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San La Muerte

San La Muerte (« Saint La Mort » en français) est un saint populaire squelettique vĂ©nĂ©rĂ© au Paraguay, dans la rĂ©gion nordique de l'Argentine (principalement dans la province de Corrientes, mais aussi Ă  Misiones, Chaco et dans la province de Formosa), et au sud du BrĂ©sil (en particulier dans les États du ParanĂĄ jusqu'Ă  l'agglomĂ©ration de Buenos Aires).

San La Muerte
GuaranĂ­
Sculptures de Gauchito Gil (Ă  gauche) et de San La Muerte (Ă  droite), deux Saints populaires en Argentine.
Sculptures de Gauchito Gil (Ă  gauche) et de San La Muerte (Ă  droite), deux Saints populaires en Argentine.
Caractéristiques
Autre(s) nom(s) Saint Squelette
Saint La Mort
Seigneur de la bonne Mort
Seigneur de la Mort
Fonction principale Protéger, restaurer l'amour, la bonne fortune, le jeu, la chance et la bonne santé, aider les prisonniers et les détenus et aider à la vengeance
Représentation Squelette humain armé d'une faux
Culte
RĂ©gion de culte Paraguay (Argentine)
Brésil
Lieu principal de célébration Autels
Date de célébration 15 août

San La Muerte est dĂ©peint comme une figure de squelette masculin tenant gĂ©nĂ©ralement une faux. Bien que l'Église catholique a attaquĂ© la dĂ©votion Ă  San La Muerte comme une tradition qui mĂȘle paganisme et christianisme et qui est contraire Ă  la croyance chrĂ©tienne qui dit que le Christ vaincra la mort, de nombreux croyants considĂšrent la vĂ©nĂ©ration de San La Muerte comme faisant partie de leur foi catholique.

Bien que les rituels et les pouvoirs attribuĂ©s Ă  Santa Muerte sont trĂšs similaires, San La Muerte ne doit pas ĂȘtre confondu avec cete derniĂšre qui est vĂ©nĂ©rĂ©e au Mexique et dans certaines parties des États-Unis, et qui est gĂ©nĂ©ralement dĂ©peint comme une figure de squelette fĂ©minin[1].

Origines

San La Muerte est un des nombreux saints populaires vĂ©nĂ©rĂ©s dans la rĂ©gion de la langue guaranie qui couvre les parties du Paraguay, au nord-est de l'Argentine et le sud du BrĂ©sil. Dans ces contrĂ©es, on le nomme parfois Señor De La Muerte (seigneur de la Mort), Señor De La Buena Muerte (seigneur de la Bonne Mort) ou — principalement au Paraguay — San Esqueleto (saint Squelette). La croyance en San La Muerte vient de certaines tribus guarani qui adoraient les ossements de leurs ancĂȘtres, et leur attribuaient une protection contre les phĂ©nomĂšnes naturels et les forces spirituelles indĂ©sirables, qui converge avec la tradition catholique de considĂ©rer les os de saints comme des reliques[2].

Pratique de la croyance et pouvoirs

Pour les croyants, San La Muerte existe dans le contexte de la foi catholique et est comparable Ă  d'autres ĂȘtres surnaturels purement catholiques comme les archanges. La dĂ©votion Ă  San La Muerte implique des priĂšres, des rituels et des offrandes, qui sont donnĂ©s directement au saint dans l'attente et Ă  la rĂ©alisation des demandes spĂ©cifiques. Les offres peuvent inclure du sang (humain), des boissons alcoolisĂ©es, des bougies et d'autres objets de valeur. San La Muerte reçoit des offrandes en Ă©change de faveurs liĂ©es Ă  un large Ă©ventail de problĂšmes personnels ; il est rĂ©putĂ© ĂȘtre capable d'aider Ă  restaurer l'amour, la santĂ© et la fortune, de protĂ©ger les adorateurs de la sorcellerie, de leur retirer le mauvais Ɠil et d'accorder une bonne chance dans le jeu. En plus de ces pouvoirs, qui sont gĂ©nĂ©ralement attribuĂ©s aux saints populaires en gĂ©nĂ©ral, San La Muerte est Ă©galement rĂ©putĂ© ĂȘtre en mesure d'accorder un certain nombre de demandes qui sont reliĂ©s au crime et Ă  la violence. Par exemple, on croit qu'il peut apporter la mort sur les ennemis de ses dĂ©vots, peut empĂȘcher les gens d'ĂȘtre envoyĂ© Ă  la prison, peut Ă©galement raccourcir les peines de prison des dĂ©tenus et peut aider Ă  la rĂ©cupĂ©ration des objets volĂ©s et dĂ©tournĂ©s.

La dĂ©votion de San La Muerte est caractĂ©risĂ©e par un code moral qui doit ĂȘtre respectĂ©. Les fidĂšles ont de nombreuses obligations envers leur saint, qu'ils doivent honorer en Ă©change de sa protection. La communication avec San La Muerte a lieu par des priĂšres qui sont transmises entre les croyants. Si un croyant ne respecte pas correctement la dĂ©votion, il peut avoir des menaces qui impliquent la faim ou le bannissement dans un lieu inhabitĂ© jusqu'Ă  ce que sa faveur lui soit accordĂ©e.

Pour la plupart des dĂ©vots, San La Muerte offre une protection personnelle et non transfĂ©rable. Il y a aussi des intermĂ©diaires tels que les sorciers et les guĂ©risseurs traditionnels qui invoquent la puissance de San La Muerte au nom de leurs clients, cachant souvent l'image de la vue de ces derniers. Dans d'autres cas, San La Muerte est maintenu comme un saint des mĂ©nages, dissimulĂ©, Ă©tendant sa protection Ă  tous les membres de la famille sans distinction. Les nombreux autels publics sont dirigĂ©s par des dĂ©vots et des gardiens. Certains de ces autels accueillent mĂȘme des festivitĂ©s publiques le , le jour de San La Muerte.

Représentation

La dĂ©votion de San La Muerte est basĂ©e sur les interactions entre les fidĂšles et le saint Mort reprĂ©sentĂ© par des sculptures humanoĂŻdes. La reprĂ©sentation de San La Muerte varie, mais la figure classique est un squelette humain, debout, portant une faux et, dans certains cas, avec des gouttes de sang sur le bord. La mĂȘme image peut ĂȘtre habillĂ©e, la plupart du temps en noir et rouge. Les autres reprĂ©sentations peuvent ĂȘtre un squelette debout sans faux, assis, ou encore dans un cercueil.

Les sculptures de San La Muerte peuvent ĂȘtre sculptĂ©es Ă  partir de bois, d'os, ou de mĂ©tal et mesurent habituellement entre 3 et 15 centimĂštres de hauteur. Des pouvoirs accrus sont attribuĂ©s Ă  des sculptures qui sont fabriquĂ©s Ă  partir de matĂ©riaux d'origine prĂ©cieuse, comme la derniĂšre phalange du petit doigt, un os d'un bĂ©bĂ© mort, le bois pris dans le cercueil d'une personne morte ou un crucifix qui appartenait Ă  quelqu'un rĂ©cemment dĂ©cĂ©dĂ©[3].

Selon les croyants, une sculpture de San La Muerte, afin d'ĂȘtre en mesure d'accorder des faveurs, doit ĂȘtre consacrĂ©e par un prĂȘtre catholique sept fois. Si la sculpture est sculptĂ© dans de l'os d'un homme catholique, il ne doit ĂȘtre consacrĂ© cinq fois (comme l'os a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© consacrĂ©e Ă  deux reprises). Pour obtenir des sculptures de San La Muerte bĂ©nie, les fidĂšles ont recours Ă  des subterfuges en dissimulant une image de San La Muerte-dessous une image d'un saint conventionnel. Quand un prĂȘtre bĂ©nit l'image du saint rĂ©guliĂšrement, il est estimĂ© que la sculpture en dessous a Ă©galement Ă©tĂ© bĂ©nie[4].

Mis à part des sculptures qui sont généralement conservés sur un autel ou à un endroit fixe dans la maison, il y a une gamme de formes personnelles du rituel qui comportent des représentations (sous la forme d'amulettes et tatouages) de San La Muerte porté sur ou dans le corps (sous la forme de sculptures insérées sous la peau de l'adorateur). Ces représentations sont censées offrir une protection spéciale à la mort, aux lésions corporelles et à l'emprisonnement. Les balles qui ont blessé ou tué un homme chrétien, sont considérées comme la matiÚre premiÚre la plus puissante pour amulettes. Mais il existe d'autres matériaux pour les amulettes comme des os humains, de l'argent ou de l'or. Les tatouages présentent, quant à eux, une grande variété de styles, des contours rudimentaires aux représentations en trois dimensions. Les images sont généralement accompagnées de transcriptions partielles ou complÚtes de priÚres.

Notes et références

  1. (en) « The death Cult of the Drug Lords Mexico's Patron Saint of Crime, Criminals and the Dispossessed », .
  2. R. Andrew Chesnut, Devoted to Death: Santa Muerte, the Skeleton Saint, Oxford University Press, 2012
  3. A. Schinini : Popular Devotion in Sacred Carvings dans San La Muerte - Una Voz Extraña, Buenos Aires, 2005
  4. G. Insarralde : The body as a metaphor for Faith dans San La Muerte - Una Voz Extraña, Buenos Aires, 2005

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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