Seigneurie d'Anhaive
La Seigneurie d'Anhaive, située à Jambes, une section de Namur, en Belgique, est un monument classé comprenant le donjon d'Anhaive, dit Enhaive, et un corps de logis.
Donjon d'Anhaive
Destination initiale |
Seigneurie |
---|---|
Destination actuelle |
Musée |
Propriétaire | |
Patrimonialité | |
Site web |
Pays | |
---|---|
RĂ©gion | |
Province | |
Subdivision administrative |
section communale de Jambes |
Commune |
Namur (5000) |
Adresse |
Place Jean de Flandre, n°1 |
Coordonnées |
50° 27′ 45″ N, 4° 53′ 19″ E |
---|
Histoire
La tour appartenait à l'origine à l'évêque de Liège, Jean de Flandre, qui y a vécu de 1285 jusqu'à sa mort le . Le domaine reste la propriété de l'évêque de Liège jusqu'au XIVe siècle ; la seigneurie est alors achetée par les Spirou, une famille bourgeoise de Namur[1].
Toponymie
Bien que « Enhaive » soit la forme la plus attestée aujourd'hui, cette graphie est une erreur . En effet, la forme « Anhaive » se retrouve déjà dans des documents du XIIIe siècle. Tandis que les premières traces de la mention fautive « Enhaive » se retrouvent dans des atlas et cartes, dans lesquels les noms de lieux sont souvent écorchés. Pour comprendre le mot, il faut s’attarder sur son étymologie. Le « -haive » vient du « aha » germanique désignant le fleuve et ayant subi une évolution pour atteindre la forme du suffixe d’Anhaive. Pour l’autre élément du nom, certains spécialistes y voient un résidu du « ng » germanique, ce qui accolé au suffixe désignerait « une prairie au tournant d’une rivière/fleuve ». D’autres y voient encore une contraction du « and-haußud » désignant une digue. La question reste toujours en suspens, mais de par l’étymologie du mot, on comprend que « Anhaive » ne doit pas son nom à la tour et que cette appellation dut être utilisée bien avant les premières mentions du XIIIe siècle[2].
Localisation
Le donjon d'Anhaive est située « Place Jean de Flandre » (appellation adoptée par le Conseil communal de la Ville de Namur en date du ), en contrebas de la N4, près du Carrefour de Jambes.
Composition
Le donjon
Le donjon, une tour carrée en calcaire de Meuse, remonte au Bas Moyen Âge (XIIIe siècle). A l’époque, il était relié à la Meuse par un canal amenant de l’eau dans les douves qui l’entouraient.
Il a été construit en deux étapes. Le rez-de-chaussée était occupé par le cellier alors que le premier étage était réservé aux activités de la vie quotidienne. Le troisième niveau (ou bel étage) a été ajouté vers la fin du XVe siècle.
Une toiture d’ardoises à la Mansart a été ajoutée au XVIIIe siècle. Elle était peut-être précédée d’un ou deux niveaux en bois ou en colombage et torchis.
Le corps de logis
Un corps de logis plus confortable est bâti à l’est du donjon vers 1535 par l’échevin Englebert Lamistant. Il s’agit d’une construction traditionnelle en briques et pierre bleue sur deux niveaux qui comporte une tourelle dans l’angle nord-est pour l’escalier.
Les deux bâtiments étaient probablement reliés entre eux lors de leur construction.
La ferme
Enfin, une ferme est établie au sud-est de la seigneurie au XVIIIe siècle. Elle comprenait un corps de logis, une étable et une grange. Elle a été partiellement détruite en 1969. Aujourd'hui, seule la bergerie de cette ferme est encore visible.
Situation actuelle
Le donjon est classé le et le logis le .
La tour carrée du donjon bénéficie d’une première restauration en 1977.
En 1995, la ville de Namur cède la seigneurie à la Fondation Roi Baudouin. Celle-ci entreprend la mise en valeur du site ; les travaux de restauration se sont étalés de 2003 à 2005 et ont coûté en 1.400.000€ et 2.000.000€. Le corps de logis a été complété par une annexe contemporaine.
Actuellement, la Fondation est toujours propriétaire des lieux. Elle partage l’occupation du corps de logis et du donjon avec le Syndicat d'Initiative de Jambes et son Centre d'Archéologie, d'Art et d'Histoire de Jambes.
Galerie photo
- Vue générale, face nord
- Le donjon et le logis après restauration (2011)
- Vue de l’angle nord-est
- Donjon, face nord
- Donjon, face sud
- Bergerie
Notes et références
- Bodart Emmanuel, « La seigneurie d’Anhaive des origines à nos jours. Histoire de l’évolution d’une petite seigneurie rurale mosane du Moyen Âge au XXe siècle », La Seigneurie d'Anhaive à Jambes,‎ , p. 41-62
- Jean Germain, « Le toponyme Anhaive à Jambes », La seigneurie d’Anhaive à Jambes,‎ , p. 19-21
Voir aussi
Bibliographie
- La Tour d’Anhaive à Jambes (Namur)
- Fiche de la DGO4 (Direction générale opérationnelle - Aménagement du territoire, Logement, Patrimoine et Énergie)
- Fiche sur le site d’Anhaive (pdf)
- Description des monuments et sites classés (chapitre sur le Donjon d’Anhaive)
- sous la direction de Jacques TOUSSAINT, La Seigneurie d’Anhaive à Jambes, Cercle d’Archéologie, d’Art et d’Histoire de Jambes, , 184 p. (lire en ligne)
- sous la direction de, Le patrimoine monumental de la Belgique. Wallonie : Namur / arrondissement de Namur A-M, vol. 5, t. 1 : Namur, Liège, Pierre Mardaga, , 464 p. (ISBN 978-2-87009-677-2, lire en ligne), pp. 340-341
- Article Restauration du donjon d’Anhaive à Namur paru dans la DH du vendredi
- Article Le site d'Enhaive valait bien un petit coup de folie paru dans Le Soir du mardi
Liens externes
- Site officiel de la Seigneurie d’Anhaive
- Arrêté du 31/12/1943 classant le donjon d’Anhaive