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Siège de Vesoul (1674)

Le siège de Vesoul de 1674 est une bataille qui eut lieu du 4 au , lors de la conquête définitive de la Franche-comté par Louis XIV. Dernier siège de l'histoire de la ville de Vesoul dans le comté de Bourgogne, il oppose les Français aux Comtois et Espagnols auxquels la ville appartient.

Contexte

L'événement se déroule en pleine guerre de Hollande (1672-1678). Louis XIV attaque toute la Franche-Comté, alors sous domination des Habsbourg d'Espagne.

Après que la ville de Gray eut été prise, le duc de Navailles divisa son armée en deux et en envoya une pour assiéger Vesoul. Cette armée était composée de régiments de cavalerie, dirigés par le duc de La Feuillade et le marquis de Listenois[1] Les murailles de la ville sont en mauvais état et le magistrat local a fait entreprendre à la hâte, de construire des palissades là où les murailles sont affaiblies. À cette époque, le commandant de la place de Vesoul est le capitaine Claude François de Mâcon d'Esboz, un gentilhomme originaire de Faucogney[2]. Apprenant l'arrivée prochaine des Français, ce dernier décide aller au devant des avant-gardes ennemies. Il sort de Vesoul; les surprend et les affronte à Scey-sur-Saône durant toute la journée du 2 mars avec de lourdes pertes des deux côtés.

Le lendemain, avec l'approche de nouvelles troupes françaises, la position n'est plus tenable. Il bat en retraite sur Chariez et tente de tenir le pont contre un régiment de cavalerie française, qu'il parvient à repousser au prix de 37 morts côté comtois. Mais, les habitants du village, apeurés, exigent le départ du détachement comtois. Ce dernier n'a plus d'autres choix que de se replier sur Vesoul avant l'arrivée de Français[3].

Déroulement

Le lendemain matin 4 mars à son arrivée, Mâcon d'Esboz arme 300 hommes de la ville et fait détruire le pont du Durgeon à côté de l'hôpital[4]. Il met également en état d'alerte les villages aux alentours. Au cours de la matinée, les Français sont en vue de la cité et un trompette est envoyé pour sommer la ville de se rendre. Attendant des renforts, la ville est dans un premier temps décidée à se défendre[1]. Il est convenu que Mâcon d'Esboz et ses hommes garderaient le secteur de la Halle et de la porte haute, et que les miliciens protégeraient le reste des défenses. Mais, les Français ont un agent infiltré dans la place : un certain Labbé, gendre d'un notable comtois, qui, par ses discours, découragera les élites et la population de résister[5], d'autant que les renforts ne sont toujours pas en vue. Le gros des forces françaises avance, pour sa part, péniblement de Gray à Vesoul, la pluie rendant les chemins impraticables.

Le , le siège commence, mais les Français ont beaucoup de peine à mettre en place l'encerclement : les crues des rivières locales rendent les opérations très difficiles. Au soir, d'importantes troupes françaises, environ 800 hommes[5], se postent sur les collines d'Échenoz-la-Méline et de Navenne. Le , le marquis de Listenois demande officiellement la capitulation de la ville. Les notables de Vesoul se rassemblent pour décider de la situation ; c'est alors qu'ils choisissent la capitulation dans le but de conserver les personnes et les biens, estimant qu'ils ne pourraient rien faire contre toutes les troupes postées au sud de Vesoul[4] - [6]. Mâcon d'Esboz, qui n'a pas été consulté, refuse la reddition et parvient à quitter la ville avec son détachement avant l'entrée de Français[3]. Il continuera le combat avec ses hommes plus à l'est et participera au siège de Faucogney.

À la suite de la prise de Vesoul, Navailles y établit un quartier général dans le but de couper les communications avec la Lorraine[7] - [8].

Conséquences

La prise de Vesoul permet aux Français, débarrassés de toutes menaces en Haute-Saône, de s'attaquer à Saint-Loup puis à Besançon, ainsi plus tard,qu'au reste du Doubs et au Jura. Même si les places de Lure, Faucogney et de Luxeuil tiennent toujours, les Français parviennent à maîtriser le bailliage d'amont (actuelle Haute-Saône) et à empêcher les renforts comtois d'y circuler.

Cet événement sera le dernier siège de la ville puisque le traité de Nimègue, signé le , la rattache, ainsi que toute la Franche-Comté, au royaume de France[9].

Articles connexes

Notes et références

  1. Louis Suchaux, Galerie biographique du département de la Haute-Saône, Volume 2, Vesoul, Typographie de A. Suchaux, , 424 p. (lire en ligne)
  2. R. de Auteur du texte Lurion, Nobiliaire de Franche-Comté , par R. de Lurion, (lire en ligne)
  3. Léon Ordinaire, Deux époques militaires à Besançon et en Franche-Comté, 1674-1814, Turbergue, (lire en ligne)
  4. Léonce Lex, Vesoul au XVIIe siècle, Vesoul, Louis Bon, , 22 p. (lire en ligne), p. 19
  5. Léon Ordinaire, Deux époques militaires à Besançon et en Franche-Comté, 1674-1814, Turbergue, (lire en ligne)
  6. Louis Monnier, Histoire de la ville de Vesoul : avec de nombreuses reproductions de monuments et de portraits, t. 1 et 2, Vesoul, Louis Bon, (lire en ligne), p. 220
  7. Annales Franc-Comtoises, Volume 7, Jacquin, , 480 p. (lire en ligne), p. 230
  8. François Pernot, La Franche-Comté espagnole, Presses universitaires de Franche-Comté, , 457 p. (lire en ligne), p. 313
  9. Léonce Lex, Vesoul au XVIIe siècle, Vesoul, Louis Bon, , 22 p. (lire en ligne), p. 20
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