Salvadora Medina Onrubia
Salvadora Medina Onrubia de Botana, parfois surnommée « La Venus Roja »[1], née le à La Plata (Argentine) et décédée le à Buenos Aires, est une romancière, poétesse, dramaturge, anarchiste et féministe argentine.
Naissance | |
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Décès |
(Ă 78 ans) Buenos Aires |
Nationalité | |
Activités |
Écrivaine, journaliste, auteure dramatique, militante pour les droits des femmes, rédactrice en chef |
Conjoint |
Natalio Botana (en) |
Parentèle |
Mouvements | |
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Genres artistiques |
Elle commence Ă Ă©crire très jeune, en collaborant Ă diffĂ©rents journaux tels La Protesta (es), Diario CrĂtica (es), La NaciĂłn, El Hogar, Caras y Caretas.
Elle fait une brillante carrière d’auteure dramatique. Ses nombreuses pièces telles Alma fuerte (1913) et Las descentradas (1928) reçoivent un accueil positif de la critique. Elle développe également le théâtre pour enfants[n 1].
Biographie
Elle passe son enfance à Gualeguay, où elle mène des études pour devenir enseignante[2]. Très jeune, elle a son premier fils, Carlos Natalio (Pitón), comme mère célibataire[1].
En 1914, elle s'installe à Buenos Aires où elle collabore au journal La Protesta (es), anarcho-syndicaliste, publiée par la Federación Obrera Regional Argentina (FORA)[1].
Elle participe activement aux événements de la Semaine tragique, à Buenos Aires, du 7 au , marquée par une série de grèves et de manifestations ouvrières.
Activiste pendant l'« affaire Simón Radowitzky »
En 1909, Simón Radowitzky tente d'assassiner le chef de police de Buenos Aires, responsable de la répression brutale de la Semana Roja (Argentina) (es). Radowitzky est incarcéré dans la sinistre colonie pénitentiaire d'Ushuaia, Province de Terre de Feu (Argentine)[3].
Salvadora s'implique pleinement dans les campagnes successives en faveur de l'amnistie de Radowitzky. Finalement, au cours d'une audience, le , elle obtient du président Hipólito Yrigoyen qu'il officialise la décision d'amnistier Radowitzky[n 2] - [4]
Journaliste et directrice de presse
En 1915, elle se marie avec Natalio FĂ©lix Botana (es), fondateur du quotidien Diario CrĂtica (es)[5], qu'elle dirige après la mort de son mari le , faisant d'elle la première femme Ă ĂŞtre Ă la tĂŞte d'un journal[6].
Elle a trois enfants avec Natalio Félix Botana qui adopte son premier né.
Le , après la fermeture par la dictature militaire de JosĂ© FĂ©lix Uriburu du journal Diario CrĂtica (es), elle est emprisonnĂ©e avec son mari et une trentaine de journalistes[6]. Un groupe d'intellectuels demande Ă Uriburu sa « mansuĂ©tude » pour Salvadora et sa « triple condition de femme, poĂ©tesse et mère ». Cette dernière refuse les conditions de sa libĂ©ration et exprime son mĂ©pris au gĂ©nĂ©ral Uriburu dans une lettre qu'elle Ă©crit en prison[7].
Descendance
- Elle est la grand-mère maternelle de Copi, romancier, dramaturge et dessinateur argentin francophone, figure majeure du mouvement gay, né le à Buenos Aires et mort le à Paris[8].
Commentaire
Juana Rouco Buela, Salvadora Medina Onrubia et Virginia Bolten forment un trio exemplaire du féminisme libertaire argentin durant cette période[9].
Publications
- Théâtre
- Las Descentradas, 1929
- La casa de enfrente, 1926
- Nouvelles
- El vaso intacto y otros cuentos, 1926
- El libro himilde y doliente
- Poésie
- La rueca milagrosa
- El misal de mi yoga
- Romans
- Akasha
- Essai
CrĂtica y su verdad, Buenos Aires, EdiciĂłn especial de la autora, 1958, (OCLC 3066278).
Notes et références
Notes
- « Salvadora Medina Onrubia de Botana (1894-1972), grande bourgeoise et anarcho-fĂ©ministe, fut une dramaturge reconnue. Elle s’intĂ©resse au théâtre par vocation artistique mais aussi pour des motifs politiques. Sa pièce Alma fuerte (1913) est la première Ĺ“uvre théâtrale anarchiste Ă©crite par une femme dans le RĂo de la Plata. Salvadora connaĂ®tra ensuite, Ă Buenos Aires, une brillante carrière d’auteure dramatique que la culture officielle tentera plus tard d’étouffer et d’effacer. Las descentradas (1928), Ĺ“uvre clef de l’anarcho-fĂ©minisme, sera acclamĂ©e par la critique. », Lionel Souquet, Copi et Puig, ovnis du théâtre argentin ?, ILCEA, 22|2015, [lire en ligne].
- « Yrigoyen officialise sa décision d’amnistier Radowitzky au cours d’une audience le 14 avril 1930 avec Salvadora Medina Onrubia. Libertaire, féministe et écrivaine, elle écrit pendant des années de nombreux articles, lettres publiques et organise des rencontres avec des «personnalités politiques» pour demander son amnistie. Elle est soupçonnée d’avoir financé l’évasion de 1918. Elle restera en contact, par lettres, avec Radowitzky jusqu’à la mort de celui-ci. », Entre travaux forcés & pressions politiques, in Anonyme, De la Russie à l'Argentine, 2017, [lire en ligne].
Références
- (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Salvadora Medina Onrubia » (voir la liste des auteurs).
- Salvadora Medina Onrubia (1894-1972), Estel Negre, notice biographique.
- (es) « https://hlafuente.files.wordpress.com/2012/02/salvadora.pdf »
- Anonyme, De la Russie à l'Argentine. Parcours d'un anarchiste au début du XXème siècle, 2017, lire en ligne, PDF.
- Hélène Finet, Le monstre dans le discours politique argentin : de la légende noire de l’anarchisme au combat contre la bête immonde, in Francis Desvois (éd.), Le Monstre (Espagne et Amérique Latine), Paris, L’Harmattan, 2009, page 18, note 69, lire en ligne.
- Christine Legrand, La sulfureuse légende de Natalio Botana, Le Monde, 6 mai 2009, [lire en ligne].
- (es) « Salvadora Medina Onrubia, la "descentrada" que se animó a todo », sur Infobae (consulté le )
- De anarquistas y feministas, mujeres latinoamericanas a principio del siglo XX. Por MarĂa Rosa Figari, MarĂa Marta Howhannesiann, Laura Sachetti. En revista PoSible, Serie centenario bicentenario, Ed. El Agora.
- Source : bio de Copi sur le site de Christian Bourgois Éditeur.
- (es) Cristina Guzzo, Las anarquistas rioplatenses, 1890-1990, Editorial Orbis Press, 2003, (OCLC 66462856).
Bibliographie et sources
- Hélène Finet, Salvadora Medina Onrubia, dramaturge et militante anarchiste : aux origines de l’identité féminine en Argentine, in Nicolas Balutet (dir.), Contrabandista entre mundos fronterizos. Mélanges offerts au Professeur Hugues Didier, Paris, Publibook, 2010 ([lire en ligne]).
- Christine Legrand, La sulfureuse légende de Natalio Botana, Le Monde, , [lire en ligne].
- (es) Cristina Guzzo, Las anarquistas rioplatenses, 1890-1990, Editorial Orbis Press, 2003, (OCLC 66462856).
- (es) Cristina Guzzo, Luisa Capetillo y Salvadora Medina Onrubia de Botana: Dos Ăconos anarquistas. Una comparaciĂłn, Alpha, , Universidad de Los Lagos, Departamento de Humanidades y Arte, [lire en ligne].
- (ca) Estel Negre : Salvadora Medina Onrubia (1894-1972).
- (es) Nora Mantelli, Salvadora interpela el canon epistĂ©mico. Acerca de la categorĂa de gĂ©nero como contenido de enseñanza de la literatura. El caso de Salvadora Medina Onrubia, Aljaba, vol.15, 2010, [lire en ligne].
- (es) Tania Diz, ImaginaciĂłn falogocĂ©ntrica y feminista, diferencia sexual y escritura en Roberto Arlt, Alfonsina Storni, Enrique González Tuñón, Roberto Mariani, Nicolás Olivari, Salvadora Medina Onrubia y MarĂa Luisa Carnelli, Buenos Aires, Facultad Latinoamericana de Ciencias Sociales, 2011, [lire en ligne].
- (es) « Salvadora, la mujer detrás de la leyenda de rebelde roja cabellera », La nación,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Maxine Molyneux, Movimientos de mujeres en América Latina : estudio teórico comparado, Universitat de València, 2003, p. 25 et suivantes.
- Biographie
- (es) Josefina Delgado, Salvadora : La dueña del Diario CrĂtica, Editorial Sudamericana, 2005, (ISBN 978-9500726030).
Audiovisuel
- Daiana Rosenfeld, Berenice Gandullo, MartĂn RodrĂguez, Salvadora, Cine Argentino, 2016.