rĂ©elles de Yamagata[7]. L’animateur responsable des couleurs, Yasuda Michiyo, explique par exemple que pour certaines scĂšnes, plus de 450 couleurs ont Ă©tĂ© comparĂ©es pour choisir la plus rĂ©aliste[7]. Divers dĂ©tails permettent Ă©galement cette proximitĂ© au rĂ©el : d’une part dans les souvenirs des annĂ©es 1960 grĂące Ă  la musique, aux affiches, aux dessins animĂ©s passant Ă  la tĂ©lĂ©vision, aux commerces d’époque, etc.[8], et d’autre part les annĂ©es 1980 sont d’une prĂ©cision « quasi documentaire »[2]
 Seules de trĂšs rares scĂšnes relĂšvent du domaine de l’imaginaire, comme Taeko qui nage littĂ©ralement dans les nuages aprĂšs les premiers mots Ă©changĂ©s avec son amour d’enfance[3].

Finalement, plus de 73 000 cellulos ont Ă©tĂ© employĂ©s sur les deux ans de production[9]. La conception des personnages a Ă©tĂ© assurĂ©e par Yoshifumi Kondƍ (dĂ©jĂ  prĂ©sent sur le Tombeau des lucioles), et la composition des dĂ©cors par Kazuo Oga[5]. La musique prĂ©sente trois types d’inspiration : musique douce et nostalgique de Katsu Hoshi pour les souvenirs, musique japonaise traditionnelle, les Danses hongroises de Brahms, et motifs de musique d'Europe de l'Est, comme les chansons de MuzsikĂĄs, d'inspiration folklorique hongroise; Frunzuliță Lemn Adus CĂąntec De Nuntă de Gheorghe Zamfir, d'inspiration folklorique roumaine; ainsi que Dilmano, Dilbero et Malka Moma Dvori Mete, chansons folkloriques de Bulgarie. Le gĂ©nĂ©rique de fin est repris de la bande originale du film The Rose, avec des paroles rĂ©Ă©crites par Takahata[5].

Toutefois, les dĂ©lais n’ont pas Ă©tĂ© rĂ©ellement tenus, crĂ©ant quelques tensions entre Isao Takahata et Hayao Miyazaki, producteur du film[7].

Commentaires et analyses

Le film se caractérise par deux thÚmes majeurs : les valeurs positives de la vie rurale et traditionnelle, en opposition au Japon citadin contemporain, et l'introspection psychologique du personnage principal, selon S. J. Napier [10].

Nostalgie pour les valeurs traditionnelles et rurales

Souvenirs goutte Ă  goutte est construit sur une opposition entre deux Ă©poques – l’enfance de Taeko en 1966, et son sĂ©jour Ă  la campagne en 1982 –, faisant de nombreux aller-retours (flashback) entre les deux temps. Par ce moyen, Isao Takahata prĂ©sente une vision idĂ©alisĂ©e de la vie campagnarde et la nostalgie du passĂ©, en regard de la vie citadine. Le film rend majoritairement hommage Ă  la vie paysanne en dĂ©clin, la satisfaction trouvĂ©e dans le dur labeur agricole par rapport Ă  l’ennui du travail de bureau. Taeko, en s’immergeant peu Ă  peu dans son travail Ă  la ferme, apprend les bonnes valeurs du travail manuel, les traditions du passĂ© et dĂ©couvre le lien intime qui peut exister entre la nature et les hommes, en vivant proche d’elle[11]. Sa relation avec la rĂ©gion de Yamagata est dĂ©crite comme relevant de l’idĂ©al et de l’émotionnel (furusato, l’impression d’y ĂȘtre nĂ©e)[11].

Pour Taeko, la campagne apparaĂźt comme vecteur de nostalgie (« natsukashii »), sentiment qui reste trĂšs prĂ©gnant dans le film, non seulement pour ce mode de vie idyllique loin de la ville, mais aussi pour les valeurs traditionnelles du Japon, qui sont vĂ©hiculĂ©es Ă  travers les flashbacks de Taeko, et magnifiĂ©es par le prisme de la mĂ©moire[2] - [11]. Pour S. J. Napier, Takahata met donc en scĂšne deux sortes de nostalgie : une personnelle (Ă  travers la remĂ©moration des Ă©motions de l’enfance) et une commune (la perte d’intĂ©rĂȘt pour les valeurs traditionnelles, la vie communautaire et la nature)[10]. NĂ©anmoins, Odell et Le Blanc notent que la nostalgie du passĂ© est tempĂ©rĂ©e par un sentiment de rĂȘves inachevĂ©s et d’enfance passive. Selon eux, les films de Takahata restent ancrĂ©s dans l’imperfection et le compromis, et donc dans le rĂ©alisme[3].

Souvenirs goutte Ă  goutte doit ĂȘtre lu dans le contexte des deux Ă©poques : 1966 correspond Ă  l’aprĂšs-guerre oĂč la prospĂ©ritĂ© revient progressivement, et 1982 correspond au dĂ©veloppement exponentiel de l’économie et des grandes mĂ©tropoles. Le film illustre donc l’occidentalisation et le changement de la place de l’archipel dans le monde, qui soumettent ses habitants Ă  une transformation rapide de la sociĂ©tĂ© et Ă  l’exode rural. Dans les annĂ©es 1980 apparaissent d’ailleurs des campagnes encourageant les citadins Ă  revenir dans les campagnes[7], et Takahata montre dĂ©jĂ  un intĂ©rĂȘt pour les bonnes pratiques agricoles, notamment l’agriculture biologique alors Ă©mergente[12]. Le poids de la sociĂ©tĂ© sur la condition fĂ©minine est Ă©galement soulignĂ©, aux deux Ă©poques[2], bien que le film ne remette pas en cause le choix presque inconciliable pour les femmes japonaises entre mariage et carriĂšre[1].

Sens du souvenir

Si les souvenirs dont se remĂ©more Taeko remontent Ă  ses dix ans, les raisons en apparaissent assez variĂ©es : c’est l’époque du premier amour, de l’entrĂ©e dans la pubertĂ©, de l’affirmation, en bref, la prise de conscience du moi comme Ă©lĂ©ment de la vie communautaire et sociale[2]. Pour S. J. Napier, il s’agit avant tout pour Taeko de venir Ă  bout de ses souvenirs afin de faire le bon choix : mariage Ă  la campagne ou carriĂšre Ă  la ville. Bien entendu, Takahata exprime dans son film que la vie en communautĂ©, la vie rurale seule permet de se libĂ©rer des rĂȘves et des frustrations Ă©goĂŻstes de l’enfance pour intĂ©grer une communautĂ© de valeur plus riche[10]. Pour atteindre cet objectif personnel, les souvenirs rĂ©sonnent avec force en Taeko jusqu’au choix final. Eliot dĂ©crit l’importance des souvenirs dans le film de Takahata ainsi : « Le moi de Taeko est Ă  la fois « rĂ©novĂ© » et « transfigurĂ© » par une vision du passĂ© qui a Ă©tĂ© [...] « rĂ©Ă©valuĂ© » comme un objet de dĂ©sir du monde citadin »[10].

Les souvenirs, qui submergent vĂ©ritablement Taeko dĂšs lors qu’elle dĂ©cide de partir sĂ©journer dans la prĂ©fecture de Yamagata, servent Ă©galement Ă  illustrer l’évolution du personnage. Takahata Ă©voque d’ailleurs dans le film la mĂ©taphore du papillon, d’abord larve, puis chrysalide (dans le cocon) : l’hĂ©roĂŻne semble aussi avoir gĂąchĂ© quinze ans de sa vie, entre les annĂ©es 1960 et 1980, mais le sĂ©jour Ă  la campagne signifie l’aboutissement de son long voyage[3]. Pour Cavallaro, il s’agit donc d’une quĂȘte de soi qui met la dimension personnelle et psychologique au centre du film[8]. Le personnage de Toshio, qui a dĂ©jĂ  parcouru ce chemin avant Taeko, transcrit aussi ce besoin du retour Ă  la campagne et permet au cinĂ©aste d’en expliciter les raisons (duretĂ© et impersonnalitĂ© des citadins)[3].

Place dans le cinĂ©ma d’Isao Takahata et influences

Lors de la rĂ©alisation de Souvenirs goutte Ă  goutte, le cinĂ©ma de Takahata, marquĂ© par le rĂ©alisme dans la mise en scĂšne du quotidien, est dĂ©jĂ  bien en place depuis au moins le Tombeau des lucioles, mais Ă©volue pour progressivement intĂ©grer la dimension psychologique des personnages, ce qui se ressent pleinement sur ce film[13]. Au-delĂ  du cinĂ©ma de Takahata, plusieurs thĂšmes rĂ©currents des films du studio Ghibli en gĂ©nĂ©ral sont prĂ©sents, selon la typologie de Odell et Le Blanc : les valeurs traditionnelles (comme dans Mon Voisin Totoro ou Le Voyage de Chihiro), la vie en communautĂ© (Le ChĂąteau dans le ciel) et l’écologie (Princesse MononokĂ©), trois thĂšmes que Takahata dĂ©veloppe Ă©galement dans son film suivant, Pompoko[14].

Le thĂšme de la nostalgie du passĂ© et de la perte des valeurs se retrouvent dans plusieurs autres films ultĂ©rieurs : Pompoko de Takahata bien sĂ»r[2], mais aussi Magnetic Rose (oĂč le dĂ©sir du passĂ© est dĂ©crit cette fois comme dangereux car chimĂ©rique), Lamu : Un RĂȘve sans fin ou Mari Iyagi ; la diffĂ©rence principale de Souvenirs goutte Ă  goutte est que le monde dĂ©sirĂ© par les personnages est accessible et bienveillant, juste Ă  portĂ©e de main (la campagne en dehors de Tokyo), et triomphe Ă  la fin du film[15]. Si une thĂ©matique similaire apparaĂźt dans Mon Voisin Totoro de Hayao Miyazaki, l’approche y est en revanche totalement diffĂ©rente[7].

Références culturelles

ScĂšnes de 1966

Taeko regarde et Ă©coute les chants de Hyokkori hyƍtanjima (ăČょっこりăČă‚‡ă†ăŸă‚“ćł¶), un spectacle de marionnettes pour enfants diffusĂ© sur la NHK dans les annĂ©es 1960.

La sƓur cadette est fan d'une actrice de la troupe de thĂ©Ăątre Takarazuka Revue.

La sƓur aĂźnĂ©e prĂ©fĂšre les Beatles.

Le pĂšre Ă©coute La Truite de Franz Schubert.

ScĂšnes de 1982

Taeko participe à une récolte de carthame des teinturiers.

Rajio taisƍ

Pendant les vacances d'Ă©tĂ©, on voit Taeko recevoir un coup de tampon en Ă©change de sa participation Ă  une sĂ©ance de gymnastique, suivant les instructions de l'Ă©mission radiophonique Rajio taisƍ (ăƒ©ă‚žă‚Ș䜓操, litt. « Radio gymnastique »). Au dĂ©but du XXIe siĂšcle, cette Ă©mission existe encore et sa diffusion sur la NHK utilise la mĂȘme musique que dans le dessin animĂ©.

Dans le tome 4 de Azumanga Daioh, une enseignante en sports, en vacances avec des Ă©lĂšves, improvise un systĂšme de coup de tampons pour l'une d'entre elles, Chiyo, qui suit une telle Ă©mission Ă  la radio.

Sortie et réception

Souvenirs goutte Ă  goutte sort le au Japon. Le studio Ghibli prĂ©pare pour la premiĂšre fois la sortie du film avec une vraie campagne de promotion, d’autant plus qu’aprĂšs le succĂšs de Kiki la petite sorciĂšre, les coĂ»ts de production augmentent fortement, car Miyazaki dĂ©cide d’une augmentation gĂ©nĂ©rale des salaires[16]. De plus, il n’y a pas de public cible bien prĂ©cis, ce qui rend l’accueil incertain[3]. Toutefois, le film rencontre un trĂšs bon accueil au Japon, rĂ©unissant 2,2 millions d’entrĂ©es en trois mois, soit finalement le plus gros succĂšs du box-office nippon en 1991[5]. Les recettes se montent Ă  1,87 milliard de yens[17].

Au niveau artistique, l’Ɠuvre a engendrĂ© deux artbooks et inspirĂ© en partie les dĂ©cors muraux de la station de mĂ©tro ƌtemachi de Tokyo (ligne Toei Mita)[18] ; plus largement, une vaste exposition des travaux de Kazuo Oga (directeur artistique du film responsable des dĂ©cors et des paysages) a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e avec un succĂšs important dans plusieurs musĂ©es du Japon, dont le musĂ©e d'art contemporain de Tokyo[19]. Une piĂšce musicale reprend l’histoire du film en 2011 au Japon[20].

En France, Souvenirs goutte Ă  goutte n’a pas connu de sortie au cinĂ©ma, il a cependant Ă©tĂ© diffusĂ© dans divers festivals (Festival du cinĂ©ma pour enfants de Corbeil-Essonnes en 1992 sous le titre Les souvenirs ne s'oublient jamais[21], Festival cinĂ©ma jeunes publics en Poitou-Charentes en 2002[22], oĂč Takahata Ă©tait prĂ©sent, Festival international du film de La Rochelle en 2007[23], Centre Pompidou en 2012[24] et Carrefour du cinĂ©ma d'animation en 2017[25]). En France, il a Ă©tĂ© commercialisĂ© en DVD le et en Blu-ray le . Il sortira pour la premiĂšre fois doublĂ© en anglais en 2016. Daisy Ridley prĂȘte sa voix Ă  Taeko adulte pour l'occasion[26]. Actuellement, c'est le seul film de la collection Studio Ghibli Ă  ĂȘtre sorti en DVD et Blu-Ray sans doublage français. Cependant, le film a bĂ©nĂ©ficiĂ© d'un doublage français Ă  l'occasion de sa diffusion sur Netflix[27] - [28] - [29].

Il est réédité le 22 juin 2022 par Wild Side, incluant, pour la premiÚre fois, le doublage français effectué pour Netflix en 2019[30].

Sources

Notes et références

  1. (en) Helen McCarthy et Jonathan Clements, The Anime Encyclopedia : A Guide to Japanese Animation Since 1917, Titan Books Ltd, (ISBN 1-84576-500-1), p. 468
  2. « Analyse de Omohide Poroporo », sur buta-connection.net (consulté le ) (p. 1-2)
  3. (en) Odell et Le Blanc 2009, p. 85-89
  4. FAQ : Is it based on a manga or a book?, Nausicaa.net
  5. « Origines et production de Omohide Poroporo », sur buta-connection.net (consulté le ) (p. 1-3)
  6. (en) Princess Mononoke : the art and making of Japan’s most popular film of all time, Hyperion, , 223 p. (ISBN 978-0-7868-6609-0), p. 7
  7. (en) Tze-yue G. Hu, Frames of anime : culture and image-building, Hong Kong University Press, , 256 p. (ISBN 978-962-209-098-9, lire en ligne), p. 119, 124-128
  8. (en) Dani Cavallaro, Anime and Memory : Aesthetic, Cultural and Thematic Perspectives, McFarland, , 193 p. (ISBN 978-0-7864-4112-9, lire en ligne), p. 57-58
  9. « Souvenirs goutte à goutte », sur filmdeculte.com (consulté le )
  10. (en) Napier 2005, p. 280-281
  11. (en) Napier 2005, p. 278-279
  12. (ja) « 「おもăČă§ăœă‚ăœă‚ă€ăźèˆžć°ă€ć±±ćœąă‹ă‚‰ (lit. SĂ©jour dans Omoide poro poro, Ă  Yamagata) », Yomiuri Shimbun,‎ (consultĂ© le )
  13. « On peut considĂ©rer qu'Ă  partir de Heidi, [
] les fondements de l’esthĂ©tique du cinĂ©aste sont dĂ©jĂ  en place. [
] Il s'agira pour Takahata [
] d'entrer davantage dans l'Ă©tude du comportement humain et de sa psychologie [
] » (Le Roux 2010, p. 194)
  14. (en) Odell et Le Blanc 2009, p. 20-21, 28-33
  15. (en) Napier 2005, p. 284, 289
  16. (en) Princess Mononoke : the art and making of Japan’s most popular film of all time, Hyperion, , 223 p. (ISBN 978-0-7868-6609-0), p. 221-222
  17. (ja) « Box office de l’annĂ©e 1991 », Motion Picture Producers Association of Japan, Inc. (consultĂ© le )
  18. (ja) « ゾブăƒȘăźă€Œäž–ç•Œă€ă‚’æăç”·ă€€ă€Œç”·éčżć’Œé›„ç”»é›†ïŒ©ïŒ©ă€ (lit. Vie quotidienne dans les dessins du "monde" de Ghibli : Artbook Kazuo Oga 2) », Yomiuri Shimbun,‎ (consultĂ© le )
  19. (ja) « ă€Œç”·éčżć’Œé›„ć±•ă€ïŒ‘ïŒ•äž‡äșșçȘç Žă€€äŒšæœŸă‚‚滶長æ±ș漚 (lit. L’exposition Kazuo Oga atteint 150000 visiteurs : prolongement de l’évĂšnement) », Yomiuri Shimbun,‎ (consultĂ© le )
  20. (ja) « 『おもăČă§ăœă‚ăœă‚ă€ăŒăƒŸăƒ„ăƒŒă‚žă‚«ăƒ«ă«ă€€ă‚žăƒ–ăƒȘäœœć“ćˆăźèˆžć°ćŒ– », Oricon,‎ (consultĂ© le )
  21. « Festival de Corbeil Essonnes », sur animint.com (consulté le )
  22. « Festival cinema jeunes publics », sur objectif-cinema.com (consulté le )
  23. « Festival 2007 â€ș Isao Takahata â€ș Souvenirs, goutte Ă  goutte », Festival international du film de La Rochelle (consultĂ© le )
  24. « Souvenirs goutte à goutte », Centre Pompidou (consulté le )
  25. « 15Úme édition du Carrefour du cinéma d'animation », Association française du cinéma d'animation,
  26. « Les projets hors Star Wars de Daisy Ridley, John Boyega, Oscar Isaac
 | News | Premiere.fr », sur www.premiere.fr (consultĂ© le )
  27. « Souvenirs goutte à goutte », sur Netflix
  28. CĂ©cile Mury, « Netflix Ă©grĂšne les “Souvenirs goutte Ă  goutte” des studios Ghibli : un film rare Ă  la poursuite de l’enfance », sur TĂ©lĂ©rama.fr,
  29. Florian Mihu, « Les 21 films Ghibli sur Netflix dĂšs le 1er fĂ©vrier 2020 », sur Disneyphile,  : « Netflix dĂ©ploiera ce catalogue sur des segments mensuels qui dĂ©buteront le 1er fĂ©vrier : les films seront sous-titrĂ©s en 28 langues et disponibles en 20 langues de doublage. »
  30. Aventures Intérieures, « DVDFr | Ghibli / Wild Side : la totale », sur DVDFr (consulté le )

Bibliographie

  • StĂ©phane Le Roux, Isao Takahata, cinĂ©aste en animation : ModernitĂ© du dessin animĂ©, Paris, L’Harmattan, coll. « CinĂ©mas d'animations », , 254 p., brochĂ© (ISBN 978-2-296-11281-0, prĂ©sentation en ligne, lire en ligne)
  • (en) Susan Jolliffe Napier, Anime from Akira to Howl's moving castle : experiencing contemporary Japanese, Palgrave Macmillan, , 355 p. (ISBN 978-1-4039-7052-7)
  • (en) Colin Odell et Michelle Le Blanc, Studio Ghibli : The Films of Hayao Miyazaki and Isao Takahata, Kamera, , 157 p. (ISBN 978-1-84243-279-2)

Annexes

Liens externes


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