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Sou Met

Sou Met, dit Ta Met, né en 1937 et mort le [1] - [2],était responsable des forces aériennes du Kampuchéa démocratique.

À ce titre il était proche du premier cercle du pouvoir khmer rouge dans les années 1970-1980.Rallié au régime de Hun Sen dans les années 1990, il poursuit sa carrière dans les Forces armées royales du Cambodge. Dans les années 2000, il est mis en cause dans le cadre du dossier 003 ouvert par les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, pour sa participation aux purges au sein du régime Khmer rouge. Ce dossier est clos sans suite en 2011 sous la pression du gouvernement cambodgien.

Un haut cadre militaire Khmer rouge

Sou Met est le fils d'un cadre Khmer rouge, Ma Mang alias Pang, qui était secrétaire de la Zone sud-ouest entre 1963 et 1968[note 1]. Il rejoint celle-ci dans les années 1970 et prend part à la prise de l'aéroport de Pochentong en [4].

Protégé de Ta Mok qui prend le contrôle de la Zone sud-ouest en 1968[3], il est nommé en à la tête de la 502e division de l’Armée révolutionnaire du Kampuchéa (ARK) constituée après la prise de Phnom Penh, ainsi que des Forces aériennes, sous les ordres directs de Son Sen. Devenu membre du Comité central en et du Bureau permanent de l'état-major général de l'ARK, il prend part aux décisions prises au sommet[5]. Il est notamment impliqué dans les purges de l'ARK à partir de 1976 et dans l'envoi à Tuol Sleng (S-21) d'une centaine d'officiers et de soldats de la 502e division[4] - [6] - [7] - [note 2].

Après la chute du régime en 1979, il reste un temps membre de l'État fictif maintenu par les khmers rouges, avec rang de ministre, appartenant ainsi à la seconde génération de leaders du mouvement[9].

Une carrière poursuivie dans les Forces armées royales du Cambodge

Ayant rallié les Forces armées royales du Cambodge (FARC) en 1996[10], il devient commandant en chef adjoint des FARC de la région 5 en 2006[11].

La mise en cause avortée par les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens

Le dossier 003 ouvert en 2009 devant les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens implique Sou Met et Meas Muth, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre. Il est l'un des éléments de la crise advenue en 2011 au sein de ce tribunal international déjà difficilement mis en place pour juger des crimes contre l'humanité du régime Khmer rouge, lorsque les investigations sont closes par les juges d'instruction You Bunleng et Siegfried Blunk, malgré l'opposition du procureur Andrew Cayley. Human Rights Watch dénonce alors une enquête menée « sans avoir notifié les suspects, ni interrogé certains témoins-clé, ou encore mené des recherches sur les lieux des crimes », ainsi que les pressions exercées en ce sens par le gouvernement Hun Sen[12] - [13].

Notes et références

Notes

  1. La zone sud-ouest rassemblait les provinces de Takeo, Kampot, Kaoh Kong, Kompong Speu et Kompong Chhnang[3].
  2. Parmi les « confessions » des détenus de S-21 qui ont été retrouvées, sept sont marquées comme à transmettre à Sou Met[8].

Références

  1. (en-US) Lauren Crothers, « Khmer Rouge War Crimes Suspect Sou Met Dead », sur The Cambodia Daily, (consulté le )
  2. (en) Stuart White et Cheang Sokha, « Death of Sou Met highlights concern over court: monitors », sur www.phnompenhpost.com (consulté le )
  3. Solomon Kane (trad. de l'anglais par François Gerles, préf. David Chandler), Dictionnaire des Khmers rouges, IRASEC, , 460 p. (ISBN 9782916063270), « Zone Sud-Ouest », p. 415
  4. Solomon Kane (trad. de l'anglais par François Gerles, préf. David Chandler), Dictionnaire des Khmers rouges, IRASEC, , 460 p. (ISBN 9782916063270), « SOU dit Ta (Meth) », p. 359-360
  5. Marcel Lemonde, Jean Reynaud, Un juge face aux Khmers rouges, Seuil, 264 p. (ISBN 9782021104806).
  6. Stephen Heder, Brian D. Tittemore, Seven candidates for prosecution: accountability for the crimes of the khmer rouge, War Crimes Research Office, American University Washington College of Law, 2001. p. 99-114
  7. Sacha Sher, Le Kampuchéa des "Khmers rouges": Essai de compréhension d une tentative de révolution, L'Harmattan, 2004, 484 p. (ISBN 9782296355545) p. 169
  8. Meng-Try Ea, The Chain of Terror: The Khmer Rouge Southwest Zone Security System, Documentation Center of Cambodia, 2005, 150 p. , note 101, p. 36
  9. Christophe Peschoux, Les nouveaux Khmers Rouges: 1979-1990, L'Harmattan, 1992, 310 p. (ISBN 9782296269651), p. 73 ; Zachary Abuza, « The Future of the Khmer Rouge: Internal and External Variables », Contemporary Southeast Asia, Institute of Southeast Asian Studies, vol. 15, n° 4, mars 1994, p. 439.
  10. Cablegate: Khmer Rouge Tribunal: Five More for Prosecution, Scoop News, scoop.co.nz, 1er septembre 2009.
  11. Les dirigeants Khmers rouges, Justice pour le Cambodge, justicepourlecambodge.org ; Tom Fawthrop, Helen Jarvis, Getting away with genocide?: elusive justice and the Khmer Rouge Tribunal, Pluto Press, 2004, 327 p. (ISBN 9780745320281) p. 269.
  12. Cambodge : Les juges d'instruction au procès des Khmers rouges doivent démissionner, hrw.org, 3 octobre 2011
  13. Sorpong Peou, « Mass Atrocities in Cambodia under the Khmer Rouge Reign of Terror », dans N. Ganesan, Sung Chull Kim, State Violence in East Asia, University Press of Kentucky, 2013, (ISBN 9780813140612) p. 146-147

Bibliographie

  • Stephen Heder, Brian D. Tittemore, Seven candidates for prosecution: accountability for the crimes of the khmer rouge, War Crimes Research Office (American University Washington College of Law) - Coalition for International Justice, 2001.
  • Marcel Lemonde, Jean Reynaud, Un juge face aux Khmers rouges, Seuil, 264 p. (ISBN 9782021104806).
  • Solomon Kane (trad. de l'anglais par François Gerles, préf. David Chandler), Dictionnaire des Khmers rouges, IRASEC, , 460 p. (ISBN 9782916063270), « SOU dit Ta (Meth) », p. 359-360.


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