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Saison d'alpinisme 1996 sur l'Everest

La saison d'alpinisme 1996 sur l'Everest est une saison qui a été marquée par la mort de huit personnes les 10 et . Durant l'année 1996, quatre-vingt-quinze personnes atteignent le sommet et quinze personnes meurent dans leur tentative d'ascension[1]. Ces événements ont généré une polémique sur la commercialisation de l'ascension de l'Everest. De nombreux livres, dont celui de Jon Krakauer, Tragédie à l'Everest qui a été adapté en téléfilm, Mort sur le toit du monde, ont été écrits sur les événements des 10 et . Le film Everest est adapté des mémoires du docteur Beck Weathers.

Saison d'alpinisme 1996 sur l'Everest
La face nord de l'Everest en 2006.
La face nord de l'Everest en 2006.

Type tempĂȘte de neige
CoordonnĂ©es 27° 59â€Č 17″ nord, 86° 55â€Č 30″ est
Date -
Bilan
Morts 8

GĂ©olocalisation sur la carte : NĂ©pal
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Saison d'alpinisme 1996 sur l'Everest
GĂ©olocalisation sur la carte : Asie
(Voir situation sur carte : Asie)
Saison d'alpinisme 1996 sur l'Everest

Ascensions avant la mousson

Durant le mois de , environ 300 personnes cĂŽtĂ© sud et 200 personnes cĂŽtĂ© nord feront une tentative avant la mousson[2]. 84 personnes atteignent le sommet de l'Everest[3] parmi lesquels 33 NĂ©palais, 11 AmĂ©ricains, 7 Japonais, 6 Indiens, 4 Britanniques, 3 Russes, 3 NorvĂ©giens. Durant ce printemps, 6 femmes atteignent le sommet[3]. La saison est marquĂ©e par huit morts dans une tempĂȘte les 10 et . CĂŽtĂ© nord, par l'ascension et la descente en un temps record de Hans Kammerlander, premiĂšre descente Ă  ski, ainsi que l'ascension de Göran Kropp qui a fait l'aller-retour depuis la SuĂšde Ă  vĂ©lo.

Le est la journĂ©e la plus noire de l'histoire de l'ascension de l'Everest, jusqu'Ă  l'avalanche de 2014. Des alpinistes amateurs entament la montĂ©e avec des guides chevronnĂ©s, Scott Fischer et Rob Hall, tous deux travaillant pour des agences diffĂ©rentes mais choisissant de faire l'ascension ensemble. Ils nĂ©gligent les conditions mĂ©tĂ©orologiques qui se dĂ©gradent[4] et parviennent au sommet entre 13 h 0[5] et 15 h 45. Ce retard est imputable Ă  l'amateurisme des « touristes »[6]. Au sommet, une violente tempĂȘte de neige s'abat. Un des clients de Rob Hall s'Ă©croule et le guide reste avec lui. L'alpiniste meurt rapidement et, isolĂ©, Rob Hall ne peut rĂ©sister au froid et s'engourdit : disposant d'une radio, il communiquera avec son Ă©pouse enceinte, jusqu'Ă  sa mort. Scott Fischer succombe pendant la descente, en proie Ă  un sĂ©vĂšre mal aigu des montagnes entraĂźnant un ƓdĂšme cĂ©rĂ©bral ; aucun de ses compagnons, trop Ă©puisĂ©s, n'a pu lui porter secours. Les touristes sont Ă©parpillĂ©s dans la nuit sans pouvoir trouver les tentes, pourtant Ă  quelques mĂštres d'eux. Un alpiniste kazakh chevronnĂ©, Anatoli Boukreev, s'Ă©lance dans l'obscuritĂ© malgrĂ© les tempĂ©ratures avoisinant −40 °C et ramĂšne un Ă  un les Ă©garĂ©s, sauf deux agonisants[Note 1], la Japonaise Yasuko Namba, sans doute dĂ©jĂ  morte, et l'AmĂ©ricain Beck Weathers, inconscient et en difficultĂ© respiratoire. La surprise est pourtant grande quand le lendemain il arrive au camp Beck Weathers, rĂ©veillĂ© de son coma, membres et visage gelĂ©s. Les autres alpinistes, persuadĂ©s qu'il allait mourir, ne peuvent que lui offrir un minimum de confort dans l'attente de sa mort, isolĂ© dans sa tente. Il survit cependant une nuit de plus, incapable de se nourrir, de boire ou de remettre en place les sacs de couchage qu'on lui a passĂ©s. Il sera Ă©vacuĂ© par hĂ©licoptĂšre le lendemain et se verra amputĂ© du bras droit jusqu'au coude, de l'intĂ©gralitĂ© des doigts de la main gauche, ainsi que de son nez qui sera reconstruit plus tard grĂące Ă  la greffe de tissus provenant de ses oreilles. Toutefois, huit personnes pĂ©rissent ce jour-lĂ , toutes expĂ©ditions confondues, portant le bilan Ă  quinze victimes pour l'annĂ©e 1996[7].

Une analyse scientifique rendue publique dans New Scientist en a révélé que des conditions météorologiques particuliÚres ont pu provoquer une chute du taux d'oxygÚne dans l'air de 6 %, qui se traduit pour l'organisme par 14 % d'oxygÚne en moins dans le sang[8].

Documentaires radios et télévisés

Films et téléfilms

Bibliographie

Jon Krakauer a Ă©crit Into thin Air, traduit en français sous le titre TragĂ©die Ă  l'Everest. Certains aspects du rĂ©cit de Krakauer ont engendrĂ© de nombreuses critiques de la part de participants Ă  certaines de ces expĂ©ditions ou de la part d'alpinistes cĂ©lĂšbres comme Galen Rowell. La plupart de ces critiques sont centrĂ©es sur le rĂ©cit des actions d'Anatoli Boukreev, un guide de l'expĂ©dition de Scott Fischer. Jon Krakauer lui reproche d'ĂȘtre descendu avant ses clients sans se soucier de leur sĂ©curitĂ© et de ne pas avoir utilisĂ© de bouteille d'oxygĂšne. Anatoli Boukreev, dans son livre The Climb, rĂ©pond qu'il est redescendu pour se prĂ©parer aux secours et qu'il a effectuĂ© plusieurs sauvetages en solo, ce qui a permis de sauver plusieurs vies.

Galen Rowell critiqua le rĂ©cit de Krakauer et y trouva beaucoup d'incohĂ©rences. Il dĂ©clara que pendant que Krakauer dormait dans sa tente, Boukreev sauvait d'autres grimpeurs. Boukreev remonta Ă  deux reprises vers le sommet, en pleine tempĂȘte, et parvint Ă  sauver trois alpinistes qui s'Ă©taient perdus, au pĂ©ril de sa vie[10] - [11]. Galen Rowell declara que les actions de Boukreev Ă©taient hĂ©roĂŻques et qu'il a fait preuve d'intuition « [Boukreev] foresaw problems with clients nearing camp, noted five other guides on the peak Everest, and positioned himself to be rested and hydrated enough to respond to an emergency. His heroism was not a fluke. »

Ce livre a Ă©tĂ© aussi critiquĂ© pour ne pas avoir informĂ© les lecteurs que l'Ă©quipe avait des rapports mĂ©tĂ©orologiques quotidiens et qu'ils connaissaient l'arrivĂ©e de la tempĂȘte avant que celle-ci ne se produise[12].

  • (en) Jon Krakauer, Into thin air : a personal account of the Mount Everest disaster, Doubleday, (rĂ©impr. 1997), 378 p. (ISBN 978-0-385-49208-9).
  • (en) Anatoli Boukreev et G. Weston DeWalt, The Climb : Tragic Ambitions on Everest, St. Martin's Press, (ISBN 978-0-312-16814-8).
  • (en) Beck Weathers et Stephen G. Michaud, Left For Dead : My Journey Home from Everest, New York, Villard, , 292 p. (ISBN 978-0-375-50404-4).
  • (en) Lene Gammelgard, Climbing high : a woman's account of surviving the Everest tragedy, New York, Perennial, , 211 p. (ISBN 978-0-330-39227-3).
  • (en) Matt Dickinson, The Death Zone : Climbing Everest Through The Killer Storm, Hutchinson, (ISBN 978-0-09-180239-4).
  • (en) Matt Dickinson, The Other Side of Everest : Climbing the North Face Through the Killer Storm, New York, Crown, , 233 p. (ISBN 978-0-8129-3159-4).
  • (en) Graham Ratcliffe, A Day To Die For : 1996 : Everest's Worst Disaster - One Survivor's Personal Journey to Uncover the Truth, Mainstream Publishing, (ISBN 978-1-84596-638-6).

Notes et références

Notes

  1. En haute montagne, la prioritĂ© va Ă  celui qui est le plus susceptible d'ĂȘtre sauvĂ©.

Références

  1. (en) Summits and Deaths by year sur EverestHistory.com.
  2. (en) Nepal 1996 dans l'Alpine Journal.
  3. Everest Ascent sur 8000ers.com.
  4. (en) Makalu Gau, « The untold story of the 1996 Everest Tragedy ».
  5. (en) Anatoli Boukreev, « Everest Revelation: A Clarification », .
  6. (en) Lopsang Jangbu Sherpa, « Everest Revelation: A Clarification », .
  7. (en) Everest fatalities.
  8. (en) Ramesh Chandra Bisht, International Encyclopaedia Of Himalayas (5 Vols. Set), Mittal Productions, 281 p., p. 49.
  9. Podcast Affaires Sensibles sur franceinter.fr.
  10. Obituary: Anatoli Boukreev.
  11. Anatoli Boukreev.
  12. Ratcliffe 2011.

Article connexe

  • Green Boots, cadavre non identifiĂ© d'un alpiniste mort probablement pendant la tempĂȘte.
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