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Saltasauridae

Saltasauridés

Saltasauridae
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Vue d'artiste d'un saltasauridé :Saltasaurus.

Famille

† Saltasauridae
Sereno[1], 1998

Taxons de rang inférieur

Les Saltasauridae (saltasauridés en français) forment une famille éteinte de dinosaures sauropodes titanosaures.

Ils ont vécu durant le Crétacé supérieur en Amérique du Sud et du Nord, en Asie et en Europe, du Coniacien à la fin du Maastrichtien, soit il y a environ entre 89,8 et 66,0 millions d'années.

Étymologie

Le nom de Saltasauridae conjugue le nom de la province de Salta en Argentine et le mot du grec ancien sauros/ÏƒÎ±Ï…ÏÎżÏ‚ « lĂ©zard », pour donner « lĂ©zard de la province de Salta », indiquant que cette famille a Ă©tĂ© Ă©rigĂ©e en 1998 par Paul Sereno en se basant sur la description du genre Saltasaurus dĂ©crit en Argentine en 1980 par JosĂ© Bonaparte et Jaime Eduardo Powell[3].

Description

La plupart des saltasauridĂ©s sont des sauropodes de taille petite Ă  moyenne, souvent de l’ordre de 15 m de longueur totale. Le plus grand d'entre eux Alamosaurus, de 34 m de long, vivait Ă  la fin du Maastrichtien juste avant la grande extinction de la fin du CrĂ©tacĂ©, il y a environ 66 Ma (millions d'annĂ©es). À l'opposĂ©, le genre Rocasaurus ne mesurait que m.

De taille infĂ©rieure aux autres groupes de sauropodes contemporains, ils auraient pour la plupart dĂ©veloppĂ© un systĂšme de protection composĂ© de scutelles ou ostĂ©odermes disposĂ©s le long de leur dos[4]. Comme les autres sauropodes ce sont des quadrupĂšdes avec un long cou et une longue queue qu'ils devaient tenir Ă  peu prĂšs parallĂšles au sol. Leur tĂȘte Ă©tait de petite taille et portait de minuscules dents en forme de chevilles.

Les fossiles de Titanosauria, et donc de Saltasauridae, sont plus diversifiés, plus dispersés géographiquement mais aussi souvent plus fragmentaires que ceux des membres du clade des Neosauropoda, qui regroupent les Diplodocoidea à dents étroites et les Macronaria à dents larges. Les caractéristiques des titanosaures sont donc assez mal connues au-delà de leur taille et de la présence courante de scutelles sur leur dos[5].

Les saltasauridés sont reconnaissables par les convexités de certaines de leurs vertÚbres caudales et par les marques qu'ils présentent sur leurs os coracoïdes[6]. Tous les saltasauridés possÚdent au plus 35 vertÚbres caudales[7] qui sont convexes sur les deux cÎtés de leur centrum[8]. Leurs os cotacoïdes sont caractérisés par des marges rectangulaires sur leur cÎté antéro-ventral. Une sous-famille de saltasauridés, les Opisthocoelicaudiinae montre une caractéristique unique : leur pattes avant sont dépourvues de phalanges[7] - [9].

Paléobiologie

Habitudes alimentaires

Les saltasauridĂ©s, comme tous les titanosaures, possĂšdent de trĂšs petites dents en forme de chevilles qui ne leur permettent pas de mĂącher. En 2010, les coprolithes d'un titanosaure dĂ©couvert en Inde ont montrĂ© qu'il consommait des conifĂšres, cycadophytes et des espĂšces primitives de graminĂ©es[10]. Comme ils sont incapables de mĂącher et qu’apparemment ils ne possĂ©daient pas de gastrolithes pour les aider dans leur digestion, il est gĂ©nĂ©ralement reconnu que les sauropodes conservaient les plantes ingurgitĂ©es trĂšs longtemps dans leur estomac, les laissant fermenter pour en extraire le plus de ressources possibles[11].

Ostéodermes

Si Saltasaurus porte des ostĂ©odermes, ce type de scutelles n'a pas Ă©tĂ© dĂ©couvert chez tous les saltasauridĂ©s[4]. Chez Saltasaurus il s'agit de larges plaques osseuses insĂ©rĂ©es dans la peau du dos de l'animal, elles-mĂȘmes entourĂ©es de plus petites plaques. Les gros ostĂ©odermes contenaient des espaces creux pour les vaisseaux sanguins et de l'os trabĂ©culaire spongieux, tandis que les petits Ă©taient de texture compacte[12]. Le mĂȘme motif a Ă©tĂ© observĂ© sur les embryons d'un titanosaure non identifiĂ© ; il s'agit de plaques de peau entourĂ©es de plaques plus petites de mĂȘme nature[13].

Reproduction et croissance

Sur le mĂȘme site fossilifĂšre d'Argentine, Auca Mahuevo, oĂč ont Ă©tĂ© observĂ©s les embryons, des nids ont pu ĂȘtre Ă©tudiĂ©s. Ils sont construits en surface en empilant des dĂ©blais formant un anneau autour des Ɠufs qui ne sont pas recouverts. Les Ɠufs sont sphĂ©riques avec une coquille poreuse d'un diamĂštre d'environ 14 cm de diamĂštre ; ils sont regroupĂ©s en couvĂ©e. Les embryons prĂ©sentent un rostre et des narines plus petites et plus prĂšs de la partie antĂ©rieure du visage par rapport aux titanosaures adultes, ce qui suggĂšre que les narines peuvent s'ĂȘtre dĂ©placĂ©es vers l'arriĂšre de la tĂȘte pendant la croissance de l'animal[14].

Classification

Les saltasauridĂ©s sont dĂ©finis par les caractĂ©ristiques partagĂ©es par les deux genres les mieux connus de la famille, Saltasaurus et Opisthocoelicaudia. Les palĂ©ontologues J. Wilson et P. Upchurch ont dĂ©fini les Saltasauridae en 2003 comme le clade le moins inclusif contenant Opisthocoelicaudia skarzynskii et Saltasaurus loricatus, leur dernier ancĂȘtre commun et tous ses descendants[15].

La famille a ensuite Ă©tĂ© divisĂ©e en deux sous-familles dĂ©finies par ces mĂȘmes palĂ©ontologues :

  • les Saltasaurinae comme le clade le moins inclusif contenant Saltasaurus mais pas Opisthocoelicaudia ;
  • les Opisthocoelicaudiinae, Ă  l'inverse, comme le clade le moins inclusif contenant Opisthocoelicaudia mais pas Saltasaurus.

Taxonomie

Liste des taxons rattachés au saltasauridés d'aprÚs Gonzålez Riga et ses collÚgues en 2009 et Curry Rogers et Wilson en 2005[16] - [13] :

Voir aussi

Liens externes

Notes et références

  1. (en) P. C. Sereno. 1998. A rationale for phylogenetic definitions, with application to the higher-level taxonomy of Dinosauria. Neues Jahrbuch fĂŒr Geologie und PalĂ€ontologie, Abhandlungen 210(1):41-83
  2. (en) Mocho P, Páramo A, Escaso F, Marcos-Fernández F, Vidal D, Ortega F. 2019. Titanosaurs from Lo Hueco (Campanian-Maastrichtian) reveal new information about the evolutionary history of European titanosaurs, pp. 111. In: The Palaeontological Association (ed.), 63rd Annual Meeting, 15th–21st December 2019, University of Valencia, Spain, Programme Abstracts, AGM papers
  3. (en) J. F. Bonaparte and J. E. Powell. 1980. A continental assemblage of tetrapods from the Upper Cretaceous beds of El Brete, northwestern Argentina (Sauropoda-Coelurosauria-Carnosauria-Aves). Mémoires de la Société Géologique de France, Nouvelle Série 139, p. 19-28
  4. (en) Rodolfo A. Coria et Luis M. Chiappe, « Embryonic Skin from Late Cretaceous Sauropods (Dinosauria) of Auca Mahuevo, Patagonia, Argentina », Journal of Paleontology, vol. 81, no 6,‎ , p. 1528–32 (DOI 10.1666/05-150.1, JSTOR 4541270)
  5. (en) Strauss, Bon (2016). Titanosaurs -- The Last of the Sauropods. About Education. Accessed May 17, 2016
  6. (en) Michael D. d'Emic, « The early evolution of titanosauriform sauropod dinosaurs », Zoological Journal of the Linnean Society, vol. 166, no 3,‎ , p. 624–71 (DOI 10.1111/j.1096-3642.2012.00853.x, lire en ligne)
  7. (en) Jeffreya Wilson, « Sauropod dinosaur phylogeny: Critique and cladistic analysis », Zoological Journal of the Linnean Society, vol. 136, no 2,‎ , p. 215–75 (DOI 10.1046/j.1096-3642.2002.00029.x)
  8. (en) Jeffrey A. Wilson, Ricardo N. Martinez et Oscar Alcober, « Distal tail segment of a titanosaur (Dinosauria: Sauropoda) from the Upper Cretaceous of Mendoza, Argentina », Journal of Vertebrate Paleontology, vol. 19, no 3,‎ , p. 591–4 (DOI 10.1080/02724634.1999.10011168, JSTOR 4524019)
  9. (en)Tidwell, Virginia and Carpenter, Kenneth (2005). Thunder-Lizards: The Sauropodomorph Dinosaurs. Bloomington, Indiana: Indiana University Press. Pg. 339. (ISBN 0-253-34542-1)
  10. (en) Ignacio A. Cerda et Jaime E. Powell, « Dermal Armor Histology of Saltasaurus loricatus,an Upper Cretaceous Sauropod Dinosaur from Northwest Argentina », Acta Palaeontologica Polonica, vol. 55, no 3,‎ , p. 389–98 (DOI 10.4202/app.2009.1101)
  11. (en) Fastovsky, David; Weishampel, David; Sibbick, John (2009). Dinosaurs: a concise natural history. Cambridge: Cambridge University Press. Pg. 162-184
  12. (en) Luis M. Chiappe, Rodolfo A. Coria, Lowell Dingus, Frankie Jackson, Anusuya Chinsamy et Marilyn Fox, « Sauropod dinosaur embryos from the Late Cretaceous of Patagonia », Nature, vol. 396, no 6708,‎ , p. 258–61 (DOI 10.1038/24370, Bibcode 1998Natur.396..258C)
  13. (en) Luis M. Chiappe, Frankie Jackson, Rodolfo A. Coria et Lowell Dingus, « Nesting Titanosaurs from Auco Mahuevo and adjacent sites », dans Kristina Curry Rogers et Jeffrey Wislon, The Sauropods: Evolution and Paleobiology, University of California Press, (lire en ligne), p. 293
  14. (en) P. Martin Sander, Andreas Christian, Marcus Clauss, Regina Fechner, Carole T. Gee, Eva-Maria Griebeler, Hanns-Christian Gunga, JĂŒrgen Hummel, Heinrich Mallison, Steven F. Perry, Holger Preuschoft, Oliver W. M. Rauhut, Kristian Remes, Thomas TĂŒtken, Oliver Wings et Ulrich Witzel, « Biology of the sauropod dinosaurs: The evolution of gigantism », Biological Reviews, vol. 86, no 1,‎ , p. 117–55 (PMID 21251189, PMCID 3045712, DOI 10.1111/j.1469-185X.2010.00137.x)
  15. (en) Jeffrey A. Wilson, Paul Upchurch: A Revision of Titanosaurus Lydekker (Dinosauria - Sauropoda), the first dinosaur genus with a ‚gondwanan‘ distribution. In: Journal of Systematic Palaeontology. Bd. 1, Nr. 3, 2003, S. 125–160, DOI 10.1017/S1477201903001044
  16. (en) Bernardo J. GonzĂĄlez Riga, Elena Previtera et Cecilia A. Pirrone, « Malarguesaurus florenciae gen. et sp. nov., a new titanosauriform (Dinosauria, Sauropoda) from the Upper Cretaceous of Mendoza, Argentina », Cretaceous Research, vol. 30, no 1,‎ , p. 135–48 (DOI 10.1016/j.cretres.2008.06.006)

Références taxonomiques

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