Simon Philippart
Simon Philippart est un financier belge ayant joué un rôle dans le développement des chemins de fer[1] et des tramways à la fin du XIXe siècle.
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(Ă 73 ans) Bruxelles |
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Biographie
Simon Phillipart, est né le à Tournai en Belgique. Sa famille fait partie de la « bourgeoisie aisée »[2], son père est un homme d'affaires dans le domaine du textile[3].
Il débute dans les affaires de son père, à Tournai, Ath et Roubaix puis s'investit dans le domaine des chemins de fer en 1865-1866 avec la création de la Compagnie des chemins de fer des bassins houillers du Hainaut, au capital conséquent de 30 millions de francs, patronné par la Banque de Belgique[3]. En huit ans la société reverse six fois le montant du capital initial[4].
En 1867, il est membre du conseil d'administration de la Société générale d'exploitation de chemins de fer, en tant qu'administrateur et directeur général de la Compagnie des chemins de fer des bassins houillers du Hainaut, affiliée à la Société générale d'exploitation[5]. Le , il est nommé administrateur délégué pour une durée de quinze ans de la Compagnie des chemins de fer des bassins houillers du Hainaut[6].
Le , la Société générale d'exploitation et la Compagnie des bassins houillers du Hainaut signèrent un traité avec l’État belge. Ce traité prévoit le rachat par l’État le d'une grande partie du réseau et du matériel des deux compagnies tout en autorisant les bassins houillers à construire des lignes nouvelles qui seraient remises à l’État. Ce traité, s'il met fin à l'exploitation par le groupe Phillippart de la majorité de son réseau belge, lui apporte des capitaux et lui accorde le droit de construire de nombreuses lignes, qui seront ensuite achetées par l’État[7].
À partir de 1871, il obtint des concessions ferroviaires en France et au Grand Duché du Luxembourg.
Il crée en 1872, la Banque Franco-Hollandaise. Il entre dans le capital de plusieurs autres (Banque Belge du Commerce et de l'Industrie[8] et Banque Franco Autrichienne-Hongroise[9]), ce qui l’entraîne dans divers déboires[10] car les cours de l'ensemble de ses sociétés se mettent à baisser à la Bourse[4].
En 1873, il prend le contrôle du Crédit mobilier[11].
Le Groupe Phillipart qui regroupait plusieurs de ses sociétés et compagnies ferroviaires commença à accumuler les difficultés financières tandis que Simon Phillippart multipliait les tentatives pour s'implanter en France. Toutefois, faute de disposer d'assez de capitaux, beaucoup des lignes concédées à Phillipart n'étaient toujours pas construites. La confiance s'éroda davantage.
La revente de plusieurs des compagnies ferroviaires amena un court répit avant que la Banque Franco-Hollandaise ne fasse faillite le , entraînant dans son sillage les Bassins houillers, le , suivies par d'autres sociétés. Le groupe Phillipart fut démantelé. Beaucoup de ses lignes de chemin de fer furent alors nationalisées.
Il décède à Bruxelles le [12].
En 1878, il s'est rendu acquéreur d'une partie de l'Île du Levant [13].
Compagnies de chemin de fer créées
- Compagnie des chemins de fer de Picardie et des Flandres (1868)
- Compagnie des chemins de fer du Nord-Est[14] (1869)
- Compagnie du chemin de fer d'Orléans à Rouen (1872)
- compagnie des Tramways du département du Nord (TDN)
- Tramways bruxellois (1874)
- Compagnie anonyme du chemin de fer de Lille Ă Valenciennes et ses Extensions
- Société anonyme "la Métallurgique" de Tubize
Notes et références
- « Archives nationales du monde du travail », sur archivesnationales.culture.gouv.fr (consulté le ).
- Ginette Kurgan-van Hentenryk, « Les Entreprises Philippart », Le Rail,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Kurgan-van Hentenryk 1972, p. 400.
- Colling 1949, p. 292.
- Félix Loisel, Annuaire spécial des chemins de fer belges (années 1866 et 1867), Bruxelles/Paris, Victor Devaux et Cie/Eugène Lacroix, (lire en ligne), « Société générale d'exploitation de chemins de fer », p. 234
- Félix Loisel, Législation et jurisprudence des chemins de fer belges (chemins de fer, expropriations, sociétés anonymes 1835-1870) : Annuaire spécial des chemins de fer belges (1868 et 1869) et guide du porteur d'obligations et d'actions amortissables (1870-1890), Bruxelles/Paris, Bruylant-Christophe et Comp./M. Chaix et Comp éditeur, (lire en ligne), Conférence des chemins de fer belges, « Chemin de fer des bassins houillers du hainaut », p. 18.
- Ministère des travaux publics « Loi approuvant une convention relative à divers chemins de fer concédés » Moniteur belge: journal officiel. 1870,6, Bruxelles, (lire en ligne), p. 2070-2077
- Leuilliot, Paul, « Mr B. S. Chlepner1, Le marché financier belge depuis cent ans », Annales, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 3, no 12,‎ , p. 580–584 (DOI 10.3406/ahess.1931.1472, lire en ligne , consulté le ).
- http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/camt/fr/egf/donnees_efg/65_AQ+206_AQ+2006_065M/65_AQ_INV.pdf
- Position des Theses, 168 p. (ISBN 978-2-600-05614-4, lire en ligne), p. 153.
- http:
- http://optimiste.skynetblogs.be/tag/jean%20baptiste%20philippart
- « Blog sur la Stratégie », sur Refdeluxe.com (consulté le ).
- Jean Garrigues, La république des hommes d'affaires: 1870-1900, Aubier, 1997 (ISBN 9782700722802) p. 206 extrait (consulté le 27 janvier 2012).
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Paul Delombre (Attribué à Paul Delombre par la bnf), L'affaire Philippart, Paris, Imprimerie administrative de Paul Dupont, , 151 p. (BNF 30319238, SUDOC 172527813, lire en ligne).
- Alfred Colling (préf. Marc Desaché), La Prodigieuse Histoire de la Bourse, Paris, Société d'éditions économiques et financières, , 419 p. (BNF 32019370). .
- Ginette Kurgan-van Hentenryk, « Une étape mouvementée de la réorganisation des chemins de fer belges : le rachat du Grand-Luxembourg par l'État (1872-1873) », Revue belge de philologie et d'histoire, t. 50, no 2,‎ , p. 395-446 (lire en ligne, consulté le ). .
- Ginette Kurgan-van Hentenryk, Rail, finance et politique : les entreprises Philippart (1865-1890), Bruxelles, éditions de l'université libre de Bruxelles, , 392 p..