Sculpture étrusque
La sculpture étrusque, ce domaine central de l'art étrusque, variable dans son style au cours de ses différentes périodes historiques, ne nous est accessible qu'à travers les vestiges découverts sur les nombreux sites étrusques des nécropoles; il n'existe pas de bâtiment qui soit parvenu entier jusqu'à aujourd'hui.
Matériaux
Elle utilise souvent les seuls matériaux disponibles localement (a contrario des Romains qui transporteront sur de longues distances le marmor lunensis, le marbre de Carrare) :
- la poterie,
- la terre cuite, souvent polychrome (même si de nombreux vestiges ont perdu leurs couleurs),
- La roche locale, souvent métamorphique : nenfro, pépérin, tuf, travertin, pietra fetida.
- l'albâtre ou le marbre près de Volterra.
Le fer, produit depuis les mines de l'Île d'Elbe, a été, quant à lui, exporté dans toute l'Étrurie, utilisé également comme monnaie des échanges commerciaux.
Le bronze, suivant les pratiques des artisans, participe également de la sculpture étrusque.
Destinations
Outre la statuaire étrusque en ronde-bosse, les bas-reliefs historiés, les objets à destination votive (bronzetti, Ombra della sera) on remarquera particulièrement la décoration des toits, affichant les divinités ou dignitaires, en protection votive du bâtiment, et les nombreuses stèles inscrites portant la langue étrusque.
Quelques éléments de mobilier attestent de leur présence dans la vie quotidienne des Étrusques.
Stèles gravées
Éléments du bornage étrusque, les cippes exposent, gravés, les textes juridiques en vigueur sur un lieu de partage[1]. Ils ne comportent que du texte mais avec des formatages de différenciations (mots « en gras », renvois, séparation des mots ou non, dans une sorte de typographie).
- le Cippe de Pérouse, le Bilingue de Pesaro...
Mobilier funéraire
- Urne-cabane de la culture villanovienne
- Couvercles sculptés du canope de Chiusi
- Sarcophages architectoniques à bas-reliefs historiés (Typologie des thèmes mythologiques étrusques).
- Sarcophages figurés, à couvercle, par la statue du défunt (parfois en couple) dans la pose semisdraiata du banquet étrusque.
Panneaux décoratifs
- Panneaux historiés en terracotta, les « plaques de Murlo » à Poggio Civitate
Éléments de toiture
Antéfixes et acrotères agrémentaient (et protégeaient) les toits de leurs habitations en représentant souvent leurs divinités et leurs dignitaires (le cowboy de Murlo, les éléments d'un temple étrusque reconstitué à la villa Giulia)
Petit mobilier
Trépieds support de bassin ou coupe, kottabos, chandeliers et brûle-parfums en bronze, ornés de figures en leur centre, miroirs , attestent de la sculpture utilitaire des Étrusques comme de leur maîtrise de l'orfèvrerie et de la peinture.
Autres pièces sculptées
- Un obélisque à Orvieto
- Les sculptures monumentales des nécropoles de l'Area archeologica di Sovana attestent, avec leurs nombreuses tombes à hypogée, également de leurs talents architecturaux (maison à atrium, compluvium, le temple étrusque).
Notes et références
- Peter J. Holliday, Processional Imagery in Late Etruscan Funerary Art, American Journal of Archaeology, Vol. 94, No. 1 (Jan., 1990), pp. 73-93.
Voir aussi
Bibliographie
- Introduction de Pericle Ducati, La Sculpture étrusque, 1942
- Laviosa, Sculpture étrusque d'époque hellenistique à Volterra, Belgique, Editions Palais des Beaux-Arts, 1965.
- Alain Hus, Recherches sur la statuaire en pierre étrusque archaïque, Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome, fasc. 198.