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Saint-Laurent (Vosges)

Saint-Laurent est une ancienne commune française du département des Vosges, créée par un assemblage de hameaux ou villages de l'ancien ban d'Uxegney en 1790 avant d'être rattachée à Épinal le .

Saint-Laurent
Saint-Laurent (Vosges)
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Grand Est
DĂ©partement Vosges
Arrondissement Épinal
Commune Épinal
Intercommunalité Communauté d'agglomération d'Épinal
Statut Ancienne commune
Code postal 88000
Code commune 88422
DĂ©mographie
Population 3 002 hab. (1962)
DensitĂ© 185 hab./km2
GĂ©ographie
Superficie 16,19 km2
Historique
Fusion
Commune(s) d'intégration Épinal

    GĂ©ographie historique

    Vue générale
    (carte postale Paul Testart).
    Ancien viaduc de Bertraménil et forêt de la Vierge (P. Testart).

    Le territoire communal en rive gauche de Moselle, d'une superficie de 1 619 ha, s'Ă©talait sur le versant de plusieurs collines, environnant les ruisseaux du Char-d'argent et de Saint-Laurent. La communautĂ© Saint-Laurent, comme le ruisseau citĂ©, doit son nom Ă  l'oratoire Saint-Laurent, lieu de pèlerinage, autrefois très frĂ©quentĂ© avec une chapelle dont les fondations seraient antĂ©rieures au XIIe siècle, du ban d'Uxegney.

    Les écarts ou hameaux se nommaient Bertraménil, Besonfosse, Char d'argent, Genaufête, Gintot, Humbertois, Neuve-Grange, Pré-Orel ou Pré-Hauzel, La Taviane. Il existait, à côté des ferme nommées Champ-de-Damas et Le Bouffrôt, aussi des censes ou domaines ascensés le plus souvent associés à des familles anciennes ou des lieux remarquables, soient Bénaveau, Champ-Beauvert, Champ-Érard, Chessi-Lallemand, la Combe des Fèves, Gargoteuse, La Munière, Neuf-étang, Tournée Jean Vincent.

    Histoire

    Au sein du ban d'Uxegney, Humbertois, Bezonfosse, Bertraménil, Saint-Laurent (initialement le vieux Saint-Laurent), Pré-Hauzel... avaient droit de village, avec un moulin notamment à grain. Les populations d'éleveurs étaient semi-nomades au XIIIe siècle, leurs gros troupeaux migrant sur les parcours et chaumes du ban d'Uxegney, mais aussi vers diverses chaumes des Hautes-Vosges en rive droite de Moselle.

    Les représentants des familles de grands frotiers ou des maires forestiers, en réalité de puissants éleveurs de bovins et de petits chevaux, étaient sujets du ducs de Lorraine depuis le XIIe siècle. En 1562, les habitants, tout en restant dans le ban d'Uxegney, deviennent sujets directs du ducs de Lorraine, prélude à l'accaparement ducal des terres impériales de l'abbaye de Remiremont.

    En 1623, les habitants voient leurs droits d'usages reconduits sur l'ensemble des forêts du ban d'Uxegney. Ils mènent pour les plus modestes leurs troupeaux réunis sur les chemins de parcours, tout comme leur porcs à la paisson, comme aux temps médiévaux.

    En 1710, le simple village de Saint-Laurent, ce qui exclut les autres villages, hameaux, censes et fermes déjà cités, ne compte que vingt conduits fiscaux et six habitats précaires. L'ensemble du ban d'Uxegney fait partie de la prévôté de Dompaire et du bailliage des Vosges, ce qui était déjà le cas en 1594 avec la différence notable que seul les maires forestiers étaient sujets lorrains et non l'ensemble des populations souvent serves ou dépendantes du chapitre Saint-Pierre de Remiremont.

    En 1751, une réforme administrative lorraine, d'inspiration française, sous Stanislas, fait passer le ban d'Uxegney sous la bailliage et la maîtrise forestière de Darney, pour mieux accaparer les ressources forestières jusque-là préservées. Le pillage des bois, avec la gabegie causées par des besoins croissants en bois de chauffe et de verrerie, ratiboise les dernières forêts immémoriales du ban d'Uxegney, en particulier celles des hauteurs de Saint-Laurent à proximité de la Moselle. Les terres dénudées laissent souvent des coulées de terres et de pierres dévalées avec la fonte des neiges abondantes à la fin du siècle.

    En 1782, l'habitat dispersé de Saint-Laurent, dont le centre est à 5 kilomètres d'Épinal, chef-lieu de canton et d'arrondissement, est considéré comme une collection de pauvres hameaux, du ban d'Uxegney, qui est alors attribué assez récemment à la paroisse d'Uriménil. Auparavant l'ensemble des villages et hameaux étaient placées, avec un statut d'église annexe, dans la grande paroisse d'Uxegney, du doyenné de Jorxey, en sein du diocèse de Toul.

    En 1790, une entité communale rassemblée sous le nom de Saint-Laurent est formée dans le canton et district d'Épinal. La structure de l'ancien ban d'Uxegney, déjà déliquescentes depuis des décennies d'administration française, disparaît, de même que la chapelle de Saint-Laurent devient un peu plus tard une simple annexe de l'église du faubourg d'Épinal. Le recensement de l'an XII compte 312 habitants résidents sur la commune. En 1830, il y a 397 habitants.

    Avant 1845, la statistique administrative du département des Vosges de Lepage et Charton présente la commune[1]. Le centre de la commune est placé sur la route royale n°57 de Metz à Besançon, associée ici dans son trajet rectifié à la route n°66 de Bar-le-Duc à Bâle.

    La population de la commune, qui compte 85 maisons et 132 ménages officiels, s'élève à 481 habitants en 1845. Le suffrage censitaire réserve le droit de vote à une élite fiscale de 48 électeurs. L'école communale mixte, à la mairie, regroupe 54 élèves.

    Usine de tissage au bord de la Moselle.

    La statistique agricole mentionne en 1845 une superficie de 429 ha en champs labourables, 175 ha en prés et prairies, 6 ha en jardins, vergers et chenevières, et seulement 897 ha de forêt communale. Les principales cultures en champs concernent la pomme de terre et le rave, mais aussi le seigle, le froment, le plus souvent avec le méteil, l'avoine et le sarrasin. Il existe encore trois moulins à grain, le plus important est à Hozel. Un moulin faisait aussi huilerie. Une féculerie occupant en saison de récolte 6 à 7 ouvriers produit bon an mal an 80 à 100 tonnes de fécules exportés rapidement vers l'Alsace et ses divers centres textiles placés sous l'égide de Mulhouse. Il y avait aussi une filature de laine. L'activité pastorale la plus lucrative était le commerce de bétail.

    En 1932 la commune se sépare du village de Dinozé[2] ; puis le , Saint-Laurent fusionne avec Épinal[3].

    Administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1793 1800 Jean-François Mangin
    1800 1801 M. Mathieu
    1801 1803 Dominique Colin
    1803 1810 Claude-Philippe Houillon
    1810 1813 M. Romary
    1813 1815 M. Colin
    1815 1823 Dominique Colin
    1823 1845 Jean-Nicolas Mangin
    1845 1869 André Pagelot
    1869 1870 Charles-Dominique Colin
    1870 1885 André-Frédéric Thouvenin
    1885 1893 Charles-Dominique Colin
    1893 1900 Charles-Émile Balandier
    1900 1928 Claude-Joseph-Hyacinthe Colin
    1928 1945 M. Mourey
    1945 1957 Camille Mater
    1957 1963 Louis Boulay
    1963 1964 Julien Ruellet

    DĂ©mographie

    Évolution démographique
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1856
    317286343380396494481560524
    1861 1866 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906
    5695361 0721 6241 3901 8192 3712 6212 838
    1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 -
    2 9902 9763 0283 2712 6222 6302 8903 002-
    Nombre retenu Ă  partir de 1962 : population sans doubles comptes.
    (Source : Ldh/EHESS/Cassini[2])

    Liens externes

    Références

    1. page 483
    2. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Saint-Laurent », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
    3. Commune d'Épinal sur le site de l'INSEE.
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