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Siège de Constantinople (1203)

Le siège de Constantinople de 1203 est un épisode de la quatrième croisade. Les croisés "latins", opposés à l'empereur gréco-byzantin Alexis III Ange, assiègent et s'emparent de la capitale de l'Empire byzantin pour le compte, théoriquement, du prétendant Alexis IV Ange.

Siège de Constantinople
Informations générales
Date juillet 1203
Lieu Constantinople, Empire byzantin
Issue Alexis IV Ange s'empare du trône byzantin
Belligérants
Empire byzantinCroisés
Forces en présence
30 000 hommes[1]
20 navires[2]
Croisés : 10 000 hommes[3]
Vénitiens : 10 000 hommes[3] et 210 navires[1]
Pertes
InconnuesInconnues

Quatrième croisade

Batailles

Coordonnées 41° 01′ nord, 28° 59′ est
Géolocalisation sur la carte : Turquie
(Voir situation sur carte : Turquie)
Siège de Constantinople
Géolocalisation sur la carte : Moyen-Orient
(Voir situation sur carte : Moyen-Orient)
Siège de Constantinople

Le siège

Pour prendre la ville par la force, les premiers croisés sont arrivés par le Bosphore ; près de 200 navires, ainsi que les transports de chevaux s'engagent à travers l'étroit détroit, où Alexis III aligne l'armée byzantine en formation de bataille le long de la côte, au nord de la banlieue de Galata. Les chevaliers croisés chargent directement en sortant de leurs navires, et l'armée byzantine fuit vers le sud. Les croisés continuent au sud, et attaquent l'ancienne tour de Galata, qui tient une des deux extrémités de la chaîne qui bloque l'accès à la Corne d'Or. Tandis qu'ils assiègent l'ancienne tour de Galata, les Grecs contre-attaquent avec un certain succès au départ. Toutefois, les croisés reprennent le dessus et les Grecs se retirent dans l'ancienne tour de Galata. Les croisés les forcent à se rendre[4]. La Corne d'Or est dès lors ouverte aux croisés et la flotte vénitienne y pénètre.

Le , les croisés prennent position en face du palais des Blachernes à l'extrémité nord-ouest de la ville. Ils commencent le siège sérieusement le , avec quatre divisions attaquant les murs côté terre, tandis que la flotte vénitienne attaque les murs donnant sur la Corne d'Or. Les Vénitiens prennent une partie du mur côté mer sur environ 25 tours, tandis que la garde des Varègues combat les croisés sur les murs côté terre. Les Varègues se déplacent pour répondre à la nouvelle menace. Les Vénitiens reculent dans la fumée de l'incendie qui détruit quelque 120 hectares de la ville.

Alexis III effectue alors une sortie par la porte de Saint-Romain avec 17 divisions, surpassant largement par le nombre les croisés. Son armée compte en effet environ 8 500 hommes, face aux 7 divisions des croisés (environ 3 500 hommes) ; les Vénitiens abandonnent alors la partie des remparts qu'ils occupaient pour prêter main-forte aux croisés. Cependant l'armée byzantine retourne dans la ville sans combattre, pour un motif inconnu[5]. Bien que l'assaut ait été repoussé, la retraite et l'incendie ont un effet moral dévastateur qui pousse les citoyens de Constantinople à se retourner contre Alexis III, lequel prend la fuite. Le feu destructeur laisse 20 000 personnes sans-abri[6]. Le prince Alexis est intronisé sous le nom d'Alexis IV comme coempereur avec son père aveugle, Isaac II.

Alexis III a réussi à s'enfuir avec 1 000 livres d'or et quelques bijoux de prix, laissant l'empire à court de fonds. Alexis IV se rend compte que ses promesses sont difficiles à tenir, au point que le jeune coempereur doit ordonner la destruction et la fonte de précieuses icônes romaines et byzantines afin d'en extraire l'or et l'argent. Malgré cet effort il ne peut récolter que 100 000 marcs d'argent. Aux yeux de tous les Grecs c'est un terrible signe de désespoir et de faiblesse qui mérite un châtiment de Dieu. L'historien byzantin Nicétas Choniatès a caractérisé cela comme « le tournant vers le déclin de l'État romain ».

Ainsi, Alexis IV doit faire face à la montée de la haine des citoyens de Constantinople envers les « Latins » et vice-versa. Le coempereur sollicite une prorogation du contrat des croisés à son service pour une période de six mois expirant en avril 1204. Il mène au cours de l'été 1203 les quelque 6 000 hommes de l'armée des croisés contre son rival Alexis III réfugié à Andrinople. Des rixes opposent cependant dans Constantinople les communautés grecque et latine. En , en représailles d'une attaque contre les quartiers pisan, amalfitain et vénitien, des Latins attaquent une mosquée défendue par une alliance de musulmans et de l'opposition grecque ; au cours des combats, des Latins allument un incendie qui détruit une grande partie de la ville.

Tentatives ultérieures

L'opposition à Alexis IV s'accroit et, fin , l'un de ses courtisans, Alexis Doukas (surnommé « Murtzuphlos » en raison de ses épais sourcils), le renverse[7] et l'étrangle. Il s'empare du trône sous le nom d'Alexis V. Isaac II meurt peu après, probablement de cause naturelle.

Les croisés et les Vénitiens, outrés de l'assassinat de leur allié, exigent d'Alexis V qu'il honore le contrat qu'Alexis IV avait conclu avec eux. Lorsque l'empereur byzantin s'y refuse, les croisés ré-attaquent la ville.

Le second siège, décisif, commence.

Articles connexes

Références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Siege of Constantinople (1203) » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) J. Phillips, The Fourth Crusade and the Sack of Constantinople, p. 106.
  2. (en) J. Phillips, The Fourth Crusade and the Sack of Constantinople, p. 159.
  3. (en) J. Phillips, The Fourth Crusade and the Sack of Constantinople, p. 269.
  4. (en) Sack of Constantinople, 1204. Agiasofia.com. (consulté le ).
  5. (en) J. Phillips, The Fourth Crusade and the Sack of Constantinople, p. 177-181
  6. (en) J. Phillips, The Fourth Crusade and the Sack of Constantinople, p. 176.
  7. (en) Alexius V. Encyclopedia2.thefreedictionary.com. Consulté le .
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