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SiĂšge de Dubrovnik

Le siĂšge de Dubrovnik (en croate, Opsada Dubrovnika) est le nom de la bataille qui eut lieu pendant la guerre en Croatie, dans la ville de Dubrovnik et ses environs. Cette rĂ©gion fut attaquĂ©e par l’armĂ©e populaire yougoslave (JNA) et des forces paramilitaires constituĂ©es de volontaires Serbes et MontĂ©nĂ©grins.

SiĂšge de Dubrovnik
Informations générales
Date -
CoordonnĂ©es 42° 38â€Č 29″ nord, 18° 06â€Č 31″ est

Les combats eurent lieu du au aux abords de la ville de Dubrovnik, puis jusqu’en , date Ă  laquelle la rĂ©gion repassa sous le contrĂŽle des forces croates.

Introduction

Durant l’époque communiste yougoslave, Dubrovnik, situĂ©e Ă  l'extrĂȘme sud de la Croatie, fut une des rares villes Ă  ne pas possĂ©der de casernes de l’armĂ©e populaire yougoslave (JNA) dans ses environs, pour cette raison, elle ne fut pas concernĂ©e par la bataille des casernes du mois de .

La situation gĂ©ographique de Dubrovnik Ă©tait particuliĂšrement problĂ©matique, car ses voisins, la Bosnie-HerzĂ©govine et le MontĂ©nĂ©gro faisaient encore partie de la RĂ©publique fĂ©dĂ©rale socialiste de Yougoslavie en 1991. De plus, le corridor de Neum, faisant partie de la Bosnie-HerzĂ©govine isolait la rĂ©gion de Dubrovnik du restant de la Croatie. Ce qui signifiait qu’en cas d’attaque de l’armĂ©e populaire yougoslave (JNA) depuis les rĂ©publiques voisines, les renforts et l’aide logistique Ă©tait limitĂ© au ravitaillement qu’il est uniquement possible d’acheminer par voie maritime.

Les effectifs

Les dommages de guerre
Hotel Srebreno aprĂšs la guerre

Les forces croates dans ce secteur Ă©taient non seulement en infĂ©rioritĂ© numĂ©rique, mais ne possĂ©daient quasiment aucun armement lourd. CĂŽtĂ© croate, la 163e brigade d’infanterie constituait l’unique force militaire en prĂ©sence, mais celle-ci Ă©tait dĂ©munie de chars de combat et d’artillerie lourde. Avec l’aide des forces de police locales et d’un groupe d’intervention de 30 hommes, et des dĂ©fenseurs volontaires, les forces croates Ă©taient au nombre de 1 500 personnes. Vers la fin de l’annĂ©e, la dĂ©fense de Dubrovnik fut renforcĂ©e par la 9e compagnie des volontaires du HOS.

De l’autre cĂŽtĂ©, les assiĂ©geants Ă©taient constituĂ©s de plusieurs brigades montĂ©nĂ©grines de l’armĂ©e populaire yougoslave ainsi que la dĂ©fense territoriale reprĂ©sentant entre 7 400 et 20 000 combattants, avec chars de combat et artillerie lourde, et quelques unitĂ©s de la JNA stationnĂ©es en HerzĂ©govine orientale. La marine militaire yougoslave assurait un blocus de la cĂŽte, empĂȘchant tout ravitaillement important par voie maritime.

Le siĂšge de la ville fut dirigĂ© par des cadres militaires montĂ©nĂ©grins, il fut prĂ©sentĂ© Ă  l’opinion publique montĂ©nĂ©grine sous forme d’une opĂ©ration de « guerre pour la paix », argumentant que les forces croates constituĂ©es de 30 000 oustachis appuyĂ©s par des mercenaires kurdes allaient envahir Ă  tout instant le MontĂ©nĂ©gro.

Les premiĂšres attaques

Le , les rĂ©giments de l’armĂ©e populaire yougoslave (JNA) renforcĂ©s par la mobilisation du , ainsi que les forces stationnĂ©es au sud est de la Bosnie-HerzĂ©govine passent Ă  l’attaque et occupent la pĂ©ninsule de la Prevlaka, Konavle, la ville de Cavtat et les environs de Dubrovnik.

Les habitations de la rĂ©gion sont pillĂ©es, une partie de la population trouve refuge dans la vieille ville de Dubrovnik, les autres sont Ă©vacuĂ©s dans les pĂ©riodes de cessez-le-feu par voie maritime vers le nord de la Croatie ou vers l’Italie.

L’aĂ©roport de Dubrovnik est entiĂšrement saccagĂ©, ses Ă©quipements de maintenance, de radio navigation et communication sont dĂ©montĂ©s et transfĂ©rĂ©s au MontĂ©nĂ©gro. (En 2006, Ă  la suite de sa proclamation d’indĂ©pendance, le MontĂ©nĂ©gro, s’est engagĂ© Ă  payer des dommages de guerre et Ă  restituer les biens et Ɠuvres d’art volĂ©s).

La mĂ©diatisation du conflit et l’indignation soulevĂ©e par les bombardements et destructions de la vieille citĂ© et la rĂ©sistance des combattants croates, ne permirent pas aux troupes montĂ©nĂ©grines de la JNA, une prise de la vieille citadelle.

Le siĂšge

Le siĂšge de la ville fut trĂšs mĂ©diatisĂ©, ce qui passa au second plan la bataille de Vukovar, bien plus brutale et sanglante. La vieille ville subissait Ă  la fois les bombardements de l’artillerie placĂ©e sur les flancs des montagnes environnantes, mais aussi ceux de la marine de guerre yougoslave qui maintenait Ă©galement un embargo trĂšs hermĂ©tique en patrouillant au large avec ses navires.

La premiĂšre victime des bombardements fut une personnalitĂ© de la ville, le poĂšte serbe Milan MiliĆĄić (en).

Le , fut la journĂ©e la plus tragique pour ses habitants, on y recensa Ă  la suite des bombardements 13 morts et 60 blessĂ©s. Le dernier cessez-le-feu entra en vigueur Ă  la fin de l’annĂ©e 1991 et les bombardements cessĂšrent.

Durant cette pĂ©riode d’accalmie, une partie de l’armĂ©e populaire yougoslave (JNA) quitta la Croatie pour s’installer en Bosnie-HerzĂ©govine, oĂč la guerre dĂ©buta au mois d’. Un nombre important d’unitĂ©s ayant participĂ© au siĂšge de Dubrovnik se retrouva dans les opĂ©rations militaires dans la rĂ©gion de Mostar (HerzĂ©govine).

Conséquences

Kupari - Les dommages de guerre

La ville et ses alentours sont redevenus depuis l’an 2000 une destination phare pour les touristes du monde entier. Les dommages de guerre ont Ă©tĂ© effacĂ©s et la pĂ©ninsule de Prevlaka est de nouveau sous souverainetĂ© croate. Le MontĂ©nĂ©gro, par l’intermĂ©diaire de son prĂ©sident Milo Đukanović prĂ©senta en 2000 des excuses pour toutes les exactions et destructions engendrĂ©es par les militaires montĂ©nĂ©grins lors du siĂšge de la ville et souhaite entretenir de nouveau avec la Croatie des relations de bon voisinage.

Inculpations pour crime de guerre

Quatre gĂ©nĂ©raux de l’armĂ©e populaire yougoslave, Veljko Kadijević, Blagoje AdĆŸić, Borisav Jović i Aleksandar Vasiljević et le prĂ©sident serbe, Slobodan MiloĆĄević furent inculpĂ©s pour crimes de guerre lors du siĂšge de Dubrovnik.

Le général Pavle Strugar (en) fut condamné à 15 ans de prison pour son rÎle lors du bombardement de la ville.

Le commandant de la marine militaire yougoslave, l'amiral Miodrag Jokić (en), fut condamnĂ© Ă  7 ans d’emprisonnement.

Vladimir Kovačević, commandant du 3e bataillon de la 372e brigade motorisĂ©e de l’armĂ©e populaire yougoslave (JNA) Ă©galement inculpĂ© avec Pavle Strugar (en), fut jugĂ© par un tribunal local serbe.

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